Mweene «Cette CAN était une obsession» Le Sénégal n'est pas au bout de ses peines. L'équipe nationale, qui espérait décrocher Hervé Renard, sacré champion d'Afrique avec la Zambie, pour lui confier les rênes de la tanière, devra vite déchanter. Le technicien français, qui n'a jamais caché son intention de coacher les Lions, a snobé ces derniers pour continuer l'aventure avec la Zambie qu'il veut qualifier au Mondial 2014 au Brésil. La pilule sera dure à avaler. Hervé Renard a encore joué un sale tour au Sénégal, après avoir administré une retentissante claque aux Lions, en match d'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations. Le technicien français, que d'aucuns attendaient comme l'un des potentiels candidats pour prendre les rênes de la tanière, en remplacement d'Amara, a, encore une fois, piégé le Sénégal. En quête d'un sélectionneur, le Sénégal se frottait déjà les mains, à l'idée de le voir sur le banc des Lions. Mieux, il y aurait même eu des contacts entre le Sénégal et l'entraîneur de la Zambie qui a fait des passages en Angola et à l'USM d'Alger. Mais, voilà que, contre toute attente, ce dernier a finalement décidé de ne pas s'engager avec l'équipe vice-championne 2002. «J'ai entendu cette rumeur, mais je n'ai pas été approché. Je suis sous contrat jusqu'à la fin 2012, et j'aimerais continuer avec la Zambie», a t-il confié à la presse. Insatiable, Renard compte vivre d'autres aventures avec la Zambie qu'il a hissée sur le toit de l'Afrique du football, après avoir défait la Côte d'Ivoire, aux tirs au but (0-0 et 8TAB7), en finale de la 28e édition de la CAN. Un coup de massue, pour le Sénégal, d'autant que l'ex-adjoint de Claude Leroy n'a jamais caché son intention de diriger le Sénégal. Mais, aujourd'hui, Renard en veut, encore et encore, avec cette équipe zambienne. «J'ai encore des rêves à 43 ans. Celui de qualifier l'équipe pour la prochaine Coupe du monde est un autre rêve», a expliqué le technicien français, au soir du premier sacre de l'équipe zambienne, en phase finale de Coupe d'Afrique des nations. Renard avait déposé son CV à la Fédération sénégalaise de football en 2009 L'entraîneur de la sélection locale Joseph Koto a annoncé, mardi à l'APS, avoir déposé le curriculum vitae d'Hervé Renard à la Fédération sénégalaise de football (FSF) en 2009, à la fin du premier Championnat d'Afrique des nations (CHAN) «Il m'avait donné son CV que j'ai porté à la fédération», a rappelé l'entraîneur de la sélection locale qui ne se souvient pas à qui il a remis le document. Joseph Koto est arrivé en demi-finale du CHAN, en se faisant battre 1-2 par Hervé Renard en match de classement. En match de poule, les deux équipes avaient fait 0-0. Il se rappelle plus les circonstances de la rencontre. En 2009, le Sénégal était éliminé de toutes les compétitions de 2010, la Coupe d'Afrique des nations et la Coupe du monde. «On n'avait pas encore nommé un sélectionneur national pour l'équipe nationale A», informe Joseph Koto qui a remporté en décembre dernier le tournoi de l'UEMOA avec la sélection locale. «Il m'avait dit qu'il voulait venir entraîner le Sénégal», a souligné Joseph Koto au sujet du sélectionneur de la Zambie, qui après avoir dirigé l'équipe locale zambienne en 2009, au CHAN, a conduit l'équipe A en quarts de finale de la CAN en 2010. Il est parti ensuite monnayer sa nouvelle notoriété en Angola où il n'a pas fait plus de six mois avant de rejoindre l'USM d'Alger. C'est de là qu'il est revenu pour reprendre les Chipolopolos déjà qualifiés à la CAN 2012 et de réussir une première victoire historique en phase finale de CAN. Hervé Renard avait déclaré sa flamme au même moment aux envoyés spéciaux de la presse sénégalaise en 2009. Il avait réitéré ses propos au début de la Coupe d'Afrique des nations 2012 où il a infligé aux Lions leur première défaite de la compétition. Mweene «Cette CAN était une obsession» À l'évidence, Kennedy Mweene supporte plutôt bien la pression. Lors de la CAN 2012, l'international s'est montré décisif dès le stade des demi-finales en arrêtant le penalty d'Asamoah Gyan. En finale, le portier du club des Free State Stars, en Afrique du Sud, s'est de nouveau distingué face aux Eléphants en arrêtant puis en réussissant un tir au but lors de la séance décisive. Le héros de la soirée, âgé de 27 ans, est revenu au micro de FIFA.com sur la première victoire continentale des Chipolopolos, remportée 8-7 aux tirs au but après une rencontre conclue sur un score nul et vierge. A quel moment avez-vous commencé à croire à la victoire finale ? J'ai toujours été persuadé que notre jour était arrivé. Nous nous sentions très forts et confiants. Nous savions que nous pouvions réussir et nous étions très déterminés. La Côte d'Ivoire a bénéficié d'un penalty. Qu'avez-vous pensé au moment où Didier Drogba s'est avancé pour le tirer ? Tout d'abord, j'ai pensé que cette action ne méritait pas penalty. Cette décision m'a paru très sévère. Ensuite, après le tir manqué, j'ai pensé que cette soirée allait nous sourire. Parfois, quand vous concédez un penalty et que votre adversaire le manque, vous savez que la chance est de votre côté. C'est exactement ce qui s'est passé. La Zambie a surpris en prenant le jeu à son compte dès l'entame du match. Aviez-vous décidé de cette stratégie au préalable ? En effet. Nous voulions "jouer" avec eux, les priver de ballons pour les frustrer et profiter d'un moment d'inattention pour passer à l'attaque. C'était notre stratégie, même si elle n'a pas totalement fonctionné. Nous n'avions aucune raison d'être nerveux. Toute la pression était sur eux. Nous n'avions rien à perdre. Avant le début du match, notre entraîneur nous a dit d'entrer sur la pelouse et de profiter pleinement du moment. Méritiez-vous de l'emporter dans le temps réglementaire ? Je pense que oui. Nous avons eu trois grosses occasions que nous n'avons pas su convertir. Heureusement, nous nous sommes rattrapés aux tirs au but. Qu'avez-vous pensé lorsque l'arbitre a fait retirer le penalty que vous aviez arrêté ? Il m'a dit que j'avais bougé de ma ligne. Je n'étais pas inquiet car j'étais convaincu que j'allais en arrêter d'autres. Nous sommes habitués à cet exercice. Que signifie cette victoire pour le football zambien ? Notre génération est la première à remporter la Coupe d'Afrique des nations pour la Zambie. Espérons qu'elle ne sera pas la dernière. Nous avons ouvert la voie. Ceux qui prendront le relais voudront faire mieux que nous, comme nous-mêmes voulions faire mieux que Kalusha Bwalya, finaliste en 1994. Cela dit, avant toute chose, nous voulons nous qualifier pour la prochaine Coupe du monde et remporter de nouveaux succès. Au cours de la semaine écoulée, votre équipe a déposé des fleurs à l'endroit où l'avion transportant l'équipe nationale s'est écrasé en 1993. Que signifie cette victoire acquise à l'endroit même où une génération entière a disparu ? Il s'agit de l'événement le plus marquant de l'histoire du football zambien. Avant notre départ pour le Gabon, certains de nos compatriotes nous ont demandé de rapporter la Coupe afin que les disparus puissent enfin reposer en paix. Nous nous sommes battus en pensant à eux. Je suis heureux que nous ayons atteint notre objectif. Ivoiriens et Zambiens en nombre dans l'équipe type de la CAN L'affiche de la finale de la 28e Coupe d'Afrique des nations a grandement inspiré le jury de la CAF dans la désignation de l'équipe type du tournoi. On retrouve en effet 4 représentants de la Zambie, qui a remporté le match aux tirs au but (0-0, 8-7), dont le meilleur joueur de la compétition, Christopher Katongo. Mais la Côte d'Ivoire est également à l'honneur malgré sa défaite au bout du suspense, puisqu'il y a aussi 4 Eléphants dans l'équipe. Les autres joueurs nommés ont également atteint le dernier carré, puisqu'ils sont Ghanéens et Maliens, les deux demi-finalistes battus. Sept joueurs passés en Ligue 1 dans le onze de départ Sur le banc de touche de cette équipe du tournoi, la CAF a choisi 12 autres noms pour constituer un groupe de 23 joueurs. Sont donc à l'honneur de nombreux éléments offensifs, qui se sont distingués durant les 3 semaines de la compétition. On retrouve ainsi la plupart des joueurs qui ont marqué 2 ou 3 buts dans CAN 2012, avec la présence de l'Angolais Manucho, pourtant éliminé dès le premier tour. Le bon parcours du Gabon, sorti aux tirs au but en quarts de finale, est également souligné dans cette sélection. Voici l'équipe type : Mweene, Gosso, Sunzu, John Mensah, Tamboura, Mayuka, Y. Touré, Gervinho, Seydou Keïta, Katongo, Drogba Sagna félicite la Zambie Bacary Sagna, le latéral droit d'Arsenal, s'est passionné devant la finale de la CAN et a tenu à féliciter la Zambie pour son sacre aux dépens de la Côte d'Ivoire (0-0, 8 tab à 7). «La meilleure équipe a gagné hier (dimanche). Félicitations à la Zambie. Votre pays peut être fier de vous», a souligné le joueur français sur Twitter. Etoo, la star de Libreville Bien que son équipe du Cameroun ne participe pas à la compétition, pas qualifiée, Samuel Etoo était présent dans les tribunes de Libreville pour la finale de la CAN entre la Côte d'Ivoire et la Zambie. Venue avec son épouse Georgette, grande supportrice des Eléphants, la star du football africain a été saluée par des ovations nourries du public lorsqu'il il est apparu sur l'écran du stade. 44 575 euros pour chaque joueur zambien En remportant la Coupe d'Afrique des nations 2012, les joueurs de la Zambie sont devenus des héros nationaux. Et le gouvernement zambien compte bien rétribuer les Chipolopolos à la hauteur de leur exploit. Chishimba Kambwili, le ministre des Sports, a ainsi annoncé que chaque joueur recevra une prime de 59 000 dollars (44 575 euros). Une bien jolie somme peut-être un peu indécente dans un pays où le produit intérieur brut (PIB) par habitant est inférieur à 1500 dollars (1133 euros). Retour triomphal à Lusaka des Chipolopolos Vainqueurs de la CAN 2012 après avoir battu en finale la Côte d'Ivoire aux tirs au but dimanche 12 février à Libreville, les Chipolopolos de Zambie ont reçu un accueil triomphal pour leur retour au pays. Des milliers de personnes les attendaient à l'aéroport de Lusaka pour fêter le premier titre continental d'une sélection qui a créé une énorme surprise. Son club prêt a le lâcher En quelques semaines Kennedy Mweene est passé du statut de quasi inconnu à héros de tout un peuple. Le gardien international zambien, tout juste sacré avec les Chipolopolos, s'est révélé aux yeux du monde en arrétant la tentative de Gervinho, en finale, lors de la phase de tirs au but, mais aussi par sa vista et ses interventions rassurantes. Alors que le titulaire dans les cages zambienne attire les convoitises, le manager des Free State Stars fait le point sur sa situation. «Kennedy est loyal envers le club, en trois saisons il a reçu bien des offres, qu'il a toutes refusées pour rester ici. Depuis le début de la CAN, on n'a pas reçu de propositions, mais si des offres arrivent d'Europe, le club ne se mettra pas en travers de son chemin», a déclaré Rantsi Mokoena à Kickoff.