«Juste avant le départ à Saint-Etienne, Benchikha m'a envoyé un sms pour m'encourager. Cela m'a boosté» Absent des terrains de la Ligue 1 depuis le mois d'août dernier où il avait contracté une grave blessure au genou (rupture des ligaments croisés) contre Marseille lors de la deuxième journée du championnat, Foued Kadir a rejoué de nouveau dimanche avec l'équipe première du VAFC. Auteur d'un retour fracassant, le milieu de terrain international algérien de Valenciennes nous fait vivre ces trente dernières minutes de jeu qu'il a passées sur le terrain du chaudron de Geoffroy-Guichard, dimanche dernier, face à Saint-Etienne. Refusant d'évoquer le match retour contre le Maroc, Kadir a bien voulu nous livrer ses impressions sur la prestation de ses camarades internationaux, dans ce derby gagné à Annaba face aux Lions de l'Atlas. D'abord félicitations pour ce retour reluisant enregistré dimanche (entretien réalisé hier) face à Saint-Etienne… Merci beaucoup, c'est gentil de votre part. Après une très longue absence due à une grave blessure au genou, votre sentiment maintenant que vous avez repris la compétition ? C'est un sentiment difficile à décrire. Ça me fait énormément plaisir, après sept mois d'absence j'avais très envie de revenir sur les terrains, et après avoir disputé deux rencontres en CFA, j'ai été retenu pour ce match de dimanche (entretien effectué hier après-midi) face à Saint-Etienne. Je suis de ce fait très content et soulagé de ce retour que j'ai longtemps attendu. Cela s'est passé comment pour vous ? Je dirai que ça s'est super bien passé. J'ai pris part aux 30 dernières minutes de cette rencontre jouée contre Saint-Etienne, et, croyez-moi, que j'ai éprouvé un grand plaisir de rejouer encore en Ligue 1, après une longue période d'arrêt. J'ai retrouvé toutes mes sensations de joueur dans cette empoignade, on va dire très chaude jouée dans des conditions difficiles. Et votre come-back coïncide aussi avec un méritoire résultat nul ramené chez un adversaire, difficile à jouer chez lui… Exactement, c'est toujours difficile de jouer au chaudron de Geffroy Guichard. Non, sincèrement, je suis vraiment heureux parce qu'en plus de la prestation fournie, on est revenus avec un bon résultat nul de l'extérieur qui fait nos affaires. Vous dites que c'était une rencontre chaude, mais cela ne vous a pas empêché d'aller au charbon. Pour un revenant de blessure aussi grave n'avez-vous pas ressenti cette peur de rechuter ? Non, jamais, à partir du moment que je me suis bien préparé pour toutes les circonstances de jeu, je n'avais aucune appréhension. Vous savez, aujourd'hui, cette blessure est derrière moi. De tout façon avant un match, je fais toujours abstraction de tout cela, je n'y pense même pas à cette blessure. Je reste concentré pour donner le meilleur de moi-même. On sent en vous une énorme détermination, avez-vous douté pendant cette période de convalescence ? Au départ, ce n'était pas simple pour moi d'apprendre que j'allais être opéré et du coup rester de longs mois sans jouer mais après, j'ai repris confiance. Je suis quelqu'un qui positive dans la vie de tous les jours, maintenant je veux absolument finir fort la saison. Il reste une dizaine de matchs, et je suis là pour me donner à cent pour cent pour le club. Je ressens une grande motivation à vouloir venir en aide à mon équipe pour sauver le club de la relégation. Et le physique sera-t-il là pour aller jusqu'au bout, sachant que vous êtes resté des mois sans jouer ? Il n'y a aucun problème hier (dimanche), je n'ai ressenti aucune douleur. Dieu merci, je suis en possession de tous mes moyens. J'ai trop bossé ces dernières semaines, que cela soit sur le plan physique ou technique, pour améliorer ma forme et là je peux vous affirmer que j'ai retrouvé mon niveau. Je me suis donné à fond pendant ces trente minutes jouées face à Saint-Etienne et je n'ai éprouvé aucun pépin physique. Cette histoire de blessure à la cuisse (ischio-jambier) est dépassée alors ? Contracter une blessure après de longs mois d'absence n'était pas facile à vivre mais j'ai été vite rassuré. Après, j'ai bien bossé, et à présent je remercie Dieu pour la bonne santé que je respire et j'espère aller au bout sans problème. En fin de rencontre, dimanche, on imagine que vous étiez ému, quelle est la personne à qui vous avez pensé ? J'étais très content. J'ai eu une pensée à toute ma famille et plus particulièrement à mon père qui m'a toujours soutenu et encouragé quand ç'a allait bien et quand cela ne marchait pas trop pour moi. Il a été toujours là pour moi et cela m'a fait énormément plaisir d'imaginer dans ma tête qu'il était en train de me regarder jouer à la télévision. J'imaginais aussi qu'il a bien vécu mon retour et qu'il devait être fier et très heureux de son fils. L'avez-vous appelé après le match ? Oui, bien sûr, je l'ai eu au téléphone, quelques instants seulement après le match. C'est toujours la première personne que j'appelle après une rencontre de football. Qu'est-ce qu'il vous a dit ? Il était vraiment très heureux car il attendait cela avec impatience. Sa joie était indescriptible et cela reste une grande satisfaction pour moi. Il m'a après félicité pour le bon résultat ramené de Saint-Etienne et il m'a dit qu'il était content de mon entrée en jeu. Vos camarades internationaux vous ont-ils téléphoné pour vous féliciter ? A l'heure où je vous parle (hier en début d'après-midi), je n'ai reçu aucun appel. Mais je sais que ça ne saurait tarder. Et vos camarades à Valenciennes qu'est-ce qu'ils vous ont dit en fin de rencontre ? Ils étaient tous contents pour moi, mes camarades, le staff technique et les dirigeants. Ils m'ont d'abord félicité pour mon retour et aussi encouragé pour cette belle entrée en jeu effectuée dimanche. En toute modestie, je crois que j'ai ramené une certaine fraîcheur et une meilleure technique au milieu du terrain. Je dirai que même en matière de possession de balle, j'ai réussi à apporter un meilleur équilibre dans l'entrejeu. Voilà ce qui explique qu'ils sont tous contents de mon rendement. En entrant en jeu, quels sont les mots que le coach Montanier vous a chuchotés pour vous galvaniser ? Rien de particulier. Il m'a beaucoup plus prodigué des consignes techniques, en m'indiquant mon positionnement tactique sur le terrain. Il m'a aussi montré comment je devais exécuter les coups de pied arrêtés. N'a-t-il pas essayé de vous motiver ? Ah oui, si, il m'a dit : «Allez, vas-y, c'est parti, on compte sur toi Foued !» C'était vraiment stimulant. Mais, à vrai dire, j'avais une forte envie de prouver d'où ce bon état d'esprit affiché. Je voulais saisir ma chance dès cette sortie. Deux minutes seulement après votre entrée en jeu, vous vous mettez en évidence, une passe décisive pour votre ami Dossevi qui a failli faire mouche, un commentaire là-dessus ? Effectivement, sur mon deuxième ou mon troisième ballon, depuis que j'étais entré en jeu, je lance un contre, je fixe et je sors mon ami Dossevi seul face au gardien. Sur cette action, on aurait pu marquer et même le remporter. J'aurais été aussi passeur décisif mais malheureusement, mon camarade a raté son duel face à un gardien de talent, il faut le dire, Jérémie Janot a bien anticipé le crochet intérieur de mon ami. Mais quelques minutes après, vous revenez et vous déclenchez une frappe magnifique qui a flirté avec le montant gauche du gardien stéphanois, battu sur cette action… C'est vrai, je reçois un ballon juste à l'entrée de la surface, j'exécute un crochet du droit et j'enchaîne par une frappe du gauche qui rate le cadre au dernier moment et qui prend l'extérieur du poteau. Il est clair que j'aurais bien aimé qu'elle finisse dedans mais bon, c'est comme ça. Vous avez négocié à bien vos ballons dans ce match, une passe qui aurait pu être décisive et un tir cadré qui a failli faire mouche, c'est encourageant pour la suite… Très encourageant même, je dirais que pour un début, je suis satisfait. Mais, je sais que je dois encore travailler pour progresser encore en matière de volume de jeu. Sur les colonnes de la Voix des sports vous avez déclaré : «J'ai envie de tout casser pour aider l'équipe.» C'est une expression bien significative, non ? Exactement, je voudrais avoir un maximum de temps de jeu pour gagner en rythme et en compétition avec Valenciennes. Je veux être utile pour l'équipe qui a besoin de tous ses joueurs pour sauver le maintien lors de cette dernière ligne droite, difficile. Je veux absolument finir la saison en force. On comprend que vous n'avez pas envie d'évoquer le match retour contre le Maroc, mais vous allez tout de même nous donner un mot sur ce public algérien qui ne vous a pas oublié ? Sincèrement, cela me fait chaud au cœur. Comme je l'ai toujours dit, en Algérie, on a un public à part. La ferveur qu'il a pour l'Equipe nationale me rend fier. On ne remerciera jamais assez nos fans qui ont été toujours présents pour nous soutenir dans les moments cruciaux. Dites-nous seulement si vous avez envie de jouer le match retour contre le Maroc ? Oui, bien sûr, Inch'Allah. Si je bosse bien et que je continue comme ça avec Valenciennes, il n'y a pas de raison pour que je ne sois pas retenu pour ce match face au Maroc. Je vais tout faire pour y être. Le coach Benchikha vous a-t-il appelé ? Non, mais il est toujours là pour m'encourager. Juste avant le match face à Saint-Etienne, il m'a envoyé un message pour prendre de mes nouvelles et m'encourager. Cela m'a fait plaisir, c'est un geste que j'ai apprécié et qui m'a aussi stimulé. Un mot sur la production de vos coéquipiers contre le Maroc ? Je vais dire que cela a été un match d'hommes, où on a su gagner nos duels. Ce n'était pas un match beau à voir comme on dit, mais je pense que nous avons su faire la différence sur ce penalty marqué par Yebda en début de rencontre. Après, on a été très costauds défensivement. La qualification, vous y croyez ? Dès lors qu'on est revenus au même nombre de points que les autres équipes du groupe, on est relancés et tout redevient possible pour la qualification. Avouez que vous avez eu la chair de poule de voir vos camarades se battre dans ce derby, quel effet cela vous a-t-il fait ? C'est sûr, mais cela m'a fait énormément plaisir de constater que nous avons retrouvé nos valeurs d'hommes, notre très grande solidarité et notre esprit de groupe. Et je crois que c'est ce qui a fait la différence dans ce derby. Un conseil pour vos coéquipiers pour bien préparer le prochain rendez-vous ? C'est de rester compétitifs pour arriver au top pour cette empoignade. Un dernier mot… Je voudrais remercier tous les gens qui m'ont soutenu. Je tiens à dire que j'ai envie de jouer tous mes matchs avec Valenciennes pour espérer retrouver la sélection au mois de juin prochain Inch'Allah.
