«Sétif est une ville merveilleuse, mais j'y suis pour gagner des titres» Doukha-Khalfa, face à face ou dos à dos ? C'est hier en début d'après-midi que Legrâa a signé un contrat qui le lie pour les deux années à venir à l'ESS. Le milieu gauche de l'USMH a rencontré, comme convenu, Serrar et Hammar et cela en présence de son frère qui est aussi son manager. Cela s'est passé samedi en fin d'après-midi. Le joueur nous a affirmé qu'il avait fait un excellent choix. Il affirme par ailleurs qu'il est à Sétif pour une place de titulaire et rien d'autre. De l'ambition à revendre «Dès que Serrar m'a appelé au téléphone pour me donner rendez-vous, mon choix était fait, c'est à l'ESS que je veux jouer et pas ailleurs», nous a dit Legrâa. Il est utile de rappeler que l'ex-Harrachi était sur le point de rejoindre les rangs de l'ESS lors du dernier mercato hivernal. Cela ne s'est pas fait à cause de certains détails. Legrâa nous a dit aussi avoir choisi Sétif pour gagner des titres. Tout un programme ! Un salaire de 90 millions L'enfant de Tiaret nous a confié que pour lui le volet financier était secondaire. Il n'en demeure pas moins qu'il percevra à Sétif un salaire de 90 millions de centimes. D'ailleurs, juste après avoir paraphé son contrat, il a perçu quatre mensualités. Après avoir passé la nuit à l'hôtel Zidane, Legrâa a regagné son domicile, il reviendra à Sétif lors de la reprise des entraînements. «Sétif est une ville merveilleuse, mais j'y suis pour gagner des titres» Dans l'entretien qu'il nous a accordé juste après avoir signé son contrat avec l'ESS, Legrâa nous a parlé du passé et surtout de l'avenir. Un avenir qu'il veut florissant avec son nouveau club, avec, pourquoi pas nous a-t-il dit, beaucoup de réussite. Pouvez-vous répondre à nos questions ? C'est pour Le Buteur… Je suis un peu fatigué. Cependant, je répondrais aux questions du Buteur avec grand plaisir. Tout d'abord, peut-on revenir sur les circonstances dans lesquelles s'est fait votre engagement avec l'ESS ? Bien sûr, et il n'y a rien d'exceptionnel en cela. Dès la fin de la saison, le président Serrar a pris langue avec moi pour me proposer de venir jouer dans son équipe. Je lui ai tout de suite donné mon accord de principe. Nous nous sommes donné rendez-vous et très vite, un accord a été trouvé. Il y a une grande convergence de vue et cela dans tous les domaines entre nous. Nous nous sommes revus aujourd'hui (samedi, ndlr) pour finaliser. Nous croyons savoir que d'autres formations vous ont sollicité. Qu'en est-il ? Il y a eu en tout et pour tout quatre clubs qui m'ont signifié leur intérêt. J'ai répondu par la négative car j'avais donné ma parole à Serrar. C'est pour moi quelque chose de sacré. J'ai même eu, tout dernièrement, des offres de l'étranger. Je suis à Sétif et j'en suis très content. On ne peut pas ne pas évoquer que lors du mercato hivernal vous étiez sur le point de venir à Sétif. Peut-on revenir sur ce qui s'est passé ? Vous me donnez là l'occasion de préciser quelque chose de très important et qui me tient à cœur. Il faut que les supporters sachent qu'au début de la saison passée, à aucun moment, je n'avais donné ma parole à Serrar. Il m'a proposé de venir à l'ESS et je lui avais demandé un temps de réflexion. (Rires) Il est vrai que je le regrette un peu car je suis passé à côté d'un doublé. Qu'est-ce qui a motivé votre choix, cette fois-ci ? L'ESS est un grand club, qui a une place très importante dans le paysage sportif de notre pays. C'est le porte-flambeau du football d'une très grande région et on ne peut éprouver que de la fierté que d'être au service de ce club. C'est d'ailleurs pour gagner des titres que je suis à Sétif, même si c'est une ville magnifique. Il y a aussi les infrastructures et les moyens qui sont mis à la disposition de l'équipe et qui sont de tout premier ordre. Et les relations avec le président ? Elles ne peuvent être qu'excellentes avec quelqu'un qui a de très grandes connaissances en football et qui aime passionnément son club. Il y a une totale convergence en ce qui concerne la vision des choses. Nous croyons savoir que l'offre que vous a faite la direction de l'USMA est de celle qui ne se refuse pas. Un commentaire… Il est inutile de parler de cela maintenant. Sur le plan sportif, je considère le challenge sétifien très intéressant et c'est avec beaucoup d'enthousiasme que je porterais les couleurs de mon nouveau club. Rien ne dit qu'un joueur qui est très coté actuellement sur le marché des transferts connaisse la réussite que l'on attend de lui la saison prochaine. Cela se vérifie d'ailleurs chaque année. Que pensez-vous de l'effectif qu'il y a à l'Entente ? Il ne peut être que de qualité car il a pu accaparer le titre de champion et la Coupe d'Algérie. Maintenant, moi, je crois en l'esprit d'équipe, au collectif et l'abnégation au travail car il n'y a que cela qui peut être payant. Il nous faut réussir notre préparation d'avant- saison, car elle conditionnera une bonne partie de notre parcours. ------------ Remise du trophée, personne à Sétif n'était au courant N'ayant reçu aucune correspondance de la ligue au sujet de la remise du trophée de champion, la direction de l'ESS ne savait pas sur quel pied danser, durant toute la journée d'hier. Fallait-il envoyer quelqu'un pour recevoir le trophée ? Ce dernier sera-t-il effectivement décerné avant le coup d'envoi du match Algérie-Rwanda ? C'était la bouteille à encre et nul ne savait quelle décision prendre. Et pour cause… Des décisions et leurs contraires Dans tous les pays du monde et quelle que soit la division, le trophée est remis au champion lors de la toute dernière journée et cela quel que soit l'endroit où il évolue. Exception est faite quand le titre est attribué bien avant le terme de l'exercice en cours. Au vu de l'incertitude qui régnait lors de l'avant- dernière journée, le trophée n'a pas été remis aux Sétifiens à la fin du match contre le CSC. C'est donc tout naturellement que cette petite cérémonie aurait dû se dérouler au stade Omar-Hamadi lors de la toute dernière journée de championnat. Il n'en sera rien car la ligue en avait décidé autrement. Des arguments irrecevables L'argument avancé par les membres de l'instance dirigée par Kerbadj est qu'ils avaient voulu éviter de provoquer les supporters de l'USMA. C'est n'importe quoi et c'est tout simplement une insulte qui est faite aux fans rouge et noir. On ratera ainsi du côté de la ligue une superbe occasion pour montrer au monde la maturité de notre football. Le champion applaudi par les supporters de son principal concurrent ? Pourquoi pas ? L'argument sécuritaire n'avait absolument pas droit d'être cité. «N'avez-vous pas vu Moumouche ?» Ces dernières heures, Serrar est en train d'exercer sur Abdelmoumen Djabou un marquage des plus impitoyables. En effet, le boss sétifien appelle son joueur sur son téléphone portable toutes les dix minutes pour s'enquérir de l'endroit où il se trouve. La réponse de Moumouche est invariablement la même : «N'aie pas peur président, je suis chez moi !» Il se dit même qu'une personne est chargée de suivre à la trace Djabou, mais cela n'est qu'une rumeur… ------ Doukha-Khalfa, face à face ou dos à dos ? Si la signature de Doukha est effective, incontestablement le club de Sétif possèdera deux bons gardiens de but en comptant le portier de Merouana Khalfa. Ce dernier a évolué la saison passée à Merouana, en L2. Cela ne veut pas dire qu'il est sûr et certain de faire banquette pour ce qui est de la totalité de la saison. S'il y a rivalité entre les deux hommes, elle est toute sportive, car dans la vie, ils ont tous deux d'excellentes qualités morales. Khalfa, on aime… L'ex-portier de Merouana est le genre de gardien de but dont la décontraction frise la nonchalance. Des qualités, il en a beaucoup bien sûr et la principale est ce reflexe inouï sur la ligne. Il est capable de sortir un ballon tiré à bout portant et cela grâce uns détente instantanée. Une autre de ses principales qualités et qui est presque indispensable pour un gardien de but, c'est son courage. Khalfa n'hésite pas à se jeter dans les pieds d'un attaquant qui se trouve menaçant dans la surface. Il a pris une toute autre dimension à Merouana, et cela malgré le mauvais parcours de l'équipe. Lorsqu'il aura la chance d'être titularisé, il aura l'occasion de montrer toutes ses qualités et il n'en manque pas. … on n'aime pas ! En réalité, Khalfa a, comme on dit, les défauts de ses qualités. Le fait de vouloir anticiper, peut-être un peu trop, il encaisse des buts que tous les observateurs qualifient de «bêtes». On peut aussi reprocher à Khalfa sa discrétion, ce qui n'est pas exactement une qualité pour un gardien de but. Il gagnerait beaucoup à donner de la voix et à montrer que c'est lui le patron dans la surface. Doukha, on aime… Doukha est tout le contraire de Khalfa. C'est le genre de gardien «explosif» qui marque son territoire et celui-ci est sa surface de réparation. Des qualités, il en a à revendre et si c'est pour mettre en avant qu'une seule, ce serait sa faculté d'anticipation sur des balles chaudes. Combien de fois, il a sauvé son équipe d'une véritable débâcle. Tout le monde reconnaît en lui sa force de caractère qui fait de lui un leader dans une équipe. Très vite, il a accaparé le brassard de capitaine avec l'USMH. Il a encaissé des buts, pour certains, évitables, sous les couleurs de Blida, mais personne n'en doute, il a les capacités pour se racheter. … on n'aime pas Ce qu'on pourrait reprocher à Doukha, ce ne sont sûrement pas ses qualités de footballeur car il est plein de talent, mais plutôt ses prises de position et, en réalité, il est le premier à en souffrir. Ce manque de sagesse pourrait, s'il n'est pas corrigé, coûter à Doukha la carrière exceptionnelle à laquelle, au vu de son talent, il est voué.
