«Les résultats de l'Egypte ne m'intéressent pas» Alors qu'une conférence de presse est prévue pour aujourd'hui pour officialiser la venue de Karim Ziani à Wolfsburg, le joueur a consenti exceptionnellement à répondre à quelques questions pour les lecteurs du Buteur, premier journal à avoir annoncé ses contacts avec le club allemand et le seul à avoir délégué un journaliste pour l'accueillir à son arrivée en Allemagne. Beaucoup de gens ont été surpris de vous voir quitter Marseille après l'excellente saison que vous venez de réaliser… Ce n'est apparemment pas le cas du Buteur et d'El Heddaf (rires). Vous avez donné le nom de Wolfsburg alors que moi-même je ne savais pas encore où j'allais jouer. Après une saison difficile avec Marseille et l'équipe nationale, j'ai préféré déconnecter complètement en partant en vacances et j'ai laissé le soin à mon père et à mon conseiller de s'occuper de mon transfert. Si vous êtes venu jusqu'à Wolfsburg, c'est que les négociations avec la direction de ce club ont bien avancé, non ? Effectivement. Je ne connais pas le programme exact. Là, je vais aller au club pour la visite médicale. On verra pour le reste après. Le reste, c'est peut-être la signature du contrat demain (aujourd'hui, ndlr) ? Peut-être. Je ne connais pas le timing exact. Ce qui est certain, c'est que je suis là pour signer le contrat et officialiser le transfert, après que tous les détails eurent été réglés. Doit-on comprendre qu'il y a encore des détails à régler ? Peut-être. Je ne le sais pas. Avez-vous obtenu l'aval de l'Olympique de Marseille pour venir à Wolfsburg ? Absolument. Sinon je ne serai pas venu. Je suis très respectueux des formes et je ne pouvais donc pas venir si l'OM ne m'y a pas autorisé. Un accord a été trouvé entre les deux clubs et, donc, je peux discuter officiellement avec la direction de Wolfsburg. Avez-vous discuté avec Didier Deschamps, comme vous le souhaitiez, avant de quitter l'OM ? Non, car je suis venu directement ici après avoir reçu l'aval de Marseille. Je ne me suis pas présenté au siège du club. Votre départ a-t-il un rapport avec celui de Pape Diouf ? Ça n'a rien à voir. J'ai décidé de partir car je pense que j'ai assez joué en France en suivant une courbe ascendante. J'ai joué à Troyes, j'ai ensuite accédé avec Lorient pour gagner mon seul titre la Coupe de France avec Sochaux. J'ai enfin joué dans le meilleur club français Marseille. A 27 ans, c'était le moment pour moi de partir à l'étranger et de découvrir d'autres sensations. Wolfsburg, ce n'est peut-être pas la meilleure destination pour un joueur ambitieux comme vous ? J'ai choisi la Bundesliga car je considère que c'est l'un des meilleurs championnats du monde avec la Liga et la Premierleague. Pourquoi Wolfsburg ? Parce que tout simplement, c'est le champion d'Allemagne en titre. Ce n'est pas facile de ravir le titre au Bayern de Munich, au Werder de Brème, à Stuttgart ou au Bayer Leverkusen. Si c'était la Coupe d'Allemagne, on penserait peut-être à la chance, mais il s'agit du championnat qui consacre la meilleure équipe. Au jour d'aujourd'hui, Wolfsburg est la meilleure équipe d'Allemagne et elle est la meilleure destination pour un joueur ambitieux comme moi puisqu'il y a déjà la Ligue des champions à disputer cette saison. Avec cette 2e place à Marseille, ne pensez-vous pas que vous êtes parti sur un goût d'inachevé ? Non car cela faisait longtemps que le club n'avait pas joué le titre jusqu'à la dernière journée. En plus, j'ai laissé une équipe qualifiée en Ligue des champions, j'espère d'ailleurs les rencontrer. Comme je viens de vous le dire, j'ai jugé que le moment était opportun de partir et je l'ai fait. Après une première saison difficile, j'ai prouvé ce que je vaux la saison dernière et j'ai décidé de partir sur une bonne note. Et puis, je ne suis pas le genre à critiquer mes anciennes équipes, je ne crache pas dans la soupe comme on dit, je tourne la page et je ne garde que les bons souvenirs. Anthar Yahia est venu au siège de notre journal et nous a dit que vous allez vous éclater dans le championnat allemand… Je suis déjà très content de le croiser en Allemagne, lui Chadli Amri et Karim Matmour. Avec eux, je sais que je ne serai pas dépaysé, mais j'ai encore tout à prouver sur le terrain. Dans les grands championnats européens, il ne suffit pas de dire qu'on est les meilleurs, il faut le prouver sur le terrain et tous les jours. La balle est dans mon camp. Avec les challenges qui attendent l'équipe nationale, n'auriez-vous pas dû privilégier la stabilité en restant à Marseille ? Mais qui peut m'affirmer aujourd'hui que je ne me blesserai pas avec Marseille ? Qui peut m'assurer que j'aurai un temps de jeu consistant ? Personne bien sûr. Moi, je ne fais pas ce genre de calculs. La confiance de l'entraîneur de Wolfsburg qui me voulait depuis qu'il était à Stuttgart a été très importante pour moi. Lorsque c'est l'entraîneur qui insiste pour vous avoir, vous êtes naturellement stimulé. Je ferai tout pour être digne de cette confiance pour jouer régulièrement et être compétitif en équipe nationale. En parlant de l'équipe nationale, savez-vous que l'Egypte a battu le Rwanda 3 à 0 ? Oui, mais ça ne m'intéresse pas de savoir que l'Egypte a gagné ou pas. Ce n'est d'ailleurs pas une surprise pour moi, je pense même que les Egyptiens sont capables de gagner au Rwanda et en Zambie. Tout ce qui m'intéresse, ce sont nos deux prochains matchs à domicile face à la Zambie et le Rwanda qu'on doit absolument gagner. Nous ferons tout pour récolter 13 points avant d'aller en Egypte en novembre et se qualifier en Coupe du monde. Sincèrement, je rêve de voir le drapeau algérien en Afrique du Sud. Avez-vous déjà choisi votre numéro avec Wolfsburg ? Non, ça dépendra des numéros restants. En tout cas, moi, je ne suis pas superstitieux, j'ai déjà pris le 17 à Troyes, le 15 en équipe nationale, le 8 à Sochaux et le 6 à Marseille. Je n'ai pas de préférence particulière. Le 12 août on joue l'Uruguay à Alger. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Rien de particulier. C'est vrai que c'est bien de se frotter aux grandes nations comme l'Uruguay, mais le plus important, c'est le 6 septembre et le match contre la Zambie qu'il faudra absolument gagner. Pour moi, le Rwanda et la Zambie, c'est plus fort que l'Argentine et l'Uruguay. Un mot pour les supporters algériens ? Inchallah, je ne les décevrai pas et vive l'Algérie ! Entretien réalisé à Hanovre par Farid Aït Saâda