Zekri : «C'est le pire scénario auquel je ne m'y attendais guère» Muzinda : (pdt du Dynamos) : «On s'excuse auprès de nos amis algériens» Après avoir passé plus douze heures dans les airs pour arriver à Harare, la délégation mouloudéenne croyait avoir fait le plus dur. Mais comme le veut la tradition lors des voyages à destination de la lointaine Afrique noire, les hommes de Zekri ont vérifié à leurs dépens la réalité qui allait les attendre une fois sur place. Ainsi, dès leur arrivée à l'hôtel «Holiday», quelle ne fut la surprise des responsables de la délégation en apprenant que leurs homologues du Dynamos n'ont pas fait leur travail convenablement. En effet, le club zimbabwéen s'est seulement contenté d'envoyer un fax aux gérants de l'hôtel «Holiday» pour les informer de l'arrivée de la délégation en communiquant seulement le nombre. Arrivée à l'hôtel à 12h30 C'est à 12h30 que la délégation mouloudéenne est arrivée à son lieu d'hébergement au Holiday. Et pourtant, dès que les joueurs ont foulé le sol zimbabwéen, ils ont eu droit à accueil chaleureux de la part des responsables du Dynamos et des membres du consulat. Mais ce sera tout autre chose, puisque les Mouloudéens vivront un véritable cauchemar en l'espace de quelques minutes, après leur arrivée sur le lieu de regroupement. Le directeur de l'établissement prend le MCA en otage pour obtenir son dû En réalité, c'est le directeur de l'établissement qui a laissé des directives bien précises, afin d'interdire l'accès à l'équipe. Au niveau de la réception, on a été catégorique, il était hors de question de laisser les joueurs rejoindre leurs chambres d'hôtel. En cherchant plus de précision, on s'est rendu compte que le Dynamos avait contracté des dettes avec l'établissement en question. Et pour pouvoir récupérer son argent, le directeur de l'hôtel a trouvé la parade en prenant le Mouloudia en otage, afin d'inciter les responsables du Dynamos à régler leur note qui est resté impayée depuis plusieurs mois. Même l'intervention des membres de la Fédération Zimbabwéenne n'a pas fait bougé les choses, face à l'entêtement du directeur de l'hôtel.
Les joueurs sont restés plus de 2h30 à tourner en rond Pendant que les responsables de la délégation algérienne, avec le concours des membres du consulat, cherchaient à régler le problème qui a pris une autre tournure, les camarades de Babouche ont dû tourner en rond durant plus de 2h30 dans le hall de l'hôtel. L'attente semblait interminable, surtout que les joueurs avaient hâte de regagner leurs chambres, après un voyage harassant. Dire qu'à Bangui, une ville nettement moins développée que Harare, les gars du Mouloudia n'avaient pas connu pareille mésaventure. Finalement, au bout des 2h30 d'attente, les hommes de Zekri ont pu enfin rejoindre leurs chambres, afin de se reposer. Zeddam, Attafen et Koudri ont dormi dans le hall Voyant que la situation allait durer longtemps, certains joueurs, à l'image de Zeddam, Koudri et Attafen, ont tout simplement dormi dans le hall de l'hôtel. Au bout d'une heure de sommeil, les trois joueurs ont été réveillés par leur camarades afin qu'ils puissent rejoindre leurs chambres. L'ambassadeur d'Algérie a tenu une réunion d'urgence pour régler le problème Dans le souci de mettre fin aux souffrances de la délégation mouloudéenne, l'ambassadeur d'Algérie à Harare, Son Excellence M. Soualem, a tenu une réunion d'urgence avec le président du Dynamos et le directeur de l'hôtel, en présence de Rafik Hadj Ahmed, représentant de la FAF. Et ce n'est qu'après une demi-heure de palabres que l'ambassadeur est sorti pour rassurer les joueurs. Finalement, le problème a été réglé sans qu'on nous explique les raisons qui ont incité le directeur du Holiday à changer de position. Le ministre des Sports du Zimbabwe se serait porté garant Selon les informations en notre possession, il aura fallu l'intervention du ministre des Sports du Zimbabwe pour trouver une issue au problème. En effet, le premier responsable du sport au Zimbabwe se serait en personne porté garant pour permettre au Mouloudia d'élire domicile au Holiday. C'est dire que la situation avait pris des tournures politiques, au grand dam des Mouloudéens qui n'avaient certainement pas besoin d'une telle histoire, après un voyage très épuisant. -------------------- Zekri : «C'est le pire scénario auquel je ne m'y attendais guère» A la suite de ce scénario digne d'un film égyptien, on s'est approché de Nourredine Zekri qui était encore sous le choc : «C'est vraiment le pire scénario auquel je ne m'y attendais guère. C'est inadmissible d'en arriver là. Maintenant, il faut faire avec, car en Afrique il faut s'attendre à tout. Je vais accorder une journée de repos aux joueurs, afin qu'ils puissent récupérer de leurs fatigues, avant de se remettre au travail et se préparer à cette rencontre.» Muzinda : (pdt du Dynamos) : «On s'excuse auprès de nos amis algériens» Pour connaître la version des faits des responsables du Dynamos, nous avons profité de la présence de son président, Muzinda, qui a réfuté toute implication volontaire de son club dans cette situation. «On s'excuse auprès de nos amis algériens, car on n'est pas directement responsables de ce qui s'est passé aujourd'hui. Nous avons bel et bien réservé un hôtel pour le Mouloudia et il était prévu que ce soit l'entreprise qui nous sponsorise qui se charge des frais, mais apparemment ça n'a pas été le cas. On tâchera d'éviter à l'avenir de commettre les mêmes erreurs en se chargeant nous-mêmes du volet organisationnel», a justifié Casper Muzinda, le boss du Dynamos. Soualem (ambassadeur d'Algérie) : «J'étais prêt à saisir les plus hautes instances» Il était logique d'avoir une déclaration de Son Excellence l'ambassadeur d'Algérie au Zimbabwe qui a pesé de tout son poids pour régler la situation. «C'est déplorable ce qui est arrivé aujourd'hui. C'est une situation née du relâchement des responsables du Dynamos. Habituellement, je ne m'immisce pas dans les affaires internes propres aux Zimbabwéens. Mais face à cette situation, je devais agir pour le bien du club et de l'Algérie, car le MCA représente notre pays. Les responsables du Dynamos et le directeur de l'hôtel ont dû trouver une solution, après avoir su que j'allais saisir de manière officielle les plus hautes instances pour régler la situation», nous a-t-il déclaré.