Boucherit : «Michel est un minable» Benchaïra : «Comment me soupçonner alors que je n'ai même pas joué ce match» Soupçonné d'avoir levé le pied lors du match face au MCO, samedi dernier à domicile, les cinq joueurs écartés, à savoir Maïza, Boucherit, Maroci, Benchaïra et Kacem, ont tenu à répondre aux accusations du président Tiab et du coach Michel. Lors d'une conférence de presse organisée hier dans la matinée à l'hôtel Zéphyr, les joueurs en question ont tenu à démentir formellement ces inculpations qui ne tiennent pas la route, d'après eux. Ils estiment donc que c'est une machination préparée et montée de toutes pièces par certains qui ont tout fait pour les discréditer à trois journées seulement de la fin de la saison alors qu'ils étaient des titulaires à part entière depuis le début de saison. «C'est à ne rien comprendre», dira la majorité des joueurs qui sont en train de vivre des moments très difficiles ces derniers jours à cause des menaces des supporters. Rien ne leur a été signifié par la direction Même si elle devait les aviser de la décision qui a été prise en concertation avec le staff technique, la direction de la JSMB n'a toujours pas envoyé de notification officielle aux joueurs écartés pour confirmer leur exclusion. Une situation qui commence à les agacer, eux qui n'y comprennent vraiment plus rien. D'un côté, ils sont exclus définitivement, et ne peuvent par conséquent reprendre avec le club mais d'un autre côté ils n'ont toujours rien reçu de la part de la direction qui confirme leur mise à l'écart. Ces joueurs pensent aussi que la direction veut profiter de cette situation pour dépêcher un huissier de justice afin de noter leur absence alors qu'ils ne peuvent toujours pas reprendre suite à ces accusations. Maïza, le plus menacé, est à Annaba actuellement L'axial Adel Maïza, qui a été pris pour cible lors du dernier match, s'est rendu directement après la rencontre face au MCO chez lui à Annaba. Le joueur s'y trouve toujours et n'a même pas assisté à la conférence de presse hier. Il a voulu se déplacer, mais les joueurs lui ont suggéré de rester à Annaba pour éviter des complications avec les supporters. «Il est en train de vivre des moments délicats. Il voulait se déplacer pour assister à cette conférence et expliquer ce qui s'est passé réellement, mais on lui a déconseillé de le faire par précaution. Il ne mérite pas ça, comme nous tous d'ailleurs», nous diront les joueurs écartés hier. Pour rappel, Maïza a raté un penalty lors du dernier match et il est en train d'en subir les conséquences. Les autres joueurs se montrent solidaires et le scénario de 2002 dans les esprits Même s'ils ont repris hier matin le plus normalement du monde après avoir été empêchés d'entraînement avant-hier dans la soirée, le gros des troupes qui lui aussi est toujours sous le choc s'est montré solidaire avec ses camarades. Il faut dire aussi qu'ils ont joué ensemble toute la saison, voire plus. Ces derniers estiment aussi que du moment qu'il n'y a pas de preuve matérielle pour les incriminer, il est nécessaire de ne pas les accuser. Cela rappelle à certains le scénario de la saison 2002 avec Benzekri, qui a écarté quatre joueurs, à leur tête, Kamel Habri, avant que le groupe se solidarise avec eux. Ce qui a poussé le club à jouer avec les juniors la saison d'après, et qui lui a coûté la relégation en Division 2 à l'époque. Tiab compte les auditionner aujourd'hui ou demain D'après nos informations, le président Tiab, qui n'a toujours pas avisé ces joueurs de leur mise à l'écart de manière officielle, compte bien les auditionner un par un aujourd'hui ou demain. Une option qui permettra au président d'avoir la version de chacun de ces joueurs. En tous les cas, le président ne compte plus les reconduire et même les joueurs eux aussi ne veulent plus revenir même si la direction consent à passer l'éponge. C'est dire que ces derniers sont les premiers joueurs à quitter la JSMB définitivement cet été avant de dévoiler, après le match du MCS, la liste des autres libérés. ------------------ Boucherit : «Michel est un minable» «Je ne sais pas comment ils ont fait pour nous accuser d'avoir levé le pied face au MCO. C'est vraiment honteux de leur part ! En plus, Michel a dit que nous sommes des mercenaires. C'est quoi ça au juste ? Avant ce match, il était très heureux de me récupérer, à l'image des autres joueurs, et maintenant on est devenus des boucs émissaires. On ne crève pas de faim pour combiner un match alors qu'on jouait le titre. Cela ne tient pas la route. Michel est un minable qui ne cherche que ses intérêts personnels. Au lieu de s'occuper de l'équipe, il fait des affaires sur le dos des joueurs afin de prendre sa quote-part. Je pense que tout le monde est courant.» «Quand on gagne, c'est lui et quand on perd, on n'a pas de niveau, c'est du n'importe quoi !» «Moi, je n'arrive toujours pas à comprendre cet entraîneur. Il n'est jamais logique dans ses déclarations. Sans parler des accusations qu'il a portées à notre encontre après le match face au MCO. Ce dernier parle toujours de lui et de ses choix bien étudiés, alors que c'est la même équipe qui joue souvent avec lui quand il gagne ; et en cas de défaite, il change carrément de discours pour dire que la JSMB est limitée et que les joueurs n'ont pas de nouveau. C'est lui qui n'a pas le niveau et non pas la JSMB.» «Si mon expulsion est une preuve, alors Zidane a vendu le match contre l'Italie» «Les gens parlent de mon carton rouge que j'ai pris lors de ce match. Pourquoi ils ne parlent pas de celui de l'aller contre cette même équipe ? C'est le football, donc on n'est jamais à l'abri de recevoir un carton jaune ou un rouge. Si vraiment ce carton est une preuve, alors je peux vous dire que Zidane a vendu le match contre l'Italie lors de la finale de la Coupe du monde 2006. Ces gens parlent pour attirer l'intention, alors qu'il vaut mieux qu'ils se taisent» --------- Benchaïra : «Comment me soupçonner alors que je n'ai même pas joué ce match» «Tout à la JSMB est en train de perdre la raison. Ils sont en train de faire du cirque au quoi ? On n'a rien compris, sinon comment accuser un joueur qui n'a même participé à cette rencontre d'avoir levé le pied. C'est honteux ! Je sais que si on avait gagné face au MCO personne n'aurait parlé de cela. C'est juste des excuses pour expliquer leur échec.» «Tiab n'y est pour rien dans cette histoire, il a été trahi par son entourage» «Tiab est connu de tout le monde. C'est quelqu'un de bien. Ils l'ont trahi par de fausses informations. Ils ont profité de son état et de son ingénuité pour le prendre au piège. D'ailleurs, il n'est jamais d'accord avec les autres membres du conseil d'administration et cela veut tout dire. Il n'a rien à voir avec cette histoire, sinon comment la veille du match il a dit qu'il ne soupçonne personne et le lendemain il organise une conférence pour nous accuser. Il a été seulement trahi par son entourage. Et certains prétendent d'aimer ce club, c'est une aberration !» «Michel fait jouer des joueurs sans entraînement, cela veut tout dire» «Il ne faut pas cacher certaines vérités, il fait tout avouer aujourd'hui. Michel n'a rien de logique dans ses choix ni dans son travail d'ailleurs. A plusieurs reprises, il a aligné des joueurs qui n'ont participé à aucune séance d'entraînement. Même vous, vous le savez très bien. Au lieu de s'occuper de son travail pour ce match important, il est parti à Alger pour commenter la finale qui n'a rien à voir avec nous et a assisté le lendemain au derby pour soutenir son équipe préférée le MCA. Ce n'est pas pour superviser l'USMA mais pour autre chose. Il ne sert à rien de se cacher derrière ces faux prétextes.» Maroci : «On vit vraiment dans l'angoisse» ll«Cette histoire nous a fait beaucoup de mal est j'ai vraiment peur qu'elle prenne une tournure lourde de conséquences que tout le monde regrettera plus tard. Actuellement, on vit de peur et d'angoisse, tout cela à cause d'une rencontre perdue. On n'est pas fous pour vendre un match. Non, je n'ai pas besoin de l'argent sale pour vivre. Je suis toujours sous le choc car je ne m'attendais vraiment pas à ça. On mérite vraiment mieux. Ils nous ont mis dans une situation très délicate. C'est facile de tirer à boulets rouges sur les joueurs, mais il faut assumer ses actes aussi car, pour moi, c'est de la lâcheté tout cette histoire.» «Je n'ai jamais touché à l'argent sale» «Comme vous l'avez constaté, le match a pris une autre tournure. Après une domination de notre part et après les occasions que nous avons ratées, l'équipe du MCO nous a surpris par un but avant la mi-temps. On aurait pu revenir dans le match mais on était essoufflés. On a perdu ce match dans les règles de football. On a jamais été touchés par X ou Y. Si quelqu'un a des preuves, il n'a qu'à les présenter là où il veut. On n'a rien à nous reprocher. J'ai joué dans plusieurs équipes et je n'ai jamais eu ce genre d'histoire. Tout le monde nous connaît, on est des enfants de bonne famille et on ne touche jamais à l'argent sale.» ------- Kacem : «La direction est en train de nous assassiner» «C'est la même histoire qui se répète. J'ai vécu le même cas la saison dernière à cause d'un penalty raté. Aujourd'hui, on me soupçonne encore d'avoir levé le pied face au MCO. La direction est en train de nous assassiner. On a reçu des menaces de par tout. Ce n'est pas normal de faire tout cela à cause d'un match raté. On clame notre innocence et la direction doit nous remettre cette notification et nous payer aussi au dernier centime. Même nous, on n'a plus envie de porter les couleurs de ce club qui nous a fait beaucoup de mal. Ca je l'ai déjà dit au président Tiab qui commence à regretter cette histoire.» «Hier, on était les héros de cette équipe et aujourd'hui on devient les acteurs d'une défaite» «Apparemment, les gens ont la mémoire très courte. Il ne fait jamais oublier que c'est grâce à ces mêmes joueurs que la JSMB a joué la Ligue des champions africaine pour la première fois dans l'histoire du club. Hier, nous étions les héros de cette équipe et aujourd'hui on devient les acteurs d'une défaite. Ce n'est pas normal tout cela. Je suis désolé, mais notre football est malade. Cela ne me donne plus envie de parler de cette histoire.»
