«Je répondrai présent le 7 août prochain au stage de Marcoussis» «C'est un plaisir de retrouver Yebda et Meghni en sélection algérienne .» Appelé en sélection pour la première fois depuis qu'il avait affiché son désir de jouer pour son pays d'origine, le portier algérien de Clermont Foot, Michael Fabre, prêté cet été au RC Lens, livre ses impressions au Buteur sur cette convocation qu'il attendait depuis plusieurs mois maintenant. Engagé par le club lensois pour remplacer le portier tunisien, Hamdi Kasraoui, retenu en sélection tunisienne pour la prochaine CAN 2012, Fabre nous explique les raisons qui le poussent à demander à Halilhodzic de le dispenser de la prochaine Coupe d'Afrique si, bien entendu, la sélection algérienne parvient à arracher son billet pour cette phase finale prévue l'hiver prochain en Guinée et au Gabon. Champion du monde avec Meghni et Yebda, Fabre affirme qu'il retrouvera avec plaisir ses deux ex-équipiers en équipe de France des moins de 17 ans. Vous êtes de nouveau papa depuis deux jours, félicitations… Merci, c'est gentil de votre part. Sincèrement, je suis désolé de n'avoir pu répondre à vos appels. Comme vous le savez maintenant, ma femme était sur le point d'accoucher donc j'étais un peu déconnecté du monde du football pendant ces trois derniers jours. Mais vous savez quand même que vous figurez sur la liste retenue par Halilhodzic en prévision du prochain stage de l'EN qui aura lieu à Paris… Oui, bien sûr, j'ai su que le nouveau coach de l'EN m'avait appelé pour le prochain rassemblement de l'Equipe nationale, il y a quelques jours. Vos impressions par rapport à cette première sélection ? Je suis très content de cette convocation que j'ai longtemps attendue. Comme je vous l'ai toujours dit, ça faisait un moment que j'avais envie d'aller en sélection. Donc, voilà, ça fait plaisir de pouvoir jouer pour son pays d'origine C'est un rêve qui se réalise pour vous ? Vous savez, j'ai tout le temps espéré intégrer le groupe élargi de la sélection nationale. J'étais tout le temps pressenti sans pour autant qu'on fasse appel à moi, mais là, je peux vous avouer que je suis fier de cette convocation. On imagine que vous avez hâte d'être le 7 août prochain à Marcoussis, lieu du stage des Verts… Oui, je suis impatient de vivre cette première sélection avec les Verts, ça sera un honneur pour moi, franchement. Après, je ne vous cache pas que je voulais avoir le coach au téléphone pour discuter un peu d'une situation un peu délicate que je devrais vivre dans les prochains mois avec le RC Lens où je viens de m'engager pour une saison. Vous faites allusion à la période de la CAN où vous serez peut-être retenu pour jouer la coupe d'Afrique avec l'Algérie ? Absolument. En fait, lorsque Lens m'avait fait appel, je n'étais pas sélectionnable, donc les dirigeants lensois ont été clairs avec moi. Ils me voulaient pour être le second du gardien de but tunisien, Hamdi Kasraoui. A partir de là, il est bien évident que si on m'a engagé c'est pour justement suppléer Kasraoui lorsque ce dernier sera appelé à jouer la CAN 2012 avec la sélection tunisienne. Vous comptez renoncer à la sélection ? Non, jamais de la vie, je n'ai jamais dit cela. L'Algérie est et restera mon pays, celui pour lequel j'ai toujours rêvé de jouer. Après, il y a des engagements professionnels qu'on doit respecter. Je suis à la disposition de la sélection algérienne mais il serait ingrat de ma part de laisser tomber Lens à cette période de la saison. Donc vous allez répondre présent au prochain stage à Marcoussis ? Bien sûr que oui. Je profiterai d'ailleurs de ce regroupement justement pour bien discuter avec le sélectionneur. Je compte lui exposer mon cas et j'espère qu'il comprendra ma situation. Pourquoi anticiper, sachant que l'Algérie est très mal partie pour décrocher son ticket pour la CAN 2012 ? Ecoutez, je préfère être correct dès le départ et me mettre d'accord avec le sélectionneur dès le prochain stage. Comme vous le savez, cela remonte à un mois que le RC Lens m'a recruté. À cette période, ma sélection en équipe d'Algérie n'était pas d'actualité. Donc, on a négocié sur certaines conditions que j'ai acceptées par rapport au challenge et l'opportunité que m'offrait cette équipe de Lens qui reste un club mythique en France. Au risque de me répéter, mes responsables ont été très clairs avec moi, on m'a signifié qu'ils comptaient sur mon expérience en Ligue 2 et mon potentiel pour réaliser de belles choses. Chose que je n'ai pu refuser surtout qu'on ne m'a pas signifié que j'allais être sélectionné. Vous étiez courtisé par Livourne et Torino mais vous avez choisi Lens, dites-nous pourquoi ? Effectivement, j'étais courtisé par plusieurs clubs qui me voulaient pour cet été. C'est vrai aussi que j'étais en contacts avec Livourne et Torino mais sincèrement le projet de Lens m'a séduit énormément. C'est un super club, qui va me permettre certainement de vivre d'autres sensations. Vous quittez Clermont Foot, où vous étiez le titulaire et le capitaine d'équipe, pour être deuxième gardien à Lens, pourquoi ce choix ? Vous savez, j'ai passé six belles années à Clermont donc, à mon avis, c'est le moment pour moi de changer de club. Et puis, Lens est une équipe qui fait rêver et où on trouve tout pour bien faire. Vous allez rencontrer le 7 août prochain d'anciennes connaissances, à l'instar de Mourad Meghni et Hassan Yebda, avec qui vous avez évolué en équipe de France jeunes, quel est votre sentiment ? Ce sera un grand plaisir de retrouver ces deux amis d'enfance que j'ai côtoyés en équipe de France et avec lesquels j'ai connu de bons moments de ma carrière. Après, ce qui est bien, c'est que ce stage sera consacré pour discuter et mieux se connaître. Donc, je vais bien profiter de ce regroupement pour faire la connaissance des autres joueurs que je n'ai pas eu l'occasion de croiser ou de connaître. Vous connaissez d'autres joueurs de l'EN ? Oui je connais pas mal de joueurs de la sélection. On se croisait souvent en championnat de France et on s'échangeait les salutations sur les terrains. Vous a-t-on appelé pour vous féliciter ? Non pas encore. De ma part j'ai essayé d'appeler Mourad (Ndlr : Meghni), mais je n'ai pas réussi à l'avoir. Je vais le faire incessamment et discuter avec lui de l'Equipe nationale, lui qui connaît bien le groupe des Verts. Vous avez connu Mourad Meghni très jeune, qu'avez-vous à dire de lui ? Mourad est un joueur très correct, humble et attachant. Je ne suis pas en train de lui jeter des fleurs mais, vous aussi, vous avez certainement remarqué cela. C'est quelqu'un qui respire le football. C'est une personne que j'estime beaucoup parce qu'il a toujours gardé les pieds sur terre. Pour quelqu'un qui a connu Meghni au sommet de son art, croyez-vous que c'est un joueur fait pour le championnat qatari ? Vous savez, parfois le destin nous réserve des surprises. Après, je pense que l'essentiel pour Mourad est de vite retrouver un temps de jeu meilleur pour effacer ces moments difficiles qu'il a passés l'année dernière. Je pense que s'il est en confiance, il est capable de rebondir et de vite retrouver la classe qu'on lui connaît. Techniquement, c'est quelqu'un d'exceptionnel. Je n'ai pas connu d'aussi talentueux que lui sur le plan technique. Le fait qu'on l'ait comparé à Zizou, lui a peut-être joué un mauvais tour, non ? C'est vrai. Lorsqu'on était jeunes, on parlait de lui comme du futur Zidane. C'est un peu les médias qui ont commencé à le comparer à Zizou mais lui, je peux vous assurer qu'il a su toujours garder la tête froide. Il était simple et courtois. Malheureusement, il n'a pas été épargné par les blessures. Il pourrait être le meneur de l'EN ? C'est normal, il a toutes les qualités pour ça. Je dirais qu'avec un peu plus de chance Meghni est en mesure de revenir à son meilleur niveau et mener la sélection algérienne vers l'avant. Merci beaucoup Michael et à la prochaine. Mais de rien ! Il n'y a aucun problème, je voudrais encore une fois m'excuser de n'avoir pu vous répondre, parce que, sincèrement, j'étais très occupé par la naissance mon fils. J'espère que vous comprendrez parce que je sais que vous avez été toujours correct avec moi. ---------------------------------------------------------------------------------- Profil de Michaël Fabre Michaël Fabre est né le 15 juillet 1984 à Draguignan dans le département du Var (83). Son père s'appelle Mohamed Belkacem, il est né à Oran. Marié à une Française, il a eu deux enfants. Michaël et son frère Nicholas qui ont pris le nom de leur mère, ce qui est courant dans l'Hexagone. Il a débuté sa carrière dans des clubs amateurs de la région. Très jeune, il a signé à Hyères Football Club (HFC), un club de CFA dans une ville qui n'est pas loin de Toulon. A 13 ans, Fabre intègre le club rival du FC Hyères, l'Etoile Sportive Fréjussienne. Deux années plus tard, il rejoint le club de Nantes en CFA avec lequel il joue une seule saison (1999-2000). A peine 16 ans, Michaël Fabre part à la découverte du championnat italien. Il rejoint en 2000 Bologne en Serie A où il reste deux saisons. Il était troisième keeper avec Gianluca Pagliuca comme gardien numéro 1. En 2002 il a signé à la Fiorentina. Revenu en France, et plus exactement à Sedan, il a disputé une finale de Coupe de France face à Auxerre en 2005.