Karim Matmour s'est montré à la hauteur de ce rôle inédit et a grandement contribué à la victoire des siens. Aujourd'hui, il savoure. L'un des meilleurs joueurs face à l'Egypte, celui qui a débloqué la situation avec un premier but en faveur de l'Algérie lors de cette rencontre mémorable, Karim Matmour a eu un rôle inhabituel contre la Zambie : arrière droit. Il s'est montré à la hauteur de ce rôle inédit et a grandement contribué à la victoire des siens. Aujourd'hui, il savoure. * Vous étiez l'un des joueurs qui nourrissaient des appréhensions concernant le match face à la Zambie, non pas en raison de l'importance du match ou de la force de l'adversaire, mais à cause de l'état du terrain et des conditions climatiques qui ne vous sont pas très familiers. Finalement, cela s'est-il passé mieux que vous ne l'appréhendiez ? Si j'avais des appréhensions, c'est parce que je suis réaliste. Je sais que l'Algérie a toujours eu des problèmes à l'extérieur. C'était notre point faible. Pour ce match, nous nous sommes doublement bien préparés, sur le plan du jeu et sur celui de la motivation. En défense, nous avons joué avec trois défenseurs centraux avec Nadir Belhadj et moi qui étions latéraux. Il fallait bien défendre et tenter de saisir nos chances devant et c'est ce que nous avons réussi à faire. * La chaleur ne vous a pas trop affecté ? Non. Heureusement que c'est encore l'hiver ici. En première mi-temps, cela n'a pas été facile, mais en deuxième mi-temps, avec le petit vent frais qui passait, c'était mieux. Il n'y avait plus de problèmes. * Durant ce match, on a vu un Karim Matmour jouer un peu «contre-nature» puisque vous étiez cantonné en défense durant la majeure partie du match et avez eu rarement l'occasion de monter vers l'attaque. Etait-ce difficile pour vous d'assimiler cette tâche inhabituelle ? Franchement, ce n'était pas facile pendant le match, mais je savais pourquoi je faisais tous ces sacrifices : c'était pour l'équipe. La récompense de tout cela a été la joie que nous avons procurée à tout le monde. Il est vrai que durant le match, c'était frustrant, mais à partir du moment où nous avons inscrit le premier but, nous avons fait passer la consigne entre nous de ne plus prendre de risques et de rester derrière. Si nous avions laissé des espaces, nous aurions pu nous faire surprendre en contres. C'est pour cela que nous avons préféré la sécurité. * Allez, lâchez-vous... Comment jugez-vous Matmour le défenseur ? (Rire) Pour moi, ce que j'ai fait aujourd'hui n'a rien à voir avec le football. C'était un combat et cela s'est joué au mental. C'était à celui qui en voulait le plus. Nous étions plus volontaires qu'eux, nous avons tout donné, nous avons joué avec le cœur et nous avons été payés en retour. * Comment s'est passé votre duel avec l'arrière latéral de la Zambie, le petit Emmanuel Mbola ? Il vous a débordé une fois, mais vous l'avez bloqué par la suite… Je ne l'ai même pas remarqué. A vrai dire, je ne sais pas qui était exactement en face de moi. Moi, je tentais de bloquer tout joueur zambien qui venait dans ma zone. Je n'ai pas remarqué l'identité de mes vis-à-vis. * Vous avez fait deux montées en attaque qui ont provoqué le danger dans le camp adverse. Etaient-ce deux moments où aviez-vous oublié votre rôle défensif pour retrouver le rôle offensif que vous préférez ? Ma tendance naturelle est d'aller vers l'avant. Je m'oubliais donc parfois au point de monter. Mes coéquipiers me freinaient en me disant de penser plutôt à défendre. Vu que Belhadj montait souvent sur son côté, je ne pouvais pas libérer un autre espace sur le côté droit. C'est comme ça qu'en deuxième mi-temps, nous avons réussi à faire le break en inscrivant le deuxième but. * Le fait que la Zambie ait joué au ballon et n'ait pas versé dans le jeu viril ou dans l'antijeu vous a-t-il surpris ? Nous savions que c'était une équipe joueuse. Ramener le nul d'Egypte n'est pas simple comme résultat. Nous avons vu qu'ils jouaient au ballon. Nous avons de la chance qu'ils aient été un peu maladroits. Nous avons vu la différence entre l'Algérie efficace devant et la Zambie qui a eu beaucoup d'occasions et qui n'a pas su les exploiter. * La réaction très fair-play du public zambien vous a-t-elle étonné ? Franchement, j'ai été surpris. En entrant sur le terrain, j'ai bizarrement senti que je jouais à domicile ! Nous n'avons pas été agressés et, lorsque l'hymne national algérien était entonné, il n'y a eu aucun sifflet. Nous étions dans un esprit vraiment sympathique. Entretien réalisé par Farid Aït Saâda