«A notre tour, nous allons demander la délocalisation du match retour pour risque d'attentats» Suite à la correspondance adressée par la Fédération algérienne de football à la plus haute instance footballistique de la planète, la FIFA, lui demandant la délocalisation du match Mali-Algérie, prévu le 9 juin à Bamako, en dehors du territoire malien, à cause de l'insécurité du règne au Mali depuis le coup d'Etat dont a été victime le président déchu, Amadou Touré Toumani, en avril dernier, la situation est devenue très tendue, au point de constituer un danger aux étrangers. Selon une source bien informée, la démarche entreprise par Mohamed Raouraoua a pour but de garantir la sécurité à la délégation algérienne. Hier matin, nous avons pris attache avec le président de la Fédération malienne de football, Hammadoun Cissé Kolade, pour connaître ses impressions, suite à la démarche de la FAF. Grande fut notre surprise en écoutant ses réponses provocatrices et qui n'ont rien à voir avec la situation actuelle. On a l'impression que ce dernier vit sur une autre planète.
«A notre tour, nous allons demander la délocalisation du match retour pour risque d'attentats» Hammadoun Cissé Kolade est passé à la provocation. Il déclenche les hostilités lorsque nous lui avons demandé sa réaction, suite à la démarche de la Fédération algérienne de football, demandant de délocaliser le match aller face au Mali, pour des raisons strictement sécuritaires, afin d'assurer la sécurité de la délégation : «Je me demande comment et pourquoi la Fédération algérienne de football a procédé à cette démarche. A Bamako, il n'y a pas de danger. La situation est très calme. A notre tour, nous allons saisir la FIFA pour qu'elle délocalise le match retour prévu à Alger. Il n'en est pas question de jouer là-bas du fait que la situation à Alger est également tendue !» Une réponse surprenante qui nous amène à lui demander d'être plus explicite : «A Alger, la situation n'est pas calme, il y a des risques d'attentats. On a souvent entendu parler de morts à Alger.» Sans doute, Hammadoun Koladé a dû confondre l'Algérie avec un autre pays. En tout cas, c'est de la pure provocation et une telle déclaration, voire accusation grave, risque de faire couler beaucoup d'encre. «Nous ne jouerons qu'à Bamako, pas ailleurs» Le président de la Fédération malienne de football est catégorique. Il estime que le match Mali-Algérie aura lieu à Bamako, pas ailleurs, comme nous l'a déjà signifié au début de la crise. A ce propos, il dira : «Le match Mali-Algérie aura bel et bien lieu à Bamako, au stade du 26-Mars, pas ailleurs. Je suis catégorique en tout cas. On n'est pas prêts à jouer dans une autre ville. Je le répète encore une fois, la situation n'est pas tendue comme beaucoup le pensent. C'est notre droit de recevoir sur notre territoire, étant donné que le calme est revenu depuis longtemps.» «Ce n'est pas parce que Raouraoua est un membre de l'exécutif de la FIFA que le match sera délocalisé !» Le ton est même monté d'un cran, au point où le président de la Fédération malienne de football s'est laissé aller à quelques vociférations. «Ce n'est pas parce que Raouraoua est un membre du Comité exécutif de la FIFA que le match sera délocalisé. On est dans notre droit», a laissé entendre Hammadoun Cissé Koladé sous un air de colère. Une autre provocation à presque un mois du déroulement de la rencontre ! Ce qu'a oublié Hamadoun Cissé Le moins que l'on puisse dire, c'est que le président de la Fédération malienne de football a la mémoire courte, ou qu'il est carrément novice dans le monde du football. Hammadoun Cissé Koladé a oublié ce qui s'est produit lors du match aller des éliminatoires de la CAN 1998. La rencontre s'est jouée en 1997 au stade Modibo-Keita de Bamako, lorsqu'un officier de l'armée malienne avait assigné un coup de poing en plein visage au sélectionneur national de l'époque, Abderahmane Mehdaoui. Tous les Algériens et Maliens avaient suivi la scène en direct, ce qui avait entraîné l'interruption de la partie, durant plusieurs minutes, avant son terme. On se demande alors si Hammadoun Cissé se souvient de cet incident ou non. Ce petit rappel est une preuve que même si la situation est calme, le jour du match rien n'indique qu'elle le sera. Que dire alors d'un tel climat de tension ! Il ne faut pas oublier aussi ce qu'ont enduré les arbitres algériens et l'équipe d'Al Ahly qui a affronté la semaine passée la formation de Djoliba en Ligue des champions africaine et qui les a obligés à rester plusieurs jours supplémentaires à Bamako.