«J'aimais bien le Yebda de Naples» «Madjer est un grand champion !» C'est en ces termes que la star argentine et capitaine de l'Inter Milan, Javier Zanetti, a qualifié l'ancien international algérien, Rabah Madjer, qui vient d'être récompensé par la société Golden Foot pour l'ensemble de sa carrière footballistique. Malgré ses nombreuses obligations, Zanetti a aimablement accepté de nous accorder cet entretien. Vous avez remporté le trophée Golden Foot, qu'est-ce que cela vous inspire ? Je suis vraiment très content d'intégrer ce cercle de champions de l'histoire du football mondial. Ce n'est pas rien de voir mon nom figurer aux côtés de grands monuments, tels que Maradona, Zidane, Roberto Baggio, Beckenbauer, Dunga et autres. Je suis tout autant heureux puisque je remporte ce trophée alors que je suis encore joueur dans le haut niveau. Cela signifie que les initiateurs de ce trophée du Golden Foot ont su récompenser ma longue carrière de footballeur. Qu'avez-vous à nous dire sur la récompense de Rabah Madjer ? Rabah Madjer «Un grande campione» (est un grand champion). Et sa distinction de la part de Golden Foot est tout à fait normale compte-tenu de la grande carrière de footballeur qu'il a eue. Je suis heureux d'avoir été récompensé dans la même édition que lui, ainsi que Luis Figo, Ruud Gullit et Abedi Pelé. Quel souvenir gardez-vous de lui ? Madjer s'est longuement illustré avec le FC Porto, avec lequel il a eu une grande reconnaissance, en remportant notamment avec la Ligue des champions européenne. On se souvient tous de son magnifique but du talon qu'il avait inscrit lors de la finale. Il reste l'un des plus beaux dans cette compétition. J'ai vraiment été heureux de le rencontrer ici à Monte-Carlo. Parlons un peu de l'actualité de votre club. L'Inter traverse une mauvaise passe en ce début de saison. Comment expliquez-vous cela ? C'est vrai que nos résultats n'ont pas été bons en ce début de saison, mais pas aussi catastrophiques pour qu'on perde confiance en nous. La saison est encore longue et on dispose d'assez de temps pour remonter au classement et, pourquoi pas, reprendre le titre de champion. Ne pensez-vous pas que les nombreux changements dans l'effectif et aussi dans le staff technique ont influé négativement sur le rendement de l'équipe ? A l'Inter, il y a de grands joueurs. Si certains nous ont quittés cette intersaison, à l'image de Eto'o notamment, je dirai que ceux qui nous ont rejoints demeurent aussi de grands joueurs et je citerai entre autres Diego Forlan. Je n'en doute pas, l'Inter retrouvera ses forces très prochainement et redeviendra encore plus fort que lors des dernières saisons. Vous êtes à l'Inter depuis 16 ans maintenant. N'avez-vous jamais songé à un transfert pour un autre club ? Si l'idée d'un transfert avait effleuré mon esprit, je l'aurais fait lors des premières années de ma carrière lorsque, notamment, l'Inter ne gagnait pas de titres. Je me souviens qu'à cette période, j'avais reçu beaucoup d'offres, mais j'ai préféré rester à l'Inter. Ce club est devenu ma seconde famille, surtout après avoir hérité du brassard de capitaine. Qu'avez-vous ressenti après avoir réussi à battre le record du nombre de matchs disputés avec l'Inter qui était détenu par Giuseppe Bergomi ? Au début, je n'avais pas trop donné d'importance à cela. Néanmoins, quand je m'approchais à l'atteindre, j'ai senti sa grande importance et ce qu'il représentait en fait. C'est ce qui explique pourquoi j'étais super content de franchir ce record détenu par Bergomi et devenir du coup le joueur ayant joué le plus de matchs sous les couleurs de l'Inter à travers l'histoire. D'ailleurs, ce dernier m'a appelé et a tenu à me féliciter. Comment avez-vous pu jouer plus de 500 matchs en championnat sans recevoir le moindre carton rouge ? Tout simplement parce que je n'ai pas commis de faute qui nécessitait que l'arbitre m'expulse (il sourit). Concernant ce point-là, je tiens à dire que je suis très honoré et fier d'avoir joué autant de matchs durant ma carrière en championnat sans recevoir le moindre carton rouge. Envisagez-vous de travailler à l'avenir à l'Inter en tant qu'entraîneur ? On verra le moment venu. Pour l'instant, je me focalise uniquement sur les matchs de cette saison. Après, il est clair que lorsque je raccrocherai je resterai toujours dans le milieu du football. Ça sera pour quand ? Ça va arriver, mais je ne veux pas y penser. J'essaye de profiter au maximum de tous les matchs, de toutes les séances d'entraînement qui me restent et de la bonne ambiance au milieu de mes coéquipiers. Le jour où tout doit se terminer, je dirais au revoir et merci à tout le monde. En Serie A, il y a deux internationaux algériens : Mesbah et Ghezzal. Les connaissez-vous ? Bien sûr que je les connais et ils sont tous les deux de très bons joueurs. Vous savez, pour être titulaire dans une équipe de première division en Italie, il faut être fort, mais le plus régulier et le plus fort, à mon avis, reste Yebda qui a quitté Naples pour l'Espagne. J'aime sa sobriété et son calme sur le terrain.