Après sa retraire, il se livre en exclusivité au Buteur. L'un des joueurs emblématiques qui ont marqué l'histoire du club phare des Zianides, l'ancien défenseur Kamel Habri, est le mieux placé pour nous parler du grand choc des mal classés, le WAT et la JSK. En effet, ce joueur a défendu les couleurs des deux clubs durant sa riche carrière. Loin des feux des projecteurs depuis sa retraite l'été dernier, Habri a eu la gentillesse d'accepter notre sollicitation pour évoquer ce match. Il nous parle aussi de sa nouvelle vie, même s'il est encore loin de raccrocher les crampons à 35 ans. L'entame de saison du Widad : «Totalement ratée» «Je pense que le début de saison du WAT est totalement raté. Avec deux matchs nuls à domicile et une défaite à l'extérieur, le bilan est vraiment négatif. Surtout, il ne faut pas oublier que nous avons joué les deux premières journées face à des équipes qui visent uniquement le maintien, ce qui veut dire que le plus dur est à venir.» La cause : «Une mauvaise politique» «J'ai été surpris de constater le recrutement de quatorze nouveaux joueurs, ce qui n'est pas dans les habitudes et les traditions du club. Il fallait garder l'ossature de l'équipe de l'an dernier, tout en la renforçant par trois ou quatre joueurs confirmés, au lieu de faire le grand ménage et se retrouver dans une situation pareille.» L'avenir : «Loin d'être un fleuve tranquille» «Très difficile, car la direction a recruté plusieurs nouveaux joueurs qui n'ont pas l'expérience du haut niveau, et ce n'est pas facile de bâtir une équipe du jour au lendemain. Les nouvelles recrues ont besoin de temps pour s'adapter, mais aussi découvrir l'élite, ce qui risque de coûter très cher au WAT au final.» La solution : «Le travail et un soutien total du public» «A l'heure actuelle, il n'y a pas une solution magique, à part de continuer le travail avec beaucoup de sérieux et de détermination. Je lance un appel aux supporteurs du WAT, pour qu'ils ne pas mettent pas de pression sur les jeunes joueurs, vu qu'ils ont besoin de se sentir en confiance pour donner le meilleur d'eux-mêmes sur le terrain et ne pas se crisper en craignant la réaction hostile du public.» Le match face à la JSK : «Ce sera le déclic pour l'une des deux équipes» «Vu la position des deux clubs, chaque équipe va faire en sorte de profiter de cette rencontre pour remporter le gain complet de la partie, et se relancer dans le championnat, après une entame très difficile. Une victoire sera le véritable déclic pour la suite de la saison.» Le huis clos : «Une arme à double tranchant» «C'est dommage que le public soit privé d'assister à une si belle affiche ! Mais ce huis clos est à mes yeux une arme à double tranchant pour les deux équipes. Les Widadis vont avoir la chance d'évoluer sans trop de pression des supporteurs locaux, ce qui va peut-être aider les jeunes à se libérer, alors que la JSK aura la sensation de jouer dans un terrain neutre, et non en déplacement.» La situation des Canaris : «J'ai confiance en Hannachi» «C'est un peu malheureux de voir la JSK sortir de la sorte de la Coupe de la CAF, et je pense que cette élimination précoce a perturbé son début de saison en championnat. Mais je fais totalement confiance au président Hannachi, qui a bien l'expérience et le savoir-faire pour remettre le club dans la bonne direction.» Le limogeage de Saïb : «Il a été trahi par les défaites en Coupe de la CAF» « Malgré le départ de Saïb et la venue d'un grand entraîneur comme Ighil, je pense que Moussa reste aussi un grand technicien. Sauf qu'il n'a pas eu le temps nécessaire pour imposer sa touche, car il a payé cher la succession des mauvais résultats en Coupe de la CAF ; alors que la JSK n'avait pas fixé cette compétition comme l'un de ses objectifs majeurs cette saison.» L'après-carrière de footballeur : «Heureux de faire partie de l'association WAT 98» «Je suis très heureux d'annoncer à travers Le Buteur que nous avons fondé l'Association des joueurs qui ont fait partie de l'équipe dorée de 98, avec les Dahleb, Kherbouche, Bettadj, Yadel, et plusieurs autres joueurs qui ont fait honneur à toute la ville de Tlemcen. En plus de jouer dans un championnat régional, on fera en sorte d'aider les anciens joueurs tout en organisant certains jubilés dans l'avenir.» Un retour au Widad : «Peut-être un jour !» «C'est sûr que personne ne pourra tourner carrément la page, mais depuis ma retraite je profite pleinement de mon temps avec ma famille, tout en gérant mon commerce. Mais cela ne va pas me priver de revenir un jour au WAT, et apporter quelque chose de positif à ce grand club.» Son pronostic : «Un match nul, même si…» «J'ai eu la chance et l'honneur de porter les maillots des deux clubs. Même si je serai très heureux de voir le WAT remporter une victoire demain, je sens plus un match nul au final, vu la situation des deux équipes.»