Abdallah Charchar : «Mon éducation et mon honnêteté m'interdisent de heurter la sensibilité de nos supporters». Yekhlef : «Le soir du match, je ne savais pas que c'était aussi grave». Il semble qu'effectivement, le courant ne passe plus entre Meziane Ighil est ses responsables, particulièrement avec Rebouh Haddad. Nous avions révélé, en effet, dans notre édition de vendredi dernier que l'entraîneur de l'USMA, qui n'avait pas assisté au dîner offert mercredi passé en l'honneur des joueurs, aurait fait exprès d'éviter ses responsables en quittant le stade juste après l'entraînement. Un fait qui nous a interrogé sur les raisons qui ont poussé Ighil à faire l'impasse sur cette cérémonie. Deux jours plus tard, une source très proche au club nous confie que Rebouh Haddad avait été froissé par son entraîneur la veille du déplacement à Saïda. Et pour cause, en prévision de cette importante rencontre, le numéro 2 des Rouge et Noir aurait envisagé de se réunir avec les joueurs, ce que Meziane Ighil, n'en voyant peut-être pas l'utilité, si ce n'est de rajouter de la pression sur les joueurs, aurait refusé. Rebouh Haddad n'en revenait pas, et ce serait d'ailleurs la raison par laquelle il n' pas effectué le déplacement à Saïda, alors qu'il a l'habitude d'accompagner l'équipe dans tous ses déplacements. Voilà pourquoi le courant ne passe plus entre les deux hommes. Et apparemment, la direction ne compte pas reconduire Ighil la saison prochaine. La même source nous confie que dans la foulée, un émissaire usmiste aurait pris attache avec Alain Geiger pour lui proposer l'idée de prendre l'USMA la saison prochaine. Une information à prendre avec des pincettes, car on ne sait pas s'il s'agit d'un contact officiel de la direction du club ou d'une démarche individuelle de Rebouh Haddad. En tout cas, ce différend n'est pas pour arranger les choses en cette fin de saison qui s'annonce très difficile pour les Rouge et Noir qui ont plutôt besoin de sérénité que d'autre chose, comme ces querelles qui ne pourront que compliquer la situation ou cette maladresse d'aller approcher un entraîneur, juste parce que le sien n'a pas vu l'utilité d'une réunion avec les joueurs. --------------- Abdallah Charchar : «Mon éducation et mon honnêteté m'interdisent de heurter la sensibilité de nos supporters» Réagissant à ce communiqué, le secrétaire de l'USMA, Abdallah Charchar, s'est dit à son tour surpris et étonné qu'on ait pu porter de telles accusations à son encontre, tout en rejetant tous les reproches qui lui ont été faits, indiquant par là même que ses propos ont été très mal interprétés. «Je n'ai jamais déclaré que les agents de sécurité ont été recrutés aux fins de "chasser" les supporters usmistes qui viennent demander de l'argent aux joueurs. Il se trouve que, dans tous les hôtels où descend la délégation usmiste, il y a des jeunes qui se présentent, qui pour demander un maillot de l'équipe, qui pour solliciter une aide financière. Néanmoins, il ne s'agit pas d'Usmistes, car les supporters qui nous accompagnent à travers tous les stades du pays sont connus. Dois-je préciser que ces derniers se sacrifient pour le club et que leur mission dépasse parfois celle d'encourager l'équipe dans les tribunes ?» A propos de l'accueil à Saïda, Charchar précise : «Il m'est reproché également d'avoir déclaré que «nous avions bien été accueillis à Saïda». Franchement, comment pourrais-je faire une telle déclaration alors que je suis l'une des victimes de la horde sauvage saïdie ? Je vous conseille de revoir l'émission, car il me semble bien avoir déclaré que les Saïdis nous réservaient un accueil chaleureux avant celui de samedi dernier». Tout en apportant ces précisions, le secrétaire de l'USMA, pour qui c'était la première télé, tient toutefois à s'excuser auprès des supporters s'il a pu heurter leur sensibilité car, dira-t-il, «mon éducation et mon honnêteté me l'interdisent.» --------------- R. Haddad : «Ce n'est pas le moment de polémiquer» Sollicité par nos soins afin de nous donner la position de la direction par rapport à ce supposé dérapage de Abdallah Charchar, le numéro 2 de l'USMA, Rebouh Haddad, nous a indiqué que «ce n'est pas le moment de polémiquer et de créer des tensions à l'intérieur même du club, au moment où l'équipe est toujours fragilisée par ce qui lui est arrivé à Saïda. Charchar aurait dû toutefois faire attention à ses propos en évoquant le rôle de nos agents de sécurité. Il aurait pu se contenter de dire que c'est pour protéger les joueurs sans rentrer dans les détails. Quand on fait une déclaration officielle au nom du club, on doit faire très attention à ses propos, ce n'est pas la même chose que lorsqu'on parle à son propre nom. Je dis que c'est une simple erreur de communication et ce n'est pas la peine d'en faire une montagne, nous n'avons pas besoin de cela en ce moment.» --------------- Un contrat de deux ans aurait été proposé à Messaoudi Le défenseur central du WA Tlemcen, Abdelkader Messaoudi, serait l'une des convoitises de l'USMA pour la saison prochaine. Selon nos informations, l'agent du joueur aurait rencontré récemment un dirigeant des Rouge et Noir pour discuter du sujet. Il semble même que l'USMA serait très intéressée, puisqu'on apprend qu'un contrat de deux ans aurait été proposé à Messaoudi qui, faut-il le préciser, est en fin de contrat avec le WAT. Il est à noter que le joueur, avant d'atterrir au WAT, avait failli signer à l'USMH, mais lors d'un match amical où il n'avait pas montré grand-chose, les supporters harrachis l'auraient vexé, suite à quoi il a décidé de ne plus revenir. C'est Abdelkader Amrani, qui a été son entraîneur à Annaba, qui a mis la main sur lui pour le faire venir à Tlemcen, club où il deviendra un titulaire à part entière. --------------- Belmellat pressenti chez la sélection nationale U17 Actuellement entraîneur des gardiens de but des U21 de l'USMA, Farid Belmellat est pressenti pour intégrer le staff de la sélection nationale des U17. Il faut dire que l'excellent travail que l'ex-international est en train d'effectuer avec les jeunes usmistes n'est pas passé inaperçu chez le staff de la sélection nationale qui veut profiter de sa longue expérience. Sous contrat avec les Rouge et Noir, Belmellat attendra la fin de saison pour discuter avec la direction de l'éventualité de partir, surtout qu'il s'agira de servir la sélection nationale. --------------- Le groupe Ouled El Bahdja indigné par les récentes déclarations de Charchar Le groupe de supporters de l'USMA, Ouled El Bahdja, très proche de l'entourage du club et très influent parmi les fans des Rouge et Noir, s'est dit indigné et consterné par la sortie médiatique de Abdallah Charchar, secrétaire du club, avant-hier, vendredi, sur le plateau de l'émission «Bidoun Tanazoul». Dans le communiqué dudit groupe de supporters, ces derniers se disent indignés devant les propos tenus par Charchar qui, pour justifier la présence d'agents de sécurité autour de l'équipe lors de son déplacement à Saïda, aurait expliqué que les agents en question ont été recrutés pour protéger les joueurs de quelques supporters qui viennent les déranger à leur hôtel lors des mises au vert ou même au stade. Le groupe Ouled El Bahdja accuse Charchar d'avoir porté atteinte au supporter usmiste en faisant savoir que les fans viennent demander de l'argent aux joueurs, estimant que cela, même s'il s'avère vrai, ne devait pas être dit publiquement et que ça devait rester à l'intérieur du club. «Le supporter de l'USMA n'est pas un mendiant, il a sa fierté et sa dignité», pouvait-on lire entre autres dans le communiqué. Aussi, et toujours selon ce groupe de supporters, Abdallah Charchar aurait parlé d'un bon accueil des Saïdis. Choqués, ces supporters s'interrogent : «Comment peut-il remercier des gens qui ont essayé de nous tuer ?» Enfin, le groupe Ouled El Bahdja interpelle la direction de l'USMA à ce sujet afin qu'elle puisse prendre les mesures qu'il faut en exigeant des excuses publiques. --------------- Il n'a pas fait le déplacement à Saïda Yekhlef : «Le soir du match, je ne savais pas que c'était aussi grave» Mohamed Yekhlef était chez lui à Tlemcen, lorsque ses coéquipiers se faisaient lyncher à Saïda à l'issue du match contre le MCS. Suspendu pour cumul de cartons, il n'a donc pas fait le déplacement. Il nous raconte comment il a vécu ces incidents. Pour cause de suspension, vous n'avez pas été du voyage à Saïda. Comment avez-vous vécu ce qui est arrivé à votre équipe ? Je n'ai pu me rendre compte de la gravité des faits que le lendemain de la rencontre à travers ce que j'avais pu lire dans les journaux et des informations qui me parvenaient d'un peu partout, particulièrement de mes coéquipiers. Pourquoi jusqu'au lendemain, vous n'avez pas pu savoir ce qui s'est passé le soir du match ? Si, mais je ne savais pas que c'était aussi grave. Le jour du match, j'étais chez moi, à Tlemcen. Quelqu'un que je connais à Tlemcen, un supporter de l'USMA, est allé à Saïda pour assister au match. J'étais en contact permanent avec lui au téléphone. A cinq minutes de la fin, il m'a dit qu'il allait quitter le stade, car la situation avait commencé à déborder. Je ne savais même pas que l'USMA avait égalisé. Par la suite, j'ai essayé de joindre les joueurs, mais avec ce qui se passait à ce moment-là, il était difficile de les avoir au téléphone. Mais j'ai pu parler à quelques dirigeants qui m'ont fait savoir que les joueurs ont été agressés, qu'on les a tabassés et qu'ils avaient du mal à quitter le stade. Et vous avez pu avoir les joueurs par la suite au téléphone ? Oui, j'ai pu parler à quelques-uns d'entre eux plus tard. Ils m'ont raconté ce qui s'est passé, mais jusque-là, même après avoir discuté avec les joueurs, je ne pensais pas que c'était aussi grave. Je croyais que c'était de simples dépassements, des menaces et des intimidations, comme cela se produit partout quand il s'agit de matchs aussi importants. Quand vous êtes-vous rendu compte que c'était très grave ? Je vous l'ai dit, c'était le lendemain car, la veille, je ne voulais pas trop déranger les joueurs qui n'étaient pas en état de parler longtemps au téléphone. Et ce n'est que lorsque j'ai rejoint l'équipe pour la reprise des entraînements que j'ai vu l'étendue des dégâts. On m'a alors tout raconté, avec tous les détails et, franchement, je n'arrivais pas à en croire mes oreilles. Là, je me suis dit que le football, c'est terminé en Algérie. Vous avez été choqué ? Plus que ça, vous vous rendez compte qu'on a essayé de tuer les joueurs ? Quelle était l'intention de celui qui a poignardé Laïfaoui ou de celui qui avait porté un coup de couteau à Djediat qui avait pu le barrer avec son bras ? C'est très grave ! Un joueur quitte son domicile pour aller jouer un match de football et il n'est pas sûr de pouvoir revenir chez lui vivant. Quel est l'état des lieux à présent ? Ça va beaucoup mieux. Psychologiquement, les joueurs se portent mieux et se sont tous remis au travail. On essaye d'oublier ce qui s'est passé même si ces incidents ne doivent jamais être oubliés.