«Je viens avec un statut et des titres» «A la JSK, on ne badine pas avec la discipline» «M'liha à weldi !» avions-nous surpris Hadjaoui crier dans un accent typique aux gens de l'ouest à l'endroit de l'un de ses coéquipiers depuis la tribune où il s'est assis confortablement pour suivre la deuxième mi-temps du match d'opposition face au RAC. Le gardien de la JSK venait de sortir de la douche. Ça lui a bien rafraîchi les idées, on dirait. La preuve nous en est donnée dans l'entretien que voici ! * Tout d'abord, quels enseignements tirez-vous de cette première partie du match d'opposition que vous venez de disputer ? C'était assez plaisant. Je vous parle du jeu et de la circulation du ballon. L'on voit aisément qu'il y a déjà des mécanismes entre les joueurs, bien que la plupart sont nouveaux. Après, il va falloir essayer de travailler un peu plus tout ça. Je ne pense pas qu'on ait rendu une copie quasi parfaite. Il y a eu aussi des lacunes qu'il va falloir chercher à corriger. * A quel niveau ? Pratiquement à tous les niveaux. C'est vrai que physiquement, on était dans le coup, mais il reste que ce n'est qu'un match amical. Et puis, on n'a joué qu'une mi-temps. L'intérêt était de voir quelle allait être notre réaction durant toute une rencontre face à un adversaire d'un meilleur niveau. * Ce score de deux zéro est-il significatif pour vous ? Oui, mais on en fait pas une raison. C'est toujours bon pour le moral de gagner un match, surtout dans une phase de préparation aussi cruciale, mais ça reste tout de même un match amical dont le but est de procéder à une revue d'effectif et de connaître la réaction du groupe. * C'est une équipe en pleine reconstruction que nous avons découverte aujourd'hui. Vous qui êtes nouveau, comment la jugez-vous ? On n'a pas de stars dans l'équipe, ça c'est certain. Mais on forme un bon groupe et c'est ce qui est important. Avoir une panoplie de joueurs connus ne veut pas dire forcément que l'équipe est bonne. Alors que là, on sent vraiment qu'il y a un esprit de groupe. Les garçons sont à 100 % dans le coup. Il y en a ceux qui viennent d'en bas et l'on sent vraiment chez eux une grosse envie de prouver. Ce qui est bien pour l'équipe. * Selon vous, à quel niveau la JSK pourrait faire la différence cette saison ? La solidarité du groupe pourrait être, à mon sens, un gage de réussite. Il y a une discipline de fer qui est appliquée par tout le monde. Du coup, le groupe vit bien. Tout le monde ne pense qu'au travail. Ce n'est pas dans tous les clubs qu'on trouve une telle mentalité. * Comment les autres joueurs ont-ils accueilli votre arrivée ? Bien ! On m'a fait comprendre dès le début que j'étais le bienvenu. Je connaissais presque tout le monde avant mon arrivée. Avec Meftah, on a joué ensemble en sélection. Donc, mon intégration s'est faite tout de suite. Je suis de nature à aller vers les autres. A chercher à me fondre dans le groupe. Tout ceci a fait que j'ai été très vite adopté. * N'était-ce pas facile pour vous de vous faire à l'idée de quitter l'Entente ? C'était très difficile. Mon départ m'a été quelque part imposé. J'avais besoin de jouer, de revenir à mon meilleur niveau. Après trois saisons passées à Sétif, je me suis dit qu'il était temps d'aller voir ailleurs. * Vous avez choisi de porter le numéro 19, ce choix a-t-il un rapport avec Sétif ? J'ai toujours évolué avec le 19. Disons que c'est mon numéro porte-bonheur ! Après, c'est vrai que ce que j'ai passé à Sétif restera dans mon cœur. Ce que j'ai vécu là-bas était tellement fort que ça ne part pas du jour au lendemain. On a connu l'ivresse des victoires, les bains de foule, après la Coupe arabe. Quant tu goûtes à ça, t'es marqué à vie ! * Comment expliquez-vous votre saison mitigée à l'Entente ? Nous avons mal débuté la saison. Pendant cinq ou six matches, l'équipe ne marchait pas. On m'a fait alors payer les pots cassés. J'étais le parfait coupable aux yeux de certains. Je ne dis pas tous. Car le président et les supporters m'ont de tout temps soutenu. Ça, je ne l'oublierai jamais. * Qu'attendez-vous aujourd'hui de ce nouveau défi à la JSK ? De prouver que je ne suis pas fini. C'est un défi à relever. Tout le monde à Tizi Ouzou a placé beaucoup d'espoirs en moi. Je ne veux pas décevoir. * Vous venez pour combler le départ de Chaouchi qui a fait le chemin inverse… (Il nous coupe) Je ne viens pour remplacer personne. Chaouchi s'est fait un nom, Hadjaoui aussi ! Je ne viens pas en inconnu. J'ai fait mes preuves au plus haut niveau. Je me suis moi aussi fait un nom. Je reconnais la valeur de ce gardien, mais qu'on arrête de nous comparer. * Mais vous venez en numéro 1, c'est certain ? Cela va de soi ! Personne ne vous dira que je viens pour cirer le banc. Je viens pour jouer. Pour confirmer. Le club m'a recruté pour ça. Après, par respect à mes deux jeunes coéquipiers, je ne vais pas commencer à raconter que c'est bon, je suis le numéro 1. Ils travaillent beaucoup, ils ont des qualités. Et rien que pour ça, je ne ferai pas de commentaires à même de les froisser. * Comment est la concurrence à ce poste ? Elle est loyale. Saine, quoi. On travaille tous pour être prêts. Chacun ambitionne d'arracher sa place. C'est une bonne chose. J'admire chez Mazari et Berrefane leurs qualités morales. Ils sont sérieux, attentifs, respectueux… Je suis là à les aider, si besoin est. A les faire profiter de mon expérience. C'est la moindre des choses que je puisse faire. * Dans quel état de forme êtes-vous en ce moment ? Je me sens bien, mais j'ai besoin de travailler encore plus. C'est pour cela que je te disais que personne n'a gagné sa place. Physiquement, j'ai encore du retard à rattraper. Je ne suis qu'à 60 % de mes moyens. Il faut que je bosse encore dur pour être prêt à la reprise. * La reprise, c'est ce déplacement à Bordj Bou Arréridj ; comment allez-vous l'aborder ? J'espère qu'on va arrêter un jour avec ça. (Rires). La JSK, ce n'est pas l'Entente ! Alors, je vais l'aborder dans la peau d'un joueur de la JSK qui ira là-bas pour défendre les couleurs de son club. Entretien réalisé par Achour Aït Ali