«Saâdane a refusé Mehdi Mostefa puisque c'est moi qui l'avais proposé» L'ex-international algérien et actuel défenseur de Nîmes Olympique, Abderraouf Zarabi, ne tarit pas d'éloges sur son camarade en club, Mehdi Mostefa, qui s'est illustré dans sa première sortie avec les Verts. L'ancien joueur du NAHD, écarté de l'Equipe nationale par Saâdane, garde toujours l'espoir de revenir un jour en sélection. Abderraouf, merci de nous accueillir chez vous ? Je vous en prie, vous êtes les bienvenus à tout moment. On sent que vous gardez toujours le mode de vie à l'algérienne, après neuf ans passés en France ? C'est normal, j'ai grandi en Algérie, à l'instar de mon épouse. On a donc gardé nos coutumes, le football n'est qu'un métier pour moi qui ne doit pas prendre tout de notre vie. A mon avis, la préservation de ses us et coutumes et tout ce qui a trait à nos racines est la base de la réussite. L'Algérie a joué un match important contre le Maroc, l'avez-vous vu ? Evidemment, je l'ai vu chez moi en compagnie de certains amis, j'étais naturellement très heureux de la victoire des Verts à l'issue de cet important match. Ils ont su gérer le match à leur guise, en dépit de la difficulté de la tâche. Ils doivent oublier maintenant ce match, il reste encore trois autres importants et décisifs qu'il faut préparer comme il se doit. Toutes les équipes du groupe sont à égalité, on a donc des chances de se qualifier. Vous connaissez les joueurs qui forment l'équipe actuellement, du fait que vous avez joué avec eux, pensez-vous qu'ils sont capables de se qualifier ? Absolument, l'équipe renferme de bons joueurs capables de réaliser de bons résultats. D'ailleurs, ils l'ont déjà prouvé dans un passé récent en étant allés en Coupe du monde. Ils sont donc capables de refaire le même coup, ils doivent croire en leurs chances. Ils ont également prouvé contre le Maroc qu'ils savent être à la hauteur de leurs responsabilités. Même si la manière n'y était pas, on sentait de la détermination et de la hargne dans le jeu. Que pensez-vous de la prestation de votre coéquipier à Nîmes Mehdi Mostefa, d'autant qu'il s'agit de son premier match officiel avec les Verts ? Mehdi a réalisé un match énorme, à l'occasion de sa première sortie officielle avec la sélection. Ce qui est encourageant. Il a été exceptionnel, il a joué sans commettre d'erreurs, il était présent dans tous les duels, même s'il a eu affaire à un joueur de la trempe de Taârabt. Sur le plan offensif, il n'est pas trop monté, du moment que Boudebouz était du même côté. Il a, en tout cas, montré de quoi il est capable. Vous allez voir encore beaucoup de choses de sa part. Cela fait un moment que j'ai parlé de lui et je l'ai proposé à la sélection, mais les entraîneurs de cette époque l'ont refusé juste parce que c'est moi qui l'ai proposé. Je l'ai vu lors de ma première saison à Nîmes. Cela nous amène à parler du différend qui vous opposait à Saâdane, que s'est-il passé pour qu'il vous écarte de la sélection ? Ce qui s'est passé est passé. Ce n'est pas Saâdane qui m'a écarté, c'est le destin. Lorsque j'ai été écarté de la sélection, j'ai continué à travailler et j'ai réalisé de belles performances qui m'ont permis de prolonger mon contrat à Nîmes. Jouer pendant tout ce temps en tant que professionnel est une preuve de mes capacités. Mais avez-vous demandé à Saâdane de vous faire jouer en tant que titulaire ? Je ne lui ai jamais demandé une telle chose. Et personne ne peut dire le contraire. Je n'ai jamais refusé la sélection et jamais je n'ai demandé à jouer comme titulaire. Celui qui prétend que j'ai fait une telle déclaration, qu'il vienne me voir en personne pour une confrontation. Aujourd'hui, la page Saâdane je l'ai tournée définitivement. Tout ce qui importe actuellement, c'est que la sélection réalise de bons résultats et peu importe la présence ou pas de Zarabi. Mansouri a déclaré récemment que Saâdane est limité tactiquement et pleins d'autres choses qu'il a révélées, partagez-vous son avis ? Ces déclarations ne concernent que Mansouri, il est responsable de ce qu'il dit. Moi, j'ai traité avec Saâdane en sa qualité d'entraîneur, un point c'est tout. En football, il y a des entraîneurs avec qui vous entendez et d'autres non. Et Saâdane faisait partie des entraîneurs qui ne me portent pas dans leur cœur. Je n'ai pas de problème avec lui. Toutefois, ce que j'avais à dire, je le lui ai dit en face. Est-il vrai que vous l'avez traité de raciste ? Non, pas du tout. Comment voulez-vous qu'un joueur algérien traite un entraîneur qui est lui aussi algérien de raciste ? Non, impossible. J'ai joué pendant neuf ans en France dans des clubs où le racisme est perceptible et on n'a rien dit. Entre lui dire qu'il fait des différences entre les joueurs et qu'il est raciste, ce n'est pas pareil. Vous lui avez donc dit qu'il faisait des différences entre les joueurs ? Oui, c'est cela. Mais cette histoire fait partie du passé et je ne pense plus à tout cela. Je me concentre sur mon travail, mon club et mon avenir. J'ai tourné la page, je suis le premier à avoir accueilli Mehdi Mostefa après le match du Maroc et à le féliciter. J'étais content pour lui et l'Algérie, car il s'agit de mon pays. Ma réussite aujourd'hui, je la dois à l'Equipe nationale. Il y a eu un changement à la barre technique avec l'arrivée de Benchikha, que pensez-vous de cet entraîneur ? C'est un bon entraîneur, c'est un guerrier qui sait motiver les joueurs. C'est tout le monde qui lui reconnaît ça, je lui souhaite beaucoup de réussite dans le reste des éliminatoires pour mener l'Equipe nationale à bon port. Songez-vous toujours à revenir un jour en sélection ? Tant que je joue encore et que je m'acquitte convenablement de mes tâches sur le terrain, j'y songerai toujours. Mais je dois toujours continuer à travailler avec sérieux et m'imposer dans mon club en réalisant des matchs solides. La suite viendra toute seule. Et lorsqu'on a besoin de vous, on fait certainement appel à vous. On ne peut pas contester les décisions du sélectionneur. Cela dit, même si vous vous illustrez dans votre club, vous pouvez ne pas être convoqué, ce sont les choix de l'entraîneur. Il faut continuer à travailler, je sais que Benchikha suit le parcours de tous les joueurs, même l'équipe de Nîmes, la convocation de Mehdi Mostefa en est la meilleure preuve. Votre club joue pour le maintien, vous ne songez pas à rejoindre un club ambitieux la saison prochaine ? Au début, Nîmes jouait l'accession. D'ailleurs, on était à trois points du troisième avant la fin de la phase aller. Mais après avoir cédé deux éléments de l'attaque, l'équipe en a souffert. Nîmes est un club ambitieux. Il me reste encore une année de contrat avec ce club et je vais attendre le mois de juin pour voir plus clair. Par quoi voulez-vous clore cet entretien ? Je veux dire que la sélection a beaucoup progressé et possède même un banc de remplaçants bien fourni. On a gagné encore des joueurs lors du dernier match contre le Maroc, entre autres Bouzid, Mehdi et Mesbah. Avec le retour des joueurs comme Bougherra et Matmour, l'équipe sera encore meilleure. Je tiens à saluer spécialement Halliche à qui je souhaite un retour rapide avec Fulham. Je souhaite à Bezzaz de retrouver son niveau et je souhaite à Saïfi d'accéder avec Amiens.