Tout juste avant d'éteindre notre portable pour la prière sacrée du vendredi, nous avons reçu un appel d'un numéro composé de plusieurs chiffres, surtout pas de l'un de nos opérateurs locaux, mais bel et bien du Congo !!! Wee du Congo ou l'ex-défenseur du Widad, Djodjo Bomassi pour ceux qui s'en rappellent, a voulu avoir de nos nouvelles, mais aussi du club de son cœur, le WAT bien entendu. On en a profité pour un entretien. Bomassi, comment allez-vous ? Très bien, je suis au Congo et je joue dans mon ancien club, l'AS Police. Je veux avoir des d'informations sur le WAT, surtout que nous (il appuie sur le «nous») sommes de retour en D1. Ah bon, vous êtes au courant de la belle réussite du WAT ? Bien sûr, je sais pratiquement tout ce qui se passe au club depuis mon départ grâce à votre journal que je consulte sur le Web. Je sais que cette année, le WAT cartonne depuis le début de la saison. C'est tout à fait logique que nous sommes les champions. On aurait dit que vous n'avez jamais quitté Tlemcen… J'ai passé presque trois ans à Tlemcen et je vous jure que je n'ai jamais connu une expérience pareille durant toute ma vie aussi bien sur le plan sportif que humain. J'ai eu la chance de côtoyer des joueurs de bonne famille et un public qui ne vit que pour le WAT. C'est pour cela que je me considère toujours comme un enfant du club et que je marche toujours la tête haute en portant mon maillot du Widad. Pouvez-vous nous dire votre meilleur souvenir ? Et le pire s'il y en a ? J'ai passé tellement de bons moments au sein du WAT que c'est vraiment difficile d'en choisir un en particulier. Je peux seulement vous dire que le fait de réussir le maintien à deux reprises, alors que ce n'était pas gagné d'avance, c'est comme des titres pour moi. Je n'oublierai pas le dernier match auquel j'ai pris part face à l'USMB où j'ai eu l'honneur de porter le brassard de capitaine. En revanche, je n'oublierai jamais le match de l'OMR, car même si je n'étais pas sur le terrain, j'ai vu des hommes pourtant âgés pleurer après notre égalisation intervenue dans les arrêts de jeu hélas, parce qu'il fallait gagner pour éviter la relégation. Je vous jure que je garde toujours en mémoire ce calme étrange qui a suivi le but. C'était un silence de mort. Tous les présents étaient comme tombés dans les pommes. Sincèrement, que regrettez-vous le plus de votre passage au Widad ? Il faut bien dire que nous avons raté deux Coupes d'Algérie. L'année dernière (face à la JSMB, NDLR), nous avions une maîtrise parfaite du jeu, mais hélas, on a dû s'incliner au final. Je ne parlerai pas de cette demi-finale devant le MCA lors de ma première année au WAT, un match perdu d'avance puisqu'on aurait facilement risqué notre vie en cas de victoire, vu le faible dispositif de sécurité qui a été mis en place et les supporters mouloudéens qui pénétraient facilement sur le terrain. J'ai été triste aussi de ne pas avoir pu collaborer correctement avec le coach Bouali à son arrivée, car malheureusement, il n'a pas vu le vrai Bomassi durant la phase retour de la saison dernière. Quel est votre souhait actuellement ? J'ai appris que le WAT devra jouer son dernier match le vendredi prochain, avec une grande fête au menu. J'aurais été ravi et fier surtout si j'avais pu être au stade pour partager ce grand moment avec le reste du groupe et le public tlemcénien, même si je ne connais pas vraiment les nouveaux. Dommage, car ce ne sera pas le cas. Je me rappelle que pendant les trois saisons qu'on a passées à lutter pour notre maintien, on ne cessait de répéter «Inchallah ya Rebbi… Widadi matehchi». Bon, là j'imagine bien qu'ils chantent «Championé, championé» ou même «Widadi Barça» (rires). Un message à passer ? Avant tout, je dois rendre hommage à toute l'équipe actuelle pour tous les efforts qu'elle a fournis cette saison pour l'accession, particulièrement les joueurs qui ont accepté d'évoluer en D2 pour faire remonter le WAT, en particulier Capi (Kherris), Gerrard (Boudjakdji), Grosso (Larabi), Gattuso (Abdellaoui), Hachemi, Belgherie, ainsi que le staff technique, le kiné, le garde-matériel. Enfin, toute l'équipe de A à Z. Passez le bonjour à Maman, surtout que le bon couscous du vendredi me manque beaucoup. Entretien réalisé par Othmane Riyad Baba-Ahmed