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Chamseddine Nessakh,le «Chouchou» d'Oran !
Publié dans Le Buteur le 18 - 05 - 2012

Nessakh Zahra (Maman)«Lorsque Chouchou était en 6e année primaire, le directeur m'avait dit de le laisser jouer au foot»
Pour former un athlète de haut niveau, les nombreux chercheurs dans le domaine du sport sont unanimes à dire qu'il faut au moins 8 ans de formation, soit 2 cycles olympiques. La raison est toute simple, l'athlète ou le joueur doit prendre le temps de développer ses qualités physiques, techniques et psychologiques pour s'adapter à l'effort, une fois arrivé à la catégorie seniors. Mais, parfois, on trouve des athlètes qui défient cette notion théorique. Il s'agit de joueurs qui bénéficient des qualités innées qui leur permettent de prendre de l'avance sur les autres joueurs du même âge. C'est le cas de Chamseddine Nessakh, l'actuel arrière gauche de la JSK. Sa forme époustouflante depuis le début de saison nous a incités à aller à la découverte de ce joueur talentueux, afin de découvrir son secret. C'est avec une grande hospitalité que nous avons été accueilli chez la famille Nessakh, pour rencontrer ses frères et sa maman qui nous a longuement parlé de son fils dont elle est fière aujourd'hui.
Chez les Nessakh, le foot est une histoire de famille
Arrivé dans le quartier La route de Tlemcen où réside Chamseddine, nous avons été accueillis par son frère Karim qui lui aussi était footballeur professionnel à l'ASMO puis au RCK. Une fois chez lui, nous avons rencontré 3 autres frères à lui et son meilleur ami d'enfance qui sont tous des mordus de la balle ronde. Alors qu'on venait tout juste d'entamer la discussion, on a senti une grande simplicité chez la famille Nessakh, qui nous parlait des débuts de Chamseddine. Avant même d'en savoir davantage sur la vie de leur jeune frère, on a tout de suite constaté que chez les Nessakh, le foot est, d'abord, une histoire de famille.
Coureur de sprint, gardien de but, arrière gauche, milieu et attaquant, la polyvalence dès son jeune âge
Comme tous les footballeurs du monde, Chamseddine Nessakh a goûté au plaisir du ballon rond dès son jeune âge dans son quartier. C'est sur le terrain qui se trouve à deux pas de la maison familiale que l'actuel arrière gauche de la JSK a fait ses premiers pas. Toutefois, le foot n'a pas été la première discipline pour Chamseddine. Il y a eu l'athlétisme avant. Et oui, Chouchou, comme le surnomment ses proches, était un coureur de sprint. Toutefois, cela n'a pas duré longtemps, puisque quelques mois plus tard, il a rejoint les catégories jeunes de l'ASMO. Là aussi, Chamsou est passé par plusieurs postes. Il a débuté comme gardien de but, son entraîneur de l'époque ayant constaté que son joueur avait une bonne technique. C'est à ce moment-là qu'il l'a aligné comme arrière gauche, puis milieu récupérateur, puis ailier gauche et même parfois comme attaquant de pointe. Entre l'athlétisme et les différents postes de jeu occupés, on comprend mieux aujourd'hui le secret de la polyvalence du joueur.
Slimani, l'entraîneur qui a constitué le tournant de sa carrière
Les chances de briller ne se présentent pas tous les jours. Pour un joueur, il se peut que ça se joue sur un seul match. Chamseddine Nessakh n'a pas raté cette rencontre qui aura été le tournant de sa carrière. A cette époque-là, Chamseddine jouait chez les cadets et l'entraîneur des seniors, Slimani, était à la tête des seniors. Lors d'un match de préparation entre les deux catégories, Slimani a décelé un talent certain chez ce jeune latéral gauche qui se battait comme un lion sur le terrain. A la pause, il l'a aligné avec les seniors, mais avant, Slimani lui avait glissé deux mots qui ont métamorphosé le joueur qui avait à peine 17 ans. Chamseddine s'en souvient comme si c'était hier : «Slimani m'avait dit : ‘‘Ecoute mon fils, tu vas jouer la seconde mi-temps avec les seniors. Et si tu joues bien, tu sera convoqué au prochain match de championnat face au CABBA''». C'est ce qui s'est passé. En se déplaçant à Bordj, Nessakh a eu la chance de jouer la seconde période. Dès son entrée sur le terrain, Chamseddine a provoqué un penalty pour son équipe. C'est à ce moment-là que sa carrière sportive a pris une autre dimension.
Il signe à la JSK en juin, mais joue jusqu'en décembre à l'ASMO
Dès son premier contact de la JSK à l'été 2009, Nessakh n'a pas hésité un seul instant à rejoindre le club kabyle. Toutefois, il lui restait six mois de contrat avec l'ASMO. Au début, les dirigeants oranais étaient tombés d'accord avec leurs homologues kabyles sur le montant du transfert du joueur. Pour preuve, Nessakh s'était même déplacé à Alger pour signer son contrat et encaisser sa première tranche de la prime de signature. Mais contre toute attente, les dirigeants oranais ont changé d'avis et refusé de transférer leur joueur. L'argent a, donc, été restitué. Chamseddine a été contraint d'aller jusqu'au terme de son contrat, avant de signer un nouveau contrat à la JSK d'une durée de 2 ans et demi. Un choix que le joueur ne regrette pas, estimant que le club kabyle lui a donné la chance de prendre part à la plus prestigieuse des compétitions africaines, la Ligue des champions, et de gagner la Coupe d'Algérie, après l'avoir gagnée en juniors avec l'ASMO.
Sa prochaine destination, probablement la France
En fin de contrat à la JSK au mois de juin prochain, le latéral gauche Chamseddine Nessakh a refusé de trop s'étaler sur la question, estimant que ce n'était pas encore le moment de parler de son probable départ du club kabyle. Toutefois, il n'a pas caché le vœu d'embrasser une carrière professionnelle, comme tout joueur ambitieux. Faut-il préciser que Nessakh préfère le championnat français, en affirmant que la Ligue 1 ou 2 serait un excellent tremplin pour lui. Même s'il a quelques touches de l'Hexagone, Nessakh préfère temporiser quelque peu, afin de mieux se concentrer sur sa mission à la JSK. Toutefois, il ne serait pas contre l'idée de partir en France, en cas de contacts sérieux lors du prochain mercato hivernal, ce qui arrangerait les deux parties, à savoir la JSK et lui.
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­­­­«Je séchais les cours au primaire pour aller jouer au foot !»
Certains vous considèrent comme faisant partie des meilleurs arrières gauche du championnat. Pensez-vous que c'est le cas ?
Pour ma première saison à la JSK, la concurrence avec Oussalah m'a empêché de m'imposer en force, contrairement à la saison qui a suivi. Maintenant, qu'on dise que je suis l'un des meilleurs arrières gauche du championnat me réjouit. Toutefois, je sais que je peux donner encore plus. Je dois maintenir mon niveau pour être régulier et pour percer davantage.
La JSK vous a recruté comme arrière gauche, mais par la suite, on a découvert que vous êtes un joueur très offensif. Où vous sentez-vous le plus à l'aise ?
Je me sens à l'aise sur le couloir gauche. Dans le football moderne, il n'y a plus d'arrière gauche type. Ma force est d'attaquer et de défendre sans souci.
Mais on ne vous sentait pas à l'aise avec Saïb. Est-ce vrai ?
Tout à fait. Le problème avec Saïb, c'est qu'il n'arrêtait pas de me faire des remarques. Au moindre geste technique ou une talonnade sur le terrain, il me grondait. Il me demandait de jouer simple. Je lui ai dit que de tels gestes techniques existent bel et bien en Europe, pourquoi ne pas jouer librement alors ? Il a mal apprécié ma remarque, et depuis, le courant ne passait plus.
Quel est l'entraîneur qui vous a le plus marqué entre Geiger, Belhout, Ighil et Saïb ?
C'est Belhout, car c'était le seul entraîneur qui me donnait le plus de liberté dans le jeu. Ighil aussi m'a marqué par sa force de caractère. Je n'oublie pas aussi que tout comme Belhout, lui aussi m'a fait confiance.
Parlons du parcours de la JSK. Quelles sont les raisons qui ont fait que vous avez raté votre saison ?
Je dirais que nous avons raté notre première moitié de saison. La raison principale, c'est le fait d'avoir joué la phase aller sans préparation physique. La Coupe de la CAF nous a été fatale. On a entamé cette compétition africaine sans la moindre préparation. C'est la raison pour laquelle je dirais que le manque de préparation a été la seule raison qui explique notre parcours difficile en championnat.
Votre contrat prendra fin au mois de juin prochain. En toute franchise, accepteriez-vous l'idée de prolonger ?
Avant toute chose, je tiens à dire que je n'oublierai jamais tout ce que la JSK a fait pour moi. Toutefois, je pense qu'il faudra que je discute avec le président pour décider de mon avenir.
Quels sont vos objectifs ?
Il est clair que mon souhait est de porter un jour les couleurs de la sélection. Je me bats aussi au quotidien pour décrocher un contrat professionnel en Europe, car cela donnera une autre dimension à ma carrière.
Revenons à votre enfance. Racontez-nous vos débuts dans le monde du football ?
Comme tous les enfants du monde, j'ai commencé à jouer dans mon quartier. On me surnommait le surdoué. Par la suite, j'ai eu la chance d'être gardien de but chez les benjamins de l'ASMO. Voyant que j'utilisais beaucoup mes jambes pour un gardien, l'entraîneur de l'époque m'a fait jouer au milieu, puis arrière, ensuite en attaque.
Votre polyvalence a, donc, débuté à 12 ans ?
Exact. J'avais même fait de l'athlétisme. Par la suite, j'ai fait toutes mes classes à l'ASMO, jusqu'en seniors.
Pourquoi avoir choisi la JSK ?
Je savais que ce club allait me donner l'opportunité de briller. Je me rends compte que je ne me suis pas trompé et j'ai vu juste.
Mais apparemment, vous avez eu beaucoup de mal à poursuivre votre scolarité...
J'étais nul. Parfois, je faisais des bêtises juste pour que l'enseignante me renvoie de la classe afin d'aller jouer au foot.
Regrettez-vous cela ?
Non, du moment que j'exerce un métier qui me passionne beaucoup. De plus, j'ai eu une enfance difficile. Ce n'est pas facile de vivre dans une famille nombreuse de 14 filles et garçons sans père. Il m'était très difficile d'avoir une scolarité stable.
Qu'est-ce que vous regrettez le plus dans la vie ?
C'est de ne pas avoir connu mon père. Lorsqu'il est décédé, j'étais très jeune.
Si vous n'étiez pas footballeur, quel métier auriez-vous exercé ?
Probablement maçon (sourire). Non, sérieux, je vois mal ma vie sans le football. Ça aurait été la galère pour moi.
Heureux de votre vie jusque-là ?
Très heureux. Je remercie au quotidien Dieu de m'avoir permis d'être footballeur. Beaucoup de jeunes de mon âge n'ont pas eu cette chance.
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Nessakh Zahra (Maman) : «Lorsque Chouchou était en 6e année primaire, le directeur m'avait dit de le laisser jouer au foot»
Lors de notre virée à son domicile, nous avons eu une longue discussion avec la maman Nessakh qui nous a parlé de l'enfance de Chamseddine. Elle nous a même raconté ce que le directeur de l'école primaire, que fréquentait son fils lui a dit, après les résultats de la 6e. En parlant de son plus jeune garçon, elle nous dira : «Chamseddine a eu une enfance calme. Pour preuve, je ne l'ai jamais frappé. Il n'avait qu'une seule occupation depuis qu'il était jeune, à savoir jouer au football. D'ailleurs, le directeur de l'école primaire qu'il fréquentait m'avait dit : «Ya Hadja, votre fils aime beaucoup le foot, c'est un surdoué. Laissez-le jouer au foot. Même si je m'étais résigné à l'idée qu'il fasse carrière dans le football, l'important est qu'il aime ce qu'il fait. La maman privilégie toujours les études, mais parfois, lorsqu'il y a le talent, il faut le laisser s'exprimer.»
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Karim Nessakh : : «J'essaye d'éviter à mon frère les erreurs que j'ai commises durant ma carrière»
L'ex-joueur de l'ASMO et du RCK, Karim Nessakh, est visiblement le meilleur conseiller de Chamseddine, vu son passé footballistique. Il nous a fait savoir qu'il essaye toujours d'orienter son jeune frère afin qu'il embrasse une brillante carrière de footballeur. Il dira : «J'essaye de donner à mon jeune frère les meilleurs conseils, afin qu'il ne commette pas les mêmes erreurs que moi. Le jour où il a eu le contact de la JSK, je lui ai fait savoir qu'en Algérie, il ne trouvera pas mieux. Il réussit actuellement une bonne saison et c'est à la JSK de le considérer à sa juste valeur.»
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Ce qu'il n'a jamais déclaré aux médias
­­­Le jour où il a assommé Belhout à la suite d'un tir
Parmi les anecdotes qu'il nous a racontées, nous en avons choisi quelques-unes. Lors de l'interview, Chamseddine s'est rappelé le jour où il a mis à terre son entraîneur Rachid Belhout, sans le vouloir bien sûr. Se trouvant dans le rond central, Nessakh a lancé un boulet de canon en direction du but. Belhout, qui se trouvait par hasard à l'entrée des 18 mètres, a reçu le ballon en plein visage et s'est retrouvé K-O. Il a fallu l'intervention des joueurs pour l'aider à se relever. Nessakh a bien évidement présenté ses excuses sous le regard de ses partenaires qui ont beaucoup ri.
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L'accident de la route qui a failli mettre fin à sa carrière
Victime d'un accident de la route alors qu'il était un adolescent, l'actuel arrière gauche de la JSK, Chamseddine Nessakh, a failli mettre fin à son rêve de jouer au football. Il s'en est sorti avec une fracture au poignet et une sévère blessure à la jambe. Aujourd'hui, Nessakh en garde l'un de ses plus mauvais souvenirs.
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A 10 ans, il est tombé d'un arbre d'une hauteur de plus de 4 mètres
Lors de notre balade avec Chamseddine dans son quartier, nous avons été invités à visiter le terrain où il a fait ses débuts dans le monde du football. Là aussi, Chouchou, comme le prénomment ses amis, a pas mal d'anecdotes. Il s'est rappelé sa chute du sommet d'un arbre d'une hauteur de plus de 4 mètres. Chamseddine avait à peine 10 ans. Heureusement pour lui qu'il s'en était sorti avec une simple fracture à la main.
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Il garde en mémoire le tacle de Rafik Halliche qui lui a déboîté l'épaule
Les blessures, Nessakh en a connues ! Après deux accidents dont il a été victime, alors qu'il était très jeune, Chouchou a contracté une autre, plus sévère celle-là, quelques années plus tard, mais cette fois sur un terrain de football. Et c'est l'actuel défenseur de Fulham, Rafik Halliche, qui en est le principal responsable. Ce jour-là, l'ASMO jouait un match de préparation face au NAHD. Lors d'un duel sur le côté gauche, Halliche avait violemment taclé Nessakh qui s'était mal réceptionné sur la pelouse. Bilan : déboîtement de l'épaule. Nessakh garde toujours une séquelle de cette blessure.
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Une «hadja» avec la maman, c'est son souhait le plus cher
Décidément, Chamseddine est un joueur pétri de qualités et avec un gros cœur comme ça. Pour preuve, Nessakh nous a révélé que son souhait le plus cher est d'accompagner sa mère à La Mecque pour faire le pèlerinage et accomplir ainsi le 5e pilier de l'Islam. Nessakh attend seulement le moment pour le faire, car en étant signataire avec un club de l'élite, il ne peut se permettre de s'absenter pour une si longue durée.
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3 matchs par jour à 17 ans, qui dit mieux ?
lC'est ce qui s'appelle avoir le foot dans le sang. En évoquant son enfance, Chamseddine nous a relaté ses débuts dans le monde du football avec beaucoup d'humour. IL nous dira qu'il lui arrivait de jouer 3 matchs par jour lorsqu'il était en 1re année juniors à l'ASMO.
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Ne jamais goûter à un gâteau qu'il a préparé !
S'il est doué sur le rectangle vert, Chamseddine ignore tout de l'art culinaire. Pour preuve, le jour où il a voulu faire plaisir à sa sœur en lui préparant une tamina (un gâteau à base de semoule et de miel, ndlr), il l'a expédié en urgence à l'hôpital pour problème gastrique. Chamseddine nous a raconté cette anecdote en riant jusqu'aux larmes. Depuis ce jour-là, sa famille lui a interdit de franchir la porte de la cuisine, sauf pour manger bien sûr !
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L'origine du surnom Chouchou
Depuis qu'il évoluait dans les catégories jeunes à l'ASMO, Nessakh a toujours porté ce surnom de Chouchou. Finalement, Chamseddine a hérité ce surnom de son frère aîné Karim qui jouait en seniors, à l'époque de Daham et Ammour. Chamsou était alors le petit Chouchou, un surnom qui le suit jusqu'à aujourd'hui.
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Il s'est offert une Scenic avec la prime de signature de la JSK
A 21 ans, Chamseddine s'est permis de s'acheter sa première voiture de type Renault Scenic, grâce à la première tranche de la prime de signature de la JSK. Sans le cacher, Nessakh nous a fait savoir qu'il a encaissé la somme de 70 millions de centimes. ­­­­­


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