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Le Buteur s'invite chez Halliche
Publié dans Le Buteur le 27 - 06 - 2009

Mouloud Halliche : «Mon fils m'a comblé au-delà de mes espérances»
Après avoir fixé rendez-vous à Rafik, nous avons eu l'agréable surprise à notre arrivée au quartier de Bachdjarah de constater que l'international algérien nous attendait au pied de son immeuble. Souriant, décontracté, chaleureux, il nous souhaite la bienvenue et se met à nous parler de son quartier. Il nous a retracé ses débuts dans la cour de sa cité à laquelle il était très attaché. C'est ainsi que nous saurons qu'il ravitaillait les jeunes de son quartier en ballons. En effet, à chaque fois que ses amis perdaient un ballon, il se chargeait d'en ramener un autre, du moment qu'il était le seul signataire dans un club de football. Arrivé devant le logement familial, un cousin nous ouvre la porte et toute la famille nous souhaite la bienvenue. Son père en Quamis (il est rentré mardi matin de La Mecque), s'est entretenu avec nous pendant plus de deux heures, malgré la fatigue du voyage. Sa grand-mère de 95 ans, bon pied bon œil, écoutait avec intérêt notre discussion, faisant preuve d'une lucidité surprenante à son âge. Sa mère et son oncle, qui étaient également présents, ont pris part avec beaucoup de chaleur à l'interview. Devant tant de modestie, de chaleur communicative, nous n'avons pas senti le temps passer et durant plus de deux heures, nous avons conversé avec notre sympathique joueur. N'était l'appel à la prière de Maghreb, nous n'aurions pas remarqué qu'il était 20 heures passées. Nous étions partis à la découverte d'un joueur, nous avons rencontré un grand monsieur du football !
Le judo, une histoire de famille
Si la plupart des gens connaissent Rafik Halliche comme étant ce défenseur très élégant, rares son ceux qui connaissent ses débuts sportifs. L'international n'a pourtant pas débuté dans le football, lorsqu'il était tout petit. Sa première discipline qu'il a pratiquée fut le judo. Un choix de pur hasard. Son père, qui travaillait à l'époque à Saint-Michel, le déposait jusque devant la salle de judo avant de revenir le chercher dans le soir à bord de sa 505. Son paternel, qui était sélectionneur national dans cette discipline, n'a jamais pu imaginer un jour que son fils serait footballeur international.
Du CREPS au NAHD, le chemin se dessinait
A l'âge de 7 ans, aâmi Mouloud, le père de Rafik, a inscrit son fils au CREPS de Ben Aknoun. Le DTS à cette époque, un certain Bellahcene, avait décelé un grand talent chez lui. Par pur hasard, Rafik pratiqua le football pendant plus de 7 autres années au centre du CREPS. En ayant déjà du talent, il a pris le temps d'acquérir une bonne formation. Arrivé en cadet, Rafik se devait de choisir un club pour poursuivre sa carrière. Habitant à Bachdjarah, deux options s'offraient à lui. Le RCK ou le NAHD. Après une longue réflexion, aâmi Mouloud a porté son choix sur le NAHD, pour une simple question de transport. Deux ans après, Rafik s'est distingué par rapport à ses partenaires en devenant le capitaine du Nasria. Il accéda à la catégorie supérieure, même si la première année junior a été très difficile pour lui. Avec sa force et son état d'esprit, Rafik s'est accroché jusqu'au bout avant d'intégrer les «A» deux ans plus tard.
Un milieu de terrain qui se reconvertit en stoppeur
Au cours de cet entretien, nous avons découvert beaucoup de choses sur Rafik, notamment son poste de prédilection. En effet, le poste de stoppeur qu'occupe Halliche n'était pas son poste à l'origine. En effet, il jouait milieu de terrain lorsqu'il était en junior. Par la suite, on l'a orienté pour jouer en défense, estimant qu'il était doté d'une grande technique. C'est d'ailleurs Boudissa qui lui a conseillé de changer de poste. Il faudrait dire que cette conversion n'avait pas trop plu à Rafik. Mais par la suite, il s'est habitué et a fini par se plaire à ce poste.
Le Benfica, un cadeau du Ciel
Très sollicité à l'époque, il restait au défenseur central seulement 6 mois au NAHD, avant de réfléchir à son avenir. C'est alors que le président Lahlou a appelé le père du joueur au téléphone, pour s'entretenir avec lui. C'est là que l'ancien président du NAHD a fait savoir à aâmi Mouloud qu'il y avait une piste portugaise pour son fils. Même si les choses n'étaient vraiment pas très claires au départ, aâmi Mouloud a donné carte blanche au boss qui a par la suite réussi à décrocher à son fils un contrat professionnel au Benfica. Selon Rafik, si cela ne s'était pas réalisé à cette époque-là, il aurait certainement eu du mal à finir sa saison, vu sa grande volonté d'embrasser une carrière professionnelle.
Le football contre la volonté maternelle
Arrivé en junior troisième année, Rafik se devait de choisir son chemin : les études ou le football. Le choix étant difficile pour lui, Rafik a finalement craqué pour le football qui était une partie de lui-même. Si son père l'a encouragé à faire carrière dans le football, sa mère voulait voir son fils percer dans des études. «Je n'arrive toujours pas à comprendre son choix, pour la simple raison qu'il était brillant à l'école. Il finissait toujours premier de sa classe. En terminale, je l'ai encouragé à ne pas s'arrêter. Mais il était sûr de réussir dans sa carrière de footballeur. Le plus important aujourd'hui, c'est qu'il exerce le métier qui lui tient à cœur. Je sais qu'il est heureux et c'est ce qui compte le plus pour une mère. Quel que soit son choix, je suis fière de lui, car il a toujours été un garçon exemplaire», nous dira la maman du fils unique.
Le silence ému du père
Après avoir retracé sa carrière, nous avons voulu savoir quelle était la réaction du père en voyant son fils à la télé sous le maillot de la sélection, au moment de l'hymne nationale. A la fin de la question, aâmi Mouloud, pris par l'émotion, n'a pas pu répondre rapidement à notre question. Un silence d'une dizaine de secondes a immortalisé l'événement. Même s'il n'a pas pu nous répondre par la voix, aâmi Mouloud nous a toutefois répondu en versant des larmes de joie mais aussi de tristesse, après tout ce que le peuple algérien a enduré durant la période coloniale. Une fois remis de ses émotions, aâmi Mouloud nous dira : «Je suis bien évidemment fier de mon fils et de notre pays. Nous avons passé des moments difficiles durant la période coloniale. Et aujourd'hui, nous sommes fiers d'entendre l'hymne national de notre pays.»
Son père, le secret de sa réussite
Au cours de cet entretien, nous avons su comment Rafik Halliche a pu réussir dans le monde impitoyable du football. Nous avons aussi découvert tout l'amour que lui porte son entourage. A leur tête, son père qui est en quelque sorte son ami, son conseiller et son manager. Il l'a toujours orienté sur le bon chemin et a su le motiver dans les moments difficiles. D'ailleurs, Rafik nous dira qu'il a été chanceux d'avoir un père qui a su lui montrer la voie qu'il fallait prendre. Que ce soit dans la vie professionnelle, mais aussi sur le plan moral : «Mon père nous a toujours appris les bonnes valeurs de la vie : travailler pour gagner sa vie. Rien n'arrive par hasard.» Il a même tenu à donner des conseils aux jeunes joueurs, à savoir écouter leur entourage d'abord avant de demander l'avis des autres.
A. A.
Mouloud Halliche : «Mon fils m'a comblé au-delà de mes espérances»
*
Racontez-nous les débuts de Rafik dans le judo. Est-ce un choix de votre part, vu que vous étiez à cette époque-là DTS de judo au Mouloudia ?
Non, ce fut un pur hasard. Comme je travaillais à Saint-Michel, je prenais Rafik avec moi à la salle de judo pour ne pas le laisser jouer dans la rue à Bachdjarrah. Je savais pertinemment qu'il avait besoin de jouer comme tous les autres enfants. C'est pour cela que je le prenais avec moi pour aller s'entraîner et se défouler.
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Le judo n'a finalement pas duré longtemps, puisque vous l'aviez inscrit par la suite dans une équipe de football, n'est-ce pas ?
Exact. Le judo n'aura duré au total que 2 ans. Lorsqu'il avait 7 ans, je l'emmenais avec moi à Ben Aknoun où je travaillais pas loin du CREPS. Je le laissais jouer avec les enfants dans le stade de proximité. C'est à ce moment-là que mon ami Bellahcene, que Dieu ait son âme, qui était DTS des jeunes catégories au CREPS de Ben Aknoun, m'a demandé d'inscrire Rafik dans la catégorie des écoles, car il a décelé en lui un grand talent. Je ne vous cache pas que cela m'a surpris, car je ne l'avais jamais vu jouer auparavant. Rafik était fou de joie lorsque je lui ai annoncé la nouvelle. C'est à ce moment-là que son aventure avec le football avait commencé.
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Lorsque vous l'avez inscrit au CREPS de Ben Aknoun, aviez-vous imaginé ce parcours de champion ?
Absolument pas. Je ne vous cache pas que lorsque je l'ai inscrit dans cette école de formation, mon seul but était qu'il prenne du plaisir, rien de plus. Je n'ai jamais pu penser qu'il allait faire une carrière professionnelle dans le football et qu'il atteindra le haut niveau. Comme tout autre père, j'ai toujours été très à cheval sur ses études. Pour moi, le football passait en seconde position.
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Par la suite, comment s'est porté votre choix sur le NAHD ?
Une fois arrivé en cadet, je devais lui faire changer de club, vu que le centre du CREPS n'avait pas de catégorie supérieure. Le choix du NAHD fut aussi un pur hasard. Tout était une question de trajet. De Bachdjarah, j'avais deux options : Kouba ou Hussein Dey. J'ai finalement opté pour Hussein Dey.
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Malgré le fait qu'il soit fils unique de la famille, vous l'avez finalement laissé partir au Portugal. Est-ce un choix difficile ?
Bien évidemment. J'aurai souhaité que mon fils reste à mes côtés. Mais il devait voler de ses propres ailes et prendre ses responsabilités. Au Portugal, je savais qu'il allait beaucoup progresser. Et je n'ai pas eu tort. Toutefois, je ne vous cache pas que ça a été difficile pour nous tous à la maison, surtout pour sa mère.
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Maintenant que votre fils porte le maillot de l'EN, quel sentiment avez-vous en le voyant chanter l'hymne national ?
Très ému, il marque un temps d'arrêt d'une dizaine de secondes. Je ressens une très grande fierté. Aujourd'hui, j'ai le sentiment du devoir accompli. Il a réussi sa carrière et c'est ma grande satisfaction. Il m'a comblé au-delà de mes espérances. Tout ce que je souhaite maintenant, c'est qu'il joue la Coupe du monde pour donner une autre dimension à sa carrière.
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Vous qu'il l'avez toujours si bien encadré durant sa carrière, peut-on dire que vous êtes derrière sa réussite ?
En tant que père, je n'ai fait que mon devoir. J'ai toujours cherché l'intérêt de mon fils. Même s'il était sollicité par de grandes formations en Algérie, je n'ai jamais privilégié l'aspect financier.
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Entretien réalisé par
Abdelatif Azibi
Ya Rafik, rahou djay aâmi Mouloud !»
Lorsque Rafik était enfant, il jouait comme tous les autres enfants du quartier dans la rue, mais... en cachette. Il en profitait lorsque son père travaillait pendant la journée. Tous les autres enfants qui jouaient avec lui le prévenaient le soir lorsque son père était de retour. En fait, aâmi Mouloud avait à cette époque-là une 505 diesel qu'on entendait venir de loin. Dès que les enfants entendaient le bruit du moteur, ils criaient tous : «Ya Rafik, rahou djay aâmi Mouloud.» C'est alors que Rafik montait en courant à la maison.
Bezzaz et Zarabi, ses coéquipiers intimes en sélection
En parlant de la sélection et l'ambiance qui règne dans le groupe, Rafik Halliche nous a fait savoir qu'il s'entendait parfaitement bien avec Antar Yahia, son camarade de chambre. Toutefois, ses deux meilleurs amis intimes de la sélection sont Bezzaz et Zarabi. La raison ? Ces deux joueurs l'ont beaucoup aidé lorsqu'il avait rejoint la sélection. Il n'a jamais oublié tout ce qu'ils lui ont fait pour l'aider à s'intégrer.
La garantita, les glaces et la pluie
En retraçant les meilleurs moments de sa carrière, Rafik Halliche nous a raconté son adolescence passée au NAHD. Lorsqu'il était cadet, les entraînements se déroulaient tard dans la soirée. Et à la fin de l'entraînement, Rafik achetait parfois un sandwich garantita et un cornet de glace avec l'argent du bus, pour ensuite faire le trajet à pied d'Hussein Dey jusqu'à Bachdjarrah sous la pluie.
Sa maman ne voit jamais ses matches
Présente parmi nous au cours de l'entretien, la maman de Rafik nous a fait savoir qu'elle ne regardait jamais les matchs de son fils à la télévision, car elle n'avait pas le courage de le faire. Elle a assisté à deux rencontres du Nacional au Portugal. Sa maman, qui n'était pas emballée par l'idée de voir son fils faire carrière dans le foot, ne peut aujourd'hui se mettre face à la télé, de peur de voir son rejeton se blesser. Brave mère !


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