On veut encore savourer ces moments de joie, ensuite on aura largement le temps de parler de la saison qui suit. On suppose que vous êtes doublement heureux… Je n'arrive pas encore à réaliser ce qui m'arrive. C'est vrai, c'est moi qui ai marqué le but de la victoire et mon bonheur a été d'autant plus immense lorsque j'ai su que le MCO avait assuré définitivement son accession. Une fois dans le bus, j'ai réalisé la portée réelle de cet événement. C'est merveilleux. Après ce but, vous allez droit vous jeter dans les bras de l'entraîneur. Que lui avez-vous dit à ce moment-là ? J'avais promis à Belatoui de marquer et j'ai tenu ma promesse. C'est pourquoi je me suis dirigé directement vers lui pour lui dire que voilà, j'ai marqué mon but. Je sais qu'il est très heureux pour moi. Apparemment, votre statut de remplaçant ne vous dérange pas… Si à chaque fois je fais mon entrée et je marque, alors rester sur le banc ne me dérange absolument pas. Etre le joker de luxe d'un club aussi prestigieux que le Mouloudia est un honneur avant tout. Est-ce que vous commencez à penser à la saison prochaine ? On veut encore savourer ces moments de joie, ensuite on aura largement le temps de parler de la saison qui suit. Il reste tout de même que le club doit penser à monter une grande équipe car on a besoin de confirmer le retour du Mouloudia parmi l'élite. Il ne faut plus se contenter de jouer pour le maintien. Entretien réalisé par Amine L. Oran n'a pas dormi Certes, le Mouloudia d'Oran a gagné des titres sur le double plan national et international, mais la joie de cette accession aura dépassé le cadre de l'imaginable vendredi soir. Déjà, les supporters des Rouge et Blanc préparaient la fête dès le matin du match puisque, comme de bien entendu, les Hamraoua partaient avec les faveurs des pronostics face à une USMBA démobilisée et privée en outre de l'apport de ses supporters. Oran, qui était en rouge et blanc le week-end dernier, n'attendait plus que l'issue de ce match pour faire la fête, surtout que tous les supporters ou presque sont restés sur place pour cause de huis clos et, évidemment, étaient par grappes entières scotchés à leurs transistors. Le presque concerne bien sûr les plus férus qui n'ont pas hésité à faire le déplacement pour prendre place sur les toits des demeures surplombant le stade de Bel-Abbès. Une accession vaut bien quelques risques, devait-on se dire parmi cette frange hardie d'inconditionnels. A. L. 10 millions pour battre le MCO Selon une source proche du club de la Mekerra, les dirigeants de ce dernier auraient promis une prime de 10 millions de centimes en cas de victoire des Vert et Rouge vendredi dernier face au club d'El Hamri. Il faut dire que cette source de motivation, même sonnante et trébuchante, n'aura pas suffi à battre un MCO qui tenait plus que tout à son objectif d'accession. Scènes de liesse dans le vestiaire Dès le coup de sifflet final de cet USMBA-MCO, qui fera à coup sûr une entrée dans les annales du club d'El Hamri pour avoir été la rampe de lancement qui aura replacé directement le MCO dans une Division 1 qu'il n'aurait jamais dû quitter, Mezouar et consorts étaient tout simplement aux anges. Leur joie était d'autant plus indescriptible qu'ils n'ont pas attendu de rejoindre leur vestiaire pour fêter l'événement. Il va de soi qu'ils ont pris connaissance en temps réel du résultat final de cet autre match attendu entre l'OMA et le CAB à Arzew. 20 000 supporters à l'accueil Personne ne s'attendait à cette ruée gigantesque des supporters du Mouloudia d'Oran à la fin du match. Si le bus transportant l'équipe de Bel-Abbès n'était accompagné que de quelques véhicules de particuliers au moment de son départ, c'est tout simplement un infini cortège qui faisait son entrée avec force klaxons et chants à la gloire du club à Oran. El Bahari, qui avait pris place dans les derniers sièges du bus, ne s'était pas empêché de fêter à sa manière cette accession et son but, cela va de soi, en exhibant un immense drapeau aux couleurs rouge et blanc d'El Hamri. Bengorine n'était pas en reste qui avait préféré faire ce voyage chargé d'émotion que de rentrer dans sa famille à Bel Abbès. La fête n'est pas un vain mot à Oran. 200 véhicules à l'attente à Zahana Arrivé à Zahana, une bourgade située à équidistance entre les deux villes, le bus du MCO et ses occupants ont été littéralement assiégés par les habitants de cette charmante commune. Leur surprise, agréable cela s'entend, ne s'est pas arrêtée à ce moment de grande communion. Au centre ainsi qu'à la sortie de la ville, on a compté pas moins 200 véhicules drapées aux couleurs du club à l'attente pour escorter le bus des «champions». La circulation était devenue tellement difficile que ce cortège grandissant a mis trois longs quarts d'heure pour quitter la ville. Une folle ambiance Après trois heures de route pour un trajet de 90 km, le bus du Mouloudia était enfin visible au bercail. La marée humaine qui attendait pendant des heures et des heures au rond-point du centre-ville était, quant à elle, inquantifiable. Quant au bus, qui avait pris la route des Falaises avant de pénétrer au centre-ville côté boulevard des Chasseurs, là où se situe justement le siège du Mouloudia, il a été suivi par des milliers des supporters qui ont fini par envahir complètement le centre-ville. La fête était au rendez-vous et parfaitement audible jusqu'à une heure tardive de la nuit. Situation incontrôlable à Tlélat Ceux qui guettaient l'arrivée du bus du MCO étaient plus nombreux encore à Tlélat. D'ailleurs, le dispositif de sécurité dépêché sur place pour gérer ce «trafic» a eu du mal à contrôler la situation à telle enseigne qu'une partie non négligeable des véhicules partis à la rencontre du bus et de sa grande «escorte» a inauguré, c'est le mot puisque pas encore ouvert à la circulation, le tronçon autoroutier qui donne droit sur Oran. La route qui sépare Zahana de Tlélat s'était avérée trop exiguë pour accueillir toute cette flotte que de véhicules. Une première mi-temps de toutes les peurs Même si les camarades de l'heureux El Bahari ont démarré cette partie en trombe, rien ne présageait en retour que le MCO allait l'emporter au final. Les Oranais, en plus d'avoir paru désorganisés, ont buté sur un onze bélabbésien qui n'a pas manqué de fraîcheur et super bien en place. Non seulement ils ont perdu tous leurs duels, mais ils ont eu aussi la mésaventure de perdre Chaïb sur blessure au bout du premier quart d'heure alors qu'on comptait franchement sur lui, puisqu'il n'est autre que le meilleur buteur de l'équipe, pour débloquer la situation. On avait même senti que le MCO revoyait son objectif à la baisse et ne cherchait plus qu'à finir cette première période comme elle avait commencé, c'est-à-dire avec un zéro à zéro au tableau d'affichage. Il veut finir avec un total 62 points Elimam s'attaque à un nouvel objectif Si tout le monde a donné libre court à ses sentiments en fin de match vendredi dernier, ce n'était pas, en partie certes, le cas du président Elimam pour lequel il n'est pas question de se relâcher. En d'autres termes, le premier des dirigeants d'El Hamri a exigé de relever un autre défi. «Cette accession ne peut être que le fruit de huit mois de dur labeur avec toutes les difficultés que le club a dû et pu surmonter. Le MCO avec ses joueurs, son public et son histoire a réussi à retrouver l'élite une année seulement après l'avoir quittée. Comme quoi, les grands clubs ne meurent jamais. Dieu merci, j'ai pu avoir la force et le courage de revenir au Mouloudia et de voir tout ce peuple comblé de joie. Maintenant, on doit continuer à rester concentrés. Il ne reste plus qu'une semaine et on doit finir en beauté. Le MCO a aujourd'hui une occasion inespérée de finir le championnat avec un total de 62 points. On doit réaliser ce nouvel objectif car, je le rappelle, le MCO n'a jamais atteint ce seuil. Ce serait un nouveau record pour le club et pour moi personnellement.» Belatoui : «C'est juste un retour aux sources» L'entraîneur des Rouge et Blanc est non seulement l'un des principaux artisans de cette accession du Mouloudia, mais en plus, c'est lui qui a subi la plus grosse part de la pression qui allait crescendo depuis le début de la saison. En effet, c'est avec un soulagement particulier que l'ancien libéro du MCO parle de l'accession de son équipe. «Je dirai que le mérite revient à tous ceux qui ont pris part à cette accession, à commencer bien sûr par les joueurs, les dirigeants et même les supporters. On remercie également les équipes qui ont respecté l'éthique sportive au cours de cette saison. Sinon, je dirai que malgré les difficultés rencontrées au cours de cette saison éprouvante, pour le MCO ce n'est qu'un retour aux sources car sa véritable place est en D1. D'ailleurs, tout le monde est unanime à le dire, pas seulement Belatoui», nous dira pour sa part l'entraîneur des Rouge et Blanc qui refuse toujours de parler de son avenir à la barre technique d'El Hamri. «Le plus important à présent est que l'équipe continue à gagner. Il nous reste ces deux matches et je vais pouvoir les préparer en toute tranquillité», dira-t-il encore. Lorsque les clubs d'Oran s'y mettent Les Hamraoua se souviendront longtemps de coup de pouce inespéré donné par l'ASMO et l'OMA qui, même s'ils n'ont fait que respecter l'éthique, ce qui est tout à leur honneur, auront écarté l'une comme l'autre un sérieux concurrent du MCO, le CAB en l'occurrence, pour l'accession. Le club d'El Hamri leur devra et, pendant un long moment, une fière chandelle.