«J'ai vu le match Algérie - RCA en famille à Paris» «Metref a été bon, mais la concurrence a toujours existé au milieu» Après avoir été le premier à lui avoir rendu visite à Santander, le Buteur est le premier à rencontrer Lacen à Getafe. Cela s'est passé lundi dernier au Coliseum Alfonso Pérez de Getafe, à 25 kilomètres de Madrid. C'était la reprise des entraînements et Medhi Lacen, qui a dû déclarer forfait pour le match Algérie-Centrafrique à cause d'une blessure à la cheville, ne s'est pas entraîné avec le groupe. Il s'est contenté d'un léger galop d'entraînement avec le préparateur physique et son coéquipier Miguel Torres formé au Real Madrid. Lacen ne savait même pas qu'on était là, c'est dire sa surprise en nous voyant dans les gradins. Cela ne l'a pas empêché de nous accorder quelques moments pour l'entretien que voici. On voudrait d'abord se rassurer par rapport à la blessure qui vous a empêché de jouer face à la Centrafrique. Comment évolue-t-elle ? En fait, c'est une blessure que je traîne depuis une vingtaine de jours déjà. Mais, je me suis fait un peu mal après mon expulsion face à Malaga en tirant sur tout ce qui passait devant moi à l'entrée du vestiaire. Le problème de ma blessure aujourd'hui c'est que quand je cours ça ne fait pas mal, quand je suis sur mes appuis ça ne fait pas mal non plus, c'est juste que je ne peux pas tirer le ballon avec le bout du pied. Vous voyez, c'est une blessure assez particulière. Aujourd'hui par exemple, je ne peux pas dire que je me suis entraîné, c'est juste quelques exercices légers réalisés avec le préparateur physique. Je ne peux pas appeler cela un entraînement. Vous êtes habituellement un joueur calme, mais après votre expulsion vous nous avez surpris par votre réaction. C'était les gênes algériennes qui étaient remontées à la surface ou quoi ? Je pense que l'arbitre ne se souvient pas sur le coup que j'avais déjà pris un carton, sinon il ne m'aurait pas donné le deuxième. Je n'ai pas compris pourquoi je prends ce carton car après notre but, je suis allé célébrer ça avec mes coéquipiers. J'étais énervé parce qu'il ne voulait même pas me parler, il ne voulait même pas m'expliquer pourquoi il m'avait brandi ce deuxième carton pour ensuite m'expulser. J'étais également frustré de laisser mes coéquipiers à dix alors qu'on menait 2 à 1 sur le terrain de Malaga. Finalement, je n'ai pas eu tort de m'énerver puisque Malaga a réussi à gagner le match. Mon expulsion a été en quelque sorte le tournant. Je ne dis pas que si j'étais resté sur le terrain on aurait gagné, mais en m'expulsant, l'arbitre a fait du tort à Getafe. C'était une réaction algérienne… C'était une réaction normale face à une injustice. Ça m'énerve d'avoir en face de moi un arbitre avec lequel il n'y a même pas moyen de parler et qui dégaine au premier truc qui bouge. Le lendemain, tous les journaux ont écrit que mon expulsion était imméritée, mais ça ne change rien à la situation puisque je n'ai pas pu terminer le match et mon équipe a perdu en fin de compte. En plus, le week-end d'après moi je ne peux pas jouer, mais lui il sera là pour arbitrer encore. Finalement, cette expulsion est un mal pour un bien puisque vous aurez le temps de soigner, une fois pour toutes, cette blessure que vous traînez depuis un moment, non ? Oui, en effet. Mais, n'oubliez pas que je me suis blessé en tirant sur un ballon par dépit suite à mon expulsion et cela m'a privé du match de l'Equipe nationale. Mais bon, je dois prendre les choses du bon côté et dire que, effectivement, cette expulsion est un mal pour un bien qui me permettra au moins de bien me soigner. J'espère revenir le plus tôt possible. A Getafe, vous vous êtes vite imposé comme titulaire en multipliant les bons matchs. Sentez-vous avoir passé une nouvelle étape par rapport à Santander ? Franchement, je ne sais pas quoi dire. Je suis en train de réaliser un bon début de saison avec Getafe, mais c'était la même chose aussi avec Santander durant mes trois saisons là-bas. La différence c'est que, ici, il y a plus de répercussion surtout lors du match face au Real qui est forcément très médiatisé et où nous avons été très bons. Je pense que le fait d'être à Getafe dans la banlieue madrilène me permet d'être plus facilement remarqué. A Santander, tu peux faire le match de ta vie, mais ça ne sortira pas de Santander. Ici, je sens que mes prestations ne passent pas inaperçues. Surtout que vous êtes titulaire depuis le début… En changeant de club, je savais que ça n'allait pas être facile, mais j'ai senti dès le départ que ça se passait bien avec le coach. J'ai réussi à gagner ma place pour le moment, mais je sais que le plus dur c'est de pouvoir la conserver tout au long de la saison. Je dois me battre chaque week-end sur le terrain pour continuer à jouer. Vous étiez blessé et vous avez tenu à répondre à la convocation du coach alors que vous auriez tout simplement pu aviser et rester vous soigner à Getafe. Pourquoi ? Parce que c'est le règlement de l'Equipe nationale qui l'exige. Je comprends qu'un joueur qui joue au Qatar ne se déplace pas et reste se soigner dans son club, mais moi qui suis à une heure et demie, je devais au moins venir discuter avec le coach et revoir les joueurs. Je suis resté trois jours avec le groupe parce que j'en avais envie et que ça m'a fait beaucoup de bien. Vous avez quitté le stage de l'Equipe nationale trois jours avant Algérie – Centrafrique. Avez-vous vu le match ? Bien sûr. J'ai passé le week-end avec ma famille à Paris et j'ai pu suivre la rencontre. Comment avez-vous trouvé l'équipe ? Je l'ai trouvée très bonne. Je pense que le premier but inscrit d'entrée de jeu a permis que les gars ne jouent pas sous pression. Et quand cette équipe est en confiance, elle peut réaliser de belles choses comme cela a été le cas dimanche. Ce résultat va permettre que la transition se fasse dans de bonnes conditions. Je sens qu'une nouvelle page est ouverte en Equipe nationale. Surtout que cette fois-ci vous n'avez plus le droit à l'erreur après l'élimination de la CAN-2012.. Nous n'avons plus le droit de décevoir les supporters algériens. Avec le groupe qu'on a et les moyens qu'on a, on doit absolument ne pas se louper pour les qualifications de la prochaine Coupe d'Afrique. Parmi les joueurs qui ont brillé Hocine Metref qui a pris votre place. Pensez-vous qu'il sera désormais difficile de récupérer votre statut de titulaire ? Vraiment, je ne vois pas les choses sous cet angle. La bonne prestation de Metref est une bonne chose pour l'équipe, mais je dois vous rappeler que depuis que j'ai rejoint l'Equipe nationale, j'ai trouvé une grande concurrence au milieu du terrain. Je ne reviendrai pas pour reprendre un statut qui m'appartient, je reviendrai pour me mettre à la disposition du coach, c'est tout. Si le coach décide de me convoquer pour le prochain match, je viendrai, s'il décide de me faire jouer je jouerai. Sinon, il n'y a aucun problème. Quand est-ce que vous comptez reprendre l'entraînement avec le groupe et la compétition ? Ce matin, j'ai essayé d'accélérer un peu à l'entraînement, mais je dois subir des examens pour être fixé. Je dois attendre demain parce que c'est jour férié en Espagne aujourd'hui. Samedi ou dimanche, j'espère pouvoir m'entraîner normalement. La compétition, je n'en sais absolument rien pour le moment.