«La Tanzanie est une opportunité à saisir pour moi» «Franchement, c'est très dur de jouer sous une chaleur pareille» Khoukhi «Je savais qu'il allait beaucoup apporter offensivement» Mourad Meghni et son club, Umm Salal, ont été à deux doigts de remporter le tournoi cheikh Jassem qui inaugure la saison footballistique au Qatar, ne perdant que durant les prolongations face à Al Arabi. En dépit de cette défaite, l'international algérien a montré des dispositions intéressantes qui confirment que la méchante blessure au genou qui l'avait tenu éloigné des terrains durant 18 mois n'est plus qu'un mauvais souvenir. Depuis ces semaines que vous êtes au Qatar, avez-vous réussi à vous adapter à votre nouvel environnement ? Cela se passe très bien pour moi, El Hamdoullah. Je me suis bien adapté à nouveau club, Umm Salal, après avoir fait la connaissance de tous les employés du club et participé à de nombreuses séances d'entraînement. Cependant, je ne vous cache pas que je souffre d'un problème (rires). C'est la chaleur, n'est-ce pas ? Oui, exactement. Il règne ici une très forte chaleur, parfois insupportable. Croyez-moi, je trouve parfois d'énormes difficultés à courir durant les entraînements. S'il n'y avait eu que la chaleur, cela aurait été un moindre mal car il suffirait de se mettre à l'ombre pour atténuer ses effets. Or, elle est accompagnée d'un fort taux d'humidité qui me fait transpirer beaucoup et m'épuise. Ajoutez à tout cela les effets du jeûne durant le Ramadhan et vous conviendrez que ce n'est pas vraiment facile pour moi en cette période de l'année. Les entraînements me fatiguent beaucoup et font que, lorsque je termine une séance, je préfère dormir ou rester chez moi pour récupérer. Indépendamment de la chaleur, comment passez-vous vos journées de Ramadhan, vous qui aviez l'habitude de passer le mois sacré en Europe ? De ce côté, je ne peux que remercier Dieu en disant El Hamdoullah ! Au Qatar, je peux ressentir l'ambiance du Ramadhan car je suis dans un pays musulman où tout le monde jeûne. Ici, que ce soit de jour ou de nuit, tout indique que c'est le Ramadhan. C'est pour ça que je ne me sens pas du tout dépaysé. Pouvez-vous nous faire la comparaison avec ce que vous vivez en Italie ? Il n'y a pas de comparaison à faire. En Italie, je n'ai jamais vécu le Ramadhan comme je le vis ici, quoiqu'il ne fasse pas aussi chaud. La présence de Belhadj, Ziani et Bougherra ont certainement contribué à vous sentir en communauté au Qatar… Effectivement, la présence de nous quatre dans une même ville fait que nous ressentons la même ambiance que lorsque nous sommes en sélection, à la seule différence est que chacun de nous est concentré sur son travail avec son club. Nous nous retrouvons souvent et discutons sur différents sujets. C'est très utile de nous soutenir mutuellement et cela peut influer positivement sur notre rendement. Parlons du tournoi Jassem, qui inaugure la saison au Qatar et dont vous avez perdu la finale mercredi soir au profit d'Al Arabi. Comment l'avoir perdue alors qu'elle était à votre portée ? Le résultat final du match (victoire d'Al Arabi 3-2 après prolongation, ndlr) ne reflète pas la physionomie du match. Nous étions les meilleurs durant la majeure partie de la rencontre, avant que notre adversaire ne marque le but décisif durant les prolongations. Nous avions une grande envie de gagner et remporter le trophée pour le dédier à notre coéquipier Mohamed Yassine qui a quitté le club après quatre ans de bons et loyaux services. Malheureusement, nous n'y sommes pas parvenus en dépit des grands efforts déployés et de notre très bon rendement. C'est ça le football… L'essentiel pour nous est que nous avons bien joué et ne méritions pas de perdre. Le fait d'être arrivés en finale constitue déjà une performance. Quel bilan faites-vous de votre participation à ce tournoi ? C'est un bilan que je trouve positif vu que nous avons éliminé beaucoup de bonnes équipes pour arriver en finale. Cependant, nous ne devons pas focaliser sur une défaite dans un tournoi amical qui n'était qu'une étape préparatoire pour le championnat du Qatar, la seule compétition qui compte car elle est plus importante que tout match amical. Pensez-vous que Umm Salal est fin prêt pour le championnat au vu de son rendement durant ce tournoi ? Le tournoi cheikh Jassem a été très intéressant dans la perspective de notre préparation pour le championnat. Certes, je ne peux pas garantir que nous soyons prêts à 100 %, mais nous progresserons match après match jusqu'à atteindre notre niveau optimum. En général, les débuts sont difficiles pour toutes les équipes, mais nous serons certainement meilleurs au fur et à mesure que le championnat avancera. Sur un plan personnel, vous avez participé à presque tous les matches du tournoi Jassem, inscrivant même des buts. Quelle appréciation faites-vous de vos performances ? Je ne peux pas juger mon rendement au vu des conditions difficiles dans lesquels j'ai joué. La chaleur, l'humidité et le jeûne toute la journée ont affecté mes prestations. Je veux dire par là que mes prestations auraient sans doute été meilleures si j'avais joué dans des conditions autres. N'empêche que vous avez fait de bons matches et avez conduit votre équipe jusqu'en finale… Je n'ai fait que mon travail et mon devoir. Lorsque j'avais signé à Umm Salal, mon objectif était d'aider l'équipe à réaliser de bons résultats. Je suis convaincu que mon rendement sera meilleur une fois que le Ramadhan sera terminé et que les températures et le taux d'humidité baisseront. Franchement, c'est très dur de jouer dans les conditions climatiques actuelles. Pourquoi avoir été remplaçant lors de la finale face à Al Arabi ? C'est un choix de l'entraîneur, sans plus, et je le respecte. On n'a pas regardé le match, mais on a appris que vous avez été derrière le deuxième but de votre équipe. Le confirmez-vous ? Je n'ai pas été passeur décisif. Sur un corner, j'ai sauté avec le gardien de but adverse et, sans le toucher, j'ai gêné sa visibilité et il n'a pas pu bien capter le ballon, ce qui a permis à mon coéquipier d'égaliser. Voilà tout. Abordons à présent le chapitre de la sélection nationale. Avez-vous pris connaissance des déclarations du sélectionneur Vahid Halilhodzic à votre sujet ? Auquel cas, quel est votre commentaire ? Oui, j'en ai pris connaissance. Le coach a dit que je ne suis pas encore prêt sur le plan physique et qu'il ne peut par conséquent pas compter sur moi dans ces conditions. Je suis moi aussi conscient que je ne suis pas encore prêt après ma longue absence des terrains et je l'avais reconnu en toute franchise dans plusieurs déclarations que j'ai faites. J'avais aussi déclaré que je retrouverai mon niveau après le Ramadhan. En tout cas, je n'ai pas pris du mauvais côté ce qu'a dit le sélectionneur. Ce n'est pas grave. Je continuerai à travailler afin de combler mon déficit au plan physique et d'être fin prêt pour relever les défis qui m'attendent avec la sélection et avec mon club. Tout en révélant qu'il vous fallait vous reposer durant 20 minutes après avoir fait un effort de 10 minutes, Halilhodzic a également reconnu que vous êtes un joueur de talent… Je suis très honoré qu'il dise cela de moi. J'espère qu'une fois que je serai au top physiquement, je pourrai lui montrer beaucoup de belles choses inch'Allah. Lorsque je suis bien sur le plan physiquement, je suis confiant en mon potentiel. Etes-vous prêt pour le match de la Tanzanie qui approche ? Oui, j'y suis prêt. Il se jouera après le Ramadhan, ce qui changera bien des choses pour nous tous. Cela fait très longtemps que je n'ai pas pris part à un match avec les Verts. L'opportunité se présente pour moi afin de marquer mon retour. J'espère que ce sera un retour gagnant à l'occasion de ce match. Bien que l'Algérie soit presque éliminée de la CAN-2012, jouerez-vous pour gagner ? Naturellement, nous nous déplacerons en Tanzanie pour gagner, ne serait-ce que pour reprendre confiance. Le public algérien suit vos performances même au Qatar et il est convaincu que Meghni sera de retour comme à ses meilleurs jours. Un mot à leur adresse ? Je suis très heureux lorsque j'entends de tels propos qui me donnent du courage pour revenir. Je souhaite redonner du bonheur au peuple algérien et être à la hauteur des ses attentes. ----------------------------- Khoukhi «Je savais qu'il allait beaucoup apporter offensivement» Dans l'équipe d'Al Arabi, vainqueur du tournoi cheikh Jassem, il y avait un Algérien, Boualem Khoukhi. Milieu défensif, il a joué un grand rôle dans le succès de son équipe. A la fin de la rencontre, il n'a pas tari d'éloges sur Mourad Meghni. «C'est un joueur talentueux et élégant. Avant même qu'il n'entre sur le terrain, je savais qu'il allait beaucoup apporter à son équipe offensivement. C'est ce qui est arrivé en deuxième mi-temps. Il a eu un très bon rendement. J'ai été content de son retour et du niveau qu'il est en train d'afficher. Avec tout le respect que je lui dois, je n'ai pas hésité à l'affronter en duels. Je n'ai peur d'aucun adversaire car il ne s'agit que d'un jeu. Nous nous sommes croisés plusieurs fois sur le terrain, nous nous sommes battus sur des balles en silence. Peut-être ne sait-il pas que je suis Algérien ? En tout cas, je lui souhaite de revenir à sa meilleure forme, comme il y a deux ans», nous a-t-il déclaré hier.