"C'est par le biais de son cousin Kamel que Eddir Loungar s'est intéressé au Mouloudia pour venir investir au club." L'ancien président du conseil d'administration du club, Ahmed Gaceb, est aujourd'hui très proche du dossier Eddir Loungar, en compagnie de Abdelkader Drif, l'ancienne figure emblématique du club. Hier, il a décidé de rompre le silence en parlant de ce dossier, mais aussi de la SSPA/MCA et de l'AG tenue dernièrement. Tout d'abord M. Gaceb, pouvez-vous nous parler de cette affaire Eddir Loungar ? Moi, je parle de choses officielles. C'est par le biais de son cousin Kamel que Eddir Loungar s'est intéressé au Mouloudia pour venir investir au club. Il a donc été saisi par une lettre officielle. Ensuite, le conseil d'administration du club s'est réuni pour étudier cette proposition. Finalement, tout le monde était content et unanime à donner son accord. Cela nous a conduits à lui adresser un écrit pour le mettre au courant de notre décision, mais surtout pour le remercier d'avoir porté son intérêt pour le Mouloudia d'Alger. A quand sa venue à Alger ? Après avoir reçu notre lettre, M. Eddir Loungar nous a annoncé que sa venue à Alger est prévue dans les jours qui viennent. Il a demandé des informations concernant le club, la situation financière, les objectifs du club ainsi que toutes les charges, jusqu'à décembre 2011. Ce fut chose faite, puisqu'il a obtenu tout ce qu'il a demandé. Donc, nous attendons sa venue pour discuter avec le conseil d'administration de son projet. Espérons qu'il aura la même réussite au Mouloudia, s'il décide d'investir dans ce grand club, étant donné que la balle est désormais dans son camp. Vous avez occupé de hautes fonctions dans de grosses entreprises nationales et on aimerait bien avoir votre point de vue sur la création de la société sportive du Mouloudia, dans la mesure où il se dit beaucoup de choses… L'essentiel est de respecter la réglementation. La réglementation d'une société par actions, c'est les statuts et son registre de commerce. La société du Mouloudia possède ses statuts et son registre de commerce. Maintenant, pour la constituer, il fallait le faire, car on était pressé par les pouvoirs publics à l'époque. Il ne faut pas que les gens oublient qu'à l'époque, les personnes qui étaient au club se sont retrouvées dans l'obligation de créer cette société, car la fédération les a obligés. Mais on veut en savoir plus par rapport au retrait de confiance à Amrous, ancien président du club ? Ecoutez, la société sportive a été créée en 2010. A cette époque-là, le club vivait une instabilité et la FAF obligeait le club à créer sa propre société sportive. Il y avait même une date butoir, faute de quoi le club allait être relégué. Donc, les gens en place ont créé cette société en bonne et due forme. Les autorités reconnaissaient toujours Amrous en tant que président, dans la mesure où le fameux conflit était entre les mains de la justice pour trancher. La société sportive du club est lourdement endettée, ne risque-t-elle pas la faillite ? Il n'y a pas uniquement la société du Mouloudia qui a des dettes. D'ailleurs, l'Etat a donné un sursis aux nouvelles sociétés qui ont été créées. Il y a un statut particulier pour les sociétés sportives. Ne craignez-vous pas que les prochaines élections de la présidence du CSA vont influer négativement sur sa venue ? Moi, je me pose la question suivante : y a-t-il un Mouloudéen qui refusera un tel investisseur ? C'est un professionnel qui a déjà réussi dans le sport. Non, je ne le pense pas. Il y a deux assemblées générales. Moi, je me demande si l'assemblée générale est souveraine ou si c'est une institution qui décide. Ce sont les membres de l'assemblée qui décident. Quant on voit une AG organisée par 31 personnes et une autre avec sept personnes, où est la légitimité ? On a tenu une assemblée générale avec sept personnes et on a ajouté des noms. Là, je tiens à vous préciser que je ne suis pas contre ce qui a été fait, à savoir le rajout de plusieurs personnes qui sont des enfants du Mouloudia. J'irai même plus loin en disant qu'ils sont peut-être des enfants du club plus que moi. Sur le fond, je suis d'accord, pas par la manière. On ne fait pas du clientélisme. Le CSA est régi par le règlement des clubs sportifs amateurs et la SSPA est régie par le code du commerce. Ce sont deux règlements différents. Il faut savoir faire la distinction. Et la solution dans ce cas-là ? C'est aux instances de prendre les décisions qui s'imposent. Elles vont déposer le PV à la DRAG, tout comme nous. Selon vous, comment le Mouloudia parviendra-t-il à se sortir de cette crise ? Mon avis est simple, il faut que les pouvoirs publics interviennent pour mettre un terme à cette mascarade. Nous avons réglé notre problème au niveau de l'AG. Nous sommes 31 sur 41 pour dire qu'on ne veut pas du président et qu'on a désigné quelqu'un d'autre. Revenons à Eddir Loungar, est-il vrai qu'il compte acheter 60% du capital du club ? Pour être franc avec vous, on n'en sait pas encore. M. Loungar veut investir au club, il est emballé par cette idée. On verra lorsqu'il sera à Alger. Une question vous concernant, des informations font part que vous serez le président du club et l'homme de confiance d'Eddir Loungar. Un avis ? Moi, je suis un membre du conseil d'administration. S'ils demandent mon avis, je le donne avec un grand plaisir, car j'ai tout le temps servi ce grand club. Je ne suis pas demandeur d'emploi, que les gens le sachent. Seulement, je suis à la disposition du club et je suis prêt à apporter mon aide.