«Le résultat de la finale montre que nous aurions pu être finalistes» La formation qatarie d'Al-Sadd n'a pas manqué son rendez-vous, hier matin au stade de Yokohama, en disposant, lors du match de classement pour la troisième place du Mondial des clubs, du club hôte, le Kashiwa Reysol, aux tirs au but (5-3), (0-0) à l'issue du temps réglementaire. Les poulains de George Fossati ont, cette fois-ci, montré un tout autre visage. Bien compact et organisé, notamment en défense, le club qatari a réalisé un match correct et a su comment préserver ce score vierge jusqu'à la fin, malgré les assauts répétés des joueurs japonais. L'international algérien de cette équipe, en l'occurrence Nadir Belhadj, fut quant à lui décisif, puisque c'est lui-même qui a offert la victoire à sa formation en transformant le penalty décisif (le 5e tir au but). Une consécration inattendue, mais surtout méritée pour Al Sadd qui s'offre donc cette troisième place au podium des meilleurs clubs au monde. Belhadj, pour sa part, entre dans l'histoire du club et de cette compétition internationale, puisqu'aucune formation qatarie n'a pu atteindre le podium par le passé. A rappeler aussi que lors de la finale de la Ligue des champions asiatique, remportée par Al Sadd face au club sud-coréen de Jeonbuk Hyundai aux tirs au but le mois dernier, l'international algérien fut aussi le buteur décisif sur le dernier tir. Il empochera une prime de plus de 500.000 dollars A en croire la presse qatarie, cette belle troisième place arrachée par les coéquipiers de Mamadou Niang lors de ce Mondial des clubs va leur permettre de se remplir les poches. En effet, on apprend que la direction d'Al Sadd aurait promis une alléchante prime de plus de 500.000 dollars à ses joueurs, s'ils parvenaient à atteindre cette place sur le podium. «Le résultat de la finale montre que nous aurions pu être finalistes» Avant toute chose, félicitations pour cette troisième place au Championnat du monde des clubs... Je vous en remercie. Evidemment, je suis heureux de cette performance, une première pour Al Sadd et même pour le football arabe. Jamais un club du Golfe ou même d'Asie n'avait pu monter sur le podium de cette compétition. Après notre défaite en demi-finale face au FC Barcelone, nous étions très motivés pour gagner le match de classement afin d'effacer la déception. D'ailleurs, le résultat de la finale (victoire du Barça 4-0 face à Santos, ndlr) montre que nous avons été plus solides défensivement que Santos et que nous aurions pu être finalistes si le tirage au sort avait mis cette équipe sur notre chemin en demi-finale plutôt que le Barça. Même si nous avons dû nous contenter du match de classement, nous avons réalisé un grand tournoi. Que vous inspire cette performance ? Un bonheur indicible. Je suis le premier Algérien à remporter la médaille de bronze dans un Championnat du monde des clubs et ce n'est pas une tâche facile au vu de la présence de clubs emblématiques dans leurs continents respectifs, comme le Barça et l'Espérance de Tunis. Cette performance n'est pas le fait du hasard, mais plutôt le fruit d'un travail titanesque accompli par les staffs technique et administratif et par les joueurs. Nous avons vraiment travaillé dur pour arriver à ce niveau et à ce résultat. J'estime que cette troisième place est une performance historique dans le Monde arabe puisque nous nous situons tout de suite derrière les champions d'Europe et d'Amérique latine. C'est vraiment une grande fierté. Je dédie cette performance en premier lieu au peuple algérien, aux supporters d'Al Sadd, sans oublier le président du club et tout le staff dirigeant. Revenons à la demi-finale face au FC Barcelone, comment a été le match ? Ce n'était pas la première fois que j'affrontais le Barça, mais le match avait cette fois-ci un cachet particulier. Nous avons affronté quelques-uns des meilleurs joueurs au monde, tels Messi, Xavi et Villa. Nous avons essayé de leur tenir la dragée haute, mais leur expérience a fait la différence. La défaite était logique au vu de la différence dans les moyens, l'expérience et la qualité des joueurs. Etes-vous satisfait de votre rendement personnel dans ce tournoi ? Oui, entièrement satisfait de mon rendement depuis le début de la saison et non pas dans ce tournoi uniquement. J'espère continuer à être utile au club et aussi à la sélection algérienne. La saison n'est pas encore terminée et il y a encore de nombreux challenges à relever. Quels sont ces challenges ? Il y a tout d'abord le championnat du Qatar. Nous voulons remporter le titre que le club n'a plus gagné depuis plusieurs années. Il y a une belle opportunité de le remporter cette saison, surtout que l'équipe est à l'apogée de son niveau. Nous devons surfer sur notre vague de succès pour aller chercher le titre. Qu'en est-il de la sélection nationale ? Je suis à la disposition du sélectionneur Vahid Halilhodzic. Après l'échec dans la qualification pour la CAN-2012, notre énergie sera consacrée à la qualification pour la CAN-2013 et pour le Mondial-2014. Pensez-vous les Verts capables d'aller en Coupe du monde ? Pourquoi pas ? Nous avons un bon groupe de joueurs et un grand entraîneur dont l'empreinte sur l'équipe commence à apparaître. Dans le football, il n'y a rien d'impossible. Tout peut venir par la détermination et le travail. Personne n'imaginait qu'Al Sadd pouvait décrocher la troisième place dans le Championnat du monde des clubs, mais cela s'est fait grâce à la volonté des joueurs. Donc, l'Algérie peut très bien se qualifier à la Coupe du monde, pour peu que les joueurs y croient et travaillent dur pour y arriver. Vous avez transformé le dernier tir au but qui a donné la troisième place à Al Sadd. N'aviez-vous pas peur de rater votre tir ? Non, je n'ai à aucun moment eu peur. Si j'ai accepté de tirer en dernier, c'est parce que j'étais confiant. Je suis habitué à tirer les penalties. De plus, je suis professionnel et je dois donner l'exemple en assumant la responsabilité de toute tâche qu'il m'est demandé d'exécuter. Avez-vous imaginé atteindre un jour un tel niveau ? Pour dire vrai, je ne m'y attendais pas. Cependant, je n'ai jamais été pessimiste. L'optimiste a toujours été l'une des mes qualités. Je ne perds jamais espoir. Cette performance est-elle une réponse à ceux qui avaient critiqué votre choix de jouer à Al Sadd, alors que vous sortiez d'une Coupe du monde ? Oui, c'en est une. Beaucoup de choses avaient été dites à ce sujet et j'avais fait l'objet de vives critiques, mais j'ai toujours dit aux journalistes que je ne regrettais pas d'avoir signé à Al Sadd. Je suis venu dans ce club par conviction et personne ne m'y a obligé. Ce que je viens de réaliser est une réponse franche et édifiante à tous ceux qui m'avaient critiqué. Votre rendement cette saison est tout à fait différent de celui de la saison passée. Qu'est-ce qui a donc changé pour que vous soyez redevenu si performant ? Rien n'a vraiment changé, si ce n'est que j'en suis à présent à ma deuxième saison et que la première a été celle de l'adaptation à un nouveau climat caractérisé par une chaleur parfois suffocante et un fort taux d'humidité, ainsi qu'au système de jeu de ma nouvelle équipe. C'était de vrais handicaps pour le nouvel arrivé que j'étais, mais je pense avoir pu, cette saison, bien négocier tous ces paramètres et retrouver ainsi mon niveau. Vous nous aviez déclaré, à votre arrivée à Al Sadd, avoir signé pour gagner la Ligue des champions asiatique et voilà que vous terminez à la troisième place du Championnat du monde des clubs. C'est quand même mieux, non ? C'est vrai que mon objectif initial était la Ligue des champions asiatique, mais j'ai obtenu encore plus. C'est formidable ! Cela procure une grande fierté pour mon pays et pour moi. Qu'en est-il des informations faisant état d'un intérêt du Paris Saint-Germain pour vous ? La direction d'Al Sadd ne m'a pas informé de ce sujet. Peut-être pour préserver notre concentration sur le tournoi. A notre retour à Doha, je verrai s'il y a une offre officielle, auquel cas ce serait au club de m'en informer. Ce qui est sûr, c'est que je suis un footballeur professionnel lié par contrat à un club et disposé à l'honorer comme à être transféré dans un autre club. Je suis bien à Al Sadd et c'est à mes dirigeants de prendre une décision. Al Sadd gagne 2,5 millions de dollars En parvenant à s'adjuger cette troisième place lors de ce Mondial des clubs 2011, la formation d'Al Sadd empochera de la part de la FIFA la coquette somme de 2,5 millions de dollars. Le vainqueur de cette compétition, le Barça, empoche quant à lui la somme de 5 millions de dollars, tandis que son dauphin, le FC Santos, aura droit à 4 millions.