Même s'il était complètement largué contre la Roma en Champions League mercredi soir lors du naufrage merengue, Fernando Gago n'en reste pas moins l'un des numéro 6 les plus classes de la planète football Le digne héritier de Fernando Ier, pas encore 22 ans, évoque, entre autres, son admiration pour le seigneur Redondo ou le Real. Entretien. Depuis vos débuts à Boca, vous avez toujours clamé votre envie de jouer pour le Real Madrid. Et puis ça c'est fait... Oui. C'est vrai que j'ai toujours rêvé de jouer pour le Real, depuis tout petit. A l'époque où y jouait Redondo, je voyais tous ses matchs à la télévision. Je l'admirais. C'était mon idole. J'avais des posters de lui dans ma chambre. Je voulais être comme lui, petit, j'imitais ses gestes. Qu'est-ce que vous admiriez chez lui ? Sa présence sur le terrain. C'était un joueur qui en imposait. Il avait aussi cette faculté de lire le jeu… Vous trouvez que vous lui ressemblez ? Dans certains aspects oui. Mais lui était gaucher et moi droitier. J'ai toujours essayé de l'imiter, je regardais sa façon de jouer avec son corps. Sa façon de se positionner sur le terrain pour récupérer proprement le ballon et le redonner rapidement. Là-dessus, on se ressemble. Même si moi je suis plus un milieu de terrain à vocation défensive. Il était plus buteur que moi. Ça vous a dérangé qu'onvous compare à lui ? Non, surtout pas. J'espère que je ferai une carrière comme la sienne, et être pour le Real ce que lui a été pour le club. Il y a une tradition du jeu au Real ? Oui bien entendu, comme à Boca, comme dans toutes les grandes équipes. Au Real, je crois qu'il ne faut jamais renoncer à bien jouer et à attaquer. Vous regardez l'histoire du club, il y a toujours eu des joueurs qui savent jouer au ballon. Vous vous sentez proche de cette philosophie ? Oui. J'essaie toujours de protéger le ballon, et de ne pas le perdre. Vous vous sentez l'hériter de Redondo au Real ? Oui, moi je dois toujours faire en sorte que le ballon sorte proprement, et essayer de donner une option aux attaquants. Bien donner le ballon, ça s'apprend dans les écoles de foot ou dans la rue ? Je crois que chacun choisit le type de joueur qu'il veut être. Petit je jouais parfois relayeur, meneur même, j'aimais avoir le ballon et le donner, et c'est ce qui a fait que j'ai appris à dominer le ballon. Mais je continue d'apprendre, je n'ai que 21 ans. Vous passez combien d'heures à jouer dans la rue ? Enormément. Tant que je pouvais, jusqu'à ce que Buenos Aires devienne trop violente. Mes parents m'ont alors inscrit en club. D'abord au Club Saavedra, puis à Villa del Parque, et finalement Boca. Ça a été dur le changement Boca/Real ? Non, pas vraiment. A Boca comme à Madrid vous devez toujours aspirer à tout gagner. C'est ce que j'aime. Le rythme est différent du football argentin… Oui. Mais ça ne m'a pas gêné. En revanche ça a été plus dur pour moi de m'adapter à la vie en Espagne. Qu'est-ce qui vous a surpris en arrivant à Madrid ? L'humilité de mes coéquipiers, et pourtant tu n'as que des stars, des mecs que tu vois qu'à la télévision et là ils étaient juste à côté de moi. Ils se sont très bien occupés de moi. Ça vous a impressionné ce vestiaire avec tant de super joueurs ? Au début oui. Le premier jour, je suis arrivé le premier à l'entraînement, en silence je regardais les autres s'entraîner. Au début, je ne parlais jamais, eux venaient vers moi, Raul, Beckham m'ont beaucoup aidé à m'intégrer à l'équipe. Avec qui vous vous entendez le mieux ? Avec les Argentins, (Heinze, Saviola, Higuain), et aussi avec Cannavaro et Raul. Fabio avait déjà eu des coéquipiers argentins au Napoli, c'est un mec hyper professionnel. Tout comme Raul, une légende du club. C'est dur d'être joueur du Madrid ? Non, moi vous savez, je venais de Boca, un club qui exige aussi beaucoup. Peut-être le Real est-il médiatiquement plus exposé. Que doit avoir le 6 du Real ? Tout, il doit être complet, il ne doit jamais manquer de sacrifice, jamais.