Ouznadji, les raisons d'une libération «Je dois discuter de tout cela avec Hannachi» Nouri Ouznadji a été mis sur la liste des joueurs qui seront libérés lors du mercato. L'information parue sur nos colonnes hier matin en a probablement surpris plus d'un. Une réaction normale vu que, jusqu'à hier, le nom de l'attaquant kabyle n'a jamais été évoqué dans ce chapitre. Mais le fait est bien là, Ouznadji a de fortes chances de ne pas aller au bout de la saison sous le maillot de la JSK. Ceux qui ont été surpris par l'info se sont certainement posé la même question : Pourquoi libérer ce joueur ? Question logique quand on sait que ce dernier joue plus ou moins régulièrement contrairement aux autres éléments mis sur la liste des libérés. Si la direction kabyle a été poussée à prendre une telle décision c'est qu'il n'y a pas une mais plusieurs raisons.
Il a failli rater le vol pour Tripoli Tout d'abord, il y a ce fait que Ouznadji fait preuve d'une certaine insouciance depuis sa venue à la JSK. L'exemple le plus frappant et le plus significatif est celui relatif à ce qui s'est passé à l'occasion du déplacement que la JSK a effectué à destination de Tripoli. Mardi dernier, les joueurs kabyles avaient rendez-vous en début de matinée à l'aéroport international d'Alger Houari- Boumediène pour prendre le vol Alger-Tripoli de la compagnie Libyan Airlines. Tous les joueurs étaient là, sauf un : Nouri Ouznadji ! Une absence qui n'a pas surpris les responsables kabyles car le joueur est connu pour ses retards, mais, cette fois-ci, Ouznadji, n'étaient les difficultés rencontrées par Jean Christian Lang et Azu Azuka qui ont retardé le vol, aurait carrément raté le vol et l'attaquant kabyle n'aurait jamais accompagné ses coéquipiers à Tripoli. Pas besoin de dire que l'attitude de Ouznadji n'a pas été appréciée par les responsables kabyles, à leur tête le président, qui déplorent le manque de maturité de ce joueur.
Des avertissements à la pelle Ce n'est pas la première fois que Ouznadji se distingue, et les retards, l'attaquant kabyle les collectionne. En effet, depuis qu'il a rejoint la JSK, il ne se passe pas une semaine sans que Ouznadji n'enregistre un retard à l'entraînement, ce qui lui a valu plusieurs avertissements de la part de la direction du club. Rien n'y fit. On se souvient aussi de cet épisode où le joueur s'est présenté en retard au petit-déjeuner le jour du match aller face à l'AS FAR pour le compte de la Coupe nord-africaine de football. A cause de cela, le joueur a été écarté de la liste des 18 par l'entraîneur avant qu'il soit repêché à la dernière minute après que la direction eut confirmé que Achiou n'était pas qualifié pour cette rencontre.
Un refus de s'installer à Tizi qui exaspère L'été dernier, dans les négociations entre Nouri Ouznadji et la direction de la JSK, cette dernière s'est engagée à mettre à la disposition de sa nouvelle recrue un appartement à Tizi Ouzou afin de lui éviter d'effectuer des aller-retour entre la capitale et la ville des Genêts. Cet appartement, le joueur ne l'utilisera que rarement, préférant faire la navette quasi quotidiennement entre les deux villes, un trajet de 200 km. Résultat des courses, le joueur accumule les retards à cause de la circulation dense entre Alger et Tizi, sans parler des répercussions négatives sur sa forme physique. Ce refus de s'installer à Tizi Ouzou a réussi à exaspérer ses dirigeants en dépit de leurs demandes réitérées de s'en abstenir.
Une mauvaise influence sur certains joueurs Toujours dans le volet disciplinaire, le joueur est suspecté d'avoir une mauvaise influence sur le groupe et plus précisément sur certains joueurs, des éléments qui ne se faisaient pas remarquer avant l'arrivée de Ouznadji. Craignant que cette mauvaise influence ne gagne le groupe et s'étende à tous les éléments, la direction kabyle a décidé d'extirper le mal à sa racine en libérant le joueur.
Une confirmation qui n'est jamais venue Côté technique, les choses ne sont pas plus reluisantes. Recruté en grande pompe l'été passé, Ouznadji devait normalement être l'attraction kabyle cette saison, il n'en fut rien. Sur le plan de la comptabilité, Ouznadji n'a, a son actif, que trois réalisations, deux en championnat face à l'USMB et au MCA, ainsi qu'un but en Coupe de la Confédération africaine. Cela ne constitue pas un constat très flatteur pour celui dont on disait qu'il serait le fer de lance de l'attaque kabyle. Sur le plan du jeu, le joueur n'a pas été l'auteur de prestations époustouflantes, la seule qu'on retiendra vraiment est celle réalisée à Tizi Ouzou face à Al Merreikh et ponctuée par un but.
Le choix de l'entraîneur a pesé dans la balance Toujours dans le volet technique, Ouznadji n'a pas vraiment convaincu le nouvel entraîneur, Jean Christian Lang. Celui-ci reste sceptique quant à l'apport de ce joueur. En effet, le constat établi par le technicien français est que Ouznadji fait partie de ces joueurs qui pratiquent un jeu qui est loin d'être au service du collectif. En un mot Ouznadji est un individualiste. Une particularité qui ne convient pas à Lang. A. A. A.
«Je dois discuter de tout cela avec Hannachi» * On a entendu dire que la direction kabyle a décidé de vous libérer, le confirmez-vous ? Personne ne m'a signifié une chose pareille du côté de la direction. D'ailleurs, j'ai reçu plein d'appels ce matin (dimanche) de la part de mes proches, qui voulaient en savoir plus après l'avoir certainement lu dans la presse. En tous les cas, je préfère ne pas m'exprimer à ce sujet pour l'instant, tant que je n'ai pas discuté avec mes dirigeants. * Quel effet cela vous fait-il d'apprendre une telle chose ? Je ne vous cache pas que ça m'a vraiment perturbé. Je ne m'attendais pas à une telle nouvelle, surtout en cette période de la saison. Mais je garde tout de même un petit espoir du moment que rien n'est officiel. Au moment où je vous parle, je prends la route de Tizi Ouzou pour la séance d'entraînement de l'après-midi. C'est pour vous dire que je ne me prends pas trop la tête. Et je considère que ce n'est qu'une rumeur. En attendant du nouveau, je me comporte en professionnel. * Comment vous sentez-vous à la JSK ? Je me sens parfaitement bien. Il est clair que j'ai rencontré quelques difficultés d'adaptation en début de saison, mais par la suite, j'ai trouvé mes repères dans cette équipe. C'est pour cela que je voudrais m'imposer et prouver que je suis un bon élément. Maintenant, si la direction décide de me libérer, je n'aurai pas d'autre choix que de m'y soumettre. * Avez-vous des contacts avec d'autres clubs ? Oui, j'ai eu récemment des contacts, mais rien de plus. Je n'ai pas voulu répondre aux appels pour la simple raison que je suis encore sous contrat avec la JSK. C'est donc par respect à ce club que j'ai préféré garder le silence et ne pas me prononcer sur la question. Je préfère donc temporiser. Entretien réalisé par Adel Cheraki