Ledraâ « Je suis un battant et chaque échec me rend malade » Ce n'est pas tant le nul concédé à domicile par la formation blidéenne qui est grave, mais plutôt la manière avec laquelle il a été concédé. Comme l'a avoué son entraîneur, c'est une équipe de l'USMB sans âme qui s'est présentée au coup d'envoi de son match de vendredi passé. Il y avait, certes, lors des premières minutes, ce pressing propre aux équipes qui reçoivent, mais on a pu très vite constater que les attaques enclenchées manquaient terriblement de conviction. Les camarades du capitaine Defnoun donnaient l'impression de ne pas y croire eux-mêmes. Leur domination était des plus stérile et le cuir finissait invariablement dans les bras de Benmeddour, le portier médéen, ou, tout simplement, dans les décors. Lors du dernier quart d'heure, certains joueurs donnaient même la nette impression de ne plus y croire. Aucun esprit de révolte A cette sorte de démobilisation affichée par les joueurs de Blida, est venue s'ajouter une incroyable et surtout inadmissible maladresse. La meilleure illustration est la façon dont les attaques sont menées du côté de l'USMB. Même après les rares occasions des visiteurs, on n'a montré aucun esprit de révolte. On a, certes, multiplié les offensives, mais celles-ci étaient menées un peu n'importe comment. Chaque joueur s'évertuait à vouloir faire la différence tout seul. Il n'y avait plus ni organisation tactique ni offensive construite. C'était tout simplement du n'importe quoi. Amrouche avait beau, à partir de son banc, donner de la voix, rien n'y faisait. Les attaques resteront stériles. Quelques velléités et c'est tout ! Vendredi passé, les joueurs de Blida ont joué par à-coups. Ils ne feront les efforts nécessaires pour venir menacer le gardien de l'O. Médéa que sporadiquement, comme s'ils se rappelaient par hasard qu'ils avaient un match à gagner. Tout cela en usant d'un jeu décousu et sans grand danger pour l'adversaire. L'équipe de Blida montrera toutes ses limites. Elle n'arrivera à aucun moment à réellement emballer la partie et, mis à part quelques alertes sans suite, les dizaines de milliers de supporters de l'USMB n'ont rien eu à se mettre sous la dent. L'USMB a perdu deux points dans un match qui a mis a nu toutes ses carences, et elles sont nombreuses. Rien ne va plus, l'USMB n'a pris qu'un point en trois matches… A l'occasion de leur second match à Tchaker depuis le début de la phase retour, les Blidéens ne sont pas arrivés à dicter leur loi chez eux. Les derniers à les contrarier ont été les Médéens qui, avec un jeu sans aucune fioriture et en «dégageant fort et loin» tous les ballons, ont réussi à prendre le point du nul. Les joueurs de l'OM auraient pu encore mieux faire en réussissant le hold-up parfait pour s'en retourner chez eux avec la totalité des points. Echaudés, les camarades de Defnoun nous diront que c'en était assez et que la prochaine équipe qui leur rendra visite laissera des plumes. La fin de la phase aller avait pourtant laissé entrevoir de belles choses. Certes, Blida marquait peu mais l'équipe, bien éduquée à la sauce Amrouche, encaissait peu de buts. Du coup, les apparences étaient sauvées par les quelques éclairs de Ledraâ ou de Kerfalli. Il y a quelques semaines, les joueurs de Blida réalisaient de bons résultats à l'extérieur. Les illusions se sont effacées depuis vendredi dernier. Le syndrome Tchaker ! Lors du prochain match contre le SAM, les joueurs de l'USMB n'auront pas trop le choix. Pour sortir de cette mauvaise dynamique, il faudra marquer, mais surtout gagner. «Ce match est important par rapport à la spirale dans laquelle on est», expliquera Arezki Amrouche. Mais ce n'est pas le match le plus facile. Les joueurs de Mohammadia viennent de terrasser l'USM Annaba et montrent qu'ils sont performants. «Dans notre situation, il faut pourtant absolument gagner», dira le driver blidéen. En effet, au vu de son classement actuel, l'USMB est loin des ambitions de son président. La tâche est compliquée, mais pas impossible Face à une équipe du SAM plutôt bien inspirée, la tâche sera sûrement compliquée mais pas du tout impossible. Il faudra des trésors d'imagination à Amrouche pour trouver les mots justes afin de remotiver ses joueurs. Ces derniers veulent, mardi prochain, tordre le cou à ce qui s'apparente à une malédiction. -------------- Belmahi et Manaâ dans l'équipe Deux joueurs recrutés lors de la trêve hivernale ont joué leur tout premier match sous les couleurs de Blida. Il s'agit du défenseur, Manaâ, et du milieu offensif, Belmahi. Une première ratée Manaâ s'est contenté de défendre et il ne fut pas d'un grand apport sur le plan offensif alors qu'il pouvait aider ses coéquipiers de l'attaque, vu la configuration ultra-défensive adoptée par l'équipe de Médéa. Belmahi, de son côté, semblait un peu noyé dans la masse et il n'a réussi que très rarement à distiller de bons ballons à ses attaquants. Bertil (encore une fois) remplaçant Amrouche, en prenant la décision d'aligner la paire Naâmani-Defnoun dans l'axe, a relégué Bertil au poste de remplaçant. Une décision assez surprenante car, en plus d'être très expérimenté, Bertil est un peu celui qui a l'habitude de diriger la baraque derrière. Khelladi retrouve sa place… sur le banc Bouikni ayant été titularisé par Amrouche, c'est Khelladi qui a fait les frais de cette décision. Ce dernier s'est retrouvé sur le banc des remplaçants et tout porte à croire que cela risque de durer au vu de la superbe prestation de l'ex-portier du RCK. ------------------------ Amrouche : «Une fois sur le terrain, les joueurs perdent tous leurs moyens» «Nous avons perdu deux points contre l'OM après avoir fait des cadeaux à notre adversaire. Des erreurs de débutants ont été commises au cours de cette rencontre et je ne vois vraiment pas ce que l'entraîneur peut faire dans ce cas-là. Je ne vous cache pas que je suis pratiquement à court de solutions. Les joueurs, qui sont pourtant bien préparés, perdent tous leurs moyens dès leur entrée sur le terrain. Il est heureux que nous n'ayons pas encaissé de but.» Belkheir : «On joue trop… au ballon !» Face à l'OM, les hommes d'Amrouche n'ont pas réussi à trouver la faille. Du coup, la précipitation a pris le dessus sur l'efficacité. «On n'a pas fait un aussi mauvais match que ça… Mais on a manqué de réussite et on espère que ça va tourner, même s'il ne faut pas se cacher derrière ça. Il n'y a pas que le manque de réussite. Il faut faire plus à tous les niveaux. On a des lacunes et il faut travailler encore plus et ne pas lâcher. Tout le monde est un peu frustré de la façon dont on joue car on ne rentabilise pas tous les efforts consentis. On joue trop au ballon, sans aller à l'essentiel, qui est de marquer des buts...» relativise Belkheir, le milieu de l'équipe de Blida. Pour expliquer ces lacunes, plusieurs raisons sont avancées. La trop grande «diversité des origines» des joueurs qui forment le groupe et leur jeunesse… «On a beaucoup de jeunes qui débutent et qui font leur première saison à ce niveau», reconnaît Belkheir, les quelques anciens essaient de les encadrer au mieux.» Reste à savoir, et on est en droit de se le demander, si tous les cadres jouent leur rôle pleinement. Le ras-le-bol des joueurs «C'est systématique, on nous insulte à chacun des matches de l'équipe et cela devient insupportable. Si on ne veut pas de nous à Blida, nous partons, c'est aussi simple que cela… Ce n'est pas comme cela que nos performances vont s'améliorer», nous dira ce cadre de l'équipe après le nul concédé à Tchaker contre l'O. Médéa. --------------------------- Ledraâ « Je suis un battant et chaque échec me rend malade » Il en fait des kilomètres, lors d'un match, le jeune attaquant de pointe de l'USMB, et il n'est pas rare de le voir fondre en larmes à la fin d'un match que son équipe n'a pas réussi à gagner. Son extrême timidité n'a d'égale que sa gentillesse et c'est sans retenue qu'il s'est confié à nous. Avant toute chose, un commentaire en ce qui concerne le nul que vous avez concédé vendredi passé … Nous éprouvons tous beaucoup de déception, bien sûr. Nous avons vécu ce match comme un vrai cauchemar car tout est allé de travers. En ce qui me concerne, je voulais vraiment bien faire. Il y a aussi le fait que vous restez sur trois contre-performances, qu'en pensez-vous ? Nous en sommes conscients. Nous voulons faire du prochain match contre le SAM, celui du rachat après le nul concédé chez nous contre l'O. Médéa. Cela va être difficile mais pas du tout impossible. D'un autre côté, la leçon de la saison passée a été retenue et nous ne voulons pas connaître la même situation cette année. Il nous faut gagner des points pour mettre de la distance avec les équipes du bas du classement. On vous a vu abattu après ce mauvais résultat de votre équipe. Comment expliquez-vous cela ? Je suis, et cela depuis mon plus jeune âge, un battant et j'ai horreur de perdre. Je sais que la défaite fait partie du sport, mais je n'arrive pas à me contrôler après un mauvais résultat. Je ressens comme de l'injustice quand les efforts que nous déployons ne portent pas leurs fruits. Je peux même vous avouer que, parfois, je tombe malade. Après un bon début de saison, votre équipe a connu des moments plus difficiles… Il n'est pas question de fuir nos responsabilités. Ces mauvais résultats, c'est à nous les joueurs de les assumer. Il faut reconnaître que la chance n'a pas du tout été de notre côté et que nous avons manqué de réussite. Nous n'avons pas, aussi, été épargnés par les blessures et rarement l'effectif n'a été au complet. De quelle manière devez-vous jouer contre le SAM, ce vendredi, pour espérer réaliser un bon résultat ? Il nous faut nous battre sur tous les ballons et ne rien lâcher. Pas question aussi de laisser l'initiative à l'adversaire, ce serait suicidaire. Nous devons faire valoir notre jeu et surtout faire preuve d'efficacité. A ce propos, promettez-vous un but à vos supporters ? Il est difficile de faire une telle promesse. Je peux seulement les assurer que je donnerai, tout comme mes coéquipiers, le meilleur de moi-même.