Menad : «Je ne peux plus travailler dans des conditions pareilles.» Si sa démission annoncée avant-hier à l'issue du match face à l'USMH était une surprise pour certains, il fait dire que pour beaucoup d'autres, elle était prévisible, car Menad a bien déclaré tout récemment qu'il démissionnera, le jour où il se rendra compte qu'il a vraiment échoué dans sa mission. La défaite d'avant-hier a presque compromis l'objectif de l'équipe qui veut décrocher une place sur le podium pour participer à une compétition africaine la saison prochaine. Autrement dit, Menad a bel et bien échoué dans sa mission, ce qui explique d'ailleurs son retrait de la barre technique, après 20 matchs joués en championnat et trois autres en Coupe d'Algérie cette saison. Ayant démissionné une première fois au mois de mars dernier, il reviendra sur sa démission après avoir été soutenu par les joueurs, les supporters et «certains» dirigeants. Voilà qu'avant-hier, à 21h30, Menad a pris la décision de quitter la JSMB, une décision «irrévocable», a-t-il dit. Mis à part l'exercice écoulé, il n'est jamais allé jusqu'au bout de sa mission Menad, qui a débuté sa carrière d'entraîneur avec les Vert et Rouge en 1999 aux côtés du défunt Djaâfar Harouni, a eu l'occasion de prendre l'équipe trois fois, après sa première expérience ratée. C'était donc sa première à la tête de l'équipe béjaouie. Il a quitté le club juste après quelques matchs de la phase retour, suite à un malentendu avec le défunt Harouni. Une saison après, Menad est revenu à Béjaïa pour driver la JSMB, mais cette fois seul aux commandes. L'ancien avant-centre des Verts n'ira pas jusqu'au terme de son contrat, après avoir décidé de quitter le club juste après la défaite face au CRB, le 31 janvier 2002, sur un score lourd de 5 à 2. Six après, Tiab fera appel à Menad pour prendre l'équipe qui venait juste de remporter la Coupe d'Algérie en 2008-2009. Fidèle à ses habitudes, Menad quittera le club à mi-chemin après une défaite face à l'USMA, à Bologhine, 2 buts à 1. La seule fois où il a terminé la saison, c'était la saison écoulée, après avoir pris le train en marche lors de la sixième journée, avant de déposer sa démission avant-hier, suite à la défaite face à l'USMH. Le hasard a voulu, une fois de plus, que ce soit un club algérois qui soit à l'origine de sa démission, comme ce fut le cas à chaque démission. Hakim Medane a essayé de le retenir, mais… Comme annoncé par nos soins, le désormais ancien coach de la JSMB a annoncé sa démission juste à l'issue de la rencontre face aux Harrachis. Après avoir accordé un point de presse, Menad est resté donc son bureau. Hakim Menad, le manager général du club béjaoui, qui a été surpris par la décision du coach, l'a rejoint au vestiaire pour lui demander de revenir sur sa démission, en vain. Menad a fait savoir que ce sont les problèmes extra sportifs qui l'ont poussé à prendre une telle décision, estimant que le climat était devenu malsain et que le travail était devenu impossible. Il n'a pas pu rencontrer le président Tiab Agacé par la prestation de ses joueurs, le président Tiab, qui a assisté à la dernière rencontre de son équipe, n'a pas pu suivre les dernières minutes de ce match face à El Harrach. Le chairman béjaoui a quitté la tribune d'honneur sous les insultes des supporters, juste après le second but des Harrachis. C'est dire que Menad n'a pu s'entretenir avec son président pour lui expliquer les vraies raisons de sa démission. Il a d'ailleurs rejoint directement son domicile à Alger en compagnie d'un ami tard dans la nuit, lui qui avait l'habitude de regagner la capitale après chaque match à bord d'une voiture de service. Le conseil d'administration s'est réuni hier C'est en urgence que les membres du CA, qui n'étaient pas présents avant-hier au stade pour suivre cette rencontre face à El Harrach, ont décidé de se réunir, hier, dans la soirée pour trouver une issue à cette affaire et trancher sur la question de la barre technique de l'équipe. Les dirigeants béjaouis devaient aborder ce sujet ainsi que d'autres ayant trait à l'actualité de leur équipe. Pour le moment, aucune information n'a filtré sur le successeur de Menad. En tous les cas une chose est sûre, face à l'ESS, ce sera certainement Samy Boussekine, l'adjoint de Menad, qui dirigera l'équipea ce mardi puisque comme tout le monde le sait, Hamouche n'a pas le droit de rester sur le banc, car il doit encore consommer un autre match de suspension. Menad : «Je ne peux plus travailler dans des conditions pareilles» Très déçu par la dernière défaite de son équipe, Menad, qu'on a abordé juste à l'issue de ce match, nous a fait savoir qu'il a pris la décision de se retirer définitivement de la barre technique béjaouie pour des raisons sportives, à cause des trêves répétées entre autres, avant de se lâcher pour nous dire qu'il était aussi déçu par le comportement des supporters qui l'ont insulté. Menad nous a aussi dit que le climat au sein du club était devenu malsain. Des gens qui sont proches du club ont tout fait pour saboter son travail. Selon lui, on l'attendait toujours au tournant. «Je vais peut-être vous surprendre. J'ai décidé d'arrêter, ça y est, je démissionne car je ne peux plus travailler dans des conditions pareilles. J'ai essayé de bâtir une équipe pour atteindre l'objectif assigné, mais il faut dire que ces trêves à répétition nous ont tués. Aussi, le climat est devenu malsain, je ne peux plus continuer ainsi.» «Des gens m'attendaient toujours au tournant» «Ce n'est la première fois que cela arrive, car à chaque match et chaque faux, des gens qui voulaient ma tête depuis bien longtemps m'attendaient toujours au tournant. Je ne suis pas ici pour m'attaquer à x ou y, mais pour vous dire que c'est devenu invivable et que dans ces conditions, il vaut mieux se retirer pour laisser ma place propre. Je ne fuis pas mes responsabilités, mais je n'en peux plus. Je n'ai plus cette envie de travailler. Quand on fait un travail, on doit le faire avec plaisir et amour, mais depuis quelque temps, j'ai perdu ce plaisir et cet amour du travail. Donc je pense que ce n'est même pas la peine de continuer.» «Les Tiab ne m'ont jamais lâché» «Je dois vous dire que le président Tiab n'a rien à voir dans cette histoire. Je pense que tout le monde sait ce que je veux dire. Les Tiab m'ont toujours soutenu. D'ailleurs la dernière fois, si j'étais revenu sur ma décision de démissionner, c'est grâce aux Tiab et les joueurs. C'est pour dire aussi que je n'ai aucun problème ni avec le résident ni avec l'un de ses frères qui ne m'ont jamais lâché depuis que je suis à la JSMB.» «L'équipe doit être protégée» «Je pense que le président Tiab ne pourra pas gérer seul le club, il doit être aidé dans sa tâche. Le club est professionnel et je pense qu'à ce niveau, tout le monde doit assumer ses responsabilités et accomplir comme il se doit son devoir. L'équipe a besoin de sérénité, elle doit être protégée au lieu d'essayer de la casser. Moi si j'ai pris cette décision, c'est un peu pour l'intérêt du club. Car si c'est moi le problème, je pense que j'ai pris la meilleure des décisions», nous dira Menad. «Certains sont des ingrats et ont la mémoire courte» «La saison dernière, j'ai pris l'équipe en cours de route. Le club était relégable, avec seulement deux points. C'était pour moi une dure mission de redresser la barre, mais par amour à ce club, j'ai fait de mon mieux pour le sauver de la relégation. Ensemble, on a réussi à se maintenir. On aurait pu même faire mieux. Cette saison, certains ont tout oublié. Je pense que ce sont vraiment des ingrats, car ils ont apparemment la mémoire courte. Des gens osent même nous insulter, c'est vraiment grave. De plus, on est en 2011 et on entend ce genre de propos de racisme entre nous les Kabyles. Je ne suis ni de Tizi Ouzou ni de Béjaïa, mais je reste Kabyle quand même, donc je les défends tous. Ce n'est pas normal, Tizi Ouzou ou Béjaïa, c'est pareil pour moi, nous sommes des Kabyles avant tout.» «L'objectif assigné n'est pas perdu» « Je peux vous dire que je pars, mais je laisse une très bonne équipe qui pratique du bon football. Certes, on a perdu beaucoup de points et cela est dû en grande partie à ces trêves qui nous ont cassés. Mais il faut dire aussi que l'objectif assigné par la direction n'est pas perdu, car la JSMB est à la 6e place avec 30 points et compte deux matchs en moins. Je peux donc dire qu'une place sur le podium est toujours jouable», a dit Menad qui a tenu à souhaiter bonne chance à son successeur. «J'ai essayé de faire de mon mieux, mais je n'ai pas réussi. J'espère seulement que celui qui prendra en main cette équipe aura plus de chance que moi et saura comment trouver des solutions pour que ce club aille de l'avant. Voilà donc ce que je souhaite à mon successeur. -------------------------------------------------- Hakim Medane pourrait suivre les pas de Menad Les insultes des supporters avant-hier lors du match JSMB-USMH n'ont pas laissé indifférents les dirigeants de la JSMB qui ont dénoncé un tel comportement, y compris le manager général du club, Hakim Medane, qui n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi toute cette hypocrisie de ces gens. Très déçu et surtout touché dans son amour- propre, Hakim Medane, qui a rejoint le club béjaoui à la fin de la saison écoulée, n'a plus le courage de continuer son travail avec ce club, après ce qu'il vient de vivre avant-hier. C'est dire qu'il risque même de déposer lui aussi sa démission. «Ce n'est pas normal !» « Je n'ai plus rien à dire. Tout cela est vraiment inadmissible. Ce n'est pas normal d'entendre toutes ses insultes de la part des supporters. Ce n'est pas normal d'insulter les dirigeants et les joueurs. Certes, on est tous déçus de cette défaite, mais c'est ça le football. Pour le moment, je n'ai encore rien décidé, mais il faut dire que c'est vraiment difficile de travailler dans des conditions pareilles.» Six joueurs absents à la reprise d'hier Moins de 24 heures après leur défaite à domicile face à l'USMH, les Béjaouis ont repris le chemin des entraînements, hier dans la matinée, à 10h, à l'hôtel les Hamadites. Inutile de dire que les joueurs de la JSMB n'ont plus le moral, après cet énième échec qu'ils n'arrivent toujours pas à digérer. Lors de cette séance, on a noté l'absence de pas moins de six joueurs. Il s'agit de Chouih, Bouraba, Maïza, Gasmi, Boudar et Megatli. Ce dernier reste toujours fois le seul à avoir eu l'autorisation de s'absenter pour aller chez le dentiste. Pour les autres joueurs, on ignore toujours les raisons de leur absence.