Les candidats pour le poste de sélectionneur national de football - du moins ceux qui se sont déjà manifestés - ont passé leur «bac blanc» auprès de la commission de candidatures installée par Mohamed Raouraoua, président de la FAF. Les candidats pour le poste de sélectionneur national de football - du moins ceux qui se sont déjà manifestés - ont passé leur «bac blanc» auprès de la commission de candidatures installée par Mohamed Raouraoua, président de la FAF. Sur les 43 postulants, 5 ont réussi à passer ce premier examen, en attendant le «bac», soit l'épreuve finale : Jürgen Klinsmann, José Pekerman, Vahid Halilhodzic, Dunga et Philippe Omar Troussier. C'est le premier Top rendu public par la «brain-trust» de la FAF, en attendant peut-être d'autres candidatures d'ici le lundi 20 juin, dernier jour pour l'envoi des candidatures. Ces cinq noms ont de quoi aiguiser l'appétit du public… tout en nourrissant certaines craintes. Klinsmann, l'Allemand aux méthodes américaines Le nom le plus «ronflant» des cinq est incontestablement Jürgen Klinsmann. Déjà, c'est le plus jeune de la bande (47 ans), donc celui dont le public sportif algérien peut se souvenir le plus en tant que joueur. Champion du monde avec l'Allemagne en 1990, champion d'Europe en 1996, double vainqueur de la Coupe de l'UEFA, il a aussi eu du succès en tant que sélectionneur de la Mannschaft puisqu'il a mené la sélection allemande jusqu'aux demi-finales du Mondial-2006, ne s'inclinant que face au futur vainqueur, l'Italie. Plus que la performance en elle-même, c'est le style de jeu résolument offensif et l'harmonie créée au sein du groupe de joueurs qui ont plu particulièrement à Franz Beckenbauer, pourtant d'habitude avare en éloges. C'est donc naturellement qu'il a entraîné le Bayern Munich dans la foulée. C'est dire la consistance de cette candidature. En plus de sa jeunesse, de son enthousiasme, de son vécu sportif et de son expérience internationale, Klinsmann présente un avantage : il se débrouille en français, du fait de son passage durant deux saisons (1992-1994) à l'AS Monaco. Avec quelques cours, il pourra bien s'exprimer dans la langue de Molière, ce qui lui facilitera la communication avec les joueurs. Pur produit de l'école allemande, il prône aussi le management à l'américaine (il vit à Los Angeles, bien qu'il ait travaillé ces derniers mois à Toronto, au Canada). N'a-t-il pas ramené des préparateurs psychologiques spécialement des USA pour booster - avec succès - le moral de la Mannschaft ? Dunga, le plus Européen des Brésiliens Dunga, du point de vue du prestige, a un avantage : seuls Franz Beckenbauer et lui ont réussi à remporter la Coupe du monde comme joueurs et comme sélectionneurs (Mario Zagallo l'a fait aussi, mais en tant que sélectionneur adjoint). Cependant, son côté discret, comme il l'avait été sur les terrains du temps où il jouait le rendent plutôt effacé. Considéré comme le plus Européen des Brésiliens, compte tenu de son obsession de la rigueur dans le jeu et dans le marquage défensif, son style de jeu ne plaît pas toujours, ce qui ne le rend pas très populaire dans son pays, mais n'empêche que la sélection brésilienne a fourni l'un des meilleurs football du dernier Mondial en Afrique du Sud, en dépit de son élimination en quart de finale devant les Pays-Bas. Pekerman, spécialiste des jeunes L'école argentine est présente dans le panel retenu provisoirement par la FAF. José Pekerman est estampillé spécialité des sélections de jeunes, lui qui a remporté par trois fois la Coupe du monde U20 à la tête de l'Argentine, en 1995, 1997 et 2001. C'est donc lui qui a lancé et révélé quelques-unes des stars argentines des dernières années. Avec la sélection A, il ne s'est aventuré qu'une seule fois à être sélectionneur. C'était en 2004, parvenant à qualifier l'Albiceleste pour le Mondial-2006 dont elle fut éliminée en quarts de finale par l'Allemagne. Il a ensuite démissionné, car on lui reprochait ses choix de joueurs et son manque de charisme. Depuis, il s'est installé au Mexique où il a entraîné successivement Club Toluca et UANL Tigres. Halilhodzic en pole position Restent les deux autres candidats présélectionnés, Philippe Omar Troussier et Vahid Halilhodzic. Leur palmarès, que ce soit comme joueurs ou comme entraîneurs, est beaucoup moins éloquent que les trois premiers cités. Si l'on se réfère à l'engagement public fait par Mohamed Raouraoua de recruter un «grand nom», soit un sélectionneur «d'envergure internationale», Troussier et Halilhodzic ne remplissent pas ce critère puisqu'ils n'ont pas la cote dans le gotha mondial. Pour preuve, Troussier exerce actuellement dans la lointaine Chine alors que Halilhodzic, après un titre de champion de Croatie remporté avec le Dinamo Zagreb, se retrouve à la quête d'un club huppé qualifié pour la Ligue des champions, mais aucun des clubs qu'il vise ne semble vouloir de lui. Paradoxalement, Troussier et surtout Halilhodzic semblent être les choix privilégiés de Raouraoua. Des indices fiables donnent même le Franco-Bosnique en pole position. Ce serait surprenant de laisser tomber un Klinsmann ou un Dunga pour Halilhodzic. En tout cas, ça surprendrait fortement les supporters des Verts… et ça leur déplairait beaucoup.