Mouassa recrutait contre 10 % de la prime du joueur ! Si l'on tient du parcours effectué cette saison, on peut dire que les coéquipiers de Bentayeb ont tenu le coup puisqu'ils n'ont rendu l'âme qu'à une seule journée avant du baisser de rideau sur le championnat, ce qui demeure une «performance» alors les observateurs les plus avertis les avaient enterrés un peu plus tôt. Les causes de cette descente aux enfers est le fruit amer du retard dans la reprise, un recrutement approximatif sachant que Messaoudène s'est rabattu sur des joueurs en chômage et dont le caractère était taxé d'un peu spécial. Il y a eu ensuite le choix et la valse des coaches qui se sont succédé à la barre technique : Mouassa, Belkacem (à deux reprises), Lozano et enfin Zekri. On ne pouvait faire pire que ça ! Le cauchemar avait commencé avec Kamel Mouassa qui avait participé directement au recrutement en faisant appel à une dizaine de joueurs dont personne ne voulait même pas des équipes de Ligue 2 (selon même l'une de ses déclarations) qui ont été recrutés sous l'œil impuissant d'une administration prisonnière de sa méconnaissance du terrain qui était en réalité minée de toutes parts. En tout état de cause, le bilan de Mouassa est plus catastrophique sachant qu'il n'a réussi à gagner qu'un seul point à domicile face à Blida en six matches ! Et même avec ses résultats, Messaoudène était incapable de le limoger préférant privilégier la «stabilité» à la barre technique alors qu'en réalité c'était beaucoup plus une affaire d'argent plus qu'autre chose. En effet, l'administration du club voulait que Mouassa démissionne de son propre gré pour qu'il perde ses droits pécuniaires (400 millions représentant les salaires du reste de la saison) car en le limogeant il aurait eu gain de cause comme le stipulait le contrat qu'il avait signé. Il a fallu que les Criquets se mettent sur le pied de guerre pour qu'il prenne la sage décision de démissionner. Belkacem qui était son adjoint et qui avait pris le relais a réussi un tant soit à redresser la barre mais qui n'a pas pu tenir la route. Il a été remplacé à son tour par le Français Ladislas Lozano, mais ce dernier n'a duré que 22 jours (de préparation) et… 90 minutes le temps du match contre le WAT (5-1). Il n'y a rien à dire là-dessus les joueurs avaient été chargés de lever le pied pour le pousser à partir et ce qu'il avait fait d'ailleurs le lendemain. «Le football algérien est unique au monde», avait-il déclaré avant de prendre l'avion à Toulouse. Le lendemain Belkacem reprit son poste mais la loi implacable des résultats l'a fait sortir du circuit par la petite porte. Le sauveur avait pour nom cette fois-ci Hocine Zekri mais à son tour, il a échoué puisque l'équipe vient d'être reléguée en ligue pour la première fois depuis dix ans. A qui le tour ? Mouassa recrutait contre 10 % de la prime du joueur ! llLe jeune gardien Yasser Rebouh, qui avait envisagé son retour chez son club formateur, vient de jeter un véritable pavé dans la mare en déclarant que l'ancien entraîneur Kamel Mouassa, qui avait eu carte blanche de la part de son administration pour recruter au cours de la dernière intersaison, demandait aux joueurs désireux de jouer au CABBA de lui remettre une commission contre leur recrutement ! «Mouassa avait envoyé ses émissaires qui ne sont que des joueurs qu'il avait lui-même recruté pour me demander de lui remettre 10 % contre mon recrutement et ce que j'avais bien sûr refusé. Il y a aussi le cas du jeune défenseur Zitouni qui venait de l'USMA mais qui était un pur produit du CABBA qui a vécu la même chose que moi. Si je n'ai pas fait ces révélations en temps voulu, c'était pour ne pas être qualifié de déstabilisateur du groupe. J'avais décidé de garder cela pour moi jusqu'en fin de saison», nous a confié Rebouh qui a passé, faut-il le rappeler, une saison blanche. Il faut dire que sa déclaration est venue juste de confirmer les soupçons qui avaient entouré la manière avec laquelle Mouassa procédait pour recruter et le résultat est là.