Le 7 juin 2009 restera certainement une date mémorable pour l'Algérie du football. Cette soirée a vu les Fennecs offrir un spectacle de haute facture qui prédit leur retour dans le gotha du football continental, voire international. Longtemps cloîtrée dans le spectre du complexe des grandes nations de la balle ronde, l'équipe nationale algérienne a montré qu'elle peut s'imposer, et avec la manière, face aux ténors africains. La génération de Karim Ziani et consorts semble se débarrasser de ce complexe. Elle l'a démontré déjà en s'imposant face au Sénégal lors du tour précédent des éliminatoires CAN-CM 2010. C'est peut-être la naissance d'une nouvelle équipe qui pourra donner plus de joie à un peuple avide de grandes performances. Dimanche dernier, à 22h30, c'est-à-dire le moment où l'arbitre sud-africain, Daniel Bennett, sifflait la fin du match, attestant par la même occasion la domination des Verts face à des Pharaons, pourtant arrivés en Algérie avec leurs deux sacres majeurs africains, les Algériens, dans tous les recoins du pays, sont sortis pour se laisser chavirer dans une liesse qui nous rappelle les forts moments du football national. Une attitude légitime, dira-t-on, mais il faudra toutefois penser dès maintenant à la prochaine sortie des camarades du capitaine courage, Yazid Mansouri. En effet, le temps n'est pas à l'euphorie du moment que dans quelques jours, il faudra se remettre au travail et se prémunir d'un maximum de concentration en prévision du périlleux déplacement en Zambie. Les Chipolopolo occupent conjointement la place de leader avec les Algériens, même si le goal-average est favorable aux nôtres. Donc, les Verts qui se sont brillamment imposés face aux doubles champions d'Afrique se verront contraints d'aller ramener quelque chose de positif à Chililabombwe, car, dans le cas contraire, la retentissante victoire de dimanche n'aura aucun sens. Il faut dire que nous les Algériens, nous avons toujours cette tendance à baisser notre vigilance après chaque performance et cela s'est même vérifié vers la fin de la rencontre face à l'Egypte au moment où l'on menait par 3 buts à 0. Avec cette avance sécurisante, les Algériens s'adonnent à leur péché mignon, qui consiste à se laisser emporter par l'euphorie et laisser l'initiative à des Pharaons, vexés par la tournure des événements. Cela leur a permis de réduire la marque, grâce à Abou Trika, à quelques minutes de la fin. Il faut savoir que ce n'est pas la première fois que l'équipe d'Algérie est confrontée à ce genre de situation et les anciens se souviennent bien de ce qui s'est passé après la victoire historique sur la RFA au Mondial 1982 à Gijón. Les camarades de Belloumi ont tout simplement pris une raclée face à l'Autriche, pourtant de loin d'un faible calibre que son cousin germain. Les générations sont différentes, certes, mais les mentalités restent les mêmes, et c'est sur cela que devra œuvrer à remédier l'entraîneur Rabah Saâdane. Cette belle victoire face à l'Egypte permettra à l'Algérie de prendre le pouvoir dans ce groupe C, grâce à un meilleur goal-average, mais elle devra faire plus attention au prochain adversaire, car la Zambie n'est certainement pas l'Egypte et abordera le match avec l'espoir de prendre l'envol dans son groupe. Elle aura tous les paramètres sportifs et extrasportifs de son côté pour arriver à son dessein. Le duel du 20 juin prochain au stade de la mort à Chililabombwe sera celui des leaders. Seul un résultat positif donnera une grande importance aux trois points chèrement acquis face à l'Egypte. Les hommes de Rabah Saâdane ne devront pas aller au-delà des trois jours de repos qu'on leur a accordés pour savourer ce succès. Ensuite, oublier l'Egypte. Prochaine étape, Pretoria, en Afrique du Sud, pour un stage de préparation en prévision de la très décisive confrontation avec la Zambie.