Mesbah : «Cette défaite ne remet rien en cause» Décidément, Ouagadougou refuse de sourire aux Algériens. Cela fait 44 ans qu'elle continue de tourner le dos à la sélection nationale qui a enregistré sa seule et unique victoire en terre bukinabée, le 12 février 1967, à l'occasion des éliminatoires de la CAN 68, 2-1 face à son homologue burkinabée. Depuis, c'est la dèche. La défaite de dimanche dernier est la cinquième des Verts à Ouaga, désormais terre maudite. Le seul point que les Algériens ont pu empocher depuis 1967, c'était en 1981, le 20 septembre plus exactement, en match aller des éliminatoires de la CAN 82. Les Fennecs avaient réussi ce jour-là à imposer le nul au Burkina Faso (1-1). Lors de la CAN 98, comme rapporté dans notre édition de dimanche, l'EN n'a pu empocher le moindre point. Trois défaites au premier tour et une sortie prématurée sur la pointe des pieds. C'était la plus mauvaise participation en phase finale de la Coupe d'Afrique des nations. On pensait que cette nouvelle génération allait enfin mettre un terme à cette guigne qui poursuit les Algériens à Ouaga, en vain, le cauchemar continue. Le terrain était neutre certes, mais les dieux de Ouagadougou n'étaient pas encore prêts à se réconcilier avec les Verts. Le lendemain de la défaite face au Mali, c'est-à-dire hier lundi, les séquelles de cette déconvenue étaient encore apparentes. A leur arrivée à l'aéroport de Ouagadougou, les Verts étaient encore abattus, ils ne s'en étaient pas encore remis. Pas un seul sourire, au point où nos confrères n'osaient pas vraiment les approcher pour leur arracher ne serait-ce que deux ou trois mots avant qu'ils prennent leur vol pour Alger. Le staff administratif, très tôt à l'aéroport Avant l'arrivée des joueurs à l'aéroport de Ouaga, le staff accompagnateur des Verts (administrateurs et garde-matériels entre autres) était déjà à l'aéroport pour préparer le départ de l'EN. On s'est occupé très tôt de l'enregistrement de tous les bagages de la sélection et de tout son matériel, ainsi que des cartes d'embarquement des joueurs qui ne devaient pas traîner dans le hall d'attente à leur arrivée. A 8h30, tout était déjà fait. Le personnel de l'ENTV, le premier à l'aéroport Pour rappel, c'est un vol spécial qui a été réservé à la sélection nationale pour ce déplacement au Burkina, et qui a également transporté l'équipe de l'ENTV qui a assuré la retransmission en direct de la rencontre par ses propres moyens. Et ce sont les techniciens de l'ENTV et son personnel dépêché sur place qui sont arrivés les premiers hier matin à l'aéroport de Ouaga, avant le staff des Verts. Normal, ils avaient tout un matériel à enregistrer, ça a pris beaucoup de temps. 9h10, les joueurs arrivent Vers 9h10, les joueurs de l'Equipe nationale arrivent à l'aéroport. Il n'y avait pas la joie. On avait même l'impression qu'ils avaient hâte d'embarquer et de quitter cette terre maudite. Quelques minutes après leur arrivée, et puisque toutes les formalités d'usage étaient accomplies, ils ont disparu dans la salle d'embarquement, le vol étant prévu à 10h. Deux guichets à leur disposition Il n'y avait pas beaucoup de monde hier matin à l'aéroport de Ouagadougou. Cel qui a facilité les formalités d'usage à la police des frontières où on avait mis deux guichets à leur disposition. C'était vite fait avant de passer au comptoir des douaniers qui ont également facilité les choses pour les Verts. En effet, rares sont ceux qui se sont arrêtés devant les journalistes pour livrer leurs dernières impressions avant le décollage. Lacen et Feghouli très abattus Cela sautait aux yeux, Medhi Lacen et Sofiane Feghouli étaient les deux joueurs les plus abattus. Attérés, ils avaient le visage fermé et le regard encore dans le vide. Certes, Lacen et Feghouli n'étaient pas plus déçus que leurs autres coéquipiers, mais eux n'arrivaient pas à le dissimuler, c'est comme si le ciel leur est tombé sur la tête. Ils étaient tellement optimistes qu'ils avaient l'impression de tomber de haut. Le P-DG de l'ENTV félicite son équipe Suite aux difficultés auxquelles elle a été souvent confrontée dans la retransmission des matchs de l'EN en dehors de ses bases, la Télévision algérienne a, cette fois-ci, pris les choses en main en mettant de gros moyens pour permettre au public algérien de suivre en direct le match face au Mali disputé avant-hier à Ouagadougou. L'opération a été une grande réussite. Suite à ce direct qui a permis aux téléspectateurs algériens de suivre cette rencontre sur les chaînes locales et satellitaires, le P-DG de l'ENTV a tenu en personne à féliciter toute l'équipe qui a été dépêchée sur place et qui a assuré convenablement sa mission. L'aide de l'Etat aux réfugiés maliens Un avion d'Air Algérie affrété dans le cadre d'une aide humanitaire s'est posé hier matin à Ouaga. Au moment où l'avion qui devait ramener la sélection nationale au pays était encore immobilisé à l'aérodrome de Ouagadougou, et peu avant le décollage vers Alger, un autre appareil de la compagnie Air Algérie s'est posé sur le tarmac de l'aéroport. Celui-ci transportait une aide humanitaire aux réfugiés maliens se trouvant au Burkina. Mesbah : «Cette défaite ne remet rien en cause» Djamel Mesbah est l'un des rares joueurs à avoir accepté de nous livrer leurs impressions, hier. Nous l'avons accosté à l'arrivée des Verts à l'aéroport de Ouagadougou, peu avant le départ pour Alger. Bien que déçu, le Milanais s'est montré disponible. On imagine votre déception, après cette défaite face au Mali. Cela a dû vous faire très mal, n'est-ce pas ? Oui, c'est une défaite à laquelle on ne s'attendait pas du tout. On était venus pour gagner, on n'avait que ça en tête, on était très motivés, mais c'est vraiment dommage de perdre de cette façon. On menait au score mais au final, on perd le match, c'est ce qui nous fait le plus mal. C'est regrettable, d'autant qu'on s'est donnés à fond et qu'on a tout fait pour gagner. Il faut le dire aussi qu'on est tombés sur une bonne équipe malienne qui renferme de très bons joueurs. C'est cela le football, on ne gagne pas à tous les coups, mais l'important est de se ressaisir au plus vite. Beaucoup de regrets ? Oui, mais on regrette surtout la défaite. Sur le plan du jeu, je crois qu'on a tout donné, on a alterné le bon et le moins bon, mais on était là. On aurait pu tuer le match en première mi-temps, au vu des nombreuses occasions que nous nous sommes créées. Maintenant, il faut oublier très vite cette défaite et préparer notre prochain match contre la Gambie. Il ne sert à rien de trop se lamenter, il faut s'en remettre le plus vite possible pour bien aborder les prochaines échéances. Justement, comment voyez-vous le prochain match contre la Gambie, après cette défaite face au Mali ? Bien entendu, il faut d'abord tirer les leçons de cette défaite et passer tout de suite à la préparation du match face à la Gambie. C'est un match très important, et pour pouvoir se qualifier, il faut être serein et déterminé. Il faut prendre très au sérieux cette rencontre. Revenons à ce match contre le Mali. Que répondez-vous à ceux qui disent que la sélection nationale a manqué d'expérience sur ce coup ? Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça. Je reste persuadé que nos joueurs ont tout ce qu'il faut pour aborder ce genre de match. Ils ont de grandes qualités et la plupart d'entre eux évoluent en Europe où ils acquièrent tous les jours davantage d'expérience. Comment expliquez-vous alors les deux buts que vous avez encaissés sur des balles arrêtées ? C'était très frustrant d'encaisser des buts comme ça, pourtant, on en a parlé toute la semaine. On n'a pas arrêté de parler de ça, mais on s'est fait avoir quand même. On savait, en effet, que c'était le point fort des Maliens. Nous avons commis des erreurs, certes, mais on va se corriger. Comment voyez-vous vos chances de qualification désormais ? Je pense que rien n'est encore joué. C'est serré pour le moment, mais nous gardons nos chances intactes. Nous allons recevoir le Bénin lors de notre prochain match en éliminatoires de la Coupe du monde, un match qu'il faut absolument gagner. Ensuite, il faudra bien gérer les choses. Vous êtes optimiste ? Evidemment que je le suis. Nous avons un très bon groupe et ce n'est pas cette défaite qui va tout remettre en cause. Nous avons de l'expérience et de la qualité, et je crois que nos potentialités sont beaucoup plus grandes. Une dernière question qui concerne votre carrière personnelle. Resterez-vous à Milan la saison prochaine ? Je ne vois pas pourquoi je partirai. Oui, je reste à Milan, je suis signataire d'un contrat de quatre ans.