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Belhanda «Pour moi, le meilleur footballeur du monde est un Algérien»
Publié dans Le Buteur le 30 - 04 - 2012

«Zidane est mon idole, Mustapha Hadji et Bassir me faisaient rêver lorsque j'étais gamin.»
Pour commencer, un mot sur ce succès arraché face à Valenciennes (entretien réalisé dimanche passé).
C'était dur à réaliser contre une équipe de Valenciennes qui joue le maintien. Après notre défaite à Lorient, on devait se rassurer. Hormis le match perdu face au PSG, ici à la Mosson, on est resté invincibles à domicile. Donc, il fallait préserver notre suprématie à la maison.
Après ce succès, on peut dire que vous êtes bien partis pour décrocher le titre.
C'est vrai que nous sommes bien là, mais l'important, c'est de gérer ces cinq derniers matchs qui se présentent tous comme des finales. On a gagné une ce soir (dimanche) et il faudra maintenant surveiller le parcours du PSG en cette fin de saison tout en gardant notre régularité pour terminer en tête.
Personne n'attendait Montpellier, un club dont le budget reste modeste par rapport à l'OM, l'OL ou le PSG. Dans cette position en cette période de la saison, est-ce une surprise pour vous ?
Je dirai que c'est un travail de fond qui a été entamé depuis bien longtemps. Notre groupe vit ensemble depuis maintenant trois ou quatre ans et cette année, on commence à récolter un peu les fruit des efforts consentis. C'est vrai aussi que personne ne nous voyait à cette place devant Paris, Lyon ou Marseille, mais on est bien là et on aura notre mot à dire.
La course pour le titre se limitera à deux équipes. Etes- vous capable de détrôner le PSG ?
Bien sûr. On l'a fait pendant toute la saison, et ce n'est pas à cinq matchs de la fin qu'on va flancher. Après, comme je l'ai dit, il faut garder le même sérieux, la même discipline et la même détermination pour arriver en tête.
En évoquant Paris, on sait que vous faites partie des joueurs maghrébins visés par ce club. Avez-vous reçu une offre du PSG ?
A l'heure où je vous parle, je n'ai reçu aucune proposition. C'est vrai que ça parle beaucoup de mon transfert au PSG dans les journaux, mais je dois vous préciser une chose : je suis concentré à fond avec mon club. Il y a un titre de champion en jeu et j'ai envie de le gagner. Après, s'il y a un intérêt du PSG ou d'une autre équipe, ils n'ont qu'à prendre contact avec mon agent pour enclencher les discussions. Pour l'instant, ma seule obsession est de finir champion avec Montpellier.
D'autres clubs européens vous suivent de très près. Il y a Newcastle, on parle aussi du Bayern Munich et d'autres clubs italiens qui sont sur vos traces. N'avez-vous pas envie de vivre autre chose, après trois saisons pleines à Montpellier ?
C'est vrai que tout joueur aimerait évoluer dans un grand championnat comme ceux d'Angleterre, d'Allemagne où d'Espagne, même si je dois dire que le niveau du championnat en France reste bon aussi. Je ne cache pas qu'il y a des clubs qui font rêver ; après, si on arrive à réaliser ces rêves, ça serait magnifique. Sinon, je vis au jour le jour ; je ne me précipite pas.
Et quels sont vos championnats préférés ?
J'aime bien ceux d'Angleterre et d'Allemagne.
Et pour quelle raison vous aimez ces deux championnats ; pourquoi pas l'Espagne, par exemple ?
J'aime bien le jeu dur et j'aime aussi aller au contact. C'est vrai aussi que ça va vite et c'est le football que j'affectionne bien. En Allemagne, il y a beaucoup d'espaces dans le jeu et je pense c'est là que je pourrai m'épanouir. Après, l'Espagne et l'Italie restent de très beaux championnats aussi.
On sait que vous êtes ami avec Ryad Boudebouz. Connaissez-vous d'autres joueurs algériens évoluant en Ligue 1 ?
Ryad est un bon ami. L'été passé, il était venu à Montpellier et on a passé d'agréables moments ensemble. Je connais aussi Foued Kadir que je viens de croiser sur le terrain (dimanche passé). C'est un mec génial et très doué.
Après votre saison époustouflante, vous êtes aussi bien parti pour décrocher le titre de meilleur joueur de Ligue 1 cette saison. Est-ce dans vos objectifs ?
Moi, je ne focalise pas sur les titres individuels. Je suis plutôt concentré sur l'objectif du club. Après, c'est vrai que c'est flatteur d'être désigné parmi les meilleurs joueurs de Ligue 1, parce que ça récompense mes efforts et mes prestations durant la saison avec mon équipe.
Pierre Mènes, le célèbre journaliste français, a déclaré que la DTN française n'a pas fait son travail en laissant filer un joueur de votre talent. Qu'est-ce que cela vous fait ?
Je ne sais pas trop quoi dire, mais c'est vrai que je n'ai jamais été appelé en sélection de l'équipe de France en jeunes. Peut-être qu'il voulait parler de ça, sinon, j'ai opté pour le Maroc ; donc voilà, qu'on respecte ma décision. Comme je l'ai toujours dit aux journalistes français, qu'on arrête de me poser cette question parce que, pour moi, évoquer à chaque fois mon choix, c'est dénigrer le Maroc.
Oui, mais avec votre niveau actuel, vous aurez eu peut- être l'opportunité de jouer l'Euro 2012...
Ecoutez, je n'ai pas de regrets ; je suis bien avec le Maroc. J'ai fait une CAN avec mon pays et cela m'a rendu très fier, malgré le fait que ça s'est mal passé. Maintenant, on a les éliminatoires de la CAN 2013 et celles de la Coupe du monde à préparer. Je sais que je vais vivre de fortes sensations avec le Maroc.
Avec un peu de recul, comment jugez-vous votre participation à la dernière CAN ?
Elle a été mauvaise. On avait l'ambition d'aller jusqu'au bout ou, au moins, sortir de notre groupe, mais le football en Afrique est devenu très difficile avec les conditions climatiques qui ne sont pas faciles à gérer. Dans une compétition pareille, il faut être au top au niveau physique et technique. Je crois que c'est ce qui nous a un peu manqué durant cette CAN-2012.
Le derby perdu contre la Tunisie a fait des dégâts aussi…
Exactement. C'était notre premier match, et vous connaissez bien l'importance des premières rencontres dans ce genre de compétition, surtout qu'on devait enchaîneravec un autre match face au Gabon, le pays organisateur. Après ce revers face à la Tunisie, c'était presque perdu d'avance.
Cet échec est dû à quoi, selon vous ?
Je dirai qu'on s'est vus peut-être trop beaux. Avec les qualifications que nous avons faites, je pense qu'on était partis trop confiants même ; je crois aussi qu'on n'a pas respecté nos adversaires.
Quel enseignements tirez-vous de cette participation ?
Il est clair que quelque part, notre participation à cette CAN aura été positive puisqu'elle a permis à plusieurs de nos joueurs de découvrir pour la première fois cette compétition. Ça nous a permis aussi de gagner en expérience.
Le 4 à 0 infligé à l'Algérie vous a aussi peut-être endormis, non ?
C'est vrai, surtout qu'après, on avait enchaîné par de bonnes prestations contre l'Ouganda et le Cameroun lors du tournoi LG Cup. Je crois qu'après la large victoire acquise face à l'Algérie, nous nous sommes cru trop forts. Ce derby gagné n'était finalement pas une finalité, mais, surtout, un match qui pouvait aussi tourner à l'avantage de l'Algérie. C'est vrai que cette victoire a rendu le peuple marocain trop fier, mais il ne faut pas s'arrêter sur ce match.
C'était aussi votre première éclatante victoire obtenue avec le Maroc. Vous avez vécu cela comment ?
C'est vrai. En compétition internationale, c'était une première grosse victoire pour moi. Franchement, c'est pour vivre des moments comme ceux qu'on avait vécus à Marrakech qu'on joue au foot. En Algérie aussi, c'était pareil : après la victoire des Algériens, tout le pays s'est levé. Eux, ils l'ont fait au match aller ; nous, on l'a fait au match retour.
Pourtant, avant ce match de Marrakech, vous étiez anxieux et cela se lisait dans vos déclarations…
Oui, parce qu'on savait qu'après leur victoire au match aller, ils n'avaient rien à perdre et qu'ils allaient venir chez nous pour gagner et tenter une qualification. On avait aussi la pression du public. Quand tu joues chez toi contre l'Algérie, si tu perds, tu ne sais pas comment ça va se passer. Heureusement qu'on avait gagné parce qu'on était attendus par tout un peuple, et parce que cela faisait longtemps qu'on n'avait pas participé à une phase finale de Coupe d'Afrique.
Et si l'on parlait un peu de ce match joué à Annaba ?
J'ai trop adoré cette ambiance du stade de Annaba. Je ne sais pas combien de places assises il y avait mais c'était quelque chose d'incroyable. J'aime bien jouer dans des stades comme ça.
D'ailleurs, juste avant le match, on a commencé à filmer les supporteurs présents pour immortaliser ce moment. Vous savez, on est là pour jouer de grandes compétitions, et avec un public qui vous encourage à fond, ça vous donne envie de tout donner.
Vous vous êtes senti chez vous, quoi ?
Absolument. On a tous aimé ; on été bien reçus ; on a bien mangé ; on ne s'est pas sentis étrangers. Après tout, l'Algérie ou le Maroc, c'est kif-kif, quoi.
On aimerait maintenant discuter d'autres choses. Pouvez-vous nous dire quelles sont vos idoles au Maroc ?
J'aime bien Merouane Chamakh, mais il y a Mustapha Hadji et Bassir aussi qui avaient joué la Coupe du monde 98. C'est un peu des repères pour un jeune comme moi, parce que comme vous le savez, les Coupes du monde pour les pays d'Afrique se font rares, donc je dirais que c'est Hadji et Bassir qui me faisaient rêver.
Connaissez-vous la génération des Timoumi, Bouderbala… ?
(Il nous coupe) Oui, je connais Timoumi et Bouderbala que j'ai rencontrés cette année.
Parlez-nous de cette rencontre avec Bouderbala…
Bah, il est venu m'interviewer, et voilà, ça s'est très bien passé. Je l'ai accueilli chez moi ; c'est un mec en or. Après, tout le monde dit que j'ai un peu le même style que lui. Il m'a montré des vidéos de lui sur Youtube et, franchement, c'était un très grand buteur.
Vous vous reconnaissez dans son style de jeu ?
Oui. C'est vrai qu'il était plus efficace, mais je crois qu'on avait cette même hargne sur le terrain.
Justement, cette année, vous avez été efficace avec pas mal de beaux buts marqués.
J'essaye de me montrer efficace parce que je sais que les statistiques, ça compte. Personnellement, ça fait toujours plaisir de marquer des buts même si je préfère faire des passes décisives parce que, à la base, c'est mon rôle en tant que numéro dix et meneur de jeu de cette équipe de Montpellier.
Et quelle est votre idole mondiale ?
Zidane, comme pour presque tout le monde.
Quel est l'entraîneur qui a constitué un tournant dans votre carrière ?
C'est René Gérard.
Pourquoi ?
Parce que c'est lui qui m'avait repéré lorsque j'avais disputé la finale de la coupe Gambardella, alors que j'étais toujours en CFA, et que je devais encore reprendre avec la réserve du club avant qu'il ne m'appelle pour intégrer le groupe professionnel qu'il avait pris en main. J'étais en vacances au Maroc et j'ai reçu un appel du club pour me dire que le nouvel entraîneur me voulait dans son effectif. J'ai dû écourter mes vacances pour rejoindre le groupe pro. Cela s'est passé au mois de juillet 2009. Le coach m'a vite fait confiance et il me faisait jouer et, donc voilà, c'était un tournant déterminant dans ma jeune carrière. C'est pour cela que j'ai envie de gagner le titre de champion pour l'offrir au coach et au président Luis Nicollin.
Parlez-nous un peu de vos débuts. Avez-vous commencé directement à Montpellier ?
J'ai commencé à Aramon ; c'est un petit village du côté de chez moi, à Avignon. Après, je n'ai pas tardé à rejoindre Remoulins et j'ai fait aussi six mois avec MCJ Avignon. C'est un club assez connu dans le Vaucluse qui était aussi en partenariat avec plusieurs clubs professionnels. Par la suite, j'ai intégré le centre de formation de Montpellier.
Et là, vous êtes un joueur courtisé et trop demandé sur le marché.
El Hamdoulillah. Tout vient de Dieu. Moi, je n'ai pas envie de brûler les étapes. J'essaye d'avancer tranquillement sans me prendre la tête.
Adil Taârabt a été élu meilleur joueur arabe, une distinction offerte par les quotidiens Le Buteur et El Heddaf. Cela vous intéresse-t-il de gagner un titre pareil ?
Ça fait toujours plaisir de glaner des titres personnels, mais comme je l'ai dit tout à l'heure, je préfère me baser sur le collectif. Après, être nominé pour gagner une distinction comme ça, c'est toujours flatteur.
Selon vous, Taârabt mérite-t-il cette distinction ?
Bien sûr que oui. Adil est un très bon joueur. C'est vrai qu'on dit de lui qu'il n'est pas encore mature mais il reste un joueur formidable. Comme tout le monde le sait, Adil possède les qualités pour jouer dans le plus haut niveau.
Et pour le Ballon d'Or algérien, c'est Ryad Boudebouz qui a été sacré meilleur joueur algérien 2011. Etes-vous au courant ?
Oui, bien sûr. J'étais bien au courant, lorsqu'il était venu à Alger pour récupérer son trophée. Je l'ai d'ailleurs rencontré à Paris.
Un mot sur les qualités de Boudebouz le joueur ?
Ryad est un super joueur ; il fait des trucs incroyables avec le ballon. C'est vrai qu'à Sochaux, ils sont tous en difficulté mais sans vouloir dénigrer Sochaux, je crois qu'il doit partir pour rebondir dans un grand club. C'est un futur grand joueur.
Chamakh à Arsenal, Mesbah au Milan AC, Feghouli à Valence : le football maghrébin se met bien en valeur...
C'est vrai. Maintenant, il n'y a pas que les Brésiliens qui font les beaux jours des clubs européens. Je crois qu'il y a aussi des Français et des Maghrébins qui possèdent du talent aussi. D'ailleurs, le meilleur joueur du monde, pour moi, c'était un Algérien (il parle de Zidane). C'est comme ça, pour moi, c'est un don de Dieu.
Des Maghrébins qui évoluent dans les plus grands clubs européens, cela vous fait quoi ?
D'abord, c'est une fierté ; après, bien sûr, ça stimule. Merouane Chamakh, par exemple, qui a rejoint Arsenal, est mon grand frère ; c'est un modèle pour tous les jeunes Marocains. Je n'étais pas encore professionnel lorsque je le regardais jouer à Bordeaux. Quand je vois Mesbah jouer au Milan AC, ça me donne l'espoir d'atterrir dans un grand club à l'avenir.
Après, hormis Feghouli qui est un titulaire en puissance à Valence, Chamakh et Mesbah sont un peu en rude concurrence. Cela ne vous effraie-t-il pas ?
Pas du tout. Vous savez, lorsque vous jouez dans ce niveau-là, la concurrence devient très dure et c'est ce qui fait avancer et progresser un joueur. Cela est normal.
Vous êtes de quelle région au Maroc ?
Je suis originaire de Taza ; c'est entre Fès et Oujda.
Vous n'êtes pas du Rif, alors ?
Non. C'est vrai qu'il y a beaucoup de Rifains dans la région, parce qu'il y a El Nador à côté, mais moi je suis plutôt Bernoussi.
Passez-vous vos vacances au Maroc ?
Oui. Je me rends souvent, pratiquement chaque été et chaque mois de décembre, je me déplace au Maroc pour les vacances.
C'est là-bas que vous vous sentez bien ?
Je m'y sens très bien. C'est mon deuxième pays. C'est 50-50 avec la France ; donc, dès que j'ai l'occasion de me déplacer, j'y vais.
Vous êtes Raja ou Wydad ?
Je suis Rajaoui.
Pourquoi le Raja et non pas le Wydad ?
C'est comme ça ; j'aime bien les Verts : vive El Khadra (rires) !
Avez-vous déjà assisté à ce derby ?
Malheureusement, non. Je devais assister au derby programmé pour un samedi, l'année dernière, mais comme j'avais un match le dimanche, j'ai renoncé à la dernière minute.
Vous êtes trop mangeur ?
Pas vraiment, non. Je suis plutôt modéré et simple dans ma vie.
Vous aimez bien la cuisine maghrébine ?
Oui, c'est clair.
Quel est votre plat préféré ?
Le couscous et le poulet rôti.
Quels sont vos objectifs avec la sélection marocaine ?
D'abord, il y a une qualification à la prochaine CAN-2013 à préparer et à ne pas rater. Ensuite, il y a les matchs des éliminatoires de la Coupe du monde qu'on disputera le mois de juin prochain. On va tout donner pour remporter les deux premiers matchs pour amorcer un bon départ.
Votre groupe, vous le jugez comment ?
C'est un groupe très dur. En plus de la Gambie que l'Algérie a déjà battue à l'extérieur, il y a la Côte d'Ivoire et la Tanzanie. Tout le monde connaît la Côte d'Ivoire et ses grands joueurs qui évoluent dans les plus grands championnats en Europe. Après, la Tanzanie, on l'a déjà jouée mais en Afrique, et il faut rester sur ses gardes parce que les équipes africaines sont devenues très difficiles à jouer, surtout chez elles.
Quelles seront vos chances par rapport aux Ivoiriens ?
Je dirai que si l'on gagne chez nous, le 9 juin prochain à Marrakech, nos chances seront très grandes de passer. On doit éviter le scénario de la dernière CAN où on avait trébuché d'entrée, ce qui nous a coûté un mauvais départ. Maintenant, si l'on bat la Côte d'Ivoire, on gagnera en confiance et croire de plus en plus à la qualif.
La CAN-2013 sera-t-elle une occasion pour vous d'effacer ce mauvais souvenir de la CAN-2012 ?
Tout à fait. Les fans marocains ont été déçus par notre sortie prématurée parce qu'ils nourrissaient beaucoup d'espoirs sur nous. Seulement, ils doivent savoir que nous sommes aussi très touchés par cette mésaventure. Maintenant, il va falloir arracher notre qualification à la CAN-2013 et tenter de nous racheter aux yeux de notre public.
Selon vous, Eric Gerets est-il l'homme de la situation ?
Oui, c'est l'homme qu'il faut, je dirai. C'est un coach d'expérience ; il sait ce qu'il doit faire dans les moments difficiles. C'est vrai que ça ne s'est pas bien passé lors de la CAN)- 2012 mais comme on dit, c'est bien d'apprendre de ses erreurs. N'oubliez pas aussi que c'est sa première expérience à la tête d'une sélection africaine. Il faut lui laisser le temps de travailler avec son groupe.
Pour vous, la solution provient-elle d'un coach étranger ?
Je ne peux juger les entraîneurs locaux mais tout le monde connaît la valeur de Gerets. Il est passé par de grands clubs ; c'est quelqu'un qui assure. Il est en train de construire quelque chose de fort ; il ne faut pas trop le déstabiliser. Je pense qu'avec lui, on va y arriver.
L'Algérie est dans le groupe du Mali, du Rwanda et du Bénin. Comment voyez-vous les chances des Algériens dans cette poule ?
Je dirai que c'est jouable. L'Algérie a un gros potentiel. Avec Feghouli qui a intégré la sélection, Ryad Boudebouz et Foued Kadir qui sont aussi trop forts, ça devrait passer se pour vous. Il y a de gros joueurs comme Mesbah et Bougherra qui vont donner plus d'expérience à votre Equipe nationale.
Vous allez quand même nous divulguer une piste. Votre agent vous a-t-il parlé d'un club qui vous veut pour cet été ?
Il y a quelques pistes, mais comme je l'ai dit tout à l'heure, je n'ai pas envie d'en parler maintenant. Je ne veux pas me projeter dans l'avenir parce que je suis concentré à fond sur ma fin de championnat avec, au bout, un titre qui se profile pour moi avec Montpellier.
Comment passez-vous votre temps ici à Montpellier ?
Je suis souvent avec mes potes ici. Sinon, c'est entraînement et sieste.
Quel est l'avenir du football maghrébin ?
Il est en pleine expansion. Il est en train de se reconstruire. Avec des entraîneurs de la trempe d'Eric Gerets ou de Vahid Halilhodzic, les équipes maghrébines vont certainement grandir et avancer. Après, inch'Allah, on va arriver en quarts ou en demi-finales de la Coupe du monde. Le Ghana l'a fait, pourquoi pas nous ?
Vous êtes Real ou Barça ?
Real Madrid.
Pour la Ligue des champions, vous voyez qui ?
Le Bayern de Munich.
Que représente pour vous la famille ?
Beaucoup. Sans la famille, on n'avance pas. C'est elle seule qui te dit la vérité et qui te recadre lorsque tu te prends la tête. La famille a toujours été là pour moi dans les moments difficiles. Ce sont eux qui m'ont inculqué l'amour du pays et l'éducation selon le rite musulman. Mes parents sont nés au bled et je suis fier d'eux, sinon je ne serai pas là à jouer pour le Maroc.
Vous avez beaucoup de fans algériens et maghrébins. Un mot pour eux.
Cela me fait plaisir. Vous savez, je ne fais pas de distinction entre Tunisiens, Algériens ou Marocains ; nous sommes tous des frères. On est tous musulmans. Il ne faut pas faire de différences entre les races et les pays, parce que cela divise les peuples, et la division dans notre religion est interdite. Je remercie tous mes fans et je leur dis : Allah Yehfadkoum.


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