Xabi Alonso : «Habitués à vivre avec cette pression.» Jelavic : «Un match nul, ce n'est pas assez.» Entre le grand favori pour le sacre final et l'un des sérieux outsiders, la rencontre entre l'Espagne et la Croatie, devra marquer cet Euro 2012. Les deux premiers actuels du groupe « C » avec 4 points, devront s'affronter lors d'un match décisif pour la qualification en quart, dans un groupe ou l'Italie (2 points) peut encore espérer se qualifier, en cas d'une large victoire sur l'Eire, déjà éliminée. Une chose est sûre, l'Espagne ne peut se permettre de laisser filer cette rencontre, sous peine d'élimination, car malgré sa première place, la Roja n'est pas à l'abri d'une élimination, comme c'était le cas pour la Russie, en quittant l'Euro par la petite porte, après sa défaite à la grande surprise générale face aux Grecs, assez limités certes sur le plan technique mais avec une forte détermination, qui a fait la différence au final. L'Espagne qui est donc prévenue, est invaincue lors de ses trois derniers matches face à la Croatie, où leur dernière confrontation remonte au 7 juin 2006 lors d'un match de préparation de Coupe du Monde (victoire 2-1 de l'Espagne). Les Croates veulent créer la «big» surprise de cet Euro Côté croate, le moral est au beau fixe ! L'adversaire de l'Espagne ne débarque pas en tant que victime, car les coéquipiers de Luka Modric ont réalisé deux belles prestations devant l'Irlande (3-1) et l'Italie (1-1). Contre les Italiens, ils ont réussi à égaliser grâce au 3e but dans la compétition de Mandzukic, mais ils auraient pu s'imposer avec un peu plus de réussite ! La Croatie a montré face à l'Italie qu'il ne lui fallait pas cinquante occasions pour marquer, surtout que l'attaquant Mandzukic auteur de 3 buts pendant l'Euro 2012 est en pleine confiance pendant que sa défense tient la barraque. Juste après le nul de son équipe face à l'Italie (1-1), le sélectionneur Slaven Bilic n'a pas voulu parler de son futur adversaire et s'est contenté d'affirmer que sa Croatie sera prête pour le choc de ce soir face à l'Espagne : «Il y a du temps avant lundi. Nous allons en profiter pour nous préparer mentalement et tactiquement. Mais une chose est sûre : nous serons prêts pour l'Espagne» 1⁄4 de finaliste en 2008, la Croatie pourrait bien faire trembler l'Espagne. Un résultat nul entre ces deux formations semble se dessiner et il faudra attendre le score de l'Italie face à l'Irlande pour savoir si les Croates seront ou non au prochain tour ! Les Espagnols sont prévenus après l'élimination de la Russie Dans ce groupe C, la dernière journée sera décisive pour le Champion d'Europe en titre Espagnol, car en cas de défaite, la Roja pourrait rentrer à la maison, à la surprise générale. Attention au relâchement pour les Espagnols, car la qualification n'est pas encore assurée, en ne voulant sûrement pas revivre la même désillusion que les Russes ! Lors des 2 premières journées, l'Espagne semble être monté en puissance, car les hommes de Vicente Del Bosque ont été accrochés par l'Italie (1-1) et dans le 2e match, ils ont dominé avec beaucoup de facilité l'Irlande, sur le score de 4 buts à 0, en voulant enchaîner avec un nouveau succès face à la Croatie. Avec ce Championnat d'Europe, l'Espagne espère rentrer dans l'histoire en réalisant un triplé, après le titre de Champion d'Europe en 2008 et après la victoire au Mondial 2010. Aucune Nation n'a réalisé cet exploit ! ------------------ Bon à savoir Face à l'Italie, la Croatie a été très triste toute la première période avant de profiter d'une baisse de régime italienne pour revenir dans la partie (1-1). Les Espagnols ont semblé monter en puissance lors de leur large victoire obtenue face à l'Irlande (4-0). Xavi a brisé le record de passes en un seul match dans un Euro détenu précédemment par le Batave Ronald Koeman (117 passes contre le Danemark à l'Euro 1992 avec les Pays-Bas). Xavi a exécuté 136 passes contre l'Irlande. La Croatie est invaincue lors de ses 6 derniers matches en phase finale de l'Euro (4 victoires), et a systématiquement marqué lors de ses 8 derniers matches. L'Espagne a effectué 860 passes, pour 788 réussies face à la République d'Irlande, record lors d'un match de phase finale de l'Euro depuis l'introduction de la phase de groupes en 1980. David Silva est impliqué dans 5 des 7 derniers buts de l'Espagne en championnat d'Europe (2 buts, 3 passes décisives). ------------------ Notre pronostic : victoire de l'Espagne L'Espagne part largement favorite avant ce match et devrait logiquement se qualifier pour les quarts de finale. En cas de large victoire italienne face à l'Irlande, la Croatie pourrait être dans l'obligation de s'imposer. Dans ce cas, les Espagnols devraient bénéficier de nombreux espaces, ce qui facilitera encore plus la tâche aux coéquipiers de Fernando Torres. ------------------ Xabi Alonso : «Habitués à vivre avec cette pression» Championne d'Europe et championne du Monde en titre, l'Espagne est la grande favorite de cet Euro 2012. Les joueurs de la Selección doivent donc vivre avec une grande pression. Une situation qui ne dérange pas pour autant les Espagnols, selon Xabi Alonso : «Les débats, les polémiques, rien ne nous touche. Nous sommes habitués à vivre avec cette pression et cette exigence. Nous savons que nous avons une responsabilité, car nous nous battons pour des choses importantes. On nous exige beaucoup, mais on profite du moment». Le milieu de terrain du Real Madrid, s'est exprimé aussi sur l'adaptation des joueurs du Real au style de jeu moins direct de l'équipe d'Espagne. «Ce n'est pas dur de s'adapter parce que nous nous connaissons bien. Nous savons que le style du Real et de la sélection est différent, mais on s'adapte. Nous essayons de lire les matchs avec le bon rythme à chaque foi.» Negredo : «Trois buteurs aux caractéristiques différentes» Alvaro Negredo, l'avant-centre espagnol, qui n'a pas disputé la moindre minute de l'Euro 2012 avec l'Espagne, fait un tour d'horizon des attaquants de la Roja, à l'aube d'affronter la Croatie. «Le sélectionneur a trois buteurs aux caractéristiques différentes», considère-t-il à travers des propos relayés par le site officiel de l'UEFA. «Fernando Torres est très rapide et mobile, ce qui le rend puissant dans les derniers mètres. Fernando Llorente est grand et fort, il peut nous donner des ballons qu'on n'arrive pas forcément à exploiter sans lui. Et moi, j'essaye de bien faire la liaison et d'être au bon endroit au bon moment. C'est ce que j'essaye de montrer au coach !» Sauf que le sélectionneur Del Bosque voit aussi le milieu de terrain du Barça, Cesc Fabregas, comme un élément capable d'occuper ce poste en reléguant les véritables attaquants sur le banc de touche, comme c'était le cas face à l'Italie. ------------------ Jelavic : «Un match nul, ce n'est pas assez» L'attaquant croate, Nikica Jelavic, a assuré que son équipe ne jouerait rien d'autre que la victoire lors du dernier match du groupe C face à l'Espagne : «Nous voulons gagner. Comme toujours, nous voulons les trois points. Un match nul ce n'est pas assez. Nous n'avons jamais joué contre l'Espagne. Mais nous les avons vus à la télévision et ils jouent comme Barcelone. Nous devons être prudents. Nous attendons une rencontre difficile.» ------------------ En cas d'un match nul arrangé «2-2)... L'Italie craint le biscotto ! La presse italienne n'a qu'un mot à la bouche ces dernières heures : «biscotto». Tirée au départ des courses hippiques (on donnait un biscuit pour doper les chevaux), l'expression évoque par dérivation un arrangement entre deux équipes. Or, un résultat nul 2-2 entre l'Espagne et la Croatie ce soir éliminerait l'Italie, quel que soit son résultat contre l'Irlande. Ainsi, en cas d'égalité à 5 points, l'Italie, l'Espagne et la Croatie seraient départagées à la différence de buts particulière. Et comme la Squadra Azzurra a réalisé deux nuls 1-1 contre ces deux adversaires, elle se retrouverait avec l'attaque la moins forte. Le mauvais souvenir de 2004 refait surface ! Pour les nostalgiques, l'Italie avait été victime d'une situation similaire en 2004. Condamnée à battre la Bulgarie, ce qu'elle avait fait grâce à Antonio Cassano dans les arrêts de jeu (2-1), la Squadra Azzurra avait été recalée en raison d'un match nul... 2-2 entre la Suède et le Danemark, la Suède égalisant à la 89e minute. A la tête de la sélection transalpine se trouvait alors un certain... Giovanni Trappatoni, que les Italiens vont retrouver ce soir sur le banc irlandais. Le rappel du scénario a réveillé un cauchemar que l'Italie tentait tant bien que mal d'oublier, elle qui se souvient aussi de son élimination dès le premier tour lors de la Coupe du monde 2010 après avoir débuté par deux matches nuls (1-1) ! Des démentis, mais... Pas de «pastelao», de «match arrangé» : le défenseur espagnol Raul Albiol a juré samedi qu'il n'y aurait «aucun pacte entre Espagne et Croatie» autour d'un score nul 2-2 qui qualifierait les deux équipes pour les quarts de finale de l'Euro, aux dépens de l'Italie. De quoi rassurer les Italiens ? La crainte d'un tel arrangement - «biscotto» en italien - transpirait encore samedi dans la presse transalpine. Tuttosport a ainsi rebaptisé l'entraîneur espagnol Vicente Del Bosque en «Vicente Del Biscotto». Une forte pression donc sur les deux nations qui ne veulent nullement marquer cet Euro 2012 par un tel scandale.