«Personne ne m'a contacté pour driver la sélection algérienne» «Les Brésiliens connaissent Madjer parce qu'ils suivent le championnat portugais» Parmi les invités de marque de ce Golden Foot, l'ancien capitaine de la Selecao. Il s'agit de Dunga qui en est à sa deuxième présence. Il ne tarit pas d'éloges sur l'ancienne vedette internationale de Porto. Madjer a été consacré par le Prince de Monaco, en compagnie d'autres vedettes, à l'image de Figo, Abedi Pelé ou Zanetti. C'est la deuxième fois consécutive que l'on vous retrouve aux Golden Foot de Monaco… Sachez que je répondrai volontiers favorablement, tant que l'on continue à m'inviter à cette cérémonie. Pour la simple rasion que c'est une joie de retrouver les anciens footballeurs qui ont laissé leurs empreintes dans le monde du football Cette fois, ce fut au tour de Rabah Madjer d'être honoré. Quel est votre commentaire ? Je l'ai félicité. Le Goolden Foot consacre les footballeurs qui ont permis au foot d'aller de l'avant. Madjer était un monstre du football, il avait du génie. Cette occasion m'a permis de ea revoir et de discuter un peu avec lui. Cet éloge signifie-t-il que la consécration de Madjer n'était pas une surprise ? Absolument, les amoureux du ballon ne retiennent que de bons souvenirs de ce que fut ce talentueux attaquant. Personne n'est en mesure de se rappeler que Madjer avait eu un geste antisportif. Ce que l'on retient de ce joueur, ce sont ses gestes techniques au sein de son Equipe nationale ou des clubs qu'il avait connus dans sa carrière. Quels souvenirs vous reviennent quand on vous parle de Madjer ? Savez-vous que Madjer était très connu au Brésil du temps où il avait fait un passage au FC Porto, au Portugal ? Avec le Portugal, nous sommes liés par l'histoire et nous suivons le football portugais. Porto avait battu le Bayern en finale de la Coupe d'Europe des Clubs champions en 87, grâce au génie de Madjer. Et si cette finale reste ancrée dans les esprits, c'est grâce à la célèbre talonnade. Avec la sélection algérienne, il faisait partie de l'équipe qui avait battu l'Allemagne en 82. Sans oublier ce match contre le Brésil, en 86. L'Algérie a fait un match honorable et ne s'est inclinée que par un petit but. Pour toutes ces raisons, je persiste et signe, Madjer mérite cette nouvelle consécration. Je voudrais, si vous le permettez, rajouter à ce sujet une chose. On vous écoute… Je suis heureux pour Madjer, mais aussi pour Abedi Pelé. Ces deux joueurs étaient les ambassadeurs de l'Afrique et cette consécration est celle du football africain. Ce n'est que justice que de retrouver des joueurs de cette trempe. L'Afrique a enfanté le jeu créatif et spontané. Aujourd'hui, on a du plaisir à voir les Samuel Eto'o ou Didier Drogba. Sans oublier les joueurs des années précédentes, comme Roger Mila ou Okocha. Vous nous tendez la perche en abordant le sujet de l'Afrique. Pensez-vous que les pays africains seront en mesure de faire quelque chose lors du prochain Mondial ? J'espère que le prochain Mondial du Brésil portera chance au continent africain. En fait, j'étais parmi ceux qui croyaient dur comme fer que le Mondial 2010 était le Mondial de l'Afrique. Malheureusement, en football rien n'est jamais gagné d'avance. Que manque-t-il aux équipes nationales africaines pour atteindre le sommet du football mondial ? Il n'est un secret pour personne que le joueur africain est pétri de qualités. Parce que pour le joueur africain, le football est d'abord un jeu. Mais quand on veut arriver à dominer le monde du football, d'autres paramètres entrent en ligne de compte. On doit se préparer de manière rigoureuse, faire les meilleurs choix sur le terrain, appliquer les consignes et avoir un esprit professionnel. D'autres facteurs peuvent être considérés comme insignifiants, mais qui sont essentiels aussi pour atteindre ses objectifs lors d'un Mondial. En juin dernier, on a laissé entendre que la Fédération algérienne vous aurait proposé le poste de sélectionneur. Qu'en est-il au juste ? J'ai eu vent de cette histoire et je suis ravi que l'on parle de moi pour diriger une sélection nationale. Mais mis à part ce que j'ai pu lire à mon sujet dans la presse, je n'ai pas été contacté par les responsables du football algérien. Auriez-vous entrepris de négocier avec les responsables du football algérien, si on vous en avait fait la proposition ? Bien sûr, j'aurais accepté d'étudier toute proposition dans ce sens. Je n'étais plus à la tête de la sélection du Brésil. Que pensez-vous du football algérien ? J'ai rencontré la sélection algérienne lors d'un match contre le Brésil. On avait gagné par deux buts à zéro. J'ai vu de belles choses du côté de votre sélection. Le footballeur algérien est doué techniquement et il se base sur la vitesse. C'est ce qui avait aidé la sélection à bien s'en sortir contre le Brésil. Après l'éclipse sud-africaine, croyez-vous que le Brésil est en mesure de gagner son Mondial en 2014 ? A chaque participation au Mondial, le Brésil part favori. Mais ce n'est pas parce que nous organisons le Mondial que nous allons automatiquement le gagner. Tous les Brésiliens se souviennent de ce Mondial en 1950 et la défaite en finale contre l'Uruguay (1-2). Une polémique est née dernièrement dans les pays sud-américains sur le départ très tôt des prodigieux joueurs brésiliens vers l'Europe. Quelle est votre opinion sur ce sujet ? Qu'un joueur s'expatrie en Europe pour des raisons financières est acceptable, mais qu'il le fasse à un très jeune âge est dangereux. Eloigner un enfant de son environnement et de ses parents peut lui causer des troubles psychologiques. Ce phénomène des adolescents qui partent en Europe n'est pas propre au Brésil ou aux pays sud-américains, même l'Afrique est touchée. On vous laisse le soin de conclure… Je félicité encore une fois Madjer pour son nouveau titre et à travers lui tout le peuple algérien. Je souhaite à l'Algérie de participer au prochain Mondial ------ Fiche technique Nom : Carlos Caetano Bledorn Verri Nationalité : brésilienne Date et lieu de naissance : 31 octobre 1963 à Ijuí (Brésil) Poste : milieu défensif Parcours professionnel 1982-1984 : SC Internacional (Brésil) 10 matchs, (0 but) 1984-1985 : SC Corinthians (Brésil) 13 matchs (1 but) 1986-1986 : Santos FC (Brésil) 16 matchs (1 but) 1987-1987 : CR Vasco de Gama (Brésil) 17 matchs (1 but) 1987-1988 : Pise (Italie) 23 matchs (2 buts) 1988-1992 : Fiorentina (Italie) 124 matchs (8 buts) 1992-1993 : Italie Pescara (Italie) 23 matchs (3 buts) 1993-1995 : VfB Stuttgart (Allemagne) 54 matchs (7 buts) 1995-1998 : Júbilo Iwata (Japon) 99 matchs (16 buts) 1999-2000 : SC Internacional 20 matchs (3 buts) Sélections en équipe nationale De 1987 à 1998, 91 sélections (6 buts) Parcours en tant qu'entraîneur 2006-2010 : sélection du Brésil 2011- à ce jour, Al-Rayyan SC (Qatar)
Palmarès En club Champion de l'Etat du Rio Grande do Sul en l1982, 1983 et 1984 avec le SC International Champion de l'Etat de Rio de Janeiro en 1987 avec le CR Vasco de Gama Vainqueur de la Coupe d'or en 1987 avec le CR Vasco de Gama Vainqueur de la Coupe Guanabara (Rio) en 1987 avec le CR Vasco de Gama Vainqueur de la Coupe Kirin en 1984 avec le SC International Finaliste de la Coupe de l'UEFA en 1990 avec l'AC Fiorentina Vainqueur de la Coupe Yamagasaki Nabisco en 1998 avec le Júbilo Iwata Champion du Japon en 1997 et 1998 avec le Júbilo Iwata En sélection nationale Vainqueur de la Coupe du monde 1994 avec l'équipe du Brésil Finaliste de la Coupe du monde 1998 avec l'équipe du Brésil Vainqueur de la Copa América en 1989 et 1997 avec l'équipe du Brésil Médaille d'argent aux jeux Olympiques de 1984 avec l'équipe du Brésil Champion d'Amérique du Sud des moins de 20 ans en 1982 avec l'équipe du Brésil Vainqueur de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 1983 avec l'équipe du Brésil Vainqueur de la Coupe des Confédérations en 1997 avec l'équipe du Brésil