Zizou que la France entière avait adopté parce qu'il s'était érigé en Zorro sauveur des Bleus, avait su garder un profil bas qui plait beaucoup aux Français de souche. Ce n'est pas le cas de Karim Benzema, Hatem Benarfa et Samir Nasri qui inquiètent déjà toute la France La nouvelle génération de footballeurs maghrébins ne se gêne pas de l'ouvrir ouvertement, ni d'affronter du regard la société qui les a vus grandir. Les jeunes d'aujourd'hui sont à l'opposé du comportement effacé de leurs grands parents qui rasaient les murs des années durant, se faisant insulter par une société qui les pressait comme des citrons avant de leur demander de prendre 10 000 balles et se casser chez eux. Fini même le temps où Zidane de son air timide de garçon bien élevé, affichait une mine de gentil bougnoule plutôt docile. Zizou que la France entière avait adopté parce qu'il s'était érigé en Zorro sauveur des Bleus, avait su garder un profil bas qui plait beaucoup aux Français de souche. Ce n'est pas le cas de Karim Benzema, Hatem Benarfa et Samir Nasri qui inquiètent déjà toute la France...
Zidane, l'Arabe qui cachait la forêt «Zidane, c'est l'Arabe qui cachait la forêt» de ces banlieues en colère. Jamel Debbouz ne s'était pas trompé en disant que sa réussite et celle de Zidane ou d'Anelka sont insignifiantes devant le mal être des milliers de chômeurs maghrébins qui pullulent dans les ZEP (zones d'éducation prioritaires). La carrière doucereuse de Zinédine Zidane avait pourtant donné l'impression-à la «France qui guette»-, que le Maghrébin était en fin de compte un animal qu'on pouvait facilement apprivoiser. Rien à voir avec les Pit-bulls qui font peur au-delà de certaines limites. Zidane rassurait la France entière et l'on croyait qu'il allait à lui seul régler les problèmes de tout le pays.
Du symbole de la France qui gagne, Zidane devient... l'Arabe qui cogne ! Cela a duré quelques années, jusqu'au dernier match joué par le meilleur footballeur du monde, qui a recouvert le temps d'une soirée de finale de Coupe du monde, tous ses instincts de cogneur, après une insulte à l`italienne qui lui avait adressée Marco Matterazi. Zidane avait décidé de redevenir sur un coup de boule, un bougnoule et une racaille comme les autres de son espèce, aux yeux des sceptiques indomptables qui ont ressorti aussitôt les thèses les plus usitées en matière d'hérédité. Il avait beau échapper au naturel, l'Algérien revenait toujours au galop. Le symbole de la France qui gagne s'était transformé en symbole de l'Arabe qui...cogne !
Trois beurs parmi une flopée d'autres gaspillés Zidane parti, la nouvelle génération de footballeurs issus des banlieues pouvait reprendre le relais sur tous les plans. La FFF qui a positionné ses espions un peu partout dans tous les centres de formations, n'a finalement choisi que trois jeunes beurs, susceptibles de renforcer l'équipe de France. Après en avoir gaspillé une bonne dizaine, à l'instar des Meguenni, Kaboul, Meriem et consorts, leur sellant au passage leur sort avec les sélections de leur pays d'origine qui avait grandement besoin de leurs services, la FFF s'est retrouvée après un Euro 2008 catastrophique, obligée de renouveler ses meubles, notamment après le départ de quelques cadres.
La «bande à Ben Laden» s'accroit, en attendant Thierry Henry Du coup, l'EDF s'est retrouvée avec encore plus de blacks et de beurs que de blancs. Une overdose à laquelle aucun remède n'est encore trouvé pour calmer la douleur. Le tout touillé de surcroît dans un bouillon afro-musulman après les conversions à l'Islam d'Anelka, Ribéry et Abidal (en attendant Thierry Henry qui cogite sérieusement la question). Dans le vestiaire, les habitudes ont été complètement chamboulées et forcément, cela déplaît à plus d'un. La «bande à Ben Laden» comme se plaisent à la qualifier en catimini ceux que les Musulmans exaspèrent lorsqu'ils se mettent à réciter la «Fatiha» avant chaque match ne s'en cache pas.
Cette «El Fatiha» que personne n'accepte Et pourquoi ne pas le faire, au moment où les chrétiens n'ont jamais arrêté de se signer sur tous les terrains du monde ! Mais ce qui froisse le plus les Français, c'est le fait de voir les joueurs issus des pays du Maghreb éviter de fredonner la fameuse Marseillaise devant les caméras des télévisions qui semblent s'attarder exprès sur eux, comme pour laisser au peuple le temps de scruter le moindre mouvement de leurs lèvres insolemment immobiles. Les susceptibilités sont à fleur de peau, notamment depuis que la pauvre Marseillaise a été sifflée par le public beur présent au stade de France.
Aucun Arabe de l'EDF ne chantera La Marseillaise Du coup, les Arabes de l'équipe de France sa retrouvent au moment d'écouter les hymnes, comme pris entre le marteau et l'enclume. D'un côté, ces Blancs comme on les appelle bouillonnent de voir en direct s'afficher ce qu'ils considèrent comme un refus d'intégration, «vestige d'une culture transmise par les grands parents», pensent-ils. D'autre part, les blacks et surtout les beurs, qui guettent la moindre «trahison sonore» de leurs vrais représentants dans cette équipe de France. A ce jour, aucun d'eux n'a cédé à la pression indirecte orchestrée par Raymond Domenech en personne qui entonne sa Marseillaise à tue-tête, à chaque match, histoire d'inciter ses poulains à se montrer respectueux et surtout dignes du drapeau tricolore qu'ils défendent. Mais ces joueurs campent sur leur position muette, au grand dam des frustrés.
A défaut de mieux, on s'attaque à leur jeunesse Mis à part cette islamisation de son équipe et le refus de certains de s'avouer «désintégrés», la France titillée se retrouve aujourd'hui plutôt appelée à gérer des joueurs au mental forgé et culturellement chargé. Du coup, à défaut de mieux, on s'attaque à la jeunesse de Karim, Samir et Hatem. Il n'y a qu'à lire les écrits d'une certaine presse qui sévit, se voulant sans doute avant-gardiste pour avoir osé révéler, même timidement, les «caprices «de Nasri,» l'humeur changeante» de Benarfa ou «l'agressivité verbale et visuelle» de Benzema.
Benzema le «Caïd» est le plus ciblé des trois Pour ce faire, les journalistes s'appuient sur les propos des joueurs de l'équipe de France qui arrivent en fin de carrière et qui se déversent à petites doses, pour dénoncer les agissements néfastes de ces «petits bandits» en herbe. Le premier à ouvrir le feu est l'ancien gardien de l'Olympique Lyonnais, Grégory Coupet, aujourd'hui à l'Atletico Madrid, qui a qualifié Karim Benzema de «petit caïd», avant de se rétracter et tenter d'adoucir les contours de ses flèches savamment aiguisées, en laissant croire qu'il voulait plutôt évoquer «la forte personnalité» de l'enfant de Bron au lieu d'un quelconque comportement irrespectueux ou «racaillien». Benzema étant sans doute le plus ciblé des trois.
On veut leur opposer Christian Gourcuff Zinédine Zidane avait attendu la fin de sa carrière pour voir Jérôme Rothen et Emmanuel Petit s'en prendre à lui. Les jeunes Arabes d'aujourd'hui n'en seront pas épargnés aussi longtemps par leurs pairs au moindre impair. William Gallas en a déjà mis une couche, ouvrant la voie aux journalistes qui ont pris le relais. Les attaques commencent à fuser de partout et chaque joueur en prend pour son grade, à seulement 20 ans. Les moins virulents mais peut-être les plus malins, leur opposent Christian Gourcuff, en l'occurrence, afin de l'aider à asseoir son leadership au sein du football français. L'icône, désormais, c'est lui, ce Français de souche qui a en plus un immense talent. Dans quelque temps, on trouvera la parade pour lui confier le brassard de capitaine de l'équipe. La rivalité est donc ouverte et la France entière, à part ses Maghrébins bien sûr, espère voir le cheval blanc arriver en tête de la course et reléguer loin derrière les trois redoutables purs sangs arabes...