«J'ai joué contre Feghouli l'année dernière, c'est vraiment un milieu de terrain talentueux» Ayant contracté une blessure à une cuisse jeudi passé lors de la séance d'entraînement de l'après-midi, Djamel Mesbah ne participera pas au match de demain face à Cesena en Serie A. Pas de quoi s'inquiéter pour autant, puisque l'international algérien assure qu'il pourra prendre part aux matchs amicaux face à la Tunisie et au Cameroun. Vous avez contracté une blessure pendant la séance d'entraînement de jeudi. On espère que ce n'est pas grave… En principe, ce n'est pas grave. Après les premiers examens médicaux, le staff médical m'a octroyé un repos d'une à deux semaines. C'est une blessure qui n'a rien de méchant. De quoi s'agit-il au juste ? D'une contracture musculaire. Je courrai tout seul quand, soudain, j'ai ressenti des douleurs atroces au niveau de la jambe gauche. Vous serez quand même absent contre Cesena, ce dimanche… Dommage ! Je voulais prendre part à cette rencontre pour deux raisons : aider mon équipe et rencontrer Abdelkader Ghezzal. En tout cas, je dois patienter encore pour rencontrer Kader. Ça devrait se faire lundi à l'occasion du stage de la sélection nationale. Cette blessure va-t-elle vous empêcher de jouer les deux matchs amicaux de l'Algérie face à la Tunisie et au Cameroun ? Non, je serai en principe rétabli. J'aurais récupéré d'ici à là. Je n'ai aucune crainte à ce sujet. Comment expliquez-vous les mauvais résultats de Lecce lors des 9 premières journées de la Serie A ? Franchement, c'est difficile de trouver une explication convaincante à notre maigre moisson de points depuis le début de la saison. Nous n'avons récolté jusqu'ici que 5 points alors que, la saison passée, à la même période, nous en avions déjà 12. Paradoxalement, notre niveau de jeu n'est pas si mal cette saison. Il y a forcément une explication à cet échec, non ? Comme je viens de vous le dire, notre rendement a été globalement acceptable dans nos matchs, y compris quand nous avons perdu. Prenez le match face au champion en titre, le Milan AC : nous menions 3 à 0 à la mi-temps, mais nous avons perdu au final, après que notre adversaire eut inscrit 4 buts en deuxième mi-temps. Une équipe qui arrive à inscrire 3 buts au Milan AC, champion d'Italie, a forcément des ressources. Par ailleurs, encaisser 4 buts en une mi-temps est la preuve qu'il y a un dysfonctionnement qu'il nous faut absolument régler. Autre élément étrange : la majorité des buts inscrits contre nous le sont à cause d'erreurs individuelles. Peut-on inclure dans ce registre le but marqué par Novara contre Lecce sur penalty lors de la précédente journée, suite à une intervention irrégulière de votre part sur un attaquant adverse ? C'est trop facile de revenir sur cette action et d'affirmer que c'était sans doute une erreur de ma part d'être intervenu de la sorte. Quand on est dans le feu de l'action, on n'a pas le temps de réfléchir. Pour défendre son camp, on prend des décisions qui paraissent les plus judicieuses en ce moment-là. Cela dit, du moment que notre équipe a montré qu'elle peut bien jouer au ballon, je suis sûr que les résultats vont s'améliorer au cours des prochaines journées. Ne regrettez-vous pas de ne pas être parti l'été dernier, surtout que vous avez reçu des propositions intéressantes ? C'est vrai que j'ai reçu des offres intéressantes, mais mon destin n'était pas entre mes mains. Je suis toujours sous contrat avec Lecce jusqu'au 30 juin 2012. Donc, le club avait aussi son mot à dire. Cela dit, je ne regrette pas d'être resté, surtout que je suis dans un club de la Serie A, l'un des plus grands championnats au monde. Peut-être aussi que c'est mieux d'être dans un club où vous êtes titulaire indiscutable… J'ai gagné ma place de titulaire au prix de grands efforts et sacrifices, mais rien n'est immuable. Les choses peuvent évoluer très vite. Il faut lutter chaque semaine pour garder ma place. Comment évaluez-vous votre rendement ? C'est difficile de parler de mon rendement sans l'associer à celui de l'équipe de manière générale. Je m'attelle à accomplir mes tâches du mieux possible, suivant les instructions de l'entraîneur. Comme je l'ai déjà dit, nos résultats ne reflètent pas du tout la valeur de l'équipe. Parlons de la sélection nationale. Après deux matches sous la conduite de Vahid Halilhodzic, on sent que l'équipe a retrouvé la combativité qui faisait sa force il y a quelques mois. Pensez-vous qu'elle peut retrouver son niveau des éliminatoires pour le Mondial-2014 ? Au vu de nos deux derniers matches, il est clair que l'équipe est sur la bonne voie. Il y a matière à l'optimisme, mais il faut persévérer car nous sommes en phase de reconstruction. Nous devons nous montrer à nouveau ambitieux et conquérants. Nous ne devons pas être des gagne-petit. Lors du prochain stage, il y aura un nouveau venu, Sofiane Feghouli. Le connaissez-vous ? Oui, je le connais et je suis son actualité depuis longtemps, puisque c'est un Algérien. Je me fais un devoir de suivre les parcours de tous les joueurs algériens, quels que soient les championnats dans lesquels ils évoluent. Je connais Feghouli depuis six ans, du temps où il jouait à Grenoble. J'ai eu la chance de le voir jouer de près à l'occasion d'un match que j'ai livré contre lui il y a un an. C'était quand et à quelle occasion ? C'était à l'occasion d'un match amical sur notre terrain face à Valence à la fin du mois d'août de 2010. Je me rappelle que Feghouli avait joué la première mi-temps et un quart d'heure de la deuxième mi-temps. C'était une belle occasion de nous rencontrer. Il avait eu un très bon rendement dans ce match qui a vu Valence l'emporter 2 à 0. C'est vraiment un milieu de terrain de valeur. Pensez-vous qu'il s'adaptera facilement au sein de la sélection ? Je n'ai aucun doute là-dessus. Il règne une ambiance fraternelle au sein de la sélection et c'est toujours très facile de s'y intégrer. Personnellement, je m'étais fondu aisément dans le groupe lors de ma première sélection et je suis convaincu que Feghouli se sentira l'un des nôtres dès le premier jour. Subira-t-il un bizutage à son arrivée ? (Rires) Non, non. Je ne pense pas que nous le mettrons dans l'embarras. Si c'est le cas, ça restera un secret du groupe. Nous avons remarqué que vous êtes très populaire à Lecce, à l'inverse de Abdelkader Ghezzal qui passe par une période difficile à Cesena à cause des mauvais résultats… Connaître un passage à vide fait partie du football. Quand une équipe va mal, cela concerne tous les joueurs et non pas un seul élément. Ce qui est étrange, c'est que Cesena renferme des joueurs connus et expérimentés, mais les résultats ne suivent pas. C'est normal que les supporters réagissent mal envers les joueurs, mais il est certain qu'une reprise des résultats positifs leur fera changer d'attitude. Avez-vous parlé avec Ghezzal ? Pensez-vous que ce qu'il vit influera négativement sur son rendement en sélection nationale ? J'ai discuté avec lui au téléphone il y a quelques jours et il s'est montré optimiste quant à la capacité de Cesena à améliorer ses résultats et son classement. Je pense que l'équipe connaîtra un nouveau départ avec leur nouvel entraîneur. J'espère seulement que ce départ ne se fera pas contre nous (ce dimanche, ndlr). Ce qui est sûr, c'est que Kader ne sera certainement pas perturbé par sa situation au club car le contexte de la sélection nationale est complètement différent. Vous affronterez, en éliminatoires pour la CAN-2013, la Gambie, un adversaire qui s'est toujours montré coriace face aux Algériens. Pensez-vous pouvoir le battre ? Je vous assure que le climat qui règne en ce moment au sein des Verts est propice à de faire de belles choses inch'Allah. Je suis convaincu que nous gagnerons et retrouverons notre dynamique de victoires. Votre contrat expirera le 30 juin prochain, ce qui veut dire que vous pourrez négocier avec d'autres clubs à partir du début de l'année prochaine. Avez-vous déjà des pistes ? Pour l'instant, il y a Lecce qui veut une prolongation de contrat et qui m'a fait récemment une offre que mon agent est en train d'étudier. Je suis serein car je sais que je parviendrai avec Lecce à un accord qui satisfera les deux parties. Sinon j'opterai pour un autre club. Les offres n'ont jamais manqué.