Alain Geiger : «La direction du club n'a rien fait pour me retenir» Hier matin, Alain Geiger a surpris tout son monde et a annoncé qu'il ne continuerait pas l'aventure avec l'ESS. Le technicien suisse a informé Seklouli de sa décision dans une conversation téléphonique hier matin. La nouvelle a été confirmée par Serrar et Hammar, un peu plus tard. Sa démission était en fait assez inattendue et cela après l'embellie qu'a connue l'équipe, la saison passée. L'Entente a accaparé les deux titres nationaux. Il y a certes eu certains couacs qui ont fait grincer des dents et le tout dernier est que l'opération recrutement s'est faite sans que Geiger n'en soit informé. La toute petite goutte qui a fait déborder le vase est sans aucun doute la confirmation du départ de Djabou. ... Et côté jardin Ceci côté cour, côté jardin, ce qui a provoqué, en réalité, le départ de l'entraîneur, est le retrait du conseil d'administration de la société d'El Hadj Seklouli. C'est en effet ce dernier qui assurait et d'une façon régulière une grande partie du salaire de Geiger. Alain Geiger a d'ailleurs informé, en premier, Seklouli de son départ et ce n'est pas pour rien. Il y a aussi un certain climat qui régnait ces derniers temps au club. Les tiraillements incessants entre les deux principaux responsables du club n'ont pas été du goût de l'entraîneur qui s'en plaignait parfois, arguant que cela influé indirectement sur le moral des troupes. Alain Geiger quitte donc ce club de Sétif, où il n'aura passé que quelques mois. Le temps de faire gagner à l'équipe un doublé historique. Vite un entraîneur ! Après la démission d'Alain Geiger, Serrar a annoncé qu'il allait prendre son temps pour désigner le nouveau coach. Alors que plusieurs noms circulent (dont ceux de Fabro, Giresse et Gamondi), Abdelhakim Serrar a confirmé, hier aprés midi, à partir de Tunis, avoir reçu plusieurs candidatures pour succéder à Alain Geiger. Mais le président sétifien nous a dit qu'il va prendre le temps pour effectuer le bon choix : «Je consulte, je ne savais pas qu'il y avait autant d'entraîneur qui voulaient venir à Sétif», nous dira-t-il, l'air amusé et nullement décontenancé par le départ du technicien suisse. Même s'il nous a dit vouloir prendre son temps, il est plus qu'urgent d'installer un entraîneur au plus vite et cela pour que la direction soit au diapason avec lui en ce qui concerne l'opération recrutement. Hammar : «Il nous a fait perdre beaucoup de temps» Le président du tout nouveau département football de la société Black Eagles, Hassan Hammar, nous dira qu'il ne s'attendait pas du tout à cette sortie de Geiger : «Honnêtement, je ne m'attendais pas à ce que Geiger démissionne. Rien ne laissait présager, dans les derniers contacts que nous avons eus avec lui, qu'il envisageait de quitter l'ESS. De toutes les façons, nous ne pouvons que lui souhaiter bon vent. Je pense cependant qu'il nous a fait perdre beaucoup de temps.» ........................... Alain Geiger : «La direction du club n'a rien fait pour me retenir» C'est Geiger lui-même qui nous a contacté par téléphone et cela juste après son entretien avec Seklouli. Il nous exposera certaines des raisons qui l'ont poussé à démissionner. Avant toute chose, confirmez-vous votre démission de votre poste d'entraîneur de l'ESS ? Absolument, je ne suis plus l'entraîneur de l'ESS. J'en ai informé M. Seklouli, juste avant de vous appeler. Quelles sont les raisons qui expliquent votre décision ? C'est justement l'objet de mon appel. Je veux être clair avec les supporters de l'ESS. Cette décision est mûrement réfléchie. Elle est d'abord motivée par le fait que la direction n'a rien fait pour me retenir. Expliquez-vous. Ecoutez, je veux être franc avec tout le monde. C'est M. Seklouli qui s'est engagé à régler la moitié de mon salaire. M. Seklouli a démissionné depuis maintenant une dizaine de jours et aucune garantie ne m'a été donnée. La raison de votre départ est donc principalement financière. Cela explique-t-il votre choix d'Al Ittifak ? Figurez-vous qu'il n'y a absolument rien de concret avec ce club. Il est vrai que j'ai eu une discussion avec le président de ce club, sans plus. Il y a de par le monde d'autres clubs qui veulent s'attacher les services et je n'ai pris aucune décision. Est-ce que le départ de certains cadres de l'équipe a pesé dans votre décision de démissionner ? Cela a son importance. Après avoir gagné le championnat et la coupe, l'heure était à la continuité et il fallait faire les sacrifices nécessaires pour conserver l'ossature de l'équipe. Qu'avez-vous à dire en ce qui concerne le départ de Djabou vers la Tunisie ? C'est une grosse perte pour l'ESS. Je pense que la direction du club aurait dû faire l'effort de le garder pour au moins, une autre saison. Maintenant, c'est un joueur que le nouvel entraîneur aura à remplacer. Un dernier mot... Je reprendrais une de vos expressions. Le Mektoub a voulu que je quitte Sétif où je n'ai que des amis. C'est certain ce que j'ai vécu avec l'ESS restera à jamais gravé dans ma mémoire. ............................. Le transfert de Djabou par les chiffres 2 millions d'euros en tout Même si la direction du Club Africain a annoncé le chiffre de 980 000 euros, Djabou aura coûté à la formation rouge et blanc de Tunis la bagatelle de 2 millions d'euros. La somme de 980 millions est celle inscrite sur le contrat du joueur et qui est donc imposable. Il a touché 1 million 120 000 euros cash A la signature du contrat, un chèque a été remis à Djabou. Sur ce document, la somme de 1 million 120 000 euros y était inscrite. Les 980 000 euros restants (la somme inscrite sur le contrat du joueur) seront répartie en 24 mensualités, soit la durée du contrat. 125 000 euros pour le manager Le manager de Djabou, qui a été la cheville ouvrière dans le transfert du joueur au club africain, n'a pas été en reste. Il a perçu la coquette somme de 125 000 euros (soit près d'un milliard huit cent millions de nos centimes) Largement de quoi susciter des vocations, n'est-ce pas ?