Zaoui «Saâdane reconnaît que ceux à qui il a fait appel n'étaient pas meilleurs que Raho et moi» L'entretien que nous a accordé l'ancien sélectionneur Rabah Saâdane n'a pas laissé indifférent certains acteurs de la dernière CAN et du dernier Mondial sud-africain. Ainsi, Rafik Saïfi, qui avait mis un terme à sa carrière d'international, n'a pas caché sa joie à la lecture des paroles pleines d'éloges à son encontre par Saâdane : «J'ai beaucoup apprécié les déclarations de Saâdane à mon sujet. Son entretien lève de nombreuses zones d'ombre à mon sujet. Ses propos m'honorent. Cela prouve que j'ai laissé ma place propre.» «Il m'a disculpé en revenant sur le match contre les USA. Je suis sorti par la grande porte» Rafik Saïfi, qui est loin d'avoir fait ses adieux à la balle ronde et à la compétition, puisqu'il tape toujours dans le ballon du côté d'Amiens, n'a pas raté l'occasion de revenir lui aussi sur le fameux match où on avait laissé entendre sur son cas qu'il aurait shunté le staff technique et Boudebouz pour, d'abord, jouer une partie du match en remplaçant Djebbour, ensuite porter le brassard de capitaine comme apothéose pour mettre un terme à sa carrière en Equipe nationale : «Saâdane vient par sa déclaration de mettre un terme aux rumeurs qui ont circulé à la suite de la dernière apparition de l'EN dans le Mondial, en Afrique du Sud. Il n'est pas nécessaire d'y revenir. Saâdane a remis tout le monde à sa place, notamment ceux qui ont cherché à me nuire. Le sélectionneur vient de mettre fin aux spéculations. Je suis sorti par la grande porte de l'Equipe nationale.» ----------------------------------- Zaoui «Saâdane reconnaît que ceux à qui il a fait appel n'étaient pas meilleurs que Raho et moi» Le défenseur central de Chlef a accepté de réagir aux dernières déclarations de Saâdane dans les colonnes du Buteur. Zaoui a été parmi les joueurs qui avaient «été sacrifiés» après la cuisante défaite contre la Serbie à Alger (0-3) : «Des pressions de tous bords auraient poussé le sélectionneur à se passer des services de Samir Zaoui et de certains autres joueurs.» En acceptant de revenir sur les événements qui ont précédé le Mondial, Saâdane reconnaissait avoir lésé des éléments comme Samir Zaoui et Slimane Raho : «Je ne tiens aucune rancune à Saâdane et je ne veux pas revenir en arrière en émettant quoi que ce soit contre l'ex-sélectionneur. Il était écrit que je ne ferais pas le voyage en Afrique du Sud. Je m'en tiens à cela. Je vais plus loin en disant que je suis prêt à tenter une réconciliation avec le coach Saâdane, d'une part, et Lemmouchia et Mansouri, d'autre part.» Si Zaoui ne veut pas verser dans la diatribe, il ne laisse pas passer une remarque de taille. Pour le mastodonte de l'ASO, Saâdane ne veut pas lui jeter des fleurs ni à Raho, mais, d'une certaine façon, pour Zaoui, l'ancien sélectionneur des Verts reconnaît que les joueurs qui sont venus compléter la liste après le match contre la Serbie ne sont pas de meilleur niveau que lui ou Raho. Poliment, Zaoui rend néanmoins sa monnaie à la pièce de Saâdane. Se rendre compte sur le tard de la bourde : «Je n'ai pas un niveau mondial, je reste un joueur local avec ses qualités et ses défauts. Mais, j'étais persuadé depuis notre mise à l'écart que je n'étais pas inférieur aussi bien sur le plan physique que technique que les joueurs auxquels Saâdane avait fait appel. Je suivais le parcours de ces joueurs dans leurs clubs respectifs. Ils étaient loin d'être des foudres de guerre. Ils ne sortaient pas des plus grands championnats européens et ne jouaient pas souvent.» «On a été écartés pour des raisons politiques, on voulait calmer les supporters de l'EN» Zaoui laisse entendre dans son entretien qu'il était persuadé que le sélectionneur allait le rappeler, après avoir barré une première fois son nom de la liste des Verts : «Je me disais que Saâdane allait constater de visu que les joueurs qu'ils avait convoqués à notre place n'étaient pas si extraordinaires que cela et qu'il allait s'en rendre compte très vite et que nous reviendrions sans nul doute en EN. Le fait est là, on ne nous a pas rappelés. Pour moi, le fait de nous avoir écartés de l'Equipe nationale était d'ordre politique, comme on dit. On voulait faire plaisir aux supporters. Je ne me morfonds pas dans mon coin, en me disant ce que j'ai pu rater. Des stars internationales ne sont pas allées au Mondial avec leur équipe.» «De la campagne africaine, j'ai joué 8 matchs sur 12» «Les gens ne doivent pas oublier que j'ai fait partie de la compagne africaine. J'ai joué huit matchs sur les douze. Aussi, je compte parmi les noms de joueurs qui ont rendu ses lettres de noblesses au football algérien. L'histoire dira qu'il y a eu une autre épopée des Verts après celle de Gijon en 82. On n'a pas fait des miracles, mais on a permis aux Algériens de conjuguer le foot avec les années 2010 et le 21e siècle. Le football algérien ne s'arrêtera pas sur les exploits que nous avions réalisés en 2010. Une autre génération viendra faire oublier la nôtre.» «J'ai assisté au dernier Ballon d'Or, mais j'ai souhaité retrouver Saâdane dans un cadre plus calme et mieux approprié» «Je comprends Lemmouchia et Mansouri et je suis persuadé que ces joueurs sont sages. J'étais présent à la cérémonie du Ballon d'Or. Saâdane était aussi présent, mais je ne lui ai pas parlé parce que je veux le rencontrer dans un autre cadre et discuter avec lui dans le calme et la sérénité. Un endroit approprié à ce genre de rencontre.»