Iboud : «Hannachi et Ighil sont âgés, ils n'avaient pas à s'insulter de cette manière» Dernier entraîneur de la JS Kabylie avant la venue de Meziane Ighil, Moussa Saïb garde toujours l'amertume d'avoir été évincé alors même que le championnat n'avait pas encore débuté, car victime des résultats catastrophiques en Ligue des champions. Depuis, il n'a pas travaillé dans un autre club. Comme tout observateur de la scène footballistique nationale et comme tout amoureux de la JSK, il a suivi le «feuilleton» du conflit entre Mohand-Cherif Hannachi et Meziane Ighil et a appris sans surprise l'intention affichée du président de la JSK de quitter ses fonctions. Son premier commentaire a été de faire remarquer que «Hannachi a tellement fait de fausses annonces de démission qu'il faut attendre que ce soit officiel pour le croire vraiment». «Dans l'intérêt de la JSK, Hannachi doit démissionner» Cela sur la forme. Quant au fond, l'ancien capitaine d'équipe estime qu'il «est temps que Hannachi parte». «Ce serait malhonnête de ne pas reconnaître qu'il a apporté beaucoup au club, mais il fait l'objet d'un mouvement de contestation tellement important qu'il doit démissionner dans l'intérêt suprême du club. A un moment, il faut savoir quitter la table», estime-t-il. «Trop de choses se sont passées et il n'est plus en mesure de mener la JSK aux succès. Le temps du changement est venu», a-t-il ajouté. «Prêt à revenir à condition qu'il y ait un vrai changement dans le mode de gestion» Saïb serait-il prêt à revenir à la JSK en cas de départ de Hannachi ? «Déjà, je précise que je ne me considère pas comme étant à l'extérieur du club. Je me suis toujours senti comme un enfant de la JSK et je le suis toujours. D'ailleurs, lors de la conférence de presse que j'avais animée après mon limogeage, j'avais bien précisé qu'un jour ou l'autre, je reviendrai au club. Cependant, à une condition : qu'il y ait un vrai changement dans le fonctionnement de la JSK. Certes, le changement d'hommes est nécessaire, mais le changement de mode de gestion est important.» «Je travaillerais avec Ighil avec grand plaisir» A présent que Hannachi a annoncé son intention de démissionner dans deux semaines, l'opinion publique spécule déjà sur les noms de ses éventuels successeurs. Saïb a son idée sur la personne qu'il verrait prendre le relais : «Personnellement, je vois en Meziane Ighil le président idéal de la JSK. Il a été joueur, international, de surcroît, entraîneur de club, sélectionneur national et même président du NA Hussein-Dey. Ayant donc l'expérience du terrain et de la gestion, il a le profil qu'il faut pour mener à bien une telle fonction. Je connais très bien ses compétences pour l'avoir eu comme entraîneur en sélection nationale. Personnellement, je travaillerais à ses côtés avec grand plaisir.» -------------------------------------- Aït Djoudi : «Je suis candidat à la présidence de la JSK» Grosse surprise hier soir ! L'ancien sélectionneur national des U23, Azzedine Aït Djoudi, a déclaré qu'il se portera candidat pour prendre en main la JSK, suite à l'annonce du président Mohand Chérif Hannachi de se retirer des affaires du club. Joint par nos soins au téléphone, Aït Djoudi nous dira : «Je suis candidat à la présidence de la JSK. L'avenir de ce grand club est très important. Tous les enfants du club doivent s'unir pour faire changer la situation de la JSK qui vit un passage très difficile. Moi, je suis prêt à aider la JSK, je suis là. Raison pour laquelle je vous ai dit que je postulerai à la présidence.» «Il ne faut pas être ingrat, Hannachi a beaucoup donné au club, mais il doit partir» Azzedine Aït Djoudi a été l'entraîneur de la JSK qui a remporté le titre de champion d'Algérie, après neuf ans de disette. Très touché par la situation que vit le club de son cœur, il a déclaré : «Personne ne peut nier ce qu'a fait Moh Cherif Hannachi à la JSK à laquelle il a beaucoup donné. Néanmoins, je pense que le moment du changement est venu. Je pense qu'un changement à la tête du club ne fera que du bien à la JSK. Ce club a besoin d'un renouveau, il a besoin de sang neuf pour redémarrer sur des bases plus solides.» Interrogé sur ceux qui sont pressentis pour assurer la succession de Hannachi, Azzedine Aït Djoudi nous dira : «En Kabylie, les compétences ne manquent pas. Il y a beaucoup de gens capables de prendre le relai. En plus, il y a aussi les enfants du club. Moi, je vous l'ai dit, je suis partant.» «Les jeunes catégories vont mal aussi» Azzedine Aït Djoudi pense que le mal est plus profond à la JSK. L'ancien coach du club phare de la Kabylie parle même d'une situation catastrophique au sein des catégories jeunes : «La JSK vit aujourd'hui une situation très difficile. Il ne faut pas se voiler la face. Beaucoup pensent que c'est uniquement les seniors qui vont mal, mais la vérité est que même les jeunes catégories vivent une situation catastrophique. C'est pour cette raison que je vous ai déclaré que les enfants de la JSK doivent s'unir pour reconstruire le club sur de bonnes bases et lui redonner sa vraie dimension. Actuellement, on assiste à du bricolage et je pense que le moment de tout revoir est venu. La JSK est un grand club qui ne mérite pas de traverser ce genre de problèmes.» -------------------------------------- Iboud : «Hannachi et Ighil sont âgés, ils n'avaient pas à s'insulter de cette manière» Dans son intervention sur les ondes de la Chaîne II, l'ancien joueur de la Jumbo-JET, Miloud Iboud, n'a pas caché son dépit sur ce qui se passe actuellement à la JSK. Il estime d'abord que le conflit entre Hannachi et Ighil n'aurait jamais dû prendre une telle tournure. Il dira dans un premier temps : «Hannachi et Ighil sont deux personnes âgées. Ils n'auraient jamais dû arriver à ce stade des insultes. Ils n'avaient pas à le faire de cette manière. Mais je dirai d'un autre côté que cette situation ne me surprend pas car elle était prévisible.» «Ce qui se passe actuellement à la JSK me rend malade» Iboud poursuit : «Le moins que l'on puisse dire, c'est que le conflit entre Hannachi et Ighil a terni l'image de la JSK. Nous n'avons pas l'habitude d'assister à ce genre de situation. La JSK a ses traditions, et lorsque je vois ce que vit le club aujourd'hui, je suis déçu. Ce qui se passe actuellement à la JSK me rend malade. Je n'ai qu'une seule chose à dire, c'est que la JSK mérite mieux que ces insultes échangées entre le président et l'entraîneur.» «Les dirigeants doivent écouter les supporters dans l'intérêt du club» Quant à la grogne de la rue, Miloud Iboud estime que les responsables de la JSK ne doivent pas s'opposer à la demande des supporters, car le club appartient à tout le monde. Il dira : «L'erreur serait de ne pas écouter les supporters. Les dirigeants actuels de la JSK doivent écouter les fans kabyles pour l'intérêt du club. Les supporters ont le droit d'afficher leur mécontentement. Toutefois, je reste favorable à des protestations pacifiques sans violence car la tension doit baisser.» «Voilà où mène l'instabilité !» En dernier, Iboud a conclu : «Cette situation ne me surprend pas. Je pense même qu'elle était prévisible. En tant qu'ancien joueur, j'ai le droit d'exprimer mon point de vue. Cette situation est le fruit de l'instabilité. J'ai toujours privilégié la continuité au niveau du staff technique, mais on ne m'a jamais écouté. Aujourd'hui, je pense qu'il est venu le temps de dire la vérité aux supporters.» -------------------------------------- Izri : «C'est impossible que le président parte en ce moment !» Après Aït Djoudi, c'était au tour de l'ex-entraîneur des gardiens de la JSK, Lyès Izri, de prendre la parole et revenir sur le rassemblement des supporters de la JSK qui étaient nombreux devant le stade du 1er-Novembre et qui réclamaient le départ du président Hannachi. A ce sujet, il déclare : «Tout d'abord, je tiens à vous dire que j'ai participé au recrutement de la JSK, mais je me demande quels sont les joueurs qui sont mauvais. Les supporters n'ont qu'à les citer. Je tiens à vous dire aussi que la JSK appartient à la Grande et la Petite Kabylie. Les supporters ont tout à fait raison de réclamer des résultats, mais il faut laisser l'équipe s'entraîner et travailler. Ce n'est pas le bon moment pour demander le changement, car il est impossible que Hannachi quitte le club actuellement. Il faut d'abord attendre l'assemblée générale, ensuite tout sera clair.» «Ce ne sont pas les vrais supporters de la JSK qui se sont déplacés avant-hier au stade» D'après Lyès Izri, ce ne sont pas les vrais supporters de la JSK qui se sont déplacés avant-hier au stade de Tizi-Ouzou pour réclamer le départ de Hannachi. Selon lui, ce sont des gens de Béni Amrane qui ont tout fait : «Les supporters qui étaient avant-hier devant l'entrée principale du stade du 1er-Novembre ne sont pas les vrais, qui aiment la JSK. Ce sont des gens de Béni Amrane. D'ailleurs, c'est eux qui ont effectué le déplacement à Batna. Ils étaient contre la JSK. Ils sont allés même jusqu'à dire à Karouf : ‘‘Si tu gagnes, tu soutiens Hannachi si tu perds tu soutiens Ighil.'' C'est vraiment injuste !» -------------------------------------- Benlahcene «Tchipalo» : «C'est aux supporters de décider de l'avenir du club» L'autre ancien joueur à intervenir en direct hier, c'est l'ex-milieu de terrain, Ali Benlahcene, dit Tchipalo. Ce dernier pense que l'instabilité est le souci majeur de la JSK ces derniers temps : «Du moment que les supporters se révoltent, il y a problème. C'est malheureux de voir une équipe moyenne gagner contre la JSK à Tizi, alors que par le passé, ce n'était jamais le cas. A mon avis, la responsabilité est collective. Je dis au public de la JSK de ne pas être violent et de protéger son équipe. La solution, à mon avis, serait d'entourer le club par des gens honnêtes pour qu'il puisse y avoir la stabilité. Par ailleurs, c'est aux supporters de décider quant à l'avenir de l'équipe.» -------------------------------------- Sadmi : «Cette situation nous rend malades» D'après Hamid Sadmi, c'est honteux ce qui se passe ces derniers temps à la JSK ! Selon lui, la communication est très importante dans ces moments difficiles car les Kabyles respirent la JSK : «Vous savez, la situation de la JSK nous rend malades. Je pense que les responsables doivent se réunir pour régler tous les problèmes. Dans ces moments-là, la communication est le meilleur moyen pour que tout rentre dans l'ordre. Comme tout le monde le sait, les Kabyles respirent avec la JSK et ce qui se passe actuellement est vraiment décevant.». -------------------------------------- Menad : «C'est une sage décision pour préserver la stabilité du club» L'ancien capitaine charismatique de la JSK, Djamel Menad, estime que la démission de Mohand Cherif Hannachi de la présidence du club est une décision sage de la part du plus ancien président de la Ligue 1 : «La démission de Hannachi, je viens de l'apprendre. Maintenant, elle n'est pas encore officielle, mais je pense que tel est le cas, je dirai que c'est une décision très sage. Il fallait agir de la sorte pour préserver la stabilité de la JSK. Maintenant, il faut penser à réorganiser la maison. Moi, je suis loin du club, mais je pense que c'est la première étape qui doit être suivie.» Concernant le successeur qu'il voit capable de prendre le relai, il dira : «Comme ça à chaud, je ne peux rien vous dire, mais ce qui est sûr, c'est que les autorités vont désigner un directoire pour gérer les affaires du club.» Concernant son intention de se porter candidat, il dira : «Je ne peux rien vous dire. Actuellement, je suis au CRB, mais d'ici à la fin de la saison, tout reste possible.» -------------------------------------- Benhamlat : «Hannachi a beaucoup donné à la JSK, mais il est temps qu'il cède sa place» «D'abord, c'est désolant qu'on en arrive à ce point. C'est mauvais pour l'image de marque d'une grande équipe comme la JSK. Hannachi a beaucoup donné à la JSK, cela personne ne peut le nier, mais il est temps pour lui de céder la place à d'autres parce qu'il y a des hommes en Kabylie capables de prendre le relais. De grands présidents, de grands entraîneurs et de grands joueurs sont passés à la JSK, ils sont tous partis, mais la JSK est restée. Il y a eu une vie après eux et il y aura une vie après Hannachi parce que personne n'est éternel. En tout cas, moi-même, je serais parti si j'avais été à sa place. Enfin, je lance un appel aux supporters kabyles pour rester calmes et continuer à soutenir l'équipe qui a plus que jamais besoin d'eux en ces moments difficiles.»