Être relégué n'est pas l'apanage des petits clubs, ceux-là mêmes qu'on dit au budget limité. Parfois les «gros» descendent également. Mauvais résultats, problèmes financiers ou sanctions administratives… Être relégué n'est pas l'apanage des petits clubs, ceux-là mêmes qu'on dit au budget limité. Parfois les «gros» descendent également. Mauvais résultats, problèmes financiers ou sanctions administratives… De la Juventus de Turin à l'Olympique de Marseille, zoom sur ces grands clubs qui ont connu la relégation et joué avec les nerfs de leur public. France : Lens, 2008 Tout se sera joué lors de la 38e et dernière journée du championnat, le 17 mai 2008. Lens pointe à la 18e place et, malgré son nul face aux Girondins, se retrouve donc relégué en L2. Connu pour son ambiance bon enfant, le stade Bollaert a malheureusement connu quelques incidents. A l'issue du match, une centaine d'ultras ont envahi la pelouse, fumigènes et jets de projectiles à l'appui. Les CRS auront raison d'eux au bout d'une demi-heure. Les Artésiens n'avaient pas connu pareille déconvenue depuis 17 ans (saison 1990-1991). A l'époque, leur accession parmi l'élite avait été favorisée par la rétrogradation de Bordeaux pour raisons financières… Quelle ironie ! Italie : Milan AC, 1980 En 1980, un an après avoir remporté son dixième Scudetto, le Milan AC termine troisième du championnat. Mais plusieurs de ses joueurs dont Paolo Rossi sont impliqués dans une sombre affaire de paris clandestins, le scandale du Totonero. Rossi est suspendu deux ans. Pour le club, la sanction ne se fait guère plus attendre : le Milan AC est relégué en Série B et remonte aussi sec (1981). Mais la saison 1981-1982 est difficile et les Rossoneri, quatorzièmes du championnat, redescendent. En 1983, ils remontent… Sans grand succès, jusqu'à 1988. Cette année-là, racheté par Silvio Berlusconi et entraîné par Arrigo Sacchi, le club gagne son 11e titre de champion d'Italie. Italie : Fiorentina, 2002 «2002, année noire pour la Fiorentina». D'abord parce que le club termine 17e du championnat italien et est donc relégué en Série B. Ensuite, parce que déclaré en faillite, le club est dissous, perd son nom pour devenir la Fiorentina Viola et est relégué en quatrième division italienne. Malgré la vente de toutes les stars du club, Gabriel Batistuta, Rui Costa, Francesco Toldo…, le déficit de 22 millions d'euros est loin d'être épongé. Trois ans plus tard, le club remonte et retrouve son nom sous la houlette des frères Della Valle. Italie : Juventus de Turin, 2006 En 2006, l'affaire du Calciopoly ébranle le championnat italien. Dans cette nouvelle affaire de matchs truqués, plusieurs présidents de clubs dont Moggi sont accusés d'avoir versé des pots-de-vin à certains arbitres. Résultat : le président de la Juve démissionne et le club se voit relégué en Série C avec déflacation de 6 points. Après négociations, la vieille dame n'écopera que d'une relégation en série B avec 9 points de retard et ses titres 2005 et 2006 lui seront retirés. L'année suivante, le club remonte en Série A sous la houlette de l'entraîneur Didier Deschamps. Malgré la relégation, nombre de joueurs sont demeurés fidèles à leurs couleurs et sont restés pour aider la Juve à remonter. C'est notamment le cas de Gianluigi Buffon, Pavel Nedved, Alessandro del Piero et David Trezeguet. Espagne : Atlético Madrid, 2000 Champion d'Espagne en 1996, l'Atlético Madrid ne cesse de chuter au classement les années suivantes. Cinquième en 1997, septième en 1998, treizième en 1999, le club finit par s'échouer à la 19e place de la Liga en 2000. A 7 points du premier non relégable, il n'échappe donc pas à la relégation. Et le séjour en seconde division s'avère plus long que prévu, l'Atlético terminant quatrième lors de la saison 2000-2001. Il faut attendre 2002 pour voir les Rojiblancos regagner l'élite. Revenus du diable vauvert, l'Atlético Madrid s'apprête désormais à retrouver l'UEFA dix ans après sa dernière participation à un championnat européen. Italie : Naples, 1998 En 1997, le Napoli évite la relégation lors de la dernière journée du championnat. Mais en 1998, le club n'y échappe pas. Après l'époque Maradona et 33 années consécutives parmi l'élite, Naples sombre, use quatre entraîneurs et trois directeurs techniques dans l'année. En vain ! Remonté deux ans plus tard, le Napoli redescend aussi sec. Pire, en 2004, le club fait faillite. Déchu de ses titres, relégué en troisième division, il est finalement racheté par Aurelio De Laurentis. Sous le nom de Napoli Soccer, le club remonte au bout de deux saisons. En 2006, le président de Laurentis rachète titres et trophées. Le Napoli retrouve son nom et affiche de nouvelles ambitions. France : Olympique de Marseille, 1994 Vainqueur de quatre titres de 1989 à 1992 et de la Coupe d'Europe des clubs champions 1993, l'OM est vice-champion de France en 1994, derrière le PSG. Mais le club est relégué en D2. C'est la sanction qu'applique le conseil fédéral au club après l'affaire VA-OM. En 1995, les Marseillais gagnent le championnat de D2, mais déposent le bilan. Ils ne remontent donc pas avant la saison 1996-1997. Dans le passé, l'OM avait déjà été relégué : en 1980, en 1964 et en 1959. Angleterre : Manchester United, 1974 La fin des années 1960 est faste pour les Red Devils. En 1968, Bobby Charlton, Denis Law, George Best et leurs coéquipiers remportent la Coupe d'Europe des clubs champions face au Benfica d'Eusebio. Mais l'année suivante, le mythique entraîneur Matt Busby quitte le club (il reviendra six mois en 1970). Et avec lui les meilleurs joueurs. Le club s'enfonce et est finalement relégué en 1974. Comble de l'ironie, c'est Denis Law qui coulera le club, le 28 avril 1974, lors de la dernière journée du championnat. Le joueur, parti terminer sa carrière à Manchester City, marque à huit minutes de la fin du match contre ses anciens équipiers. Aussitôt le but marqué, il quittera le terrain en larmes. Manchester United remontera en première division anglaise dès 1975. France : Nantes, 2007 Après 44 ans passés dans l'élite du football français et six ans après leur dernier sacre de champion de France, les Canaris connaissent leur première relégation en 2007. Dernier du championnat, après une saison marquée par l'envahissement du terrain du FC Nantes par ses supporteurs mécontents (37e journée, à 3 minutes de la fin du match Nantes – TFC), le recrutement puis le départ de Fabien Barthez et de nombreux changements d'entraîneurs, le club est au plus mal. Sous la présidence de Waldemar Kita, le nom puis le blason du FC Nantes changent. Et le 25 avril 2008, c'est la délivrance. Nantes remonte en L1 un an seulement après l'avoir quittée. Il est noter que les Canaris pourraient bien être relégués en Ligue 2 à l'issue de cette saison. France : Bordeaux, 1991 C'est la DNCG qui prend la décision de rétrograder Bordeaux, à l'issue de l'exercice 1990-1991. Les Girondins ont beau terminer dixièmes du championnat, le club accuse un déficit financier rédhibitoire, malgré le doublé de 1987 et les secondes places obtenues en 1988 et 1990. Une saison passe et Bordeaux effectue son retour parmi l'élite. Mieux, le club, désormais présidé par Alain Afflelou et Jean-Didier Lange et entraîné par Rolland Courbis, finit 4e et obtient son billet pour la Coupe de l'UEFA.