«Il faut que certains présidents changent de mentalité» Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, a été l'invité, hier matin, de l'émission Football Magazine de radio Chaîne III, animée par notre confrère Maâmar Djebbour. Le président de la fédération a abordé plusieurs points, notamment les sujets qui concernent la sélection nationale. Raouraoua n'a pas caché sa satisfaction par rapport à la stratégie de travail du nouveau sélectionneur national, Vahid Halilhodzic : «Le sélectionneur national applique sur le terrain tout ce qu'il projette de faire. Par ailleurs, il a déclaré qu'il n'y avait pas de cadres et je lui donne entièrement raison. L'EN n'est pas une administration pour en disposer. Il met en pratique tout ce qu'il projette de faire et c'est une très bonne chose pour l'EN.» «Avec Halilhodzic, il y a un changement dans le sens positif du terme» Pour ce qui concerne la première sortie officielle de Vahid Halilhodzic à la tête de la sélection nationale, Mohamed Raouraoua a parlé du match de la Tanzanie avec beaucoup de satisfaction. Il estime que l'EN a produit du beau jeu, malgré le résultat nul : «Aujourd'hui, on peut dire que l'EN dispose d'un très bon entraîneur, de grande qualité. Il a déjà coaché la Côte d'Ivoire. En 24 matchs, il n'a enregistré qu'une seule défaite, cela prouve que c'est un bon entraîneur. Lors de ce match face à la Tanzanie, on a vu une bonne équipe sur le terrain qui pratique un 4-3-3 moderne. Sur le plan technique, l'équipe n'a pas été mauvaise. Au contraire, cela me permet d'être optimiste.» «Il encourage le joueur local» Raouraoua estime que Vahid Halilhodzic ne manque pas d'encourager les joueurs qui jouent en Algérie, dans le but d'avoir un meilleur produit local. Le président Raouraoua dira à ce propos : «Halilhodzic est en train de faire du bon travail. Il est en train d'encourager les joueurs locaux, en se déplaçant vers les différents stades d'Algérie. La semaine passée, il était à Tizi Ouzou pour suivre JSK-MCA. Demain, il sera à Bologhine (ndlr : aujourd'hui). On veut avoir un maximum de joueurs locaux.» «Le niveau de notre football inquiète le coach national» Interrogé par notre confrère Maâmar Djebbour sur ce que pensait Halilhodzic du football algérien, le président de la Fédération algérienne de football dira que le sélectionneur s'est dit très inquiet du niveau actuel, mais il compte tout de même trouver des solutions : «Je ne vous cache pas qu'il est très inquiet de la situation actuelle du football algérien. On va essayer de créer un esprit de groupe pour former une très bonne équipe.» «Le sélectionneur des A' sera désigné incessamment» Par ailleurs, il a annoncé qu'un sélectionneur national des A' sera désigné prochainement et qui fera partie du staff de Halilhodzic. Cette stratégie entre le cadre d'un changement de stratégie : «On a décidé de faire de cette équipe A' le véritable vivier de l'équipe A. On va donner la chance au maximum de joueurs locaux pour bâtir une très bonne équipe A'. On va bien se préparer pour le début des éliminatoires du CHAN 2014. Ainsi, le sélectionneur sera désigné dans les prochains jours. Cet entraîneur travaillera en collaboration avec Halilhodzic.» «On ne jouera plus nos matchs en France, sauf en cas de force majeure» Pour Raouraoua, avec la venue de Vahid Halilhodzic à la tête des Verts, il y a eu un changement au sein de l'EN. A titre d'exemple, la sélection algérienne mettra à profit le calendrier FIFA pour jouer deux matchs amicaux. Il dira : «C'est pour la première fois qu'on tirera profit du calendrier FIFA pour disputer deux matchs amicaux, ce qui sera très positif.» Il a été aussi question de la domiciliation des deux matchs amicaux, notamment celui contre le Cameroun, prévu le 15 novembre. On a évoqué la France, mais Raouraoua a été catégorique : «Pas de match sur le sol de l'ancienne puissance coloniale, sauf en cas de force majeure. Nos deux prochains matchs se joueront à Alger.» «La CAN est importante, mais il y a aussi son côté négatif» Raouraoua estime que la CAN est une compétition très intéressante, mais qui a aussi ses points négatifs. Il a déclaré : «La CAN est une compétition très importante pour nous, mais elle a son revers de la médaille. A chaque fois que cette compétition prend fin, nos joueurs souffrent avec leur club. La majorité des temps, ils se retrouvaient sur le banc de touche. Maintenant, on est éliminés, on va bien se préparer pour bien entamer les éliminatoires de la CAN-2013 et de la Coupe du monde 2014.» «Pour le cas Feghouli, il ne reste qu'un document à nous faire parvenir» Au sujet des Franco-Algériens, qu'Halilhodzic veut convoquer, Raouraoua estime que pour le cas Sofiane Feghouli, il s'en occupe personnellement : «Pour ce qui est des autres cas, il n'y a rien de concret. Il y a seulement celui de Sofiane Feghouli dont l'affaire a un peu avancé. Il ne lui reste qu'une demande manuscrite pour la déposer auprès du secrétaire général de la FIFA pour le changement de nationalité. Le document se trouve chez son agent, il va falloir qu'il l'envoie. Sur un autre plan, il doit jouer dans son club régulièrement.» «La situation de Halliche est un peu compliquée» Le président de la fédération a parlé aussi du cas Rafik Halliche, le défenseur de Fulham, qui a failli être transféré à Swansea, suite à un problème administratif. Au cours de cette intervention, Raouraoua a affirmé qu'il a été sollicité pour régler le problème du joueur. Il raconte : «Halliche est dans une situation très compliquée. Son club a signé le fameux document en retard. C'est presque la même situation dans laquelle se trouvent les joueurs du CS Constantine qui évoluaient en France. J'ai essayé d'intervenir, mais c'est vraiment difficile, croyez-moi. Des joueurs dans une telle situation ont le droit de rejouer jusqu'en décembre prochain.» «Rummenigge n'a pas de leçons à donner» En sa qualité de membre du Comité exécutif de la FIFA, Mohamed Raouraoua a répondu à Rummenigge, président du Bayern de Munich, qui a demandé à la FIFA d'annuler de son calendrier la date du mois d'août. «La FIFA compte en son sein 208 associations, ce n'est pas un président de club qui peut demander d'annuler une date FIFA. En plus, il n'a pas à donner de leçons, il a fait usage de combine pour gagner un match. Donc, il est mal placé pour donner des leçons», a dit Raouraoua. ----- Professionnalisme en Algérie «Il faut que certains présidents changent de mentalité» Au cours de l'émission «Football Magazine » de la Chaîne III, Mohamed Raouraoua a abordé le sujet du professionnalisme en Algérie. Il a déclaré à ce propos : «Je suis content qu'on ait institué le professionnalisme en Algérie, bien qu'il reste encore du travail à accomplir. Beaucoup de choses doivent changer avec l'avènement du professionnalisme. Il faut aussi que certains présidents changent de mentalité, car ce n'est plus un club sportif amateur qu'ils sont en train de gérer. Maintenant, c'est devenu une société sportive. Je sais que c'est nouveau pour eux, mais il faut changer les réflexes. Le professionnalisme permet d'avoir une bonne équipe nationale. Prenez l'exemple de l'Egypte, ils ont de très bons joueurs qui évoluent dans les plus grands clubs égyptiens. Ils n'ont pas quitté le pays, ils sont restés là-bas car ils sont bien payés. Et dans tout ça, c'est la sélection qui en a tiré profit en les regroupant tout le temps, ce qui leur a permis de bâtir une grande équipe. Finie l'époque où le joueur encaisse les salaires à l'avance. Il y a une chambre de résolution des litiges qui lui garantit ses salaires. Les joueurs doivent se mettre dans la tête qu'ils sont des employés, il faut aussi que les joueurs payent leurs impôts car ce n'est pas normal qu'ils ne le fassent pas». «Finie l'époque où le président s'occupait du recrutement» Pour Raouraoua, le changement doit commencer avec les responsables. Il donne des exemples : «Le professionnalisme, ce n'est pas ce que pense la majorité des dirigeants. Désormais, on ne peut plus dire qu'il s'agit de président, ce sont des managers car les clubs sont devenus des entreprises sportives. Finie l'époque où le président de club s'occupe à lui seul du volet recrutement. C'est une époque révolue. Maintenant, c'est tout un organigramme qui dirige le club.» «Ceux qui sont restés longtemps à la tête d'un club ne peuvent rien lui apporter aujourd'hui» Toujours concernant les présidents de club, surtout que l'opinion publique pense qu'ils sont la source des problèmes du football algérien, Mohamed Raouraoua estime que ceux qui sont restés à la tête d'un club pendant une très longue durée ne peuvent plus rien apporter à ce club. Il a ainsi lancé un message à certains présidents, qui se reconnaîtront : «Un président qui est resté 30 ans dans un club ne peut rien apporter aujourd'hui. Il ne peut plus gérer le club. Le meilleur exemple de professionnalisme est celui de l'USM Alger où un homme d'affaires est venu investir. Il faut que des hommes d'affaires investissent dans des clubs pour élever le niveau.» «Il est important de mettre en place une bonne organisation et respecter le cahier des charges» Pour Raouraoua, la réussite dans le professionnalisme est conditionnée par une très bonne organisation. «Il faut une bonne organisation. Il faut mettre en place des structures. Aussi, il faudra respecter le cahier des charges. Un club qui ne possède pas de stade ne pourra jamais réussir. Un club qui ne possède pas de centre de formation ne pourra pas réussir», dira le patron de la FAF. «Ouverture du capital : on n'attend que le décret ministériel» Concernant l'ouverture du capital, le président Raouraoua semble être au courant de l'infraction à la réglementation dans certains clubs, où on n'a pas encore ouvert le capital. Il estime que d'ici quelque temps, le capital social des clubs professionnels sera ouvert obligatoirement : «On attend le décret ministériel qui concerne l'ouverture du capital. D'ici là, le club qui n'ouvrira pas son capital social sera sanctionné.» «Le champion doit être récompensé» Enfin, Mohamed Raouraoua a parlé de la prime que doit percevoir le champion sortant. L'an dernier, c'est le Mouloudia d'Alger qui a crié au scandale, cette fois- ci c'est au tour de l'ASO Chlef de le faire. Le président de la FAF s'explique : «Le vainqueur de la Coupe d'Algérie a le droit à une prime de consécration, alors qu'il joue six matchs. Je pense que le champion a lui aussi le droit à une prime. Avant, le MJS donnait de l'argent à travers des subventions, maintenant ce n'est plus le cas. On a saisi les instances concernées pour essayer de trouver une solution.»