«Le Mali ne nous fait pas peur, mais il faudra se montrer vigilants» «Je me suis très bien entendu avec Cadamuro en Gambie» Madjid Bougherra a aimablement répondu à nos questions, comme d'habitude, au lendemain de son premier titre remporté avec l'équipe de Lekhwiya. Le défenseur des Verts a parlé aussi de l'Equipe nationale et du match capital prévu face au Mali. Sans langue de bois, Bougherra, double Ballon d'Or algérien, nous parle aussi de différents sujets. Félicitations Madjid pour ce titre, le premier avec Lekhwiya… Merci beaucoup. Je suis très heureux de cette consécration et content d'être ici avec mon équipe. Je suis venu pour travailler, progresser et gagner des titres. Cette culture de remporter des titres, je l'ai apprise avec les Glasgow Rangers. C'est mon quatrième titre d'affilée. Justement, c'est sans doute un sentiment bien particulier que vous ressentez, en remportant ainsi quatre titres consécutivement… Et comment ! Je ne peux qu'être heureux de cette performance. Ce n'est pas aisé de réussir de telles performances. C'est très motivant pour moi, en prévision de l'avenir. Votre entraîneur Djamel Belmadi vient de remporter son second titre d'affilée. Ici en Algérie, beaucoup le voient comme étant le futur sélectionneur national. Pensez-vous qu'il pourra réussir, vous qui êtes un des cadres de la sélection ? Djamel est un très bon entraîneur. Il a une très bonne analyse du jeu. Il aime le football et il connaît parfaitement son métier. Remporter deux titres de champion du Qatar deux saisons de suite, ce n'est pas rien quand même. Je suis persuadé qu'il réussira encore. Vous jouez le rôle de vrai cadre de l'EN, vous qui appelez les joueurs pour demander de leurs nouvelles, les féliciter quant il le faut… C'est une question d'éducation. Les joueurs de la sélection sont des frères pour moi. Je dois donc les appeler pour m'enquérir de leurs nouvelles. Je fais cela par rapport à mon statut de cadre de l'équipe, pas pour d'autres considérations. Des matchs très importants vous attendent au mois de juin prochain, à commencer par la rencontre du Rwanda… Oui, c'est un match très important pour nous. On doit le gagner, surtout qu'il aura lieu à domicile devant notre public. C'est très important de commencer les éliminatoires par une victoire. Le public sera, sans doute, en grand nombre au stade, comme d'habitude. On sait que depuis notre victoire en Gambie, l'engouement est revenu et le peuple nous soutiendra comme d'habitude. Vous avez entamé les éliminatoires de la Coupe du monde 2010 par un match face au Rwanda. Cette fois, vous allez affronter le même adversaire. C'est un bon souvenir pour vous, n'est-ce pas ? Oui, c'est vrai, ça reste un très bon souvenir pour nous, même le match dont vous parlez s'est joué là-bas au Rwanda. En tout cas, on ne prête pas attention à cela. Nous allons jouer pour gagner. Par la suite, il y aura cette rencontre face au Mali à Bamako. Beaucoup pensent que ce sera la clef de la qualification, étant donné qu'il s'agira d'un match entre les deux favoris du groupe… Favori, je ne pense pas, dans la mesure où durant les éliminatoires, car on a assisté à chaque fois à des surprises. Il ne faut pas négliger le Rwanda et le Bénin qui sont dans notre groupe. Cela dit, il faut prendre ces deux équipes très au sérieux. Ne pensez-vous pas qu'il faudra à tout prix enregistrer un bon résultat là-bas ? Je suis tout à fait d'accord avec vous. Si on négocie un bon résultat au cours de cette rencontre au Mali, on aura réussi notre mission à 50%. La situation est très inquiétante au Mali. Vous en tant que joueur, souhaitez-vous que le match soit délocalisé ? Ecoutez, il ne faut pas mélanger le sport avec la politique. La FIFA saura prendre les meilleures décisions, il ne faut donc pas s'inquiéter. Elle va prendre les mesures qui s'imposent, pour garantir la sécurité des joueurs et de tout le monde. Quelle est votre analyse sur les Aigles du Mali ? C'est une très bonne équipe qui renferme dans ses rangs de très bons joueurs. C'est un très bon groupe aussi bien tactiquement que techniquement. Lors de la dernière CAN au Gabon, le Mali a réalisé une très bonne performance, il ne faut pas l'oublier. Mais le fait que le pays traverse une situation difficile ne sera-t-il pas un atout en votre faveur ? Ecoutez, tout ce que je peux vous dire, c'est que le Mali est une très bonne équipe qu'on doit prendre très au sérieux. Souvent, lorsqu'un pays est dans une situation difficile, la tâche se complique pour sa sélection. C'est pour cela qu'on doit faire très attention et rester vigilants. Le match sera difficile, car tout peut arriver dans un match de football. Comptez-vous aller là-bas pour gagner ? Oui, bien sûr. Nous allons nous rendre au Mali pour gagner, pas pour perdre. C'est notre objectif. Les Aigles du Mali ne vous font-ils pas peur ? Non, l'équipe du Mali ne nous fait pas peur. On ira pour gagner comme je vous l'ai dit et défendre à fond nos chances. Revenons un peu au match face à la Gambie que vous avez remporté à Banjul. Deux nouveaux joueurs ont fait leurs débuts lors de cette rencontre, à savoir Feghouli et Cadamuro. Quel a été leur apport ? Ce sont deux grands joueurs qui évoluent déjà en Espagne. Liassine Cadamuro a fait un match plein. Personnellement, je me suis très bien entendu avec lui. Je n'ai pas éprouvé le moindre problème avec lui. Feghouli aussi est un très bon joueur et a donné un plus certain à l'équipe. Vous suivez sans doute les performances de Salim Kerkar, que pouvez-vous nous dire de lui ? C'est un joueur qui est en train de progresser. Je le suis régulièrement tout en lui prodiguant des conseils. Inch'Allah, il réussira. Il a d'énormes qualités et je reste persuadé qu'il va percer davantage dans un proche avenir. Les Algériens qui évoluent dans les pays du Golfe affichent une excellente forme, c'est une fierté pour l'Algérie… Ah oui, c'est évident. Je suis fier de Karim et Nadir qui ont fait une saison pleine avec leurs clubs respectifs. Il y a aussi Mourad Meghni qui traverse malheureusement une période difficile. Justement, il est loin de la compétition et pour un footballeur, c'est toujours difficile d'être dans une telle situation… Oui, c'est vrai. En principe, il reprendra la compétition dans quelques semaines, à l'occasion des matchs de Coupes du Roi et du Prince. Je pense qu'au vu de sa situation, il faut qu'il prenne tout son temps de se soigner et bien se remettre, avant de rejouer. Votre ancien club les Glasgow Rangers vit une situation difficile, quel est votre avis ? Je suis triste pour les Rangers qui ont raté le titre. Vraiment, c'est un club à part qui respecte beaucoup les joueurs. Il y a des problèmes financiers là-bas. J'ai entendu dire qu'il y aura de nouveaux propriétaires, ce sera en principe une très bonne chose. Un dernier mot au public algérien… Je leur demande de rester toujours les mêmes, de nous aider et continuer à nous soutenir, comme ils l'ont toujours fait. D'ailleurs, ils étaient nombreux à venir soutenir face à la Tunisie, même s'il s'agissait d'un simple match amical. On fera tout pour les rendre heureux.