«Ceux qui ne suivront pas le règlement partiront» De sa maison lilloise, Vahid Halilhodzic annonce la couleur : «Il y aura des changements dans l'équipe d'Algérie.» Des mots qui ne laisseront pas insensibles les joueurs des Verts. L'entretien accordé par le nouveau sélectionneur d'Algérie à nos confrères de L'Equipe est on ne peut plus révélateur de la fermeté qu'affichera Halilhodzic au sein du groupe Algérie. Les cadres ? «Ils auront tous les mêmes chances. Même Drogba, je l'ai mis sur le banc !», a lâché le Bosnien de manière ferme. De quoi donner des sueurs froides dans les esprits des cadres que d'aucuns qualifient déjà de «vieillissants». Halilhodzic peut partir à chaque fin de saison Halilhodzic a lâché un pavé dans la mare de la FAF en confiant qu'il avait signé un contrat de 3 ans, mais avec la possibilité de partir à chaque fin de saison. Une clause qui intrigue les supporteurs et les observateurs , pour la simple raison qu'elle met en doute l'engagement de l'entraîneur à long terme. En effet, comment rester insensible à une telle clause, alors que toute l'Algérie demande une longue stabilité ? La FAF a certainement voulu se protéger aussi Peut-être que les négociateurs de la FAF ont également voulu laisser une porte commune pour se libérer de lui en cas de mauvais résultats ? C'est une éventualité à ne pas écarter, surtout avec un président aussi expérimenté que Mohamed Raouraoua qui sait parfaitement que même le plus grand entraîneur du monde n'est pas à l'abri de l'échec. C'est donc certainement pour cette raison que les deux parties ont paraphé cette clause. Surtout que les divorces coûtent trop cher de nos jours… Voici donc, sans trop tarder, l'interview accordée par Halilhodzic à nos confrères de L'Equipe, dans son intégralité. Les titres ont été, bien sûr, arrangés pour les lecteurs algériens. Il y a quelques jours, vous ne paraissiez pas enthousiaste à l'idée de rejoindre une équipe quasiment éliminée de la course à la CAN 2012. Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ? A mon retour de Croatie, j'étais un peu méfiant. Je n'étais pas chaud quand les dirigeants algériens m'ont appelé. L'histoire avec la Côte d'Ivoire est ancrée en moi. Me faire limoger après vingt-quatre matchs avec seulement une défaite, c'est quelque chose qui m'a marqué. C'est encore dans mon esprit. Et puis, j'ai beaucoup réfléchi. Le président de la Fédération algérienne, Mohamed Raouraoua, est venu me voir, il y a dix jours, et il a su me convaincre. Ils ont vraiment voulu que je vienne. Hier soir (mardi soir), ils sont venus me voir à Lille et je me suis dis : «Je vais essayer.» J'ai signé trois ans avec une clause qui m'offre la possibilité de partir à chaque fin de saison. Depuis plusieurs mois, l'équipe d'Algérie est confrontée à une crise de résultats (1 victoire, 1 nul et 1 défaite en qualifications). Est-ce un défi qui vous effraie ? Je sais que c'est un challenge très délicat, très difficile. Pour la CAN 2012, l'équipe est déjà éliminée (pas mathématiquement, mais l'Algérie est dernière du groupe D, avec quatre points, ndlr). La sélection algérienne est dans une passe très difficile. Elle reste sur une grosse défaite face au Maroc (0-4, le 4 juin), qui a marqué le public algérien. Mais depuis le début de ma carrière, je suis destiné à ce genre de challenges. Vous pensez que quand j'ai pris le PSG, la Côte d'Ivoire ou le Dinamo, il n'y avait pas de pression ? Moi, j'aime ces défis. Avez-vous identifié les raisons de cette crise ? Il y a de bons joueurs mais, psychologiquement, moralement, c'est un groupe marqué. Mais je n'ai pas encore tous les éléments pour juger. La sélection est secouée par des conflits internes... (Il coupe.) Moi, je vais arriver le 1er août (en fait, il arrive le 1er juillet, ndlr), je vais mettre un règlement en place, ceux qui ne le suivront pas partiront. C'est simple. Souvent en Afrique, il y a des problèmes de discipline. Les joueurs choisissent leur match, ce ne sera pas le cas avec moi. Je ne sais pas encore si je vais changer beaucoup de joueurs. Mais il y aura des changements. Il va y avoir une vraie concurrence, même pour les cadres. Quand j'étais sélectionneur de la Côte d'Ivoire, Drogba avait de la concurrence. Je l'ai déjà mis sur le banc. Ce sera la même chose pour l'Algérie. Tous les joueurs auront leur chance. In L'Equipe (France)