Babacar Ndiour : «il y a une différence de taille entre le jaraaf et la JSK» Désormais, le second objectif tracé par la direction a été atteint. En effet, la JSK qui avait réalisé un excellent résultat au Sénégal en tenant en échec l'ASC Jaraaf chez lui et devant ses supporters (1-1), a su négocier la seconde manche qui s'est déroulée avant-hier au stade du 1er-Novembre, en gagnant (2-0), buts signés Nessakh et Tedjar. Il est vrai que les coéquipiers de Belkacem Remache n'étaient pas à la hauteur en première mi-temps en fournissant une moyenne prestation, seulement, les supporters qui s'étaient acharnés contre eux auraient dû être plus compréhensifs, car deux jours auparavant, la JSK était dans l'obligation de livrer un match important où la défaite était interdite contre la JSM Béjaia. Toutefois, en seconde mi-temps, et quelques minutes avant la fin, Nessakh et Tedjar plient la partie en propulsant leur équipe à la phase des poules de la Coupe de la CAF, trois ans après. Ce qui reste inadmissible dans ce match retour, c'est le comportement de quelques pseudos supporters qui ont tenté de jeter des projectiles. Apparemment, ces derniers ne connaissent pas les conséquences de ces actes de violence sachant que la JSK risque une année de suspension de toute compétition africaine. L'entrée de Tedjar a fait basculer le match Alors qu'en première mi-temps aucune véritable occasion n'a été signalée, Rachid Belhout a préféré sortir Sid-Ali Yahia-Chérif qui, faut-il le dire, n'était pas à la hauteur, pour incorporer à sa place le jeune milieu de terrain, Mokhtar Lamhene. Ce dernier a donné un autre souffle à l'attaque. Quelques minutes plus tard, c'était au tour de Saâd Tedjar de prendre sa place en remplaçant Nabil Yalaoui. L'ex-joueur du Paradou a vraiment apporté sa touche en donnant de la vivacité au compartiment offensif. Il a été derrière le second but, suite à un boulet des 28 mètres. Parcours honorable de Belhout Dès son arrivée à la JSK, Rachid Belhout n'arrête pas d'enregistrer de bons résultats. En effet, dès le premier jour, la direction de la JSK lui a exigé la Coupe comme objectif. Ce dernier a su comment remobiliser les troupes après le départ d'Alain Geiger pour remporter le trophée et offrir à la Kabylie sa cinquième couronne. Juste après ce sacre, la JSK a décroché le billet qualificatif au troisième tour de la Coupe d'Afrique. Puisque le parcours en championnat n'est pas fameux, les responsables de la JSK décident de faire de la qualification à la phase des poules un second objectif. Malgré le fait que l'équipe n'ait pas été prête physiquement avec l'enchaînement des matchs, avec beaucoup de courage, elle parvint à retrouver l'ambiance africaine en décrochant le billet pour la phase des poules. Jusqu'à présent, nul ne pourra critiquer le travail de Rachid Belhout, qui est honorable. Respect ! Vivement le renforcement ! Alors que le second objectif est réalisé, la direction de la JSK devra se renforcer lors du prochain mercato par au moins sept joueurs en vue de l'entame de la phase des poules qui aura lieu en juillet prochain. Se renforcer serait la meilleure solution pour aller le plus loin possible dans cette compétition, puisque par moins de cinq joueurs ne seront pas présents lors du premier match, à l'image de Berrefane, Berchiche, Saïdi, Khellili et Hamiti. Toutefois, la JSK sera dans l'obligation de prolonger les contrats de ces éléments et recruter d'autres qui pourront participer à cette aventure africaine. -------------- Des projectiles ont été balancés sur la main courante Beaucoup d'interrogations ! Le risque de suspension de toute compétition africaine planait toujours et les messages de sensibilisation qui ont été adressés par la famille de la JSK à l'intention des supporters n'ont pas eu l'effet escompté. Pourtant, tout allait bien pour fêter une qualification en poules. Curieuse réaction de certains pseudo supporters à quelques quinze minutes de la fin du match, qui n'ont pas trouvé mieux pour fêter le majestueux but de Nessakh à l'ouverture du score (80'), que de balancer toutes sortes de projectiles sur la main courante. Le président Hannachi est même descendu sur les lieux pour appeler les auteurs à plus de calme pour éviter à la JSK ce qui allait constituer une tâche noire dans son palmarès continental. Il y a de quoi s'interroger sur les fins d'une telle réaction, si ce n'est celles de mettre l'avenir de la JSK en Coupe d'Afrique en péril. Heureusement pour les Canaris que l'arbitre directeur guinéen n'y a pas accordé beaucoup d'importance, poursuivant la partie jusqu'à son ultime seconde. -------------- Babacar Ndiour : «il y a une différence de taille entre le jaraaf et la JSK» L'international arrière gauche du Jaraaf, auteur du but de l'égalisation au match aller, Babacar Nidiour, a qualifié l'élimination de son équipe face à la JSK de, somme toute, logique, compte tenu de la différence de taille qui existe entre les deux formations en matière d'expérience. Selon lui, le Jaraaf, diminué de ses chances de qualification en match aller et la mauvaise préparation de son équipe ont coûté cher aux Dakarois. Par ailleurs, le Lion de la Téranga, puisqu'il est aussi international, nous a révélé, dans l'entretien qu'il nous a accordé après le match, qu'il trouve que le football algérien est en nette progression, citant les noms de plusieurs joueurs de notre sélection qu'il a déjà affrontés lors des éliminatoires à la phase finale de la CAN (Angola). Vous paraissez accepter l'élimination avec beaucoup de sportivité, en témoigne la réaction affichée à la fin du match, est-ce le cas ? Je dois vous dire que nous sommes convaincus que la qualification a été ratée à Dakar. La JSK a réussi une bonne opération à l'aller, ce qui a augmenté ses chances de passer aux groupes de la CAF. Permettez-moi de la féliciter et de lui souhaiter bonne chance. J'estime qu'on ne doit pas rougir devant eux, il y a quand même une différence de taille entre les deux clubs, en matière d'expérience, je voudrais le préciser. On a quand même senti que vous aviez cru que la situation puisse être renversée, notamment votre production en première mi-temps… On a opté pour une stratégie par étapes, c'est-à-dire empêcher les Kabyles de marquer d'entrée et de garder le score vierge le plus longtemps possible. On savait qu'à zéro à zéro on était éliminés mais on devait sortir de la zone dans le dernier quart d'heure pour tenter de les contrer. Or, nous nous sommes découverts plus tôt, et la JSK en a profité. La fatigue du voyage et la piètre préparation ont beaucoup influé sur notre physique. Pour ma part, c'est la première fois de ma carrière que je termine un match avec des crampes. Les joueurs de la JSK étaient plus présents que nous sur le terrain. On dirait que vous regrettez amèrement cette sortie ? Même si je dois vous confier que l'équipe n'a nullement été motivée pour battre la JSK, pas même le moindre discours réconfortant, j'estime que les joueurs y tenaient beaucoup. On voulait cette qualification, ne serait-ce que pour permettre au club de bénéficier de quelques rentrées d'argent. Cela aurait permis aussi à nos dirigeants de prendre en charge nos arriérés en matière de primes, lesquelles, je dois le souligner, sont dix fois moindres que celles de vos joueurs en Algérie. Vous allez maintenant devoir penser à conserver votre titre de champion au Sénégal n'est-ce pas ? Oui, c'est l'objectif principal dans l'immédiat. On fera tout ce qu'il faut pour revenir avec beaucoup plus d'expérience en Coupe d'Afrique. Après une courte aventure en C1, puis un tour en Coupe de la CAF, on a constaté que l'expérience faisait défaut à plusieurs joueurs. Vous êtes international sénégalais, vous avez même eu l'occasion de jouer face à la sélection algérienne lors des éliminatoires de la CAN 2010, un mot là-dessus ? C'est exact. J'ai eu l'occasion de jouer contre la sélection algérienne avant la CAN en Angola. A Dakar, on a gagné par un but à zéro avant de perdre le match retour par le score de trois buts à un. Laissez-moi vous dire que votre sélection m'a épaté et qu'elle renferme plusieurs talents. Quels sont les joueurs qui vous ont le plus impressionné ? Il y a en premier lieu ce magicien, Yebda. Honnêtement, je le trouve très technique et il possède les qualités d'un joueur de haut niveau. Je sais même qu'il a déjà remporté une Coupe du Monde en France avant d'opter pour son pays d'origine. Il m'a séduit par ses accélérations et ses appels de balle. Je n'oublierai pas aussi Bougherra, Antar Yahia et Ziani. Dès le premier match qu'ils ont livré à Dakar, j'ai senti que cette équipe allait faire un bon parcours en Coupe d'Afrique des Nations en Angola. En 2002, l'Algérie a fait match nul, un but partout, face à l'Egypte, et c'est le Sénégal qui a été qualifié en Coupe du Monde, vous vous en rappelez ? Je tiens à vous confier que j'ai noté les résultats du groupe où figuraient les sélections, algérienne et sénégalaise dans mes cahiers de classe, j'étais encore très jeune. Ce que je garde de ce match, c'est que l'équipe algérienne a fourni un excellent match face aux Egyptiens et le match nul a permis au Sénégal de se qualifier en Coupe du Monde. L'éthique sportive qui n'a pas été bafouée par l'Algérie, vous a valu tout le respect du peuple sénégalais qui, à ce jour, n'oublie pas ces moments. L'Algérie et sa sélection nationale, sont très respectées au Sénégal.