Sellami : «Vahid est un perfectionniste passionné par son métier» Le nouveau sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, qui vient de s'engager avec l'Algérie pour les trois prochaines années, devrait, comme révélé par nos soins, arriver au pays vendredi prochain dans l'après-midi, soit le 1er juillet. Le Bosniaque aura pour mission de rétablir l'ordre au sein de l'EN et relancer la machine. La Fédération algérienne de football, dans son dernier communiqué, avait affirmé que l'ancien coach de Lille et du PSG allait tenir une conférence de presse le lendemain de son arrivée, à 15h, au centre de presse du complexe Mohamed-Boudiaf. Seulement et contrairement à ce qui se faisait par le passé, à l'époque des deux anciens sélectionneurs, Rabah Saâdane et Abdelhak Benchikha, la première instance footballistique du pays a mis en place de nouvelles règles de fonctionnement concernant les prochaines conférences de presse. En plus clair, la FAF a affirmé que les différents organes de presse nationaux et étrangers n'ont désormais droit qu'à un seul journaliste et un photographe pour couvrir la conférence de presse du néo-sélectionneur de l'équipe d'Algérie prévue ce samedi. Ces derniers sont invités à envoyer leur demande d'accréditation justement avant le 30 juin, puisque dorénavant aucun journaliste non accrédité par la fédération ne pourra accéder à la salle de conférences et interroger le sélectionneur. Une nouvelle méthode de travail qui n'existait pas auparavant, puisque les médias avaient le libre choix d'envoyer des journalistes, quel qu'en soit leur nombre, assister aux différents points de presse. Selon une source bien informée du côté de l'édifice de Dély Brahim, la fédération, par ce nouveau procédé, veut surtout éviter à Vahid Halilhodzic la grosse pression qu'exercent souvent les médias sur les sélectionneurs nationaux. La FAF entend réduire au maximum donc la présence des journalistes pour écourter ainsi la durée de ladite conférence et éviter au coach bosniaque les questions embarrassantes. Cela dit, et contacté par nos soins, un membre de la fédération, qui a souhaité parler sous le couvert de l'anonymat, nous a précisé que par cette nouvelle méthode de travail imposée par la FAF aux journalistes, celle-ci veut surtout restructurer les choses et apporter une touche de professionnalisme dans les conférences de presse, quand on sait que Halilhodzic n'est pas n'importe qui et qu'il serait certainement surpris de voir beaucoup de monde assister à sa conférence, lui qui sera certainement attendu de pied ferme. Il y a lieu de signaler que comme souvent, chaque journaliste aura le droit de poser pas plus d'une seule question. ----------------------------- Sellami : «Vahid est un perfectionniste passionné par son métier» Ancien capitaine du Raja de Casablanca, Djamel Sellami, aujourd'hui reconverti en entraîneur, revient sur la période 97-98 où il avait connu Vahid Halilohzidc. Le Raja avait remporté la Ligue des champions d'Afrique. On a appris que vous avez été nommé depuis quelques jours à la tête du Feth de Rabat... C'est exact, je viens d'être nommé à la tête du Feth de Rabat, après une expérience la saison dernière au Hassania Agadir (HUSA Ndlr). Mais vous me surprenez par votre coup de téléphone. On voudrait que vous nous parliez du nouveau sélectionneur de l'Equipe nationale d'Algérie, Vahid Halilhodzic, qui avait fait un passage au Raja de Casablanca. Vahid est un grand monsieur. A cette époque, vous portiez le brassard de capitaine du Raja. Si on revenait un peu en arrière et que vous nous évoquiez son passage au sein du club de la capitale marocaine... Volontiers. Je me rappelle de la saison 97-98 au cours de laquelle on avait réalisé un bon parcours. A son arrivée, on ne connaissait pas grand-chose de lui. Même 14 ans après, je me rappelle de cet homme au grand cœur. Il était passionné par son métier et il était très perfectionniste. C'est un coach rigoureux. Je pense qu'avec les années qui sont passées, il a acquis encore plus d'expérience. Ce dont va tirer profit votre Equipe nationale. Est-il vrai qu'il n'aimait pas beaucoup les stars, préférant travailler avec les jeunes au talent prometteur ? Lors de son passage au Raja, il n'avait rencontré aucun problème avec les stars du Raja. Je ne nie pas qu'il avait rencontré des soucis avec les joueurs qui ne se pliaient pas à sa discipline. C'était son cheval de bataille, peu importe le nom du joueur, son palmarès ou son âge. Si tu ne te plies pas à la discipline avec Vahid, tu es bien parti pour rencontrer des problèmes. Voulez-vous nous rappeler ses rapports avec les joueurs du Raja ? A cette époque, je suis resté une saison avec le coach bosniaque. Je me rappelle qu'il poussait les joueurs vers la victoire. Celui qui cravache dur est assuré de jouer. C'est un homme de défi. Il n'aimait pas les tricheurs. Il disait souvent : «Je suis un homme qui sort de la guerre». Je pense que c'est ce qui le pousse à détester les tricheurs tout comme ceux qui n'arrivent jamais à l'heure à l'entraînement. Vous parlait-il de la guerre en Bosnie ? Il en parlait souvent. Il donnait l'impression que la guerre en Bosnie l'avait profondément affecté et avait affecté sa famille. Il nous disait qu'il a eu deux vies dans ce bas monde, après s'en être sorti indemne de la guerre. Il aurait pu y passer. Un jour, il nous a raconté qu'il avait été touché par une balle à la jambe par des tirs croates. A l'écouter parler de la guerre en ex-Yougoslavie, on avait parfois les larmes aux yeux. Malgré toutes les épreuves qu'il avait traversées, il restait un homme au grand cœur. Il n'est jamais injuste avec les joueurs. Vous étiez le capitaine et forcément proche du coach, n'est-ce pas ? En tant que capitaine, j'étais le trait d'union entre le coach et les joueurs. Certains d'entre nous n'osaient même pas approcher Vahid. C'est dans ces moments que j'intervenais. On sait que des problèmes avaient surgi entre le coach et certains joueurs du Raja ? Il y a eu des cas de malentendus entre le coach et des joueurs, mais dans les limites de la correction. Mais ça n'a jamais pris des proportions alarmantes. Vahid n'est pas rancunier. Tu peux te retrouver sur le banc, mais le match suivant, tu fais partie du onze rentrant et tu reçois ses louanges. Sera-t-il en mesure de réussir avec l'EN d'Algérie ? Si Vahid réussit son passage en Algérie, cela ne sera pas une surprise pour moi. Il a drivé de nombreuses sélections nationales et de nombreux clubs. Il a de nombreuses années d'expérience. Ce coach fait fi de la pression des supporters et des médias. Il maîtrisera son groupe. En tant qu'entraîneur, qu'avez-vous appris de Vahid Halilhodzic ? J'ai appris à ses côtés l'humanisme et je ferai tout pour ne jamais léser un de mes joueurs. Que voulez-vous rajouter pour terminer cet entretien ? Je souhaite que l'Algérie retrouve la bonne voie avec le coach Vahid et je souhaite à l'entraîneur beaucoup de succès. Transmettez mes sincères salutations au peuple algérien.