Il y a des indices qui ne trompent pas et ce qu'a vécu le MCS pendant cette saison montrait dès le départ qu'il n'allait pas connaître au moins le même bonheur qui a été le sien au bout de celle qui a précédé. Déjà, la démission du bureau de Belhezil au beau milieu de la saison était un signal fort s'il en est que le club avait du mal à se tenir sur ses deux jambes. La suite, tout le monde la connaît. Le MCS est allé, sans surprise, droit au mur. Après deux années passées dans le championnat de l'élite, il est appelé à aller refaire ses classes dans la très chaude division d'en bas. Un recrutement anarchique Juillet 2008. La direction du club, alors empêtrée dans des difficultés financières handicapantes, n'arrive pas à garder l'ossature de cette équipe qui venait de se classer à la sixième place rien que ça. La plupart des joueurs étaient libres de tout engagement et sont tout naturellement partis monnayer leur talent ailleurs. Le recrutement, qui devait pallier aux carences intervenues dans les trois compartiments, a été bien en deçà des attentes. Les nouveaux joueurs sont tous ou presque issus des divisions inférieures et encore, la direction du club s'est vue négocier à la toute dernière minute avec la majorité. Au final, on a eu un entrejeu pléthorique avec pas moins de sept joueurs, alors que la défense qui demandait des renforts en urgence, surtout sur ses deux flancs, ne comptait que cinq éléments au total. Quant à l'attaque, il faut dire qu'elle n'a pas fait le poids avec ses semblables de la D1 en ayant été loin d'égaler les performances du duo Hamidi-Seguer. Le plus qu'on attend de tout plan de recrutement n'était pas acquis en retour et l'équipe en a payé les frais, voire commencé à hypothéquer ses chances de maintien depuis le démarrage de la saison. Une préparation ratée Alors que la plupart des formations de la D1 étaient qui en Tunisie, qui au Maroc, qui en Europe et on ne sait où encore pour les besoins de leur stage d'avant-saison, le MCS, lui, n'avait que la station thermale voisine de Hammam Rabbi, très fréquentée à cette période de l'année, à côté du 13-Avril qu'on rejoint au bout d'une heure de car, pour entamer sa préparation. Pour la concentration maximum et le respect à la minute près du canevas de préparation, il fallait repasser. Et encore, ce stage, qui n'a compté que deux matches amicaux vers la fin et face à des sparring-partners franchement pas du niveau, a été axé principalement sur le travail physique. Au-delà du manque de compétition flagrant qu'il a laissé voir pendant ses premiers rendez-vous de championnat, s'essoufflant souvent à un quart d'heure du coup de sifflet final, le MCS était à chaque fois, que ce soit à domicile ou à l'extérieur, face à plus aguerri, du moins mieux préparé que lui. Pour leur premier match, face à l'ASO au 13-Avril, les Vert et Rouge s'étaient inclinés (0-1) après des bévues tactiques, mais aussi suite à une démission physique. Il se rattraperont à partir de la septième journée et remonteront petit à petit au classement jusqu'à la fin de l'aller. Au début de la phase retour, c'est déconvenue après déconvenue, surtout à domicile, que le MCS n'a pas cessé de collectionner. Une barre technique instable A côté d'un plan de recrutement qui n'aura même pas assuré le maintien de l'équipe et une préparation approximative et complètement ratée au final, la barre technique tenue par Drid, qui a été engagé à la veille du stage même, n'a pas tenu ses promesses non plus. Les résultats de début de saison ont tôt fait de jeter le nouvel entraîneur en pâture devant des supporters qui, cette fois, ont tenu à dire leur mot. Drid, qui n'a pu récolter que cinq points en cinq matches, n'a pas résisté à la pression qui devenait grandissante, a fini par jeter le tablier. Après le départ de ce dernier et le maigre bilan qu'il a laissé en héritage, le MCS n'ayant pas quitté la zone de relégation, les dirigeants du club concluent un bail avec Mechiche jusqu'à la fin de la saison pour apporter du sang neuf à l'équipe et surtout provoquer ce déclic qui n'arrivait pas. Au grand bonheur des Saïdis, Driouèche et ses camarades renouent avec les bons résultats et amorcent une marche prometteuse vers le haut. Sous la coupe de ce technicien, le MCS totalisera 19 points et sort la tête de l'eau avant de voir son entraîneur céder à la pression suite à de mauvais résultats à domicile et quitter la barre technique à son tour. Il restait quelques journées de championnat et la venue de Medjadj n'aura pas suffi à redresser les choses après que tous les espoirs, de maintien s'entend, ont reposé sur ses épaules. Il était dit quelque part que le MCS ne sauverait pas sa saison. Le mercato, une chance qui n'a pas été saisie Avec une phase aller médiocre surtout aux avant-postes, la direction gagnait à prospecter pour recruter des attaquants autrement meilleurs que ceux déjà sur place à l'occasion du mercato hivernal. Au final, le club ne fera pas mieux que de ramener un milieu et un défenseur, alors que trois attaquants de métier n'auraient pas été de plus. Et ce ne sont pas les déboires offensifs dont l'équipe n'arrivait pas à se débarrasser lors de la phase retour qui allaient changer quoi que ce soit à ce tableau. Faux pas face à l'USMB et c'est les deux pieds en D2 Avant son match à domicile face à l'USMB, le MCS, qui était toujours menacé par la relégation, gardait tout de même des chances de se maintenir à condition bien sûr de l'emporter face aux Blidéens. Le nul que le club de la ville des roses a fini par lui imposer au 13-Avril et la franche position de relégable qui est devenue la sienne suffisaient à voir que la suite du parcours de Saïda, un déplacement du côté d'El Harrach et la réception d'une ESS qui vise pas moins que le titre de champion, n'avait pas besoin d'être connue. Pour rendre le sourire à ses supporters, le MCS sera appelé à leur offrir une accession au bout de la saison prochaine. Amar Bensadek