«La production de l'EN n'a jamais été stable.» «L'EN doit avoir plus de joueurs locaux.» L'ancienne gloire du football algérien des années 80, Rabah Madjer, qui se trouve actuellement au pays, était l'invité hier matin de l'émission sportive Studio Koora qui passe sur la radio Chaîne I. Bien évidemment, l'animateur de l'émission n'a pas omis de parler avec son invité de la rencontre au sommet que disputera la sélection nationale le 27 mars, face à son homologue marocaine. Un match ô combien important que les coéquipiers du solide défenseur, Madjid Bougherra, devront absolument remporter pour garder intactes leurs chances de qualification pour la prochaine CAN 2012, qui se tiendra, rappelons-le, conjointement au Gabon et en Guinée équatoriale. Même s'il reste confiant quant aux chances de l'EN d'arracher les trois points, Madjer a tenu à souligner néanmoins la grande force de cette formation marocaine qui, dit-il, revient doucement, mais sûrement à son niveau. Il ira même jusqu'à dire que les Lions de l'Atlas partiront avec un certain avantage, avant cette empoignade maghrébine. «Ce match va être difficile pour les deux équipes. Toutefois, je pense que la sélection marocaine partira avec un certain avantage par rapport à nous, puisqu'elle jouera le match retour à domicile, et aussi parce qu'elle est le leader actuel du groupe. Elle aura du coup moins de pression et jouera assez libérée. Après un passage à vide et une absence lors de la précédente CAN, on assiste au retour au premier plan de cette équipe, qui veut vraiment se racheter auprès de ses supporters. Ajouter à cela l'apport d'un entraîneur comme Eric Gerets, qui a su comment redonner confiance à ses joueurs, et faire d'elle une sélection très redoutable. Cela sans parler de ses éléments tels que Merouane Chamakh qui évolue à Arsenal, qui à lui seul peut changer le cours d'un match. Il faut que l'EN reste vigilante et bien concentrée sur son sujet.» «La production de l'EN n'a jamais été stable» L'ancien sélectionneur national estime que la mission des camarades de Ziani sera d'autant plus compliquée quand on regarde les prestations de l'équipe, qui n'ont jamais été stables durant ces dernières années. «Sincèrement, il faut reconnaître que l'EN n'est pas stable, ni dans ses prestations ni même dans ses résultats. Après la CAN et surtout le Mondial, l'Algérie devait être encore plus forte et performante, mais malheureusement, ce ne fut pas le cas. Il y a eu une régression inexplicable, et je crois qu'il est temps de vite se ressaisir. Rien n'est impossible en football, et même si la sélection traverse des moments quelque peu difficiles ces derniers mois, elle reste cependant capable de battre son homologue marocaine et se qualifier pour la CAN.» «Ce sera le match des joueurs» «Je pense qu'aujourd'hui la balle est dans le camp des joueurs. Ce sont eux qui seront sur le terrain et qui auront la possibilité de faire la différence. Le sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, n'aura certainement pas assez de temps pour accomplir un travail tactique de fond. Donc, je pense que ce sera beaucoup plus le match des joueurs. Ils doivent montrer une volonté féroce et chercher à tout prix la victoire. On est dos au mur, et un résultat autre que la victoire nous condamnera à coup sûr», enchaînera l'ex-entraîneur de L'Equipe nationale. «L'EN doit avoir plus de joueurs locaux» Pour finir, l'auteur de la talonnade historique face au Bayern Munich en finale de la Coupe d'Europe des champions 1987 recommande plus de joueurs locaux chez les Verts. Cela pour ne plus dépendre uniquement des dates FIFA, qui rendent la progression de l'équipe d'autant plus difficile. «D'un côté, je dirais que la régression qu'a connue l'EN était prévisible, quand on sait qu'elle est composée presque à 100 % de joueurs professionnels et qu'à cause des dates FIFA, les regroupements et autres matchs amicaux se font dès lors très rares. Cela ne permet pas à l'équipe d'évoluer, ni même de corriger ses lacunes. Cela contrairement à notre époque, lors des années 1980, où on faisait régulièrement des stages, ponctués de plusieurs rencontres amicales, car on était une équipe à 80 % locale. Ceci dit, je ne fais pas de différence. Pour moi, seuls les meilleurs joueurs doivent être appelés en sélection. Qu'ils soient professionnels ou bien locaux.»