Khoualed et Benaldjia punis aux travaux forcés. Il était 18h passée, avant-hier jeudi, lorsque les joueurs de l'USMA commençaient à descendre de leurs chambres. Et comme d'habitude, direction le terrain d'entraînement pour la première séance de la journée. 18h30, aucun élément ne manque à l'appel. Les 24 joueurs de l'effectif des Rouge et Noir version 2011/2012 sont regroupés au centre du terrain autour des quatre membres du staff technique, Renard, Dziri, Beaumelle et Branci. Le coach usmiste leur explique le programme de la séance, avant de laisser le soin à Patrice Beaumelle de mettre en place les différents ateliers pendant que les joueurs s'échauffent. Il faut savoir que cette première séance, qui intervient juste avant le f'tour, est généralement très redoutée par rapport à l'effort physique que les joueurs doivent fournir alors qu'ils n'ont ingurgité la moindre goutte d'eau, ni avalé le moindre morceau depuis l'aurore. Après plus de treize heures de jeûne, le corps se fatigue et il n'est pas toujours évident de pouvoir supporter une forte charge de travail. Finalement, à l'annonce du programme de la séance, tout le monde est soulagé. C'est une séance légère, pas trop chargée, et elle ne va durer qu'une petite heure seulement. En plus, il faisait très frais. 19h30, le coup de sifflet final d'Hervé Renard annonçant la fin de l'entraînement retentit. Etirements obligatoires pour tout le monde avant de quitter le terrain. 23h30, place aux choses sérieuses C'était trop beau pour être vrai. A ce moment-là, les coéquipiers de Khaled Lemmouchia ignoraient certainement ce qui les attendait dans la soirée. 23h30, les mêmes 24 joueurs sont regroupés sur le terrain du parc des sports de Lisses. Au moment où les joueurs s'échauffent, Patrice Beaumelle met en place son atelier pour un exercice très spécifique où les Rouge et Noir vont devoir puiser au fond de leurs ressources pour tenir le coup et suivre le rythme imposé. «C'est un travail par intermittences», explique Patrice Beaumelle. «Cela consiste à combiner volume et puissance (VMA et PMA) avec des sauts rapides et des sprints par intervalle. Dix secondes d'efforts suivies de vingt secondes de récupération et ainsi de suite pendant huit minutes. Le joueur doit se surpasser pour donner le maximum de lui-même. L'intérêt est de pouvoir suivre un rythme soutenu d'un match de foot». «Si j'étais riche, je n'endurerai pas toute cette misère» Les joueurs ont été répartis en trois groupes de sept, et afin de synchroniser l'exercice, un appareil qui émet des ondes sonores toutes les dix secondes a été placé juste à côté. Les joueurs devaient suivre le tempo en faisant en sorte d'être toujours en parfaite synchronisation avec les ondes sonores qu'émet l'appareil. Quatre sauts rapides, sprint de dix mètres, rotation complète autour d'un plot, sprint de dix mètres puis slalom rapide, tout cela en dix secondes, avant que l'autre groupe ne fasse tout de suite le même parcours en dix secondes également, et c'est comme ça pendant huit minutes non stop. «Si j'étais riche, je ne n'endurerai pas toute cette misère», a lâché un joueur à la fin de l'exercice en allant se jeter sur une bouteille d'eau pour se rafraîchir et reprendre ses esprits. Une réflexion qui a fait rigoler tout le monde, mais qui en dit long sur l'intensité de l'effort fourni. Beaumelle, on l'adore ou on le hait Après quelques minutes de repos, les joueurs sont appelés à un match d'opposition sur la moitié du terrain sous l'œil vigilant d'Hervé Renard. En plus du fait qu'ils devaient s'appliquer en suivant les instructions techniques et tactiques, les camarades de Lamouri Djediat ne devaient pas lésiner sur l'effort en restant constamment en mouvement tout au long du sixte, même s'ils venaient juste de se dépenser pendant l'exercice précédent. Après trois mi-temps entrecoupées par deux minutes de repos, Patrice Beaumelle appelle tout le monde une deuxième fois pour huit autres minutes de torture en reprenant le même exercice qu'en début de séance. En fait, on ne savait pas si on devait adorer ce Patrice ou le haïr. Il était 1h du matin lorsque les feux se sont éteints dans le stade du parc des sports de Lisses. Lessivés, vidés, les joueurs rentrent à l'hôtel exténués. Un bon repas chaud et copieux les attendait, cela devait leur faire oublier ce qu'ils ont dû endurer. ------------ Un cardio-tester à l'entraînement A l'occasion de la deuxième séance de jeudi dernier, les staffs technique et médical ont ramené un cardio-tester, un appareil qui contrôle les pulsations des joueurs pendant l'effort en transmettant les informations en temps réel qui vont apparaître sur un ordinateur installé sur la main courante. Zineddine Ladj, le médecin de l'équipe, et Bouchoukane, le kiné, surveillaient les pulsations des joueurs et de temps à autre, Hervé Renard et Patrice Beumelle venaient s'informer sur l'état cardiovasculaire de chaque élément. Cet appareil permet en effet, de déterminer les capacités d'un joueur à pouvoir supporter l'effort et quel est celui qui récupère bien (vite) et celui qui récupère moins bien (moins vite). Pour ce faire, chaque joueur devait porter un émetteur qu'on place au niveau du cœur et qu'on attache autour de la cage thoracique. Pendant que le sujet est soumis aux différents exercices, l'émetteur en question transmet les données cardiovasculaires qui apparaissent instantanément sur l'écran de l'ordinateur. Cela permet aussi d'éviter un quelconque accident du genre, si jamais un joueur présente des carences cardiaques. Car, lorsqu'un sujet a des soucis avec son cœur, particulièrement le sportif, il est souvent trop tard quand on s'en rend compte. Et, apparemment, les Usmistes n'ont pas de soucis à se faire là-dessus. D'après toutes les données, ils ont tous un cœur solide. Des résultats très satisfaisants. ----------- Blessé à l'orteil, Taguelmint écourte sa séance Un seul joueur n'a pu aller au bout de la séance de jeudi soir, c'est Lyès Taguelmint qui s'est blessé à l'orteil pendant le sixte. Il a dû abandonner et venir recevoir les premiers soins sur la main courante d'où il a suivi le reste de la partie et de l'entraînement. Cela lui faisait mal, mais ce n'est pas grave pour autant. Tours de piste pour Sahnoune Pendant le match d'application, les deux gardiens qui gardaient les bois de chaque équipe étaient Zemmamouche et Mansouri. Pendant ce temps-là, l'autre portier, Sahnoune en l'occurrence, qui avait raté la séance de la veille, faisait des tours de piste. ---------- Khoualed et Benaldjia punis aux travaux forcés On ne rigole pas à l'entraînement et on ne badine pas avec la discipline non plus. Chaque écart est immédiatement sanctionné. C'est ce qui est arrivé à Khoualed et Benaldjia jeudi dernier qui ont été punis jeudi en reprenant tous seuls l'exercice de l'intermittences à la fin de l'entraînement pendant que leurs camarades avaient fini le travail. Huit minutes de travaux forcés pour avoir échangé quelques amabilités pendant la première séance de la journée. Un émetteur ou un mouchard ? Comme indiqué ci-contre, les joueurs de l'USMA ont dû porter sur eux, au niveau du cœur, un émetteur qui contrôle leurs pulsations cardiaques. C'était donc pour voir les capacités de tout un chacun à supporter l'effort. Le pourcentage par rapport à l'âge et à l'exercice proposé augmente avec l'effort et descend quand le corps n'est pas très sollicité ou quand il est au repos. Et à l'aide de cet appareil, on peut donc reconnaître, pendant des exercices ou pendant un match d'application, qui est le joueur qui fournit le moins d'effort, et donc… qui est celui qui triche. En fait, cet émetteur de pulsations cardiaques est aussi un mouchard. Les gardiens non concernés Zemmamouche, Mansouri et Sahnoune, les trois gardiens de l'USMA n'ont pas été concernés par les exercices par intermittences auxquels ont été soumis jeudi soir les joueurs. Ils n'ont même pas porté d'émetteur comme leurs camarades. Ils ont participé au match d'application, mais pas aux autres exercices qui n'ont concerné que les joueurs de champ. Jeudi après-midi, entraînement léger Comme indiqué plus haut en ouverture, la séance de jeudi après-midi n'a pas été chargée en volume de travail. Elle n'a duré qu'une heure seulement avec de légers exercices au menu. C'était exprès car le soir, les joueurs allaient souffrir. Séance de centres… Durant cet entraînement, le groupe a été scindé en trois, chaque groupe de joueurs s'est adonné à un exercice différent. Un groupe a été choisi pour effectuer des centres des deux côtés, une fois sur la gauche et une autre fois sur la droite, au point du penalty, en tentant de contourner le mur placé à neuf mètres. Un autre groupe faisait du tennis ballon alors que d'autres joueurs ont sollicité les services des deux soigneurs de l'équipe pour des massages et des étirements. …Et de tirs Après les centres, les mêmes joueurs ont été soumis à une séance de tirs au but en face des bois, et toujours avec un mur placé à neuf mètres. Les joueurs adorent cet exercice, particulièrement pour chambrer les gardiens quand ils réussissent de jolis coups francs.