Trois conditions pour remobiliser le groupe. Les quatre erreurs de stratégie de Mehiaoui. Dans une brève déclaration faite devant un parterre de journalistes, présents hier à la séance d'entraînement, Cherif El Ouazzani Si Tahar s'est enfin exprimé après avoir gardé le silence pendant 48 heures. «Mon retour aux affaires de la barre technique ne peut que prouver mon attachement à ce club. Il faut dire aussi que j'étais forcé à faire des sacrifices pour les supporters et les joueurs, dont le soutien à ma personne m'a vraiment marqué» dira-t-il en marge de la séance d'entraînement d'hier avant d'ajouter : «Le geste des joueurs hier a été plus que significatif. Cela prouve qu'il existe un groupe solide et uni. Toutefois, j'aurai aimé voir les joueurs s'entraîner malgré mon absence car le MCO doit travailler avec ou sans Cherif El Ouazzani.». «Le président n'a pas le droit de s'immiscer dans ma vie privée» Pour ce qui est de son différend avec Tayeb Mehiaoui, Cherif El Ouazzani affirme que l'incident d'El Harrach a été seulement la goutte qui a fait déborder le vase : «J'ai trop supporté les réflexions déplacées du président depuis le début de saison. Allah Ghaleb, j'ai fini par craquer face à El Harrach. Après tout je suis humain, il faut aussi qu'on se mette à ma place. J'ai des principes et je ne veux pas qu'un président s'immisce dans mon travail ni dans ma vie privée, car il me reproche d'avoir rencontré x et y et aussi d'avoir fait des déclarations dans le journal de l'ancien président. Je parle à tous les journalistes sans prendre en considération l'organe à qui il appartient.» «Je partirai que si le président me limoge» L'entraîneur du Mouloudia affirme n'avoir pas l'intention de quitter la barre technique de l'équipe sauf seulement si le président le limoge : «J'ai l'intention d'aller au terme de mon contrat avec l'équipe. Croyez-moi que je ne démissionnerai pas. Je quitte le MCO dans un seul cas de figure, si le président me limogera». Il a précisé qu'il est prêt à faire face à tous les obstacles pour mener le Mouloudia à bon port en fin de saison : «Je n'ai rien exigé, sauf le respect mutuel et que chacun prenne ses responsabilités. Je ne suis pas en train de faire du chantage, j'ai seulement craqué et je n'ai pas l'intention de laisser tomber l'équipe qui a plus que jamais besoin de moi et surtout des joueurs.» «Le MCO doit viser haut» L'entraîneur du Mouloudia pense que son équipe doit rester sur cette lancée : «J'essaye de donner le meilleur de moi-même et de rendre au Mouloudia ses lettres de noblesses. Voilà pourquoi je veux que tout marche parfaitement dans mon équipe. Le Mouloudia devra au moins jouer pour les cinq premières places.» Il n'a pas voulu rencontrer le président Invité par ses responsables de prendre part à une réunion d'urgence avec Mehiaoui, l'entraîneur, qui était loin de décolérer, a refusé de prendre part à ce deal. En effet, le premier responsable du club d'El Hamri a préféré «négocier» ses conditions avec les responsables du club que sont le président de section et le manager général Habib Benmimoun. Ces derniers ont tout fait pour convaincre l'entraîneur à reprendre du service en acceptant ses conditions avant même d'aller rencontrer quelques minutes plus tard le président. Cherif El Ouazzani avait ensuite donné son accord de principe pour aller entraîner l'équipe. Trois conditions pour remobiliser le groupe Après avoir annoncé sa démission et boudé la reprise des entraînements, Cherif El Ouazzani a repris le travail avec le groupe à l'occasion de la séance d'hier. Une présence qui a eu pour effet de rassurer les dirigeants et soulager les joueurs qui étaient sous pression à cause de cette situation. Arrivé à 10h, le coach a repris ses fonctions en débutant la séance d'entraînement par un long discours réunissant ses joueurs sur le terrain du stade Ahmed-Zabana. Avant d'accepter revenir travailler, Cherif El Ouazzani avait toutefois demandé aux responsables du club de pousser le président à respecter certaines conditions de travail. Voici ce qu'il a dit. 1- La régularisation de tous les joueurs Après une recherche qui a duré une journée entière, les responsables du club ont fini par retrouver leur entraîneur en fin d'après-midi. Les deux parties se sont rencontrées dans un lieu loin des regards des curieux. L'entraîneur, qui a été prié à rejoindre son poste, ne s'est pas empêché de poser ses conditions avant de songer à revenir au Mouloudia. Il a tout d'abord demandé aux responsables du club de commencer par régulariser les joueurs, n'ayant pas encore perçu leur salaire et ce avant le match de Saïda. 2 - Le paiement du staff technique, médical et des employés du club Cherif El Ouazzani n'a pas oublié les membres du staff technique que sont Sebbah, Benyagoub et Sbaâ, Bachir qui n'ont pas perçu de salaires depuis plus de quatre moins, a-t-on appris. Idem pour les membres du staff médical qui n'ont jamais eu le courage de réclamer leur argent. Cherif El Ouazzani a également demandé à ce que la situation des employés du club, tels le magasinier de l'équipe et les agents du siège, soit réglée. 3-L'indépendance de la section football La condition sur laquelle le coach a insisté a été relative aux prérogatives de chaque sociétaire du club. L'entraîneur, visiblement très marqué par l'incident du match contre El Harrach et les réflexions jugées déplacées de son président, a demandé à ses dirigeants de convaincre Mehiaoui de ne plus s'immiscer dans le travail du staff technique. Il veut avoir carte blanche en ce qui concerne la gestion de l'équipe et concerter seulement ceux qui sont désignés pour gérer la section sans que le président ne se mêle de son travail. ------------------------------------ Les quatre erreurs de stratégie de Mehiaoui D'aucuns estiment que le défaut majeur de l'actuel président du Mouloudia est de ne pas savoir user de diplomatie pour régler des problèmes qui paraissent à première vue banals, mais qui prennent sitôt de l'ampleur faisant boule de neige. En effet, le président oranais est en train de cumuler les erreurs de stratégie qui font de lui un patron très discuté par l'entourage du club au point où les joueurs ont mis leur grain de sel en contestant énergiquement le comportement du président. Il faut dire que quatre raisons et non des moindres ont mis carrément Mehiaoui en position de faiblesse, malgré les bons résultats réalisés durant cette phase aller. Il n'a pas fait entièrement confiance à Cherif El Ouazzani La plus grosse des erreurs commises par le président est de n'avoir pas fait totalement confiance à son entraîneur en lui donnant cette carte blanche, qu'il lui a pourtant promis lors de sa désignation. En effet, Mehiaoui a consulté tout le monde en ce qui concerne l'opération recrutement mettant son entraîneur dans la même enseigne que les autres. Bien que les résultats soient favorables à Cherif El Ouazzani, ce dernier a été encore une fois mis à l'écart de ce recrutement durant ce mercato avec tous les rebondissements qu'on connaît. Chose qui a soulevé le courroux du coach. Il a tardé à ouvrir le capital L'autre erreur du président est d'avoir monté en catimini la société du Mouloudia. Il devait dès le premier jour ouvrir le capital aux personnes désireuses intégrer le MCO/SSPA. On juge que Mehiaoui a tardivement ouvert ce capital, mais aussi de n'avoir pas su comment attirer les hommes d'affaires et les industriels pour intégrer la société. Il faut dire que le conseil d'administration des Rouge et Blanc est composé plutôt de personnes incapables d'apporter l'aide financier attendue d'eux. Il a ignoré le comité des sages Le président a ignoré le comité des sages sur lequel tout le manège du Mouloudia se repose. En effet, Mehiaoui qui a toujours trouvé le temps nécessaire pour aller mener sa compagne électorale du côté d'El Hassira, s'est porté disparu une fois qu'il a pris les rênes de l'équipe. Pis encore, Mehiaoui n'a pas su comment se racheter en entrant en conflit avec les membres de ce comité. Ce différend a été la goutte qui a fait déborder le vase faisant perdre à Mehiaoui un allier de force. Il n'est pas proche des joueurs Sachant que leur président est contesté un peu partout, les joueurs n'ont pas résisté au vent des contestations contre leur président. Il faut dire qu'ils ont usé leurs nerrons pour trouver la raison idéale pour justifier leur désarroi envers Mehiaoui. On pense en effet, que le président n'est pas aussi proche d'eux. Certains joueurs devaient même signer une pétition pour dénoncer le comportement de celui-ci. ------------------------------------ Belloumi de retour Lakhdar Belloumi, qui a annoncé son départ des affaires du club, vient il y a de cela quelques jours de reprendre son poste au Mouloudia après avoir eu une discussion avec le président. Le ballon d'or algérien s'est d'ailleurs présenté hier à l'entraînement pour confirmer son retour à l'équipe. ------------------------------------ MCO - MCS en direct sur le petit écran Le derby de l'Ouest qui devra mettre aux prises le Mouloudia d'Oran au MC Saïda devra être retransmis en direct sur le petit écran, a-t-on appris d'une source digne de foi de la direction régionale de la Télévision Algérienne.