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Halilhodzic : «Je ne peux pas sélectionner des absents !»
Publié dans Le Buteur le 11 - 08 - 2011

«Ce n'est pas normal que Boudebouz ne soit pas venu»
«Je prendrai les décisions qui s'imposent après le stage !»
Vahid Halilhodzic a carrément enflammé la salle des conférences, hier, à Marcoussis, en opérant une autopsie du bilan de sa première à la tête de la sélection d'Algérie. Un animateur comme en rêvaient les journalistes qui le découvraient un peu plus à l'occasion. Lors de cette rencontre avec la presse à laquelle étaient invités également Medhi Lacen, Foued Kadir et Khaled Lemmouchia (lire ci contre), le coach s'est livré totalement, sans user de la langue de bois dont nous ont habitués certains parmi ses prédécesseurs. Le Bosniaque a tenu à montrer qu'il avait pris une bonne partie des commandes de son équipe, allant jusqu'à se montrer très critique envers Ryad Boudebouz et les autres absents au stage.
«Dorénavant, il faudra s'adresser à l'attaché de presse de la FAF»
V. H. a entamé sa conférence en saluant les médias algériens qu'il a invités à s'adresser dorénavant directement à l'attaché de presse de la FAF pour solliciter un entretien avec le coach. «Je ne peux pas répondre à tous les journalistes au téléphone. J'ai reçu quelque chose comme 150 appels à la fois et j'étais dans le regret de ne pas pouvoir répondre à tout le monde. Dorénavant, c'est à l'attaché de presse qu'il faudra s'adresser», a-t-il dit, répondant sans doute à une demande de son supérieur hiérarchique, plus connaisseur du terrain que lui et qui voudrait, de toute évidence, lui éviter des dérapages à l'avenir.
«Chaque jour, j'étais un peu plus optimiste pour l'avenir et les joueurs ont été très attentifs à mon discours»
Par la suite, V. H. s'est lancé dans l'appréciation du stage qu'il a qualifié de positif en tous points de vue. «Je suis vraiment optimiste de ce que j'ai pu vivre avec les joueurs et le staff. Chaque jour a été meilleur que le précédent. J'ai été enchanté à chaque fois un peu plus. Il y a de quoi nourrir de l'espoir pour la suite. Les joueurs sont très corrects. Je les ai trouvés très à l'écoute de ce que je voulais leur transmettre. Ils étaient attentifs. On a beaucoup parlé ensemble et je trouve cela très rassurant pour l'avenir de l'équipe», a-t-il confié.
«Il y a beaucoup de choses à revoir dans cette équipe, tant en attaque qu'en défense»
V. H. a maintes fois répété avoir eu de longues conversations avec les joueurs. «Je leur ai expliqué ma méthode de travail. J'ai également visionné plusieurs matchs et le moins que l'on puisse dire est qu'il y a beaucoup de choses à revoir, que ce soit en attaque ou en défense. Cette sélection a besoin d'être secouée, parce que je suis sûr qu'elle est capable de faire mieux. Avec le travail, je pense que d'ici au début des éliminatoires de la Coupe du monde-2014, elle sera bien meilleure», a-t-il estimé avec cette pointe d'espoir qu'on attend tous de lui.
«J'ai besoin de joueurs prêts à 100% !»
Evoquant les prochaines échéances qui attendent son équipe, le sélectionneur national a répété être «toujours fixé sur la CAN-2013 et le Mondial du Brésil en 2014. C'est une mission difficile, mais le travail qu'on va accomplir d'ici là pourra nous mener à la réalisation de nos objectifs. Je n'ai jamais eu peur des défis, mais pour réussir, j'ai besoin de joueurs prêts à 100%. Chaque joueur devra prendre conscience de cela pour atteindre nos objectifs», a ajouté le coach des Verts.
«Mesloub ? A ce jour, je n'ai aucune information au sujet de son absence et Bouazza est un cas que j'étudierai après le stage»
V. H. est revenu par la suite sur les cas des joueurs absents pour diverses raisons. «Il y a deux joueurs locaux qui ne sont pas venus à cause de problèmes de visas, comme Laïfaoui. Mesloub, lui, je n'ai à ce jour aucune information à son sujet. Quant à Mickaël Fabre, il m'a appelé pour m'expliquer sa situation. Bouazza est un cas qui relève plutôt de l'administration. Comme il a changé de club, il n'était pas au courant, apparemment. Je verrai de plus près ce cas après le stage», a-t-il promis.
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«Ce n'est pas normal que Boudebouz ne soit pas venu»
Lors de la conférence de presse, V. H. s'est longuement penché sur l'absence de Boudebouz, sans doute la plus remarquée de toutes. Le moins que l'on puisse dire dans cette affaire est que V. H. en a gros sur le cœur. D'ailleurs, il ne s'est pas gêné pour le faire savoir ouvertement aux journalistes. «Ce n'est pas normal qu'il ne daigne même pas se présenter au stage. Même blessés, les joueurs se doivent de venir faire constater leur blessure par l'équipe médicale de la FAF. Je n'ai pas besoin de justificatifs à distance. Il y a des dates FIFA à respecter et on est là pour en profiter. Tout le monde doit être présent au stage, blessé ou pas, et une fois sur place, on décidera si les joueurs doivent rester ou partir se faire soigner ailleurs.»
«Ferradj et Guedioura ont montré l'exemple, pas Boudebouz»
Le cas de Boudebouz est celui qui a pris le plus de temps dans cette conférence. Pour enfoncer le meneur de jeu de Sochaux, V. H. a cité les cas de Ferradj et Guedioura. «Ce sont de bons exemples. Bien que traînant une méchante blessure (ligaments croisés), Ferradj est venu quand même au stage. On a discuté ensemble, on s'est salués chaleureusement et j'ai bien apprécié qu'il soit venu. Pareil pour Guedioura. Ils sont venus et les médecins les ont vus et constaté leurs blessures sur place. Ce que n'a pas fait Boudebouz» a-t-il pesté.
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«Je prendrai les décisions qui s'imposent après le stage !»
Les joueurs qui ne se sont pas présentés au stage devraient s'attendre à être tous sanctionnés, selon les propos du sélectionneur national qui ne s'est pas montré tendre envers eux. V. H. n'a pas mâché ses mots, en effet, en évoquant l'avenir immédiat de ces joueurs. Boudebouz, Fabre, Bouazza et Mesloub sont visés directement dans l'affaire. C'est à eux que sont adressés tous les messages du sélectionneur. Certes, V. H. étudiera et tranchera au cas par cas et chaque joueur aura ce qu'il mérite.
«Ce stage est très important, mais certains semblent l'avoir minimisé»
Les décisions n'ont pas tardé à tomber comme un couperet sur certaines têtes. «Je ne peux pas convoquer des joueurs avec qui je n'ai pas discuté. Ce stage était une occasion pour nous tous de se voir et d'entreprendre l'avenir, poser les bases de notre travail pour les prochaines échéances. Mettre en place une organisation et une réglementation pour qu'il n'y ait pas de mésentente à l'avenir. Ce stage est très important pour nous tous, pour l'équipe surtout, mais certains joueurs semblent l'avoir un peu minimisé.»
«J'ai bien fait d'annuler le match contre la Tunisie»
Plus loin, V. H. a poursuivi sur le même ton. «J'ai bien fait d'avoir annulé le match contre la Tunisie. Ce n'est pas le moment de jouer un match amical. Il était plus important de voir les joueurs et de se connaître mutuellement. Je voulais leur montrer ma méthode de travail, exposer ma façon de voir les choses en matière de football. De plus, les joueurs locaux ne sont pas encore au point physiquement. Mis à part deux clubs qui ont joué la Coupe d'Afrique (MCA et JSK), le championnat d'Algérie n'a pas encore démarré», a-t-il étayé.
«Meghni a besoin de temps avant de revenir au top et Halliche traverse
une période compliquée»
Allant dans le même sens, V. H. a parlé aussi des anciens comme Mourad Meghni et Rafik Halliche. «Un joueur comme Meghni n'est pas encore à son niveau, après avoir été éloigné longtemps des terrains. Il a passé une période très difficile et il faudra lui laisser le temps de retrouver son vrai niveau. Halliche également est un pilier de l'équipe, mais sa situation en club n'est pas celle qu'on aurait souhaitée. Il ne joue pas depuis une année et c'est un peu compliqué pour la sélection. Vous voyez donc que ce n'était vraiment pas le bon moment de jouer un match amical», a-t-il soutenu.
«Aucun joueur ne sera lésé»
Après avoir exposé sa philosophie aux joueurs, V. H. a montré devant les journalistes qu'il n'allait pas passer sous silence ces absences. «Je prendrai les décisions qui s'imposent après ce stage. Je dois tenir compte de plusieurs facteurs, afin de ne léser personne. Avec Lemmouchia qui est suspendu pour le match de la Tanzanie, les choses ne sont pas simples, mais je vais bien réfléchir à cela, afin de trouver le bon équilibre avant ce match. En tout cas, des décisions seront prises en fonction de tout ce que j'ai en main, dans les prochains jours», a-t-il conclu.
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«Je ne supplie personne de venir en sélection, même s'il s'agit de Drogba ou d'Eto'o !»
Vahid Halilhodzic est revenu à plusieurs reprises sur les cas des absents au stage de Marcoussis. Une manière de montrer son mécontentement envers ceux qui ont «minimisé l'importance de ce stage», comme il l'a dit.
«Ceux qui ne sont pas venus doivent assumer !»
«Ceux qui ne sont pas venus doivent assumer ! Quand il m'a appelé ce matin, Boudebouz a essayé de m'expliquer qu'il ne pouvait pas venir sur recommandation du médecin de son club. Je lui ai répliqué de mon côté que j'ai été aussi entraîneur de club et à cette époque, moi aussi je voulais avoir mes joueurs à mes côtés en permanence. Je connais bien le mode de fonctionnement des clubs. Je sais très bien qu'ils ne cherchent que l'intérêt du club. Aujourd'hui, je suis sélectionneur national et c'est aussi mon devoir de chercher l'intérêt du pays que je représente. Les règlements de la FIFA nous autorisent à disposer des joueurs algériens, on ne doit pas les laisser aux autres», a-t-il dit.
«Je n'accepte pas d'excuses à distance !»
Visiblement très remonté contre Boudebouz, V. H. a poursuivi en montant crescendo dans sa colère. «Je ne supplie personne de venir jouer en sélection, même si ces joueurs ont pour noms Drogba et Eto'o. En Côte d'Ivoire, j'avais vécu quasiment la même situation lors d'un stage, avant un match amical. Je me suis retrouvé avec dix joueurs et deux gardiens de but. On a joué le match et après, j'ai convoqué 40 joueurs pour leur expliquer comment ça devrait marcher avec moi. Le stage suivant, ils étaient tous à l'heure ! Tout était rentré dans l'ordre. Les récalcitrants ont été sanctionnés, à l'image d'un joueur que j'ai écarté de la sélection pendant six mois. Je peux vous assurer que je n'hésiterai pas à refaire la même chose en sélection d'Algérie», a averti Halilhodzic, d'un ton ferme.
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CAN 2012 et les prochaines échéances :
«Je suis un gagneur, j'irai en Tanzanie pour gagner»
Même s'il a annoncé qu'il ne misera pas sur les éliminatoires de la CAN 2012, Vahid Halilhodzic estime que ça reste quand même jouable. Le sélectionneur national pense qu'il est capable d'aller gagner en Tanzanie. Il déclare : «Moi, je suis un gagneur. J'irai en Tanzanie pour gagner. Je n'ai jamais abordé un match avec l'esprit de le perdre. Je le redis, j'irai pour gagner.»
« Même si nos chances sont minimes, on les jouera à fond»
Pour ce qui est des chances, le Franco-Bosniaque estime que «malgré que la situation soit compliquée, l'EN jouera à fond ses chances. Même si on est presque éliminé du moment que nos chances sont minimes, on jouera le jeu à fond. Il nous faudra deux victoires et attendre les autres résultats pour arracher la qualification».
«Si on commence les éliminatoires maintenant, on n'a aucune chance
de passer»
Comme il l'a déjà déclaré, Halilhodzic pense que si les éliminatoires de la Coupe du monde commencent maintenant, l'Algérie n'a aucune chance de se qualifier : «Il faut être réaliste, on est encore loin. Si les éliminatoires commencent en ce moment, et bien sachez qu'on n'a aucune chance de se qualifier au Mondial 2014.»
«D'ici un an, la sélection va retrouver son âme»
Le sélectionneur semble optimiste quant au redressement de la barre. Il pense que d'ici un an, la sélection va retrouver son âme et son véritable niveau. «D'ici un an, la sélection algérienne va retrouver son âme et son véritable niveau. On va baser notre travail sur le plan psychologique à travers l'état d'esprit du groupe. Il faut que l'esprit avec lequel l'Algérie est allée au Mondial revienne. Moi, je prône la transparence, je veux créer une ambiance de groupe.»
«Le Mali et le Bénin sont des adversaires difficiles»
Concernant le groupe dont a hérité la sélection nationale algérienne, Halilhodzic estime que le Mali et le Bénin sont des adversaires très coriaces : «Il n'y a plus d'équipes faciles. Le Mali et le Bénin sont des adversaires que je connais. Ils sont très difficiles. Il faudra faire très attention à ces deux formations.»
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«La porte reste ouverte à tout le monde»
«La porte reste ouverte à tout le monde. Je ne refuserai aucun joueur qui pourrait rendre service à la sélection. C'est pour cette raison que je dis que rien n'est figé. Ceux qui sont convoqués aujourd'hui ne le seront pas forcément demain. Il n'y a que le terrain qui peut décider de la convocation de tel ou tel autre», a précisé le sélectionneur.
«J'ai vécu la guerre en Bosnie, ce n'est pas la pression qui me fera peur»
«Qu'on se le dise, la pression ne m'effraie pas. J'ai vécu en Bosnie en temps de guerre, donc la pression du public et du résultat, c'est vraiment rien. Il faudra vraiment plus pour me faire douter», a-t-il averti. Message reçu
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Cadres évoluant au Golfe
«Je leur ai expliqué que je ne prendrai que les plus en forme»
En ce qui concerne les cadres de l'équipe qui ont rejoint le Golfe à l'instar du capitaine Antar Yahia et Karim Ziani, Vahid Halilhodzic a discuté avec eux, comme nous l'avions annoncé : «J'ai discuté avec les joueurs qui évoluent dans les pays du Golfe. Je leur ai fait savoir que je ne suis pas venu pour écarter des joueurs. Une chose est sûre, je respecte leur choix mais je ne prendrai que ceux qui sont en forme.»
« Bisckotti va les suivre»
Toujours concernant les joueurs évoluant au Golfe, le sélectionneur national a annoncé une nouvelle politique. Un préparateur physique s'occupera du visionnage des internationaux évoluant au Qatar. Il s'agit de l'Italien Gianni Bisckotti. Il dira : «Bisckotti va suivre les joueurs au Qatar. Il fera un rapport sur la forme de chacun. Si cela s'avère nécessaire, il s'occupera d'eux sur le plan physique.»
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Etat des lieux
«Je sais pourquoi l'Algérie se trouve dans une telle situation»
Vahid Halilhodzic se dit très optimiste pour l'avenir de la sélection. Il estime qu'il est au courant du problème qui existe au sein de la sélection: «J'ai décortiqué le jeu de la sélection et surtout le problème que vit actuellement les Verts. Je sais pourquoi ça ne marche pas. J'ai ma propre idée comment résoudre le problème.» Interrogé sur la nature du problème, il dira : «Je suis désolé, je ne peux rien vous dire. Mais j'ai une idée sur la manière de régler tout ça».
Il met en garde les joueurs
«Avec moi, il n'y a pas de titulaire»
Vahid Halilhodzic a déjà mis en garde les joueurs. Il leur a lancé un premier message à travers ses discours. Mais hier, au cours de la conférence de presse, il a déclaré qu'avec lui, il n'y a aucun joueur titulaire à l'avance. «Avec moi, il n'y aucun joueur titulaire à l'avance. Personne n'est assuré de jouer d'entrée. C'est moi qui décide.»
Il s'est entraîné hier avec le groupe
Fabre présent à Marcoussis
«J'irai à Marcoussis mercredi pour montrer ma bonne foi» C'est la déclaration faite au Buteur par le gardien de but international algérien du RC Lens, Michael Fabre, lundi. Ainsi donc, comme rapporté sur ces colonnes, l'ex-keeper de Bologne s'est déplacé hier après-midi à Paris pour rencontrer le sélectionneur national Vahid Halilhodzic. Fabre s'est d'emblée excusé de n'avoir pu rejoindre ses camarades à temps à Marcoussis. Après, il a surtout montré sa grande détermination et sa disponibilité à porter les couleurs de l'Equipe nationale. Le patron des Verts s'est montré compréhensif puisqu'il lui a aussitôt permis de rejoindre le reste des ses amis en sélection à leur lieu de regroupement. Présent en tenue de sport, Fabre s'est même entraîné hier en fin d'après-midi avec le groupe.


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