«Vous êtes aussi malhonnêtes que les gens de la Fécafoot.» Il s'est présenté hier devant le Conseil de discipline où il a été entendu ainsi que d'autres responsables du football camerounais. Il est 10h50 ce lundi, à l'hôtel Mont Fébé, lorsque le véhicule de marque Chrysler, de couleur noire, appartenant à Samuel Eto'o, fait son entrée. A sa descente, Odilia, une dame qui travaille à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), va vers le capitaine des Lions Indomptables. Elle se présente et dit être venue l'accueillir pour le conduire dans la salle des auditions. Le joueur d'Anzhi Makhachkala fulmine : «Vous êtes aussi malhonnête comme ces gens de la Fécafoot ?» Il suit son protocole qui le conduit au sous-sol. Ici se trouve le salon Abbia, la salle où les membres du conseil de discipline, au complet, ont commencé les auditions. «Vous êtes aussi malhonnêtes que les gens de la Fécafoot» Dans le hall, se trouve Francis Mveng, l'un des vice-présidents de la Fécafoot. Samuel Eto'o fonce vers lui et avec son sourire habituel il menace : «Je vais porter plainte contre vous» et reprend : «Je vais porter plainte», puis une troisième fois : «Je vais porter plainte. Même si le Cameroun, c'est le Cameroun. Ne m'approchez plus jamais.» Il se retourne pour remonter à la réception, non sans avoir balancé : «Des voleurs !» La scène se passe devant une armée de journalistes, photographes et cameramen, qui ne veulent plus quitter les lieux. Certains confient que la fureur du capitaine des Lions Indomptables vient de ce qu'il a pris connaissance du rapport de Francis Mveng, qui représentait la Fécafoot, après la grève des joueurs, à Marrakech. Francis Mveng aurait accusé Samuel Eto'o dans ce rapport. Ce dernier, ne pouvant pas attendre plus longtemps devant la salle des auditions, a été obligé d'aller prendre une chambre d'hôtel «pour se reposer». Les supporters camerounais le soutiennent A midi, il est allé au restaurant pour le déjeuner, en attendant d'être appelé. Entre-temps, Patrick Ebodé Tsanga, le responsable de la cellule juridique, a été auditionné en premier comme représentant de la Fécafoot, puis Blaise Omgba, le directeur des Sports de haut niveau, qui représentait le ministre des Sports à Marrakech, et Francis Mveng. Denis Lavagne, l'entraîneur des Lions Indomptables, et Martin Ndtoungou Mpilé, son adjoint, assis depuis le matin, sont entrés dans la salle à 13h30, pour ressortir après une heure de temps. 14h30 : Abdoulaye Ado, l'un des membres de la commission, se pointe à la porte et fait appel à Benoît Assou Ekotto, son représentant. Personne ne se présente. C'est au tour d'Enoh Eyong, lui aussi absent. L'on apprend qu'il a le même avocat que Samuel Eto'o. Le capitaine des Lions appelé, il s'est présenté avec ses avocats. Mais surtout avec Benoît Angbwa, son coéquipier. L'audition dure de 14h48 à 17h30. Samuel Eto'o est conseillé par ses avocats de ne pas faire de déclaration à la presse. Fin de la journée pour Samuel Eto'o, qui quitte l'hôtel Mont Fébé. Il est stoppé à l'entrée par des fans qui lui témoignent leur soutien. Malgré la présence d'une escouade de forces de l'ordre, ils ont attendu toute la journée. «Nous ne jouons pas... pour de l'argent» A la sortie de son audition sur les hauteurs du Mont fébé, Samuel Eto'o fils s'est livré en quelques mots à la presse. Quelques morceaux choisis… «Nous avons apporté la vérité de ce qui s'est passé à Marrakech, j'aurais l'occasion de donner cette version aux Camerounais. Pour le moment, je vous demanderai de donner la crédibilité nécessaire à cette juridiction pour qu'elle essaie de délibérer. Ceci laissera le temps aux joueurs de l'équipe nationale de voir à qui nous allons nous adresser, nous avons apporté notre version des faits et nous allons attendre.» Le capitaine des Lions ajoute : «Il n'est pas respectable pour les joueurs de vous dévoiler ce qui s'est passé à l'intérieur, avant que cette juridiction ne délibère. Nous avons toujours été respectueux vis-à-vis de notre pays, c'est ce que les Camerounais doivent comprendre. Nous ne jouons pas en équipe nationale pour de l'argent, nous jouons parce que nous aimons notre pays, vous connaissez tous nos carrières. Vous savez que nous courons le risque, mais ce risque nous le courrons parce que nous aimons notre pays.» Après l'audience, Samuel Eto'o a immédiatement mis le cap sur Libreville au Gabon pour le lancement de la fondation qui porte son nom. Il est attendu à Douala le 22 décembre pour le lancement des activités de sa société, Eto'o